AURORA TOME 3 - L OURS MONDE
180 pages
Français

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AURORA TOME 3 - L'OURS MONDE , livre ebook

-

180 pages
Français

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Description

L'Aurora et son équipage partent explorer les îles volcanique du nord où le père d'Arthur et Maudie a autrefois découvert les papillons Brightstorm et où vivrait une espèce d'ours extralucide... Mais l'impitoyable Eudora Vane, qui feignait d'avoir perdu la mémoire, les suit de près. Arriveront-ils à retrouver leur famille perdue et à protéger leurs découvertes naturelles des appétits de leurs ennemis ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 janvier 2023
Nombre de lectures 23
EAN13 9791039534253
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À Kate et Linas.
L’édition originale de ce livre a été publiée pour la première fois sous le titre « Firesong, a Brightstorm adventure » en Grande-Bretagne aux éditions Scholastic. © Vashti Hardy, 2022 pour le texte © Jamie Gregory, 2022, pour les cartes © Scholastic Limited, 2022 Les illustrations intérieures et de couverture ont été reproduites avec l’autorisation des éditions Scholastic.
© Éditions Auzou, 2023, pour la traduction française 24-32 rue des Amandiers, 75020 Paris
Correction : Catherine Rigal, Caroline Vanhoove
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation strictement réservés pour tous les pays Loi n o  49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n o  2011-525 du 17 mai 2011.
ISBN : 9791039534253
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Dans l’œil immense, grand ouvert et somnolent de la montagne
L’ours est la lueur dans la pupille
Prêt à se réveiller
Et à se concentrer dans l’instant.
Ted Hughes extrait de « L’Ours »
Table des matières
Page de titre
Page de copyright
Exergue
1. Ebba Meyer
2. Le catalogue
3. La vente aux enchères
4. Hostilité à Lontown
5. Vane
6. Un nouvel équipage
7. Vers le nord
8. Les îles Faucon
9. De nombreuses lunes plus tôt
10. La mine de poix
11. Une ombre menaçante
12. Le festival de l'Ours
13. L'œil du large
14. Hugo
15. Snae Strond
16. Hyrrholm
17. À la recherche de l'Ours-monde
18. Le rugissement
19. La mesure de la valeur
20. Boum !
21. La lave
22. Le retour
23. Le sauvetage
24. La Société Géographique
25. Les feux de Lontown
26. La demeure Welby
27. À la poursuite de l'Ourse-monde
28. Gaia
29. Le procès
30. Les papillons de nuit
31. Les agents
32. Il était une fois
33. L'Alliance des Huit
34. Nouveaux départs
Épilogue
Note de l'autrice
Remerciements
1. EBBA MEYER

À plusieurs jours de marche de la ville de Lontown, là où les rues bondées, les marchés animés et le dôme de l’honorable Société Géographique n’étaient qu’une faible lueur au loin, au-dessus d’une épaisse forêt de chênes, incrusté dans le flanc des montagnes givrées s’élevait un ensemble incongru de bâtiments gris.
Ces édifices, très différents des courbes et des tours majestueuses de la cité vornatanienne, ne ressemblaient pas non plus aux cottages accueillants de Bifflewick ou Chesterford ; tout en angles sévères, ils se composaient de verre épais et opaque et de larges murs en cimenta, un matériau qui, l’espérait l’architecte, rencontrerait un grand succès dans le Grand Large. Pratique, peu coûteux, il représentait bien la puissance de Lontown, et il générerait des profits considérables.
Les salles souterraines des bâtiments, tout comme la majeure partie des étages supérieurs, étaient vides en ce moment. Mais, dans plusieurs laboratoires de l’aile est, une poignée de scientifiques s’affairaient avec des échantillons et des spécimens, du lever du soleil à la tombée du jour et même la nuit. Ebba Meyer n’aimait pas travailler là ; beaucoup trop de questions demeuraient sans réponse et l’éthique était discutable, mais c’était bien payé et elle avait une famille à nourrir. Et d’ailleurs, qui était-elle pour se mettre en travers du chemin du progrès ? D’autant que le CAH avait avancé de sérieux arguments à propos des dangers de l’intelligence mal placée.
Ebba sortit un stylo de son chignon et longea la rangée de cages en acier remplies de créatures lucides, cochant les cases sur son tableau d’observation. Parfois, leur regard la déstabilisait : il montrait assurément une intelligence élevée. Mais elles ne parlaient pas : comment savoir ce qui se passait réellement dans leur tête ? Les épaules d’Ebba se soulevèrent tandis qu’elle gloussait silencieusement ; évidemment que les animaux ne pouvaient pas parler comme les humains ! Certes, ces gamins, les Brightstorm, prétendaient avoir entendu des loups parler dans leurs pensées… Mais, comme par hasard, eux seuls les avaient entendus. Ce n’étaient que des moins-que-rien en manque d’attention qui voulaient imiter les grandes familles d’explorateurs. Ebba se disait parfois que si elle n’avait pas choisi une carrière de scientifique, elle serait devenue exploratrice. Mais elle n’avait pas vraiment eu le choix : les Meyer venaient de l’ouest de Vornatania, et ne descendaient pas d’une famille estimée. Les choses ne fonctionnaient pas comme ça.
La porte du laboratoire s’ouvrit brusquement et un homme entra précipitamment, paniqué.
— Il arrive, déclara Thomas Northwood, qui était de service avec elle ce soir-là.
La lumière crue du labo faisait briller la sueur sur son crâne dégarni. Ebba jeta un regard à l’horloge au-dessus des cages.
— Tu n’es pas censé être en pause ? Et qui arrive ?
— Le patron, bien sûr ! Il est déjà en train d’inspecter le Labo Un. Il est venu de Lontown en navire volant, sans prévenir.
— Vite, aide-moi à donner leurs médicaments aux lucides ! lança-t-elle en lui faisant signe de la rejoindre. Tu sais qu’il déteste quand ils le dévisagent.
Ils se hâtèrent de faire passer à travers les volets battants des enclos les écuelles de nourriture contenant la préparation spéciale.
Un petit terrier qu’Ebba aimait appeler Frank la fixait avec de grands yeux marron. Elle savait qu’il n’était pas comme les autres : il était normal.
On l’avait trouvé dans un village au nord de Lontown, où il était devenu une célébrité locale, car il aimait apparemment lire le journal. Ebba le soupçonnait de singer les actions des humains sans rien comprendre aux mots imprimés sur la page. Néanmoins, lorsque les villageois avaient appris qu’on récompensait le signalement de tout animal agissant de manière étrange par un petit sac de souverains, ils leur avaient parlé du chien errant, et c’était Ebba qui avait été chargée d’aller le chercher.
— Voilà pour toi, Frank, dit-elle en lui tapotant la tête.
— Ne t’attache pas à eux, la prévint Thomas.
— Mais non, répondit-elle, même si elle se demandait si, lorsqu’ils finiraient par prouver que Frank n’était pas un lucide, elle aurait le droit de le garder comme animal de compagnie.
Le chien n’avait pas envie de manger cette pâtée amère qui le rendait étourdi, somnolent. Tout ce qu’il voulait, c’était rentrer au village et retrouver les mots croisés de La Gazette de Lontown . Mais c’était tout ce qu’on leur donnait, une fois par jour, et sans ça, il allait mourir de faim. Il l’avala donc rapidement pour ne pas sentir le goût. Puis il regarda l’humaine de ses grands yeux innocents, sachant qu’ils étaient son meilleur atout pour sortir de là.
— Comme si tu pouvais lire le journal avec ces yeux de nigaud, dit-elle en lui gratouillant le menton, comme si elle parlait à un bébé.
Des pas résonnèrent dans le couloir. Ebba lissa rapidement sa blouse.
Frank gémit, puis il s’endormit.
 
