LE Plus grand des voleurs
141 pages
Français

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LE Plus grand des voleurs , livre ebook

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Description

Dorian, un jeune orphelin sans attaches, se sent dépérir dans son petit hameau près de l’océan. Sa seule ambition : devenir le « roi des voleurs ». Du haut de ses quinze ans, il tente de dérober le Célaphid, la pierre sacrée qui trône au sommet de la tour de sorciers située au centre de son village. Capturé par ces derniers, il est forcé d’entrer au service de cette école de magiciens où seuls de jeunes nobles triés sur le volet peuvent étudier.
Malmené par la jeune noblesse du pays, Dorian trouvera des alliés en la personne de son mentor Vendrak ainsi qu’en Pandroux, une créature magique sans maître. Poussé à explorer le reste du monde qui lui dévoilera de nombreux secrets, Dorian ne sait pas que la plus importante des découvertes sera celle de sa véritable identité.
L’épopée de Lô est une série de fantasy pour adolescents qui fait la part belle à la quête de soi et du merveilleux. Le plus grand des voleurs en est le premier tome.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2022
Nombre de lectures 15
EAN13 9782895979135
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection 14/18 dirigée par Mélanie Lescort et Jonathan Desrosiers
Maïlys Pailhous

L’épopée de Lô
1. Le plus grand des voleurs
Roman
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Titre : L’épopée de Lô / Maïlys Pailhous.
Noms : Pailhous, Maïlys, auteur. | Pailhous, Maïlys. Plus grand des voleurs Collections : 14/18.
Description : Mention de collection : 14/18 | Sommaire : Tome 1. Le plus grand des voleurs.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220235422 | Canadiana (livre numérique) 2022023552X |
ISBN 9782895978459 (vol. 1 ; couverture souple) | ISBN 9782895979128 (vol. 1 ; PDF) | ISBN 9782895979135 (vol. 1 ; EPUB)
Classification : LCC PS8631.A353 E66 2022 | CDD C843/.6—dc23
Nous remercions le Gouvernement du Canada, le Conseil des arts du Canada, le Conseil des arts de l’Ontario et la Ville d’Ottawa pour leur appui à nos activités d’édition.
Les Éditions David 269, rue Montfort, Ottawa (Ontario) K1L 5P1 Téléphone : 613-695-3339 | Télécopieur : 613-695-3334 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com
Tous droits réservés. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 3 e trimestre 2022
À Cynthia, sans qui Dorian n’aurait jamais existé.
Prologue
Sans la lueur de la lune pour éclairer sa route, un jeune homme angoissé s’agrippait aux rênes de son attelage. À sa tête, deux chevaux peinaient à progresser dans le lit d’une rivière basse dont l’eau leur gelait les os.
Lorsque les roues se bloquaient, le voyageur blond se précipitait maladroitement dans le torrent pour déloger les roches traîtresses à l’aide de sa lame. Il revenait ensuite aux commandes des deux bêtes épuisées et frappait leur croupe du plat de son épée. Avec l’énergie du désespoir, il espérait que leurs poursuivants tarderaient à retrouver leur trace, devinant néanmoins, au plus profond de lui-même, que son souhait était moins tangible que des cendres dans le vent.
Sous la bâche élimée du chariot, blottie au milieu des maigres affaires qu’ils avaient eu le temps d’emporter, une jeune femme aux cheveux d’ébène frissonnait de peur. Lorsque les chevaux ralentissaient le pas, elle cinglait la lanière d’un fouet sur leur échine sans grande conviction. Presque au terme de sa grossesse, elle protégeait son ventre rond qui tendait l’étoffe de sa robe. Elle scrutait les deux rives de regards affolés, guettant le moindre bruit et cherchant un chemin assez large pour que l’attelage puisse quitter la rivière en cas de soudaine poursuite. Malheureusement, la forêt était beaucoup trop dense pour qu’elle découvre semblable issue.
