Le rugby expliqué à mon fils
113 pages
Français

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Le rugby expliqué à mon fils , livre ebook

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Description

À la veille d'un grand match de rugby que Gareth s'apprête à jouer, son fils Dimitri, âgé de sept ans, lui révèle, au moment de se coucher, qu'il a peur que ses parents se séparent. Face à cette angoisse, Gareth va tenter de le rassurer. C'est alors qu'il parle de son sport, des valeurs fondamentales qui le rendent unique à ses yeux. Insistant sur le sens du collectif, de l'engagement, de la discipline, Gareth, le temps d'une nuit, va révéler ce que le rugby a d'essentiel et de précieux dans l'art de rester lié.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2012
Nombre de lectures 16
EAN13 9782296498549
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le rugby
expliqué à mon fils
ou
L’art de rester lié
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-96554-6
EAN : 9782296965546

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Christophe Schaeffer


Le rugby
expliqué à mon fils
ou
L’art de rester lié

Avec les illustrations de Hugo Schaeffer


L’Harmattan
Du même auteur

De la réparation,
« Analyse comparative et transversale : psychologie et écologie », Paris, L’Harmattan, 2011.
La vague et la falaise,
« Éloge de la passivité », dialogue avec Marie-Jeanne Lemal, Bruxelles, coédition Mois – Desclée de Brouwer, 2010.
La séparation à l’œuvre,
« Figures et expressions dans le domaine de la littérature », Paris, L’Harmattan, 2010.
Les Méditations protophysiques, Paris, Librécrit, 2008.
De la séparation, Paris, L’Harmattan, 2007.
Recherches sur la séparation onto-chrono-cosmologique, Lille, ANRT, 2007.
Fecha, Paris, Saint-Germain-des-Prés, 1990.
À mon ami Xavier.
« La finalité n’est pas de gagner,
mais de se connaître. »
Jonny Wilkinson
1 À l’échauffement
GARETH – Tu ne dors pas encore ?
DIMITRI – Je n’y arrive pas. Je suis trop excité !
G. – Il est tard. Il faut dormir maintenant…
D. – Dis papa ?
G. – Quoi ?
D. – Tu as peur pour demain ?
G. – Un peu. Oui.
D. – Peur comment ?
G. – Peur comme quelqu’un qui sait qu’il a un rendez-vous très important !
D. – Tu crois que vous allez gagner ?
G. – Et toi, qu’est-ce que tu en dis ?
D. – J’en suis sûr et certain !
G. – On verra bien…
D. – On parie ?
G. – On dort surtout !
D. – C’est à quelle heure le match déjà ?
G. – Vingt et une heure…
D. – Et toi, tu vas aller dormir maintenant ?
G. – Je vais essayer, mais je suis un peu comme toi…
D. – Quoi ?
G. – Trop excité !
D. – Ah, tu vois ! C’est impossible…
G. – Il faut quand même essayer.
D. – Tu te rends compte si vous êtes champions !
G. – C’est loin d’être fait, mon garçon… Il y en a d’autres en face qui veulent la même chose que nous. C’est la finale !
D. – Oui, ça c’est sûr…
G. – Allez un bisou et…
D. – Dis papa ?
G. – Quoi encore ?
D. – À quel âge tu as commencé le rugby ?
G. – Pourquoi me poses-tu cette question ?
D. – C’est pour savoir, comme ça…
G. – À peu près à ton âge. Vers sept ou huit ans.
D. – Et tu jouais déjà demi de mêlée ?
G. – Non, pas encore. À cet âge, on joue à tous les postes…
D. – Tu connaissais déjà les règles du jeu ?
G. – Disons l’essentiel…
D. – C’est quoi l’essentiel ?
G. – Eh bien, que le rugby est un sport collectif qui se joue à deux équipes de quinze joueurs et que le ballon est ovale…
D. – Et même que pour gagner, il faut marquer des essais !
G. – Voilà. Je savais qu’il fallait aplatir le ballon dans l’en-but de l’adversaire qui se trouve derrière les poteaux et que ça valait cinq points. Je savais aussi que c’était très différent du football…
D. – Parce qu’il n’y a pas de gardien de but !
G. – Oui. Mais surtout, on a le droit d’utiliser les mains pour jouer au rugby !
D. – Ah oui… Et on n’a pas le droit de faire des passes en-avant.
G. – Exactement ! On a le droit de faire une passe à un autre joueur de son équipe que vers l’arrière ou latéralement, c’est-à-dire dans toutes les directions sauf vers l’avant.
D. – Et aussi, on a le droit d’envoyer le ballon entre les poteaux avec le pied !
G. – Quand l’arbitre siffle une faute, oui. C’est un coup de pied de pénalité et ça vaut combien de points ?
D. – Trois points !
G. – Eh bien, comme moi, tu connais maintenant l’essentiel des règles !
D. – Moi, je serai comme toi, demi de mêlée !
G. – Allez, bonne nuit Dimitri…
