Bloody Lily
304 pages
Français

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Description

Odile Paradis a un don. Elle voit les fantômes. Enfin, un... Celui de Wendy, une jeune fille morte il y a plus de 300 ans avec qui elle s’est liée d’amitié. Avoir un fantôme dans son entourage n’est pas toujours reposant, surtout quand tout le monde pense que tu te parles toute seule!
Cette année, Odile entame sa troisième secondaire dans une nouvelle école, et elle est bien décidée à se faire des amies en chair et en os. Son vœu semble exaucé quand Marie-Charlotte, qu’on traite de sorcière, la prend sous son aile. Elle l’invite même à une fête! Ce soir-là, les nouvelles camarades se font entraîner dans le cimetière voisin par une bande de filles aux mauvaises intentions. Bientôt, elles invoquent par mégarde l’esprit de Bloody Lily, une ado morte à leur âge qui n’entend pas du tout à rire. Odile, Wendy et Marie-Charlotte semblent être les seules à pouvoir l’arrêter, mais comment s’y prend-on pour affronter un esprit démoniaque?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2022
Nombre de lectures 7
EAN13 9782897627881
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

tômes. Enfin, un… Celui de Wendy, une jeune fille morte il y a plus de 300 ans avec qui
son entourage n’est pas toujours reposant, surtout quand tout le monde pense que tu te parles toute seule !
Cette année, Odile entame sa troisième secondaire dans une nouvelle école, et elle est bien décidée à se faire des amies en chair et en os. Son vœu semble exaucé quand Marie-Charlotte, qu’on traite de sorcière, la prend sous son aile. Elle l’invite même à une fête ! Ce soir-là, les nouvelles camarades se font entraîner dans le cimetière voisin par une bande de filles aux mauvaises intentions. Bientôt, elles invoquent par mégarde l’esprit de Bloody Lily, une ado morte à leur âge qui n’entend pas du tout à rire. Odile, Wendy et Marie-Charlotte semblent être les seules à pouvoir l’arrêter, mais comment s’y prend-on pour aFronter un esprit dangereux ?
editionsmichelquintin.ca
ARIANE CHARLAND
Éditrice: Colette Dufresne Conception de la couverture et infographie: MarieÈve Boisvert, Éd. Michel Quintin Illustration de la page couverture: Jade MorinTurenne (Jade Lachine)
La publication de cet ouvrage a été réalisée grâce au soutien financier du Conseil des arts du Canada et de la SODEC.
De plus, les Éditions Michel Quintin reconnaissent l’appui financier du gouvernement du Canada.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par procédé mécanique ou électronique, y compris la microreproduction, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
ISBN 9782897626136 (papier) ISBN 9782897627881 (PDF) ISBN 9782897627898 (ePub)
© 2022, Éditions Michel Quintin inc.
Éditions Michel Quintin Montréal (Québec) Canada editionsmichelquintin.ca info@editionsmichelquintin.ca
Chapitre1**
MAUVAIS P RESSENT IMENT
— Je ne suis PAS une médium. — Non, bien sûr Odile, réplique Wendy avec un calme olympien. Et moi, je ne suis pas un antôme. Sans ralentir le pas, je lui adresse une grimace. Je jette ensuite un coup d’œil autour de nous pour m’assurer que personne ne m’a vue. Sous le soleil du mois d’août, le visage de mon amie semble encore plus translucide que d’habitude. Ses taches de rous-seur sont comme en suspension dans le vide. Elles laissent même des traînées lumineuses derrière elles tandis que nous nous dépêchons vers l’arrêt d’autobus. Enfin, que je me dépêche et qu’elle vire-volte nonchalamment. Je remonte mes lunettes sur mon nez et mon sac sur mon épaule.
