A l ombre du manoir, 2 : le jardin aux statues
228 pages
Français

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A l'ombre du manoir, 2 : le jardin aux statues , livre ebook

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Description

Le compte à rebours est lancé. Violette voulait redonner vie au manoir de ses rêves, mais c’est lui qui détruit peu à peu sa famille. Les événements étranges se sont précipités, laissant chaque membre dans une situation délicate. La chambre interdite continue de livrer au compte-goutte les souvenirs de ses premiers occupants, toutefois, les mystères qu’abritent les murs de la bâtisse demeurent entiers...


Sauf peut-être pour Soren... Pour le simple apprenti qu’il prétend être, il semble définitivement en savoir plus sur les secrets du Manoir. Que cache la chambre interdite ? Le jardin aux statues ? Et si l’histoire se répétait ?


À présent que les brumes vermeilles ont cerné l’édifice, l’énigme devra à tout prix être résolue et la malédiction brisée pour assurer la survie de la famille.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 avril 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9782375682210
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LIZZIE FELTON
À L’OMBRE DU MANOIR
II
Le Jardin aux statues
Editions du Chat Noir


« Tu sais qu’un lieu est hanté
Quand il te paraît plus réel que toi. »
Le monde à l’endroit – Ron Rash


RÉSUMÉ TOME 1
LES BRUMES VERMEILLES
Lorsque Violette Montmorency découvre un vieux manoir abandonné, le coup de foudre est immédiat, si bien qu’elle développe une véritable obsession à son égard.
Dix-huit ans plus tard, par une belle journée de printemps, elle voit son rêve se réaliser. Son époux Isidore, homme d’affaires fortuné, le lui offre, et tous deux y emménagent avec leurs quatre enfants : Octave, Blues, Jazz et Salsa.
À peine y posent-ils leurs valises qu’ils sont la proie d’étranges phénomènes. Aucun membre de la famille ne vit son installation de la même façon, l’énigmatique demeure ayant une emprise distincte sur chacun d’eux. Les seuls évènements dont tous sont témoins sont l’apparition de ces mystérieuses brumes vermeilles aux abords de la bâtisse et la porte désespérément close de la chambre interdite , de laquelle émanent froidure et puanteur.
Rêveuse et mélancolique, Violette se liera plus encore au Manoir Lumière , persuadée qu’il est l’antidote à son mal-être. Ainsi, elle s’emmurera entre ses hautes façades et s’enlisera dans les flots noirs de la dépression, cédant à l’alcoolisme, puis à la folie. Quand elle dénichera dans le meuble du piano une somptueuse bague, elle verra se manifester dans les miroirs le reflet de Rose Du Barry, propriétaire originelle du Manoir. Délaissée par un époux carriériste et par ses enfants qui grandissent – et dont elle se convainc de la mort prochaine –, Violette s’en fera une amie, une béquille dont elle recherchera la compagnie par tous les moyens…
Isidore, symbole de sang-froid et de réussite, perdra rapidement le contrôle sur sa vie. Au contact de la Vieille Baraque Décrépie , qui parait éprouver à son égard une animosité toute particulière, une colère destructrice s’emparera de lui et le métamorphosera en un être abject et violent, notamment envers Jazz, le cadet de la fratrie, sans que rien ne puisse le justifier.
Octave, dix-huit ans, fera la découverte du Grimoire Vermeil caché sous son lit et d’une lettre d’amour dissimulée sous une lame de parquet. Dès lors, il percevra en songe, puis dans la réalité, une domestique qui occupait sa chambre dans le temps jadis. Jusqu’alors obsédé par Lili, une jeune fille de son lycée, il s’éprendra de la femme-fantôme à l’incroyable chevelure rouge, avec qui il entretiendra une relation charnelle. Or, à mesure de ses visites nocturnes, il sera la proie de douleurs cardiaques inexpliquées.
Sa jumelle Blues, de nature angoissée et solitaire, verra son anxiété croître au point de souffrir d’une sensation d’étouffement. Peu à peu, une entité prendra possession de son corps et errera par son entremise dans les couloirs labyrinthiques du Manoir aux Deux Visages – entité qui tentera de la pousser au suicide. Blues sera sauvée in extremis par Soren Eriksson, un garçon à l’allure fantomatique, qui prétend être l’un des artisans chargés de la rénovation, mais qui en sait bien plus qu’il ne le prétend. À ses côtés, elle découvrira au fond du parc le jardin aux statues , dont les sculptures ont le visage tranché.
Aventurier et farceur, Jazz, huit ans, aura accès à des informations sur la bâtisse qu’il n’est pas censé détenir et sera hanté par une peur irrationnelle de l’abandon. Devenu le bouc émissaire d’Isidore, il expérimentera sous les coups paternels le phénomène de décorporation. Ces voyages lui ouvriront les portes d’une pièce secrète, la salle aux trésors , dont il est certain qu’elle est la clef pour résoudre l’énigme du Manoir. Ayant conscience que seul un choc brutal peut l’aider à s’extraire de lui-même, il n’hésitera pas à mettre sa vie en danger pour l’explorer.
Salsa, cinq ans, passionnée de chats et d’oiseaux, recevra les épouvantables visites du Garçon Troué ; un terrifiant fantôme à la poitrine ensanglantée. Au fil des jours, elle développera un don de clairvoyance lui permettant d’anticiper les dangers de la Méchante Maison , comme la disparition de sa mère. Hélas, personne ne prendra ses avertissements au sérieux. Pas même Azalée-Rhododendron, sa chatonne…
Quant à la porte de la chambre interdite – pleine de gravures de serpents, de flocons et de branches de laurier –, elle s’entrouvrira quelquefois par sa seule volonté pour libérer un souvenir. Vieux de cent ans, ces flash-backs concerneront les Du Barry, premiers propriétaires du Manoir, et révéleront que Jules, le fils aîné, avait été envoûté par une domestique du nom de Rubis. Celle-ci, qui n’était autre qu’une redoutable sorcière, entretenait pour la bâtisse une obsession similaire à celle de Violette et était prête à tout pour s’y établir durablement. Or, Martin Du Barry, l’odieux patriarche, la chassa pour préserver l’honneur de son héritier quand il apprit sa grossesse. Désespérée et rongée par la haine, Rubis jeta une malédiction sur le Manoir, condamnant tous ses occupants à une mort violente. Le dernier souvenir dévoile celle de Jules, empalé sur les grilles du portail, alors qu’il tentait de la rejoindre pour s’enfuir avec elle.
Le Garçon Troué que voit Salsa…
Dans le final, Violette disparait, comme Salsa l’avait prédit. Blues est victime d’une crise respiratoire si violente qu’elle pense ne pas pouvoir en réchapper. Octave découvre que sa tache de naissance irradie d’une vive couleur rouge, rappelant la chevelure de son amante-fantôme . Jazz, terrifié par Isidore, se défenestre du deuxième étage pour fuir ses coups. Quant à ce dernier, il se retrouve aspirer à l’intérieur de la chambre interdite .
Le jardin aux statues , dernier tome d’ À l’ombre du Manoir , débute lors de cette même nuit…


