L Homme-dragon
88 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

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Description

Au Royaume d'Organd, la Guerre Éternelle oppose les hommes aux dragons depuis plus de cent ans. Dans la capitale du Royaume, Organdi, le jeune Nocturne a été envoyé par son père pour représenter son village lors de la cérémonie des chasseurs de dragons... Mais Nocturne, animé par d'autres desseins, n'a pas l'intention de suivre la volonté du chef du village. Il préfère défier le Comte Lerith, le chef des chasseurs, qui déteste plus que tout autre chose les cracheurs de flammes. Ce que Nocturne n'avait pas prévu, c'est sa rencontre avec Aurore, une jeune femme bien mystérieuse, qui ressemble étrangement à la princesse du Royaume...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 novembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782733891988
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour Youenn qui adore les dragons !
 
© 2019, éditions Auzou
24-32 rue des Amandiers, 75020 Paris
 
Mise en pages : IGS-CP à L’Isle-d’Espagnac (16)
Correction : Catherine Rigal/Maxime Gillio
 
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation strictement réservés pour tous les pays.
Loi n o  49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse,modifiées par la loi n o  2011-525 du 17 mai 2011.
Dépôt légal : août 2019
Imprimé en Serbie.
Produit conçu et fabriqué sous système de management de la qualité certifié AFAQ ISO 9001.
 

Eric Sanvoisin
 
 

L’homme-dragon
 
 

AUZOU
Prologue
Les dragons avaient longtemps régné seuls sur lemonde d’Organd. La vie était douce à cette époque,et le climat clément. Ils vivaient en bonne intelligence avec les autres formes de vie qui peuplaient leterritoire, même avec les loups et les ours, pourtantréputés pour avoir un caractère bien trempé.
Les dragons n’aimaient rien moins que la paix etla sérénité. Ils avaient entendu parler de batailles passées, lointaines, qui les avaient opposés à des créaturesvenues des profondeurs de la Terre. Ils en gardaient dedouloureux souvenirs et se méfiaient de la guerre quin’apportait, selon eux, que souffrances et injustices.Et à ceux qui les traitaient de lâches, ils répliquaient qu’ils étaient devenus non violents et que c’était unechance pour le monde d’Organd. Sinon, commentexpliquer que ce dernier vivait en harmonie depuisbientôt mille ans ?
Mais bientôt apparut le premier homme, suivide beaucoup d’autres, et, imperceptiblement, leschoses commencèrent à changer et l’équilibre dumonde d’Organd à frémir. Personne ne savait d’oùils venaient. La veille, il n’y en avait pas et, le jourd’après, ils vivaient là, comme chez eux.
Au début, il n’y eut pas de grands bouleversements. Pour s’alimenter, les hommes se contentaientde feuilles et de racines. Ce n’était ni très bon ni trèsnourrissant. Ils vivaient dans des grottes peu profondes qui ne convenaient pas aux animaux et encoremoins aux dragons. Ils ne cherchaient pas à dominer les autres. Ils étaient même dans l’ensemble assezpeureux.
Cette neutralité vola en éclats le jour où un hommedécouvrit le cadavre d’un bouquetin, fracassé sur lesrochers après une chute accidentelle. Il goûta sonsang, puis sa viande encore tiède, et il trouva cela bon. Il partagea le corps de l’animal avec le reste de satribu qui, après mûre réflexion, commença à chasseret tuer les animaux, y compris les loups et les ours,afin de manger leur chair et de récupérer leur peauet leurs os.
Les hommes s’enhardirent et se dispersèrent auxquatre coins du monde d’Organd. Ils devinrent plusvigoureux et vécurent de plus en plus vieux, sous leregard incrédule des dragons qui se tenaient à l’écartde ces drôles de bipèdes. Ils les observaient avec curiosité sans jamais les approcher, car ils se méfiaient déjàde leur caractère belliqueux.
De leur côté, les humains avaient déjà aperçules dragons dans le ciel. Ils les admiraient tout en lesredoutant. Leur taille et leur puissance de feu impressionnaient les hommes, qui n’avaient aucune envie deles affronter. Les lourdes créatures volantes n’auraientfait d’eux qu’une bouchée, ils en étaient parfaitementconscients.
Les deux peuples se respectaient tout en s’évitantsoigneusement. Aucune rivalité n’existait entre eux, mais cette indifférence prudente ne pouvait dureréternellement. L’un et l’autre camp le sentaient.
Les dragons continuaient à vivre paisiblement surleur territoire montagneux, difficile d’accès, tout ensurveillant d’un œil vigilant le développement deshommes. Ceux-ci continuaient à se multiplier et àprendre de plus en plus de place. En même tempsque leur force augmentait, leur arrogance s’épanouissait comme une fleur vénéneuse.
Les créatures ailées ne perçurent pas ce changement tout de suite. En dépit de l’ancienneté de leurcivilisation et de leur grande sagesse, elles restaientnaïves et douces, ce que les hommes n’avaient jamaisété. Elles profitaient des ressources de la nature sanscueillir plus que nécessaire. Dominer le monded’Organd était si loin de leurs préoccupations queles dragons n’imaginaient pas que d’autres créaturespuissent penser et agir autrement.
C’est seulement quand, par surprise, le premierhomme s’attaqua au premier dragon et le blessa àmort qu’ils comprirent, un peu tard, que l’équilibredu monde d’Organd était définitivement rompu. Les hommes leur déclaraient la guerre et, cette fois, ilsne pouvaient s’y soustraire sous peine de disparaître.
Forts de leur succès et dans un souci d’efficacité,les hommes créèrent l’ordre des chasseurs de dragonsqui devint en quelques années la plus puissante organisation humaine. Les créatures volantes, lasses d’êtrechassées et massacrées, apprirent à se défendre, et leurcaractère pacifique s’effaça peu à peu. La haine queleur vouaient les humains commença lentement àles contaminer et, sans qu’ils s’en rendent vraimentcompte, à les transformer.
Ainsi débuta la Guerre éternelle…
 