Elle étouffa un sanglot lorsque la vérité brutale de la situation la frappa. Elle était seule responsable de leur mort prochaine. Elle aurait dû ordonner à son compagnon de renoncer à elle et refuser de le suivre. Après tout, elle avait été la prisonnière des lygres durant toute sa grossesse et connaissait la résistance et la volonté dont pouvaient faire preuve ces créatures. Sur ordre de leur maître, elles pouvaient parcourir des centaines de kilomètres sans boire ni manger, aussi rapides que les léopards, plus puissantes que les tigres et bien plus féroces que les loups. Elles ne pouvaient que les rattraper.
Déchirant la nuit, un hurlement inhumain s’éleva des profondeurs de la forêt, signe que leurs ennemis les avaient retrouvés. Un gémissement désespéré passa le barrage des lèvres de la jeune femme.
L’homme jura, bondit sur le dos d’une des deux bêtes et sectionna les bandes de cuir qui la harnachaient à l’attelage. Dès que l’animal fut libéré, il tendit la main vers sa compagne.
— Hâte-toi, saute !
La jeune femme hésita. Un nouveau hurlement s’éleva, repris par la meute. Ce chœur effrayant la décida enfin à enfourcher la monture. Elle serra les jambes, les bras plaqués sur le cou massif de l’animal pour préserver son ventre de la chevauchée à venir. Rapidement, l’homme glissa le bras qui tenait les rênes autour d’elle et serra son arme, prêt à leur frayer un passage dans l’épaisse végétation. Il poussa le cheval au trot, abandonnant son compagnon d’infortune qui hennit et rua, tentant de se libérer de ses funestes entraves. La bête escalada la berge avec difficulté avant de se mettre à galoper entre les arbres dont les branches menaçantes leur fouettaient le visage.
— Et Seneck ? demanda la jeune femme en hoquetant à chaque foulée. Que penses-tu qu’il lui soit arrivé ?
— Si un malheur s’était produit, je l’aurais senti, répondit l’homme dont elle discernait la mâchoire tendue.
Il ferma les yeux, le visage enfoui dans la nuque de celle qu’il aimait. Elle avait l’odeur de la pluie et de la peur. Il commença à psalmodier.
— Qu’as-tu l’intention de faire ? souffla-t-elle.
— Invoquer la pluie. Aide-moi, mon pandroux est beaucoup trop loin.
Sceptique, la mægeancienne serra la pierre de rites qui pendait sur sa poitrine dans le but d’aider le sorcier.
Tous deux appréhendaient différemment l’appel au lôa, mais savaient combiner leurs approches. Après quelques secondes incertaines, des gouttes d’eau glacées s’écrasèrent sur leurs épaules. Bientôt, une ondée drue recouvrit le paysage d’un rideau épais. Aveuglé, le cheval chancela dans la boue et buta sur les racines, manquant de chuter à chaque foulée. Ce traitement faisait tressauter les cavaliers, et la femme enceinte devait déployer d’incroyables efforts pour protéger son ventre.
— Hélas, cela ne suffira pas… murmura-t-elle, à bout de souffle, des sanglots désespérés soulevant sa poitrine. Leurs perceptions ne sont pas naturelles, la pluie ne les ralentira qu’un instant !
— Je le sais bien, Asoka ! s’insurgea l’homme en frappant sa monture du plat de son épée. Mais garde espoir ! À présent qu’ils nous ont repérés, Seneck va nous rejoindre et nous ferons front !
Le cheval eut beau forcer l’allure, ils les entendirent bientôt arriver.
Des craquements sourds, des grognements, des regards avides, puis l’éclair pâle de sourires de fauves déchira le manteau de ténèbres qui les enveloppait.
