Les pirates d outre-tombe
50 pages
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Les pirates d'outre-tombe , livre ebook

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Description

Au pied des vestiges de Louisbourg s’agitent des bandits fort inquiétants. Alexis arrivera-t-il à s’échapper de leur emprise et à rejoindre sa famille au Nouveau-Brunswick ?
Été 1787, Alexis embarque une nouvelle fois sur un navire pour rejoindre l’Acadie depuis l’Angleterre. Cette fois-ci, il est accompagné de son grand frère Théo, qui a déjà fait ce voyage avec leur père trois ans plus tôt. Cependant, une mutinerie séparera à nouveau les deux frères. Alexis se réveille seul sur un rivage inconnu. Le pire n’est pas derrière lui, car il est capturé par des pirates qui semblent venus d’outre-tombe. La noble Carolyn, elle aussi captive, sera-telle d’un certain secours ? À moins que ce soit Marie-Ange, la servante qui n’a pas froid aux yeux ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 avril 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782897502775
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0224€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

à







Titre : Les pirates d’outre-tombe
Texte : Danielle S. Marcotte
Illustrations et conception graphique : Réjean Roy
Direction littéraire : Marie Cadieux
Adjoint à l’édition : Jonathan Duguay
Révision linguistique : Réjean Ouellette
L’autrice remercie l’historien André-Carl Vachon pour sa collaboration.
ISBN (papier) : 978-2-89750-275-1
ISBN (pdf) : 978-2-89750-276-8
ISBN (ePUB) : 978-2-89750-277-5
Dépôt légal : 2 e trimestre 2022
Impression : Marquis
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Bouton d’or Acadie reconnait l’aide financière de :


Diffuseur au Canada :
Prologue
Téléphone : (450) 434-0306 /
1 800 363-2864
Télécopieur : (450) 434-2627 /
1 800 361-8088
Courriel : prologue@prologue.ca
Distributeur en Europe :
Librairie du Québec/DNM
Téléphone : 01.43.54.49.15
Télécopieur : 01.43.54.39.15
Courriel : direction@librairieduquebec.fr
© Bouton d’or Acadie inc.
C.P. 575, Moncton (N.-B.),
E1C 8L9, Canada
Téléphone : (506) 382-1367
Courriel : info@boutondoracadie.com


Ce livre est également disponible en format numérique.


Version numérique accessible.
Bouton d’or Acadie est membre du Regroupement des éditeurs franco-canadiens.


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Titre: Les pirates d’outre-tombe / Danielle S. Marcotte ; illustrations de Réjean Roy.
Noms: Marcotte, Danielle S., 1952- auteur. | Roy, Réjean, 1971- illustrateur.
Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20220152896 |
Canadiana (livre numérique) 20220152942 | ISBN 9782897502751 (couverture souple) | ISBN 9782897502768 (PDF) | ISBN 9782897502775 (EPUB)
Classification: LCC PS8626.A7364 P57 2022 | CDD jC843/.6—dc23


Créé en Acadie – imprimé au Canada
www.boutondoracadie.com



Bouton d’or Acadie







Chapitre 1
Dans le creux d’une vague immense, deux jeunes hommes ont le cœur broyé par la peur. Fouettés par la pluie, dans la tourmente, ils s’agrippent l’un à l’autre comme si sonnait leur dernière heure.
« Toi aussi, attache-toi comme moi ! Attache-toi ! » crie le plus jeune, Alexis, à son frère ainé, Théo, entre l’assaut des vagues qui balaient le pont du voilier.
Malgré sa jeunesse, Alexis est un matelot d’expérience. Il sait bien que la mer peut vous emporter à tout moment. Il a voyagé jusque dans l’océan Pacifique l’an dernier mais, à seize ans, il n’a encore jamais vu une mer si démontée. Il tend un filin à son grand frère, un fermier de trente-deux ans qui n’a pas le pied marin.
Théo, qui est passager sur le navire, n’en pouvait plus d’être secoué dans sa cabine. En montant rejoindre Alexis sur le pont cet après-midi, il a découvert un univers effroyable où les éléments en furie les menacent de toute part. Il n’en finit pas de vomir, puis de hurler de terreur. Alexis doit le retenir et l’attacher au navire comme lui pour le sauver des eaux puissantes.


