Fil d'or, mystère et vive les copines ! , livre ebook

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Quatre filles intrépides, Clémence, Alix, Juliette et Gwenaëlle, enquêtent sur l’étrange disparition d’une bobine de fil d’or dans un atelier de tissage lyonnais. Entre course poursuite, espionnage et secret d'Etat, les quatre amies sauront-elles déjouer le complot qui se trame ?


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Publié par

Date de parution

06 octobre 2017

Nombre de lectures

115

EAN13

9782215135067

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Table des matières
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Épilogue
Dans la même collection
Page de copyright
Chapitre 1
– Hallucinant !
– Trop fort !
– Comment ils ont fait ???
Un sourire aux lèvres, la tante de Juliette écoute les exclamations des quatre filles rebondir sur l’immense façade d’où surgissent mille reliefs. Le célèbre mur des Canuts est un trompe-l’œil qui couvre toute la surface d’un immeuble lyonnais. Le regard des filles parcourt les volées de marches, scrute les vitrines, s’attarde sur les silhouettes dynamiques qui peuplent le paysage. Il faut faire un gros effort pour s’arracher aux illusions créées par les pinceaux, et se convaincre que ce petit monde animé n’est qu’un décor de mille deux cents mètres carrés en deux dimensions.
– Toi, Hector, tu ne t’y laisses pas prendre, hein ? lance Juliette amusée.
Son épagneul s’est déjà détourné avec mépris du berger allemand qui monte la garde devant une devanture imaginaire. Trompe-l’œil ? Peut-être. Trompe-le-nez, jamais de la vie ! Il suffit de humer l’image du chien à vingt mètres pour flairer l’imposture !
Gwen se tourne vers la tante de Juliette, Croix-Roussienne de toujours, chez qui les filles logent pendant ces quelques jours de vacances où elles ont eu envie de visiter Lyon.
– Nathalie, vous dites que la fresque est repeinte régulièrement ? En entier ?
– Régulièrement, non, mais elle a évolué plusieurs fois pour s’adapter aux rénovations du quartier. La Croix-Rousse a énormément changé, vous savez, c’était un coin pauvre de Lyon, qui s’est beaucoup transformé. Quand j’étais petite, l’ambiance était plutôt populaire, les façades décrépites, les rues sales…
– Il y avait autant de tags qu’aujourd’hui ? glisse Clémence écœurée en désignant l’inscription qui s’étale, tel un cheveu gras sur un gâteau, au milieu d’une vitrine du trompe-l’œil.
– C’est vrai que les graffitis restent la plaie du quartier, répond son interlocutrice en hochant la tête.
Puis elle jette un coup d’œil à sa montre.
– Les filles, il est déjà presque 15 heures. Mettez-vous devant le mur avec Hector, je vais vous prendre en photo. Et ensuite, filez pour ne pas rater la visite guidée à ­l’atelier de Mme Onot. Moi, je pars pour mon déplacement. On se retrouve demain soir à l’appart ?
Les clichés sont pris. En rendant son téléphone à Alix, Nathalie dit d’un air malicieux mais d’une voix sérieuse :
– Pendant ce temps, je peux compter sur vous pour être raisonnables ? Évitez de débusquer des malfaiteurs à tous les coins de rue, selon votre vieille habitude. L’abus d’enquêtes est dangereux pour la santé !
Les quatre filles répondent par un sourire angélique.
– Quoi, nous ?
– Oh, Nathalie, tu exagères !
– Ça fait longtemps…
– Mouais, mouais, mouais ! Justement. Vous êtes chez moi en vacances, restez-y. Vos parents apprécieront.