En un instant, le couple fut encerclé par cinq lygres qui couraient aux côtés du cheval affolé, leur mâchoire puissante claquant près des jarrets de l’animal. Semblable à d’énormes loups, leur fourrure épaisse était grise, tachetée et rayée de noir. Leurs babines retroussées laissaient voir leurs canines acérées et leurs yeux étaient semblables à deux fentes de lave qui scintillaient de cruauté. À cause de la pluie, leur désagréable odeur d’animal mouillé envahissait les narines des deux fuyards, donnant la nausée à Asoka qui les observait avec effroi. Le cheval se cabra ; l’homme réussit à les maintenir en selle, mais la jeune femme poussa un cri de douleur, le ventre rudement malmené.
— Toliès ! cingla-t-elle. Le bébé !
Les grognements se muèrent en d’épouvantables ricanements victorieux.
— Maudits… dirent-ils d’une voix rauque et menaçante. Amants maudits !
— Faites vos adieux…
— C’est un conseil… Un conseil…
— Maudits…
— Approchez donc ! rugit Toliès, sa voix forte couvrant leurs aboiements hideux. Venez là, que je vous découpe !
Joignant le geste à la parole, il stria l’air de son épée, les tenant ainsi à distance pour quelques secondes seulement. Difficilement impressionnables, leurs poursuivants coordonnèrent leur attaque, savourant la peur qu’ils inspiraient et enfonçant leurs crocs dans les pattes de la bête pour l’immobiliser.
« Espérer leur échapper fut une folie », se fustigea Asoka, dans un état second.
Se détournant des lygres, Asoka jeta un regard éperdu vers son compagnon qui brandissait courageusement son glaive, une expression combative façonnant son visage habituellement doux. Malgré la situation désespérée, elle sourit, attendrie. Brave jusqu’à la fin, une fin trop proche… Elle allait le voir se faire tuer sous ses yeux, puis serait forcée de suivre les cinq monstres qui la reconduiraient dans les Terres mourantes. Le cœur serré, elle réalisa qu’elle préférait leur donner la mort, à elle ainsi qu’à son enfant, plutôt que…
— Toliès ! hurla une voix enfantine provenant de la cime des arbres. Toliès, je suis là !
Le sorcier, la mægeancienne et leurs agresseurs levèrent vivement les yeux. Une forme fauve sauta d’arbre en arbre avant de descendre le long d’un tronc tout proche, tête vers le bas. Le cœur du jeune homme se gonfla d’espoir lorsqu’il reconnut son pandroux qui, d’un ultime bond, atterrit devant les jambes du cheval. Seneck était bien plus petit qu’un loup et, s’il paraissait massif, ce n’était qu’en raison de sa fourrure particulièrement fournie. Pourtant, malgré sa petite taille, les ennemis se rassemblèrent pour faire front commun face à ce nouvel adversaire. Leur attitude trahit leur respect.
— Votre sorcellerie ne sera pas suffisante… gronda cependant l’un d’eux au milieu des ricanements hystériques.
— Non, pas suffisante… reprit un autre, follement amusé.
— Car si vous vous saviez de taille, vous n’auriez pas mis en scène vos petites fourberies.
— Fourberies ! Haha ! Fourberies ! éclata un troisième lygre.
Le petit animal se tourna vers son maître, son minois félin exprimant toute sa détresse. Il était couvert de boue et boitait. Pire que cela, Toliès sentit instinctivement qu’il avait utilisé pratiquement tout le lôa qui s’était accumulé en lui et qu’il ne restait que des bribes de pouvoir pour espérer contrer leurs ennemis.
— Je suis désolé, Toliès… Je n’ai pas réussi à leur faire croire à une fausse piste, pardonne-moi.
— Ne dis pas ça, Seneck, tu as réussi à les berner durant trois jours alors que nous étions séparés, toi et moi, s’emporta le jeune homme avec un peu trop de ferveur. À présent qu’ils sont loin de l’influence infernale de leur maître, nous pouvons les terrasser !
Cette phrase reflétait une passion si désespérée que ni Asoka, ni le pandroux ne s’y trompèrent : Toliès cherchait surtout à se donner du courage. Ceci n’empêcha pas le petit fauve d’agiter sa longue queue rayée de brun roux en signe d’assentiment.
Le sorcier sourit et commença à former des runes de fumée dans les airs, alors que l

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