Passepeur - Qui va dérouler la momie?

Marilou Addison, Richard Petit

Description

Les jumeaux Fredo et Matéo viennent de commander en ligne la nouvelle version du turbo-sled 2000 : un traîneau à neige, moteur intégré et fusées propulseurs. Lorsque leur colis arrive enfin, ils ont toutes les difficultés du monde à le déballer. Il faut dire qu'il y a des bandelettes inutiles, de la poussière en quantité astronomique et surtout : une momie qui n'a rien à faire là ! Déroulera...déroulera pas ?

Sujets

• KIDS
• Jeunesse

Informations

• Publié par: Kennes Editions
• Date de parution: 04 juillet 2018
• Nombre de lectures: 7
• EAN13: 9782875806468
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

© Boomerang éditeur jeunesse inc., 2016
Publié avec les autorisations de Boomerang éditeur jeunesse inc.,
Québec, Canada
Texte : Marilou Addison
Infographie : Richard Petit
Adaptation : Cassandre Sobieski
© Kennes, 2018, pour la présente édition
Rue de la Blanche Borne 15
6280 Gerpinnes (Loverval) – Belgique
www.kenneseditions.com
ISBN : 978-2-8758-0646-8
Tous droits réservés

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Un maire qui
panique, une mère
qui se fâche et
une commère qui
s’en donne à cœur
joie !