Quelques minutes plus tard, ayant gagné le haut des pentes de la Croix-Rousse, les filles pénètrent dans un atelier tout droit sorti du XIX e siècle. Hector s’arrête poliment sur le seuil, habitué à se voir refuser l’entrée des magasins. Des parfums de cire, de peinture fraîche et de textile lui parviennent de l’intérieur, ainsi qu’une voix féminine chaleureuse :
– Entrez, mesdemoiselles ! La visite vient de commencer. Non, vous réglerez après, je suis à la fois la gérante, la tisseuse et la caissière ! Mais faites donc entrer votre chien, il a l’air si bien élevé. Je vais fermer la porte à clé pendant la visite. Comme vous allez le voir, j’ai des pièces de valeur ici, et personne pour surveiller l’entrée.
– Merci madame, répond Juliette reconnaissante. Viens, Hector. Assis. Tu resteras à côté de la porte, d’accord ?
L’épagneul agite la queue et se couche sur les tomettes du sol pendant que l’hôtesse verrouille la porte vitrée à l’ancienne. Les filles rejoignent le groupe des huit ou neuf touristes réunis au milieu de l’atelier, et Mme Onot, la maîtresse des lieux, reprend :
– Comme je vous le disais, l’histoire de la Croix-Rousse est liée à celle des canuts. Ces ouvriers de la soie travaillaient par milliers dans notre quartier pour fabriquer les étoffes qui ont fait la prospérité de Lyon. Ils tissaient, vivaient, mangeaient et dormaient dans des ateliers pareils à celui-ci… Voyez cette mezzanine, avec le lit et le coin cuisine. C’est une reconstitution fidèle d’un atelier de canuts. Les quatre mètres de hauteur sous plafond sont indispensables pour accueillir l’énorme machine que voici : le métier à tisser Jacquard !
Mme Onot désigne d’un geste solennel, comme on présenterait une star au Festival de Cannes, une gigantesque structure faite de bois, de cordages et de fils.
Une visiteuse s’exclame :
– C’est complexe, dites donc ! Ces milliers de ficelles… Vous allez nous montrer comment ça marche ?
– Oui, bien sûr ! Suivez-moi. Ce métier-ci n’est pas encore restauré, c’est l’autre dont je me sers.
Tout en entraînant le groupe vers le fond de l’atelier, la tisseuse explique aux quatre retardataires :
– Je disais, juste avant votre arrivée, que je viens d’ouvrir cet atelier de tissage. Il en existe deux autres à la Croix-Rousse, mais il y a du travail pour tout le monde…
– À l’heure de la soie industrielle ? s’étonne Clémence.
Mme Onot fait une moue qui en dit long sur sa fierté de posséder un savoir-faire ancestral.
– Les étoffes tissées à l’ancienne n’ont rien à voir avec la production de masse, tu sais. Le relief, le chatoiement des couleurs… Les métiers électriques écrasent tout cela…

L’hôtesse ouvre une porte et fait entrer le groupe dans une pièce exiguë, quoique toujours aussi haute de plafond. Un métier Jacquard occupe la moitié de l’espace, son sommet touchant les poutres. Une merveilleuse étoffe aux reflets dorés s’étale sous la structure en bois. Les filles restent bouche bée en l’apercevant. C’est une vraie œuvre d’art, d’une beauté et d’une finesse exceptionnelles, qui semble sortir de la gueule de cette gigantesque machine.
– Vous voyez sur ce métier une écharpe de brocart de soie, presque terminée. J’y travaille depuis deux mois. Le brocart de soie est une technique qui consiste à intégrer des fils d’or ou d’argent dans le tissage.
– Ça ne doit pas être donné ? glisse timidement Gwen, les yeux rivés à l’étoffe.
– Celui-ci, qui fait intervenir des motifs floraux complexes, est en effet très cher.
– Combien du mètre ? souffle un visiteur.
– Vingt mille euros, répond Mme Onot avec un sourire.
Les exclamations stupéfaites fusent.
– Qui peut s’offrir un luxe pareil ? demande une jeune fille, les yeux écarquillés.
– Des musées comme le château de Versailles, pour restaurer leur mobilier à l’identique, répond la tisseuse. Ou encore, comme c’est le cas pour cette écharpe, des grands noms de la haute couture, à destination d’une riche clientèle privée.
– Comme par exemple ? interroge une femme d’un certain âge.
La tisseuse sourit.
– Je ne peux pas donner de noms, vous savez. Notre fichier clients a droit à une certaine confidentialité. Laissez-moi plutôt vous montrer comment fonctionne le tissage…
Du pied, elle actionne une pédale, et le métier s’ébranle dans un fracas assourdissant.
– Ce bruit que vous entendez, crie Mme Onot pour couvrir le boucan, c’est le célèbre bis-tan-claque-pan , comme on dit en onomatopées, qui rythmait la journée de travail des canuts. Dites-vous bien que plusieurs métiers Jacquard se côtoyaient dans un même atelier. Je vous laisse imaginer l’ambiance sonore ! Je vais maintenant vous montrer comment le métier trace les motifs, grâce aux cartes perforées que vous voyez au plafond, et au savoir-faire du canut…

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