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Bloody Lily
— Peut-être que je suis olle et que je t’imagine, dis-je pour l’embêter. Wendy lève les yeux au ciel. — Comme tu as imaginé «l’incident du prin-temps»? Un sourire malicieux aux lèvres, elle mime les guillemets avec ses doigts d’un gris argenté, la cou-leur caractéristique des antômes (d’après Wendy, puisque je n’en ai jamais vu d’autres). Je grogne en guise de réponse. Wendy rigole en eectuant un salto arrière. Elle lotte à mes côtés, sa jupe d’une autre époque tra-versant aisément poteaux et lampadaires. «L’incident du printemps» est tabou. On n’en parle pas. On n’y pense même pas, puisque Wendy a la fâcheuse manie de dire à voix haute tout ce qui lui passe par la tête. Le souvenir de cette journée me donne encore envie de disparaître dans le plan-cher, de changer de nom ou de déménager au bout du monde. C’est pourquoi j’essaie de prétendre que ça ne s’est jamais produit, que j’ai rêvé ou que c’est arrivé à quelqu’un d’autre. Bon, OK, d’accord, j’admets que c’est une tâche impossible et que, en réalité, j’ai passé les vacances
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Mauvais pressentiment
à me rejouer la scène sous tous les angles, à croire qu’une équipe complète de cinéma filmait directe-ment dans mon cerveau. C’est à cause de cet «inci-dent» que j'entame ma troisième secondaire dans une nouvelle école et que je me retrouve, en ce jeudi matin ensoleillé, à me dépêcher pour ne pas rater mon bus. Ma nouvelle polyvalente est située plus loin de chez moi que l’ancienne et je ne veux pas arriver en retard. Surtout pas la première journée. Certains diraient (et par là j’entends ma mère) que j’aurais dû choisir mes vêtements la veille, que ça m’aurait évité de virer l’ensemble de mes tiroirs, de ma garde-robe et même de mon panier à linge sale à l’envers pour finalement me rabattre sur le même t-shirt délavé et les mêmes shorts en jeans que j’ai portés tout l’été, mais… je n’ai aucun argument à présen-ter pour ma déense. Je suis comme ça, c’est tout. L’ordre et la planification ne sont pas mes atoutsprincipaux. Je rissonne malgré la chaleur humide dans laquelle baigne la ville depuis des jours. J’ai un mau-vais pressentiment. C’est ce que j’ai tenté d’expli-quer à Wendy dans l’espoir qu’elle me rassure (note
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Bloody Lily
à moi-même: ne jamais attendre d’une morte qu’elle vous rassure, en tout cas pas d’une morte aussi insouciante que Wendy, qui semble n’avoir aucun problème en ce bas monde, peut-être justement parce qu’elle est morte il y a plus de 300 ans), quand elle m’a sorti… — C’est parce que tu es une médium. Et voilà! Elle recommence! — Je ne suis PAS une médium! Et puis, pourquoi tu me parles encore de ça? — Parce que tu n’arrêtes pas de grelotter même si on jurerait que tu t’exerces pour le demi-marathon de marche rapide. Tu as roid. Les mauvais pressen-timents donnent roid. Du moins les vrais. Ceux des médiums. — N’importe quoi! Je rotte mes bras couverts de chair de poule. — Tu vois? s’exclame Wendy comme si elle venait de me servir une preuve irréutable. Je me orce à lâcher mes bras tandis que j’accé-lère encore la cadence, histoire de me réchauer un peu plus. — OK, alors tu es en train de me dire que, si je suis vraiment une…
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Mauvais pressentiment
