Le Voleur de bonheur – Le sourire de Niola
27 pages
Français

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Le Voleur de bonheur – Le sourire de Niola , livre ebook

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Description

Le Voleur de bonheur.
C’est une bataille de boules de neige. Un jeu d’enfants. Mais Taïsa est seule et les autres sont sans pitié.
Que peuvent-ils bien lui envier, eux qui vivent dans de belles maisons colorées avec leurs parents, alors qu’elle, elle vit dans une tente rapiécée avec sa seule grand-mère à demi impotente ? Leur cruauté la pousse à leur lancer une antique malédiction : celle du Voleur de bonheur. Elle n’y croit pas vraiment, pourtant…
Le sourire de Niola
Kourou est l’ami de Niola, celle dont le rire est comme une flèche du soleil du matin, éblouissante et bienfaisante. Pourtant depuis quelque temps, son rire l’agace. Il voudrait qu’elle le regarde d’un autre œil. Il voudrait être un homme. Il décide de lui monter qu’il est un grand chasseur. Une tâche qui se révèle plus difficile qu’il ne l’avait escompté.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mars 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312132259
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Voleur de bonheur – Le sourire de Niola
Dominique Barraud
Le Voleur de bonheur – Le sourire de Niola
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Du même auteur
La planète aux deux visages , Les Éditions du net, 2023
© Les Éditions du Net, 2023
ISBN : 978-2-312-13225-9
Le premier de ces récits m’a été inspiré par une petite fille qui se battait pour exister alors que le monde semblait l’avoir privée de tout espoir.
Le Voleur de bonheur
Taïsa
De loin ça ressemblait à une bataille de boules de neige, une grande bagarre où personne n’était épargné. Mais de près on remarquait qu’il n’y avait qu’une seule cible : une minuscule et squelettique fillette aux cheveux et yeux noirs, à la peau d’ivoire, qui flottait dans un grand manteau de fourrure.
Elle se protégeait, comme elle le pouvait, derrière un seau. Les boules de neige tapaient sec contre le plastique. Elle ne tentait même pas de fuir. Elle subissait le tir sans réaction, comme un animal pris au piège.
– Va-t’en ! criait-on.
Soudain un bloc de glace heurta le seau qui se fendit en deux. Des éclats glacés rebondirent au coin de ses yeux.
Nivok, un grand et solide garçon, aux joues aussi rondes et rouges que les siennes étaient creuses et pâles, jouait les chefs du haut de ses onze ans. C’est lui qui avait lancé le glaçon.
– Va-t’en, Fille de sorcière ! Retourne chez ta grand-mère. Vous vivez comme des sauvages ! Restez avec les ours et les harfangs et n’approchez plus du village. Sinon la prochaine fois ce sont des cailloux que vous recevrez !
Taïsa s’était redressée. Elle était maintenant toute droite. Ses yeux étaient deux galets luisants sur lesquels coulaient la colère et la honte.
– Je vous déteste ! hurla-t-elle. Je veux que vous soyez aussi pauvres que moi, aussi malheureux que moi !
Elle pleurait en même temps qu’elle criait :
– Je veux que le Voleur de bonheur vous prenne tout ce que vous avez ! Je vous maudis !
Et elle murmura une phrase bizarre, aux accents gutturaux, rauques.
Ils hésitaient, partagés entre l’envie de rire et la peur. Plus un seul ne bougeait ni parlait. La colère fantastique de la minuscule fillette les avait pris au dépourvu et désarmés.
Finalement, l’un après l’autre, ils tournèrent les talons en silence et repartirent vers le village, vers les belles maisons riantes et colorées qu’entourait la neige.
D’ici, on aurait dit un petit tas de smarties posé sur une énorme plaine de sucre glace.
Il n’y avait, en effet, autour d’eux, pas un arbre en vue, pas un bosquet. Juste de la neige, un ciel blanc, et le vent qui mélangeait le tout lors de chaque tempête.
Taïsa les regarda s’éloigner. Elle avait le cœur déchiré. Elle avait envie de les suivre, de les rejoindre dans le beau village aux maisons multicolores. Des maisons si chaudes, si rassurantes contre la tempête. Des maisons remplies de merveilles qu’elle ne pourrait jamais s’offrir. Elle les détestait et en même temps les enviait, voulait leur ressembler, vivre comme eux. Avoir un lit pour elle toute seule, ne plus devoir se laver dans le froid, dans l’ombre d’une tente glaciale et crasseuse. Avoir un beau poêle, sans cette odeur du réchaud à la graisse de phoque. Avoir des jouets, des vrais, tout en plastique, pas de ces chiffons en os et peau que sa grand-mère lui avait donnés. Des vrais jouets, achetés rien que pour elle, qu’elle aimerait elle seule, toute seule.
Elle avait dans le cœur un soleil assez dévorant pour brûler toute la neige du Grand Nord , tout le froid du vent. Elle avait dans le ventre un trou où le monde entier aurait pu tomber. Et pourtant, elle ne pleurait pas. Ses yeux n’avaient plus la force de pleurer.
Elle s’en retourna doucement vers la vieille tente rapiécée, la vieille tente en peau de rennes, vers l’unique chambre où chaque jour elle vivait, m

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