Pendant ce temps, à Lontown, le bleu profond et velouté de minuit recouvrait la ville assoupie. La lune ne discriminait personne, elle magnifiait à la fois les bâtiments tordus et difformes des Bas-Fonds et les maisons élégantes des Beaux Quartiers. L’air était exceptionnellement calme et tout était silencieux.
Les habitants du 4, rue de l’Archange dormaient paisiblement.
Harriet Coriander dans sa chambre-bureau, entourée de piles soignées de papiers, de livres et d’instruments, ses lunettes de navigatrice posées sur sa table de chevet.
Dans la chambre au bout du couloir, un reflet argenté brillait sous un oreiller : le manche de la cuillère porte-bonheur de Felicity Wiggety, qui marmonnait doucement dans son sommeil les ingrédients d’une nouvelle recette. Quelques boucles s’échappaient de son bonnet de nuit et ses grands pieds dépassaient du bout du lit. Ces derniers constituaient son plus grand atout, disait-elle souvent, persuadée qu’ils pouvaient tout détecter, des changements de la météo aux mauvais présages.
Entre les deux, dans l’une des chambres du milieu, Maudie Brightstorm était allongée sous une couverture jetée au-dessus d’elle comme une toile de tente, au milieu d’un amas d’outils et de gadgets. Elle avait commencé à enlever sa salopette au moment de se coucher, lorsqu’elle avait eu une révélation sur la conception de la valve qui permettrait un transfert d’énergie plus efficace dans le moteur du kayak volant, et elle s’était endormie sur son cahier. Blotti à ses pieds comme un oreiller de fourrure, Vaillant, l’ours d’eau lucide, ronflait doucement.
Dans la chambre d’à côté, Arthur Brightstorm dormait sur le dos, sous la fenêtre ouverte. Il aimait respirer l’air froid de la nuit. Cela lui rappelait les jours de vol, quand ils avaient passé des semaines en expédition dans la maison du 4, rue de l’Archange, transformée en navire volant. La lumière déclinante de la lune se reflétait sur son bras de fer, posé sur la table de chevet d’un côté du lit. De l’autre, sa main pendait vers un livre ouvert sur le plancher : Dans les profondeurs , de P. Acquafreeda.
Il avait fallu un bon moment pour que tout le monde retrouve le rythme de la vie lontonienne après l’expédition à Érythéa et la mort de leur commandant en second, le bien-aimé Welby. Heureusement, ils avaient été bien occupés par la reconversion de l’ancienne maison familiale, la demeure Brightstorm, en foyer d’accueil pour enfants sans domicile, renommée la demeure Welby en l’honneur de leur ami. Les deux dernières expéditions avaient été si éprouvantes sur le plan émotionnel que personne n’avait encore évoqué un autre voyage. Et même si Arthur avait hâte de s’envoler à nouveau, de sentir ses mains sur le gouvernail et le vent dans ses cheveux face à la promesse de nouveaux horizons, il sentait qu’il aurait été malvenu de presser Harriet. Sans compter qu’il fallait renflouer les comptes.
Perchée sur le rebord de la fenêtre, Parthena, le faucon aux plumes claires, observait la nuit lontonienne et montait la garde.
Dans son rêve, Arthur était de retour dans la demeure Brightstorm avec Maudie. Ils étaien

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