Je remonte mes lunettes sur mon nez, mon sac sur mon épaule, et prends une grande inspiration avant de prononcer le mot qui me donne des boutons: — … médium… Après quoi je tire la langue parce que je me trouve ridicule ne serait-ce que d’évoquer cette possibilité. Je poursuis quand même: — … et que mon mauvais pressentiment en est un vrai… ma journée sera un fiasco? Wendy esquisse un geste de la main comme pour chasser une mouche devant son visage. En réalité, la mouche passerait à travers elle, mais ça doit être un vieux rélexe. — Oh, tu sais, peut-être pas un fiasco dans le sens de désastre complet dont ton egone se relè-vera jamais. Peut-être que ce sera quelque chose de stupide. Par exemple, trébucher dans la caétéria et t’aplatir comme une crêpe devant tout le monde. Je manque de m’étouer avec ma salive. — Et, si ça arrivait, tu n’appellerais pas ça un fiasco? Tu penses que mon ego s’en relèverait? Parce que je peux t’assurer que non, il resterait au tapis, K.O., dans le coma. J’aurais tellement honte que je devrais me remettre à genoux pour implorer mes
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Bloody Lily
parents de m’inscrire dans une autre école, encore plus loin de chez nous! Un énième risson me parcourt. Maintenant, à cause de Wendy, je suis persuadée que je serai tel-lement concentrée à ne pas trébucher et ne pas m’aplatir comme une crêpe devant tout le monde que mes pieds buteront d’eux-mêmes contre un obstacle inexistant. — Mais non! m’assure Wendy. Ton ego s’en relè-vera sans problème et tu n’y penseras plus du tout quand ça era 300 ans que tu seras morte! — Merci! dis-je, sarcastique. Toujours le mot pour m’encourager. Nous croisons une emme promenant un caniche royal. L’animal se met à grogner après Wendy. Sa maîtresse tire sur sa laisse en nous lançant un regard suspicieux. En ait, c’est à moi qu’elle le lance puisqu’elle ne voit pas Wendy, qui la salue d’une révérence moqueuse, se penchant tellement que son ront argenté eleure le pavé. Je marmonne: — Ça y est, on n’est même pas rendues à l’arrêt de bus et les gens commencent déjà à me prendre pour la fille qui se parle toute seule.
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— Laisse aire les gens! me conseille Wendy. Je sors quand même mes écouteurs de mon sac. — Quoi! s’ousque mon amie. Tu vas écouter de la musique sans moi? Son air de chien battu m’arrache un sourire. Elle m’énerve, mais c’est ma meilleure amie. On est insé-parables depuis que j’ai cinq ans et je ne la chan-gerais pour rien au monde. Quoique, si je pouvais ormuler un seul souhait, je préérerais qu’elle soit vivante. Qu’elle soit réelle pour les autres et passeulement pour moi. Après en avoir démêlé le fil, j’enonce les écou-teurs dans mes oreilles en la rassurant. — Tu sais bien que je ne te erais jamais ça, voyons! C’est juste pour avoir l’air moins olle. Wendy adore la musique. Elle adore aussi la télé, les magazines à potins, les jeux vidéo, les vlogs sur YouTube, les émojis et les filtres Snapchat (même si, bien sûr, elle ne peut pas les utiliser sur sa proprepersonne). Bre, tout ce qui n’existait pas il y a 300 ans. Bon, on s’entend que la musique existait, mais elle était moins… je n’irais pas jusqu’à dire bonne… disons plutôt qu’elle était moins entraînante qu’aujourd’hui. Et comme ses doigts immatériels
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passent à travers tout (sau quand elle se concentre très ort, comme pour «l’incident du printemps», mais c’est une autre histoire), elle a besoin de moi pour appuyer sur les touches ou tourner les pages. — Euh… je ne veux pas t’insulter, Odile, mais je ne suis pas convaincue que tu auras l’air moins olle avec ça dans les oreilles. Elle désigne l’autre extrémité des écouteurs, qui pendouille en se balançant au rythme de mes pas. Je m’en empare et branche l’embout dans mon cellulaire. Je range l’appareil dans la poche arrière de mes shorts en essayant de ne pas m’empêtrer dans le fil. Cette année, il aut vraiment que j’inscrive des oreil-lettes Bluetooth en haut de ma liste de suggestions de cadeaux de Noël. — Comme ça, les gens croiront que je parle au téléphone et non à un antôme invisible. Wendy ait mine de réléchir. — Et si je ais ça, tu penses que tu n’auras pas l’air olle? Elle se met à tournoyer autour de moi en pous-sant des cris assourdissants. — OUUUH! OUUUH! OUUUH!
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