PRÉLUDE
Sentir ses fissures au-dedans
Elle aimait la nuit.
Elle la trouvait si calme et si jolie : la lune et les étoiles sur le ciel d’encre, le chant du vent dans les branches, la mer de lampadaires en contrebas, les fumées blanches s’élevant des toits…
Elle s’en émerveillait à chaque fois !
La porte-fenêtre s’ouvrit pour la laisser passer. Du givre craqua sous ses pieds. Elle fit un pas vers la rambarde du balcon, inspira l’air glacé à pleins poumons. Les rosiers étirèrent leurs tiges en coton, vinrent caresser ses cheveux blonds.
— Vous me chatouillez, dit-elle en riant. Ça suffit, maintenant !
Sitôt, les fleurs redevinrent des bourgeons. Attendant d’éclore à la prochaine saison. Elle tendit une paume pour attraper un flocon. Le fixa de ses yeux vairons. Se mit à fredonner une chanson.
Je suis la maison
La jolie maison
Ma tête est son toit
Son âme est en moi
Un beau papillon
Plus chic qu’un alcyon
Un grand paon du jour
Qui répand l’amour
Un bâillement la rappela à elle. Son cœur avait besoin de sommeil. Tout de même, il avait plus de cent ans ! Elle sentait ses fissures au-dedans. Il fallait les écouter. Prendre soin de cet organe rafistolé.
La petite fille tourna les talons, traversa la chambre aux papillons , se glissa sous l’édredon. Et comme le froid ne cessait de croître, des flammes jaillirent dans l’âtre.
Les douze coups de minuit retentirent au clocher de l’église. Tout était bien paisible.
Un étage plus bas, un air de piano s’éleva. Aussi longtemps qu’elle le put, elle l’écouta.
Et quand enfin ses paupières se fermèrent, tous les volets du manoir se scellèrent.
Tout était vivant ici.
Tout était Mélodie.


Je me souviens
De ces matins heureux
De ces étés sans fin
Et des automnes pluvieux
Je me souviens
Des sourires sur les lèvres
Des baisers sur les mains
Et de ces nuits sans rêves
Je me souviens
De ces éclats de joie
De ces instants chagrins
Où ils perdaient la foi
Je me souviens
Et quel violent fardeau
De se souvenir trop bien
Ce n’est pas un cadeau


BRIBE PREMIÈRE
Effleurer son visage tranché
La nuit était impénétrable. La lampe torche, impuissante à percer son opacité. Elle ne révélait rien, pas même les contours des troncs blanchis contre lesquels le jeune homme se heurtait quelques fois. Son faisceau n’était qu’une lueur malade. Une luciole à moitié morte flottant au bout de son bras. Mais les ténèbres n’étaient pas un obstacle. Et elles n’étaient pas non plus son ennemie. Il savait que les grandes vérités se terraient toujours dans l’obscurité.
Il avait tant de fois emprunté ces sentiers sinueux qu’il aurait pu les parcourir les yeux clos. Aussi parvint-il sans difficulté sur les bords de l’étang.
Dans le jardin aux statues.
D’un coup d’un seul, une rafale balaya la noirceur, laissant place à un rouge infini. Tout là-haut, la lune trempait la clairière d’éclats sanguinolents et les silhouettes fantomatiques de chênes nus se découpaient derrière les brumes.
En plein cœur de l’été, Soren Eriksson entendait déjà sonner la fin de l’automne.
Sans ralentir l’allure, il jeta un bref coup d’œil à la statue prisonnière du plan d’eau. Celle d’un homme. Les semelles de l’apprenti s’enfoncèrent dans la boue, les ronces accrochèrent son trench coat à rayures, or, rien ne freina sa course. Il ne paraissait ni inquiet ni curieux à l’idée de se trouver là. Son visage, qu’encadraient des cheveux marmoréens, ne révélait aucune émotion. Il se mouvait machinalement, comme agité par les pulsations d’un cœur mécanique.
Parvenu de l’autre côté de l’étang, il s’immobilisa devant une sculpture et braqua son faisceau sur elle. Une minute s’écoula ainsi sans qu’il ne bouge, si bien qu’il semblait, lui aussi, s’être changé en pierre. Alors il passa une main sur la figure tranchée de la statue en sentant se dessiner sous ses doigts la courbe de ses lèvres, de son nez et de ses arcades sourcilières.
Nuit

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