D. – Bonne nuit, papa !
G. – Demain, il faut être en pleine forme !
D. – Papa, attends, j’ai encore quelque chose à te demander…
G. – Quoi ? Il est tard.
D. – Bon, rien alors…
G. – Que veux-tu me demander ?
D. – Non, non rien.
G. – Vas-y, pose ta question et puis après on dort !
D. – Tu peux m’apprendre ?
G. – Apprendre quoi ?
D. – À jouer au rugby !
G. – Tu veux vraiment ?
D. – Oui !
G. – D’accord. Promis…
D. – Merci papa !
G. – Mais pourquoi te lèves-tu ?
D. – Tu m’as dit que tu allais m’apprendre ?
G. – Maintenant ?
D. – Tu l’as dit !
G. – Mais non… Enfin, je pensais une autre fois, un autre jour.
D. – Tu as promis !
G. – Mais Dimitri, je ne vais pas t’apprendre à jouer au rugby dans ta chambre à neuf heures du soir, qui plus est la veille d’une grande finale ! Il y a un temps pour tout.
D. – C’est justement le bon moment ! Une autre fois, ça sera trop tard !
G. – Ne commence pas, s’il te plaît. C’est l’heure de dormir, ça suffit maintenant !
D. – M’en fiche. Je ne dormirai pas !
G. – Je ne peux pas t’obliger à dormir, mais je peux t’obliger à te coucher… File tout de suite dans ton lit !
D. – Pas avant que tu m’apprennes à jouer au rugby !
G. – Tu veux une fessée ?
D. – De toute façon, je ne vais pas dormir ! Et puis même, je vais partir ! Je vais aller vivre dans une autre maison, et ce sera bien fait !
G. – Qu’est-ce que tu as ? C’est quoi ce drame tout à coup ?
D. – Parfaitement ! Ce sera bien fait et tout le monde sera très content !
G. – Bon écoute. On va se calmer, arrête de pleurer… Viens t’allonger et dis-moi ce qui ne va pas.
D. – Non !
G. – Qu’est-ce que tu caches ?
D. – Rien !
G. – Je ne partirai pas tant que tu ne me le dis pas…
D. – Tu ne veux même pas m’apprendre à jouer au rugby !
G. – Si ! Mais pas ce soir… De toute façon, je sais qu’il y a autre chose. Alors quoi ? Dis-moi.
D. – Y a rien !
G. – Pas à moi, Dimitri. S’il te plaît…
D. – C’est que… Je ne sais pas comment le dire.
G. – Viens près de moi. Je t’écoute…
D. – J’ai peur que tu me grondes… Et puis demain, il y a ton match. Tu dois aller dormir.
G. – Pourquoi je me fâcherais ? Tu peux tout me dire. Et pour le match, ne t’inquiète pas… Je serai en forme. Mais si toi, tu ne l’es pas, je serai triste. Alors, dis-moi ce qui ne va pas…
D. – Tu promets de ne pas me gronder ?
G. – Promis !
D. – Est-ce que… Est-ce que vous allez vous séparer, toi et maman ?
G. – Nous séparer ? Pourquoi me poses-tu cette question ? Bien sûr que non… Qui t’a mis cette idée en tête ?
D. – À l’école, tous mes copains, leurs parents, ils se séparent… Et ils m’ont dit que ça allait vous arriver à vous aussi.
G. – C’est vrai ? Ils t’ont ça ?
D. – Je te jure ! Tu ne me crois pas ?
G. – Si, Dimitri. Je te crois. Bien sûr que je te crois…
D. – Alors, vous allez vous séparer, vous aussi ?
G. – Ce n’est pas une fatalité…
D. – C’est quoi une fatalité ?
G. – Quelque chose qu’on ne peut pas éviter…
D. – Donc vous allez vous séparer !
G. – Mais non ! Pourquoi veux-tu que l’on se sépare ?
D. – Moi, ça me rend tellement triste…
G. – Je comprends… Ce n’est pas drôle du tout. Mais ce n’est pas parce que tout le monde se sépare autour de nous, que ta mère et moi, allons faire comme tout le monde.
D. – Mais pourquoi ils se séparent tous ?
G. – C’est compliqué, tu sais.
D. – Ils ne s’aiment plus ?
G. – Ils ont des difficultés à s’aimer… Ou à rester ensemble.
D. – Ce n’est pas pareil ?
G. – Pas tout à fait…
D. – C’est quoi alors la différence ?
G. – Parfois, l’amour vient de l’éloignement ou de la peur de se perdre. D’autre fois, il devient impossible quand deux personnes vivent trop près l’une de l’autre…
D. – Je ne comprends rien !
G. – Vivre ensemble, ce n’est pas facile ! Et puis l’époque dans laquelle nous vivons rend la chose encore plus difficile…
D. – Pourquoi ?
G. – Parce que… Parce qu’elle valorise d’abord les individus et non le groupe qui pourrait les réunir comme dans une famille.
D. – Ce n’est pas bien ?
G. – Disons que c’est comme ça… On vit aujourd’hui dans une drôle de société où le souci d’être et de rester ensemble n’est pas à la mode.
D. – C’est comment une société ?
G. – Comme une équipe de rugby !
D. – Et elle a du souci ?
G. – Du souci ?
D. – Ton équipe, elle a du souci, papa ?
G. – Si elle se comporte comme cette société, elle en aura…
D. – Pourquoi ?
G. – Parce qu’au rugby, si tu ne fais pas les choses ensemble, si tu

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