Chapitre 1   Dans la forêt des arbres bleus
Le jeune homme marchait d’un pas tranquilledans la grande forêt des arbres bleus. Il portait unelongue pèlerine de voyage à capuchon et un chapeaude feutre à large bord. Il était tout juste âgé de vingtans, bien que la moustache et le bouc soigneusement taillé qui ornaient son visage le vieillissent dequelques années. Il sifflotait et semblait d’humeurjoyeuse. Pourtant, une colère noire brûlait dans sonesprit dont il ne pouvait parler à personne, même pasà ses parents. Elle s’était naturellement déclenchéequand il avait compris qu’il n’était pas comme lesautres. Mais, là encore, il en gardait le secret au plusprofond de son cœur, pour sa propre sécurité et celle de ses proches. La nature lui avait joué un mauvaistour en déposant sur ses épaules un fardeau lourd àporter. Il espérait pouvoir s’en libérer un jour.
Il s’appelait Nocturne. C’était certes un prénomsingulier qui ne répondait à aucune tradition. Samère d’adoption l’avait nommé ainsi parce qu’il avaitété trouvé en pleine nuit, tout bébé, vagissant, coincédans la fourche d’un arbre. Personne ne savait d’oùil venait, ni la raison pour laquelle il avait été abandonné là, à la merci des bêtes sauvages. Il avait eu dela chance de ne pas finir dévoré. Cependant, était-ce vraiment une chance ? C’est ce qu’on lui avait faitcroire mais, le temps passant, il en doutait de plus enplus.
Au début, les gens l’avaient regardé de travers enentendant son prénom. Et puis, à force de le répéter,tout le monde s’y était habitué. Seules les personnesqui ne le connaissaient pas s’étonnaient encore del’entendre appeler ainsi. Mais quand son regardsombre comme la nuit se posait sur vous pour la première fois, alors ce prénom devenait une évidence etl’étonnement laissait place à un léger sentiment de malaise. Heureusement pour lui, le jeune hommepossédait un sourire lumineux qui plaisait aux filles.Sans quoi, il n’aurait jamais attiré la moindre sympathie. Or, dans l’ensemble, les gens l’aimaient bien etlui pardonnaient ses excentricités.
« Qui suis-je ? » se demandait-il souvent. Depuispeu, il avait trouvé un début de réponse. Un débutseulement.
La forêt des arbres bleus exhalait la même beautéétrange que celle qui habitait son regard. D’un bleuprofond et magnifique, le jour. D’une noirceur impénétrable, la nuit. Elle n’avait pas mauvaise réputation,mais les voyageurs se méfiaient d’elle et ne s’y engageaient jamais au-delà d’une certaine heure.
Nocturne se moquait de tout cela ! D’ailleurs, lesoir commençait à tomber et il n’avait aucune appréhension. Il possédait une musculature puissante et,surtout, il savait se battre. Il avait l’âge où la fouguemuselle les doutes et où l’on ne craint personne. Etpuis il ne se trouvait pas là par hasard. Il avait unemission à accomplir.
Il se rendait à Organdi, la capitale du monded’Organd, et plus exactement à la cour du roi Hamrale Second où il représenterait son père, Candide levieux, chef du village d’Albiceste, en trop mauvaisesanté pour pouvoir supporter le déplacement. C’étaitla première fois que celui-ci confiait à son fils adoptif une partie de son pouvoir. Candide le vieux avaittoujours été fort comme un roc, mais voilà qu’il commençait à s’effriter sous les assauts du temps. Nocturnen’avait pas encore

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