Le petit navire marchand britannique sur lequel ils voyagent entre l’Angleterre et la Nouvelle-Écosse en ce mois de juin 1787 n’est guère plus qu’une coquille de noix. Les éléments déchainés vont-ils le pulvériser et l’envoyer au fond de l’océan Atlantique ?
À leur grande surprise, le bateau ne disparait pas sous les flots. Il arrive à grimper vers le ciel en suivant le mouvement des vagues et à survivre à leur assaut. C’est que le capitaine, arc-bouté à la barre, les yeux fous, joue de toutes ses connaissances pour sauver corps et biens. Comme les frères, il s’est attaché à son navire avec une corde solide. Il coulera avec son bateau si nécessaire mais, jusqu’à la dernière minute, il se battra contre les éléments pour survivre.
Comme s’il pouvait lire et prédire chaque lame, le capitaine louvoie dans la tempête. Des trombes d’eau s’abattent sur le pont. Le vent siffle. Plus d’une fois, ses hommes se croient perdus et se voient déjà dévorés par des monstres marins.
Je ne survivrai sûrement pas , se dit Théo, affolé, ses yeux bruns exorbités par la peur. Je ne sais même pas nager et nous sommes si loin de tout.
Puis, comme beaucoup d’autres à bord, il ferme les paupières et prie en se cramponnant au navire.
Le jeune Alexis, lui, le cœur battant à tout rompre, surveille chacune des décisions du capitaine à la barre et les compare au mouvement des vagues. Il veut comprendre la manœuvre. Il se tient prêt à toute éventualité. Son corps mince et musclé est tendu comme la corde d’un arc. Mais parfois, la vague est si imposante, si extraordinairement menaçante, qu’un cri de frayeur et une courte prière lui échappent tout de même à lui aussi.
Son expérience passée, si différente de celle de son grand frère et acquise au cours de voyages tumultueux, lui dicte sa conduite. Il observe tout. Il cherche des solutions. Il a toujours espoir de s’en sortir s’il prend les bonnes décisions et garde les idées claires. Sa détermination se lit dans ses yeux clairs et sur son visage bronzé par ses longs séjours en mer.
Survivra celui qui garde son sang-froid... comme le capitaine , pense-t-il.
Le navire s’est alourdi de toute l’eau qui s’immisce entre les portes et les trappes pour se répandre petit à petit dans les étages inférieurs. Il répond moins bien aux directives du gouvernail. Après plus d’une heure, cependant, le capitaine réussit à mener son équipage indemne au bout de la tempête brusque, intense, mais de courte durée finalement. Ensuite, il met tous ses hommes de corvée à écoper l’eau de mer infiltrée partout.
« Je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie », murmure Théo en français à Alexis quelques heures plus tard, alors qu’ils partagent une bien maigre soupe.
« Ça me rappelle le jour l’an dernier où j’ai été attaqué par une espèce de lion, un cougar, dans une forêt sur la côte nord-est du Pacifique, répond le jeune Alexis en souriant. À ce moment-là aussi, j’avais le cœur qui battait fort ! »
Leurs têtes blondes se touchant presque, les frères contemplent avec dégoût quelques miettes du biscuit sec des marins et de petits vers bouillis flotter dans leurs bols. C’est le repas servi à l’équipage aujourd’hui. Le jeune Alexis partage ce mauvais brouet avec son frère ainé en cachette.
Théo, lui, n’a pas à grimper dans les cordages comme Alexis pour gagner sa croute. Il a payé son droit de passage, mais il a dû apporter ses propres provisions à bord pour les quatre à six semaines prévues du voyage entre les deux continents. Sans que l’équipage le remarque, lui aussi a toujours divisé sa nourriture, plus faste, avec Alexis, son jeune frère engagé pour travailler sur ce petit navire. Mais voici deux mois maintenant qu’ils sont en pleine mer, et les aliments et l’eau commencent à manquer autant pour les marins que pour les passagers. Ils en sont aux dernières miettes.
D’horribles histoires de folie meurtrière et d’anthropophagie où les passagers s’entredévorent, suivies de légendes de morts-vivants et de bateaux fantômes, commencent à circuler dans la bouche assoiffée des marins. Théo, pourtant bien plus âgé qu’Alexis, n’a pas vraiment beaucoup d’expérience des séjours en mer. Il ne sait pas qui croire.
Alexis, pour sa part, a beaucoup voyagé seul dans des circonstances difficiles avant de retrouver Théo en Angleterre et de partir sur ce petit navire. Il pressent qu’ils ont plus à craindre des hommes corrompus et des maladies que des monstres. Chacun est sur les dents à mesure que la nuit approche...





Chapitre 2
La nuit venue, les quelques passagers sont partis dormir dans leur cabine après tous ces revirements de situation. Les hommes d’équipage, eux, grognent et se plaignent sur le pont dès que le capitaine ne peut les entendre. Ils ont beaucoup dévié de leur route avec les multiples tempêtes et leur destination, le port d’Halifax, semble presque inatteignable dans les circonstances.
« Après tous les orages qu’on a essuyés, le calme plat ce soir est vraiment très curieux », murmure Théo dans sa cabine.
Il s’adresse à Alexis avec un air inquiet et poursuit :
« On a tellement été brassés et aspergés et mouillés de part en part, que même les quelques graines de biscuits qui restent n’y ont pas échappé. Si on n’a plus de vent et plus de nourriture, on ne pourra jamais garder notre promesse. »
Les deux frères ont promis à leur père de retourner vivre en Acadie quoi qu’il advienne. Pourtant, l’Acadie n’existe plus. Cette possession française en Amérique est maintenant organisée en colonies anglaises à la suite de plusieurs guerres. Leur famille a été déportée de Grand-Pré il y a trente-deux ans, en 1755, vers les colonies américaines d’abord, puis vers l’Angleterre. Elle a bien tenté de s’y établir, mais sans y parvenir vraiment.
Toujours les mots du père les faisaient rêver de revenir dans leur coin de l’Amérique du Nord : « En Acadie les gens sont libres. On peut chasser et pêcher à volonté. Pas un duc, un prince ou un prévôt pour t’interdire une forêt pleine de lièvres ou une rivière pleine de poissons... On n’a jamais faim en Acadie. On n’est jamais seul. Ton frère, ton cousin ou ta sœur dans les fermes voisines sont toujours là pour te donner un coup de main... »
Ces quelques phrases, les frères se les répètent souvent. Elles leur ont donné le courage de prendre la mer en direction de l’Amérique pour retrouver leur père, Étienne Bourgeois. Étienne est retourné en Acadie avec la permission du gouvernement britannique en compagnie de Théo il y a plus de trois ans maintenant.

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