Le Royaume des Arcanes
125 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Royaume des Arcanes , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
125 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Dans le royaume des Arcanes, Xander est Souffleur d’Ordevie. Sa tâche principale est de communiquer de la force aux âmes des vivants. Enfermé dans une routine austère, il rêve au fond de lui de liberté. La crise menaçant l’existence même du royaume sera-t-elle l’occasion pour lui d’y accéder ?


Dans le monde des vivants, Constantine est ce que les bonnes gens appellent un rat : elle doit voler pour vivre. Un énigmatique bienfaiteur lui fait une alléchante proposition : troquer sa vie de famine et de danger pour une vie confortable et sous sa protection, à condition qu’elle vole pour lui. Se laissera-t-elle tenter ?


Leurs mondes ne sont pas les mêmes. Tout les oppose. Ils ne se sont jamais rencontrés et n’ont rien en commun. Pourtant, les chemins de Xander et de Constantine sont à jamais liés.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 mars 2023
Nombre de lectures 5
EAN13 9782492966194
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières Chapitre I – Xander Royaume des Arcanes Chapitre II – Constantine Comté de Brumes Chapitre III – L’Ordevie Royaume des Arcanes Chapitre IV – Au marché Comté de Brumes Chapitre V – Aux archives Royaume des Arcanes Chapitre VI – Proposition Comté de Brumes Chapitre VII – Les Souffleurs d’Ordevie Royaume des Arcanes Chapitre VIII – Vie de château Comté de Brumes Chapitre IX – Débordement Royaume des Arcanes Chapitre X – Brumes Comté de Brumes Chapitre XI – Chemins Royaume des Arcanes Chapitre XII – Préparatifs Comté de Brumes Chapitre XIII – Yana Royaume des Arcanes Chapitre XIV – Larcin Comté de Brumes Chapitre XV – Incomplet Royaume des Arcanes Chapitre XVI – Traversée Royaume des Arcanes Chapitre XVII — De l’autre côté Comté de Brumes Chapitre XVIII – Curiosité Comté de Brumes Chapitre XIX – Partenariat Comté de Brumes Chapitre XX – Émotions Comté de Brumes Chapitre XXI – Repérages Comté de Brumes Chapitre XXII – Plan Comté de Brumes Chapitre XXIII – Vide Comté de Brumes Chapitre XXIV – Révélations Comté de Brumes Chapitre XXV – Trahison Comté de Brumes Chapitre XXVI – Poursuite Royaume des Arcanes Chapitre XXVII – Origine Comté de Brumes Épilogue Remerciements

 
 
À Alexandre.
J’aime à croire que tu es mon Souffleur d’Ordevie .
 
Chapitre I – Xander
Royaume des Arcanes
 
La faucille sifflait, puis coupait d’un ton sec. Elle sifflait à nouveau, et coupait. Sa musique était régulière, presque hypnotique.
Courbé dans le vaste champ, Xander répétait machinalement son geste. Ses muscles étaient endoloris, mais il ne les sentait pas. Pas encore. Son corps agissait mécaniquement. Son esprit, lui, était ailleurs. Il s’imaginait voler au-dessus du champ et de ses camarades en plein labeur.
Entre deux fauches, il essuya la goutte de sueur qui perlait au bout de son nez. Malgré le capuchon de son aube, sa nuque le brûlait. Le soleil brillait aujourd’hui. On ne pouvait compter sur aucun nuage pour venir amoindrir sa morsure. Sur le dos du jeune homme, le tissu, marron et grossièrement tissé, lui collait à la peau. Autour de son cou pendait un lien de cuir sur lequel trônait une belle pierre de lune ovale, encadrée par deux petites pierres à facettes rouge sang.
 
Le son régulier à sa gauche s’arrêta soudainement. Xander entendit Regor, à quelques mètres, se racler la gorge et cracher. La poussière et les pollens, mis en suspension dans l’air par la fauche, asséchaient les gorges. Les réserves d’eau pour la journée étant presque épuisées, il fallait donc économiser le précieux liquide malgré la chaleur.
 
Ce n’est que bien plus tard que le son de la corne résonna. Il fut accueilli comme une délivrance. Les dos se redressèrent, meurtris. Les visages se crispèrent sous la douleur. Les mains, calleuses et nouées par l’effort, se massèrent mutuellement.
On rapporta les faucilles au chariot. On put boire de l’eau. Certains tentèrent d’échanger quelques mots à voix basse. Ils furent aussitôt rappelés à l’ordre par les Garants. « Pas un mot ! » : telle était la règle. Les fautifs regardèrent leurs pieds.
Lorsque tous les outils furent rangés, les Garants donnèrent le signal d’avancer, en ligne, derrière le chariot tiré par un vieux cheval de trait. Xander eut de la peine pour l’animal : lui aussi devait avoir chaud et soif. Mais il devait tracter son lourd chargement sans rechigner, sous peine de finir en ragoût.
 
Une fois le champ dépassé, la route était encadrée par une épaisse forêt. La végétation apportait une ombre et une rare fraîcheur salvatrices. Heureusement, le chemin était plat. Il n’en était pas moins poussiéreux, jonché de cailloux et parsemé de trous. Certains camarades de Xander, les plus jeunes ou les plus âgés, épuisés par leur journée de travail, tombaient régulièrement. Il fallait alors les porter, car les Garants refusaient de charger le chariot davantage. Les vieilles roues de ce dernier menaçaient de lâcher, et même la plus petite anfractuosité du sol lui soutirait des grincements lugubres.
Alors que le soleil commençait à baisser, le refuge apparut au détour d’un virage à gauche. L’édifice, d’un rouge criard, ne passait pas inaperçu. C’était l’une des raisons pour lesquelles les Errants venaient s’y présenter pour demander l’hospitalité.
 
Une large muraille, du même rouge et de plusieurs mètres de haut, encerclait le refuge. À chaque angle trônait une imposante tour carrée. Les murs étaient infranchissables. Il n’y avait qu’un seul accès : une porte épaisse, haute, et elle aussi écarlate. À l’approche de la troupe, les deux battants de cette dernière commencèrent à s’ouvrir en grinçant. Xander savait que, derrière, certains de ses camarades faisaient tourner, à la force de leurs bras, d’énormes roues à crans qui actionnaient le mécanisme.
 
Il passa enfin sous le porche et se mit dans le rang, comme l’attendait le Garant présent. Les tâches furent réparties : certains durent aller en cuisine, d’autres dresser les tables pour le prochain repas, d’autres encore ranger les outils. Xander fut affecté au soin d’Horus, le vieux cheval, et il en fut satisfait. L’animal, lui au moins, ne contrôlait pas ses moindres faits et gestes. Xander esquissa un sourire en attrapant la bride de l’équidé. Il regarda autour de lui, cherchant les Garants, puis murmura à l’oreille du cheval : « Ce n’est plus de ton âge, mon pauvre vieux. Tiens le coup ! » Pour lui répondre, l’animal poussa un petit hennissement et lui donna un léger coup de tête.
Xander conduisit Horus jusque dans l’écurie. Il aimait l’odeur de la paille fraîche et celle des chevaux. Cela avait quelque chose de rassurant et les animaux dégageaient une chaleur réconfortante.
Il étrilla l’équidé et lui frictionna vigoureusement l’encolure, mais non sans douceur. Enfin, il lui mit à disposition de l’eau propre et fraîche, ajouta de la paille et du foin. Alors que la corne annonçant le dîner