’atmosphère est
à la fête dans le musée
d’histoire du petit village.
Construit en forme de
pyramide, le bâtiment
jure avec le reste des
habitations de la rue.
Mais pour accueillir
leur nouvel invité, il est
parfait… En effet, tous
les habitants sont réunis
pour le « démaillotage »
de la célèbre momie...
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Cette ancienne reine
d’Égypte ayant régné
il y a plus de 3000 ans,
mais disparue dans
d’étranges circonstances…
Derrière le rideau,
le maire fait les cent pas.
Il est nerveux. Et avec
raison ! Aujourd’hui,
à huit heures tapantes
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Page
(il vient de jeter un
coup d’œil à sa montre),
Hercule Labulle doit
prononcer un discours
très attendu.
Voilà une semaine que
l’homme à la haute stature
a été nommé maire,
or il n’a encore JAMAIS
parlé devant un public.
Et cela lui fait trembler
les genoux, manquer
quelques battements
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de cœur et, le plus gênant,
avoir des gaz intestinaux
affreusement puants !
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Page
Il est décidément dans
un état proche de la crise
de panique. Les mains
moites, le ventre noué,
Hercule tourne en rond
dans la petite pièce qui lui
sert de loge (en serrant les
fesses pour ne pas laisser
sortir un pet nauséabond…).
Il se passe les doigts
dans les cheveux et se
les tire dans tous les sens.
Si sa mère le voyait,
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elle lui crierait de
cesser son petit manège
tout de suite.
Il faut dire que cette
femme, pourtant pas plus
haute que trois pommes,
est capable d’impressionner
quiconque ne fait pas ses
quatre volontés. Lorsqu’elle
est en colère, il vaut mieux
ne pas rester dans les
parages, car elle risquerait
de tirer les oreilles à celui
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Page
qui ne l’écoute pas.
Et s’il y a UNE chose que
madame Labulle déteste,
ce sont des cheveux
dépeignés ! (Peut-être
aussi les gaz, mais ça,
c’est une autre histoire…)
Hercule se dépêche
donc de replacer sa
tignasse et d’inspirer
encore et encore.
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Il doit se calmer.
Après tout, personne
n’est mort d’avoir fait
un discours !
Rien à faire, notre
homme voudrait être
à mille lieues de là.
Il donnerait n’importe
quoi pour retourner à son
ancien emploi de livreur
de matelas.
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Page
Il adoooorait livrer
des matelas. En plus, il lui
arrivait parfois de faire
une petite sieste sur les
matelas tout neufs, à la fin
de ses dures journées…
Mais madame Labulle,
sa mère, voyait les choses
d’un tout autre œil. Il y
a quelques mois à peine,
celle-ci a décidé que son
nigaud de fils DEVAIT se
trouver un emploi plus…
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moins… bref, un emploi
qui la rendrait fière !
Et surtout, qui lui
permettrait d’avoir
son mot à dire dans
les affaires du village !
C’est pourquoi, lors de
la dernière campagne
électorale, madame
Labulle s’est empressée
de convaincre son fils
(dans les faits, elle l’a
plutôt menacé de ne plus
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Page
JAMAIS lui préparer
de gâteau au chocolat…)
de se présenter comme
futur maire.
Hercule a fini par
accepter et est allé inscrire
son nom là où il le fallait.
Il ne se doutait pas que
sa mère préparerait une
campagne du tonnerre
par la suite (en prévenant
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les récalcitrants qu’elle
leur tordrait les oreilles
s’ils ne votaient pas pour
Hercule Labulle).
Le jour des élections,
Hercule n’a même pas
entendu le nom du
vainqueur. Comme à
son habitude, il dormait
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Page
paisiblement sur son
matelas. Mais lorsque
ledit matelas a commencé
à bouger (soulevé par
une foule en délire), il a
ouvert les yeux, affolé,
pour apprendre qu’il était
devenu le maire du village.
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Le voilà donc à avoir
peur que son cœur lui
sorte de la poitrine (et
que ses pets en fassent
autant, mais par-derrière),
et à se demander ce qu’il
va bien pouvoir dire
d’intelligent…
Heureusement pour lui
(ou malheureusement, à
vous d’en juger), sa mère
s’occupe de tout. Même de ce
qui doit sortir de sa bouche !
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Page
C’est pourquoi elle
arrive en trombe dans
la pièce, prête à donner
ses directives à son fils,
mais la vue de ses cheveux
en désordre l’arrête dans
son élan.
Elle s’approche de lui,
lui donne une tape sur
le genou pour qu’il
se penche et replace
les mèches qui se
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sont échappées de sa
coiffure malgré le gel qui
devait les tenir en place.
Puis, elle lui secoue
les épaules, replace son
veston, tire sur sa cravate
et mouille même le bout
de son doigt afin de bien
nettoyer les coins de
ses lèvres.
Page
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Enfin, son fils est
présentable.
— Maman… pourquoi
je dois faire un discours ?
Je déteste parler devant
autant de gens,
tu le sais bien.
— Tsss, tsss, je ne veux
pas t’entendre te plaindre.
Tu n’as que quelques
phrases à prononcer, alors
cesse de jouer à l’enfant.
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Tu as vingt-cinq ans,
franchement ! Après la
cérémonie, tu auras droit
à ton dessert préféré…
Sa mère acquiesce
et Hercule en oublie un
instant ses préoccupations.
Mais celles-ci reviennent
avec force lorsqu’il se sent
poussé à l’extérieur
de la pièce.
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Page
Des mains l’agrippent
alors et le traînent vers
la salle principale du
musée. On lui sourit
et on l’accueille avec
enthousiasme.
Hercule, lui, n’a qu’une
envie : courir se cacher
dans le trou de souris
le plus proche. Mais avec
sa corpulence, il y a peu
de chances qu’il puisse
s’y faufiler…
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Il fait donc preuve
de courage et s’approche
du coffre en bois installé
au centre de la pièce.
Dans sa poche, il trouve
le bout de papier sur
lequel sa mère a écrit
son discours. Le hic,
c’est que le nouveau maire
a de la difficulté à lire…
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Page
Pas étonnant qu’il soit
devenu livreur de matelas :
tout ce que ce métier
demande, c’est d’avoir
de gros bras, de savoir
conduire un camion et
d’être prêt à faire un
somme n’importe quand.

pour Hercule
Labulle !
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Notre homme approche
pourtant la feuille de son
visage, tente de déchiffrer
les pattes de mouche de
sa mère, plisse les yeux et
fait la grimace. Non, il n’y
parviendra jamais !
Dans la salle, un
murmure désapprobateur
s’élève. La célèbre commère
du coin se met à raconter
à tout un chacun que le
maire a besoin de lunettes.
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Page
Qu’il a sûrement
une maladie des yeux.
Qu’il devrait aller voir
le médecin. La rumeur
se propage et, bientôt,
notre Hercule est atteint
d’une maladie incurable
et risque de mourir
d’un instant à l’autre…
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Pour faire taire tout
ce beau monde, madame
Labulle se racle la gorge,
fait les gros yeux aux
importuns et pince
les lèvres en parcourant
la salle d’un regard sévère.
Le prochain qui ose
élever la voix passera
un mauvais quart d’heure !
Puis, elle se tourne de
nouveau vers son fils,
afin de l’encourager.
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Page
Visiblement à bout
de ressources, Hercule,
de son côté, finit par jeter
son discours par terre
et se l