Femmes d Argenteuil autour du Monde
59 pages
Français

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Femmes d'Argenteuil autour du Monde , livre ebook

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Description

Ce livre est le troisième de la série Femmes d’Argenteuil.


À sa manière, avec humour et tendresse, Geneviève Buono poursuit sa balade au sein de la société française, à la rencontre des lycéens et des habitants des quartiers.


Une plume gourmande qui oscille entre mathématiques et poésie, après Femmes d’Argenteuil dans leur intérieur et Femmes d’Argenteuil en balade aux Champs-Élysées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 février 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9791093275901
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Geneviève Buono
 
 
 
Femmes d’Argenteuil
 
autour du Monde
 
Une prof, entre maths et poésie
 
 
 
 
 
Collection Mouvements d’elles
Éditions Tangerine nights
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Éditions Tangerine nights
12, rue André Lemonnier
95870 Bezons
www.tangerinenights.com
 
ISBN : 979-10-93275-89-5
EAN : 9791093275895
ISBN Numérique : 979-10-93275-90-1
EAN Numérique : 9791093275901
 
Illustration de couverture inspirée de celle de
«  Femmes d’Argenteuil dans leur intérieur  »
de Marie-Odile Inghelaëre-Rohel.

 
 
Avant-propos
 
Ce livre paraîtra un huit mars.
Il ne s’agit pas ici d’un hymne aux femmes, plutôt d’une lettre ouverte, en cette date-phare pour les droits des femmes. Je ne vais pas ici énumérer ces droits, mais nous voici, hélas, au seuil d’une réforme des retraites qui ne se présente pas, loin s’en faut, sous des auspices qui nous soient favorables. J’ai la sensation que la question fondamentale n’avance toujours pas, alors que la simple égalité salariale pourrait tout changer. Une fois obtenue cette mesure de justice élémentaire, tout le reste suivrait.
Cette criante demande d’équité, je la vois revenir régulièrement à la une depuis mon arrivée au pays des droits de l’homme –pardon, des droits humains, et pourtant rien ne change de ce côté-là, à croire que la volonté n’y est pas. Un seul candidat à l’élection présidentielle de 2022 la citait textuellement dans son programme, et il ne fut pas élu.
Qu’attendent donc les autorités en place pour faire le nécessaire, puisque c’est par là que tout devrait commencer ?
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
I
 
Argenteuil, entre mathématiques et poésie
 
 
Prof de maths
 
Longtemps je fus professeur à Argenteuil.
Mon père en était fier, il disait :
« C’est ma fille, elle est prof de maths ! »
Et moi, je détestais ça. Me réduire à une discipline que certains tiennent pour la plus rébarbative qui soit ne me convenait pas du tout. J’avais j’idolâtré quelques profs de français, d’histoire, d’anglais, d’arabe, de dessin, de sport… Et une seule prof de maths : une vieille dame myope comme une taupe et à demi-chauve, qui transpirait la pédagogie et la bonté. Elle nous expliqua comment procéder pour que nos enfants soient bons en maths alors qu’elle-même était restée célibataire.
À mon tour, j’ai aimé enseigner les mathématiques, j’ai aimé Argenteuil et mes élèves, quel que soit leur niveau, et j’aimais bien certains de mes collègues.
J’occupais mon poste depuis quelques années déjà lorsqu’un certain huit mars, je pris conscience du manque de considération dont l’administration faisait preuve envers les professeurs et le personnel, en majorité féminin. Je me souviens encore du pauvre repas à la cantine, un matin où le printemps tardait à venir, et de l’indignation qui succéda à ma tristesse. Ma colère m’inspira Toutes les dames , ce bouquet de fleurs que l’administration ne nous offrit jamais.
 
 
 
Toutes les dames
 
Toutes les dames, toutes les dames,
De la cantine à la campagne
Courent du matin au soir
De bas en haut, de gauche à droite
Celles qui frottent, celles qui briquent,
 
Qui aspirent, celles qui astiquent
Celles qui passent, qui repassent,
Celles qui nettoient, qui ramassent
À coup d’éponge, à coup de pelle,
Toutes les dames sont belles.
 
Dames de toutes les couleurs
Dames qui triment, qui dépriment
Qui se demandent à quoi tout rime
Pourquoi un monde si nerveux
Même lorsque le ciel est bleu.
 
 
 
 
 
Dame de pique, dame de cœur,
Alors leur balai fait des gammes
Do ré mi fa sol la si do
Elle est pas jolie, ma musique ?
S’il vous plait, venez avec moi.
 
Dame de pique, reine de cœur,
Princesse blanche venue d’ailleurs
Débutante ou bien experte
Dame rouge ou dame verte,
Quand l’univers entre en danse
 
Ça donne un fabuleux ballet
Pour toutes les dames, toutes les dames
De droite à gauche, de bas en haut
Et l’avenir sera très beau,
Grâce à vous, dames formidables !
 
 
 
 
C’est ma mère
 
C’est ma mère, elle est toute petite,
Elle me hisse sur ses genoux,
Elle prend mes lacets et les noue
Me montre comment faire la douche,
Me dit comment on se mouche,
Elle sait le bien, elle sait le mal,
Elle nettoie ce qui est sale.
 
C’est ma mère, elle est toute petite,
Elle a des rides autour des yeux
Chaque fois quand elle me sourit
Et sur ses mains des veines bleues,
Elle démêle mes cheveux longs,
Me passe mon pantalon
Elle dit qu’il nous faut partir.
 
C’est déjà l’heure pour l’école
« Surtout fais bien attention,
Les voitures sont des bêtes sauvages. »
Ensuite, elle va faire le ménage.
Je suis malade, elle veille tard
Me tend la cuillère de sirop.
C’est amer, elle dit : « Il le faut ! »
 
 
 
 
 
 
J’ai mal au cœur, elle me console
Je pose ma tête sur son épaule
Là je suis bien, je suis si bien.
Et toujours, elle lave, elle lave
Les biberons, les plats, les verres,
Les mains, les oreilles, les fesses,
La baignoire, les toilettes, l’évier
L’entrée, le couloir, le salon,
Les vitres partout dans la maison.
 
Et moi, qui suis parfois vilaine
Avec mon mauvais caractère,
Moi qui ne veux pas l’écouter
Moi, des fois, qui la fais souffrir !
C’est ma mère, elle est toute petite,
Elle a des rides autour des yeux
Et sur ses mains des veines bleues.
 
Elle est petite ?
Elle est très grande !
 
Avec Zaineb
 
 
Argenteuil ma ville
 
Je marche le soir et je n’ai pas peur
Je marche vers toi, le sourire au cœur.
Argenteuil, ma ville singulière,
Je me balade aujourd’hui comme hier
La côte est rude vers les Coteaux
Je m’arrête un peu, mon Dieu, qu’il fait chaud !
D’ici, on voit à l’infini,
La Défense ici, et bientôt, Paris !
Sur le pont d’Argenteuil, les voitures décollent
Au-dessus de l’eau, du marché, des écoles,
Regarde-moi, je vole aussi,
Me voici enfin avenue Gabriel Péri !
 
Je marche le soir et je n’ai pas peur
J’ai cueilli pour toi cette brassée de fleurs
En ce lieu sacré qui porte ton nom,
Gabriel Péri, tu osas dire non.
En ces temps lointains, jours noirs de la guerre
Quand les assassins écrasaient ta terre
Argenteuil, ma ville singulière,
Tu as fait le choix, courage et lumière.
Je marche le soir et je n’ai pas peur
Je marche vers toi, le soleil au cœur.
Argenteuil, ma ville singulière,
Je t’aimerai aujourd’hui comme hier
 
 
Le carré de l’hypoténuse
 
Découvrant ma passion de l’écriture, ceux qui m’ont connue prof de maths s’offusquent ou se montrent soupçonneux : « Mais comment, mais pourquoi… Pour qui te prends-tu ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Et les maths, alors, tu ne les aimais pas ? Je me disais aussi, etc. »
À coup sûr, il ne peut s’agir d’une imposture. Ainsi, mon ancien statut a le don de susciter toutes formes de jalousies. Ce n’est pas très grave à mes yeux, puisque rien ne m’oblige à les fréquenter et que, par ailleurs, nombreux sont ceux qui apprécient ce que je fais. Il faut bien admettre qu’on ne peut plaire à tout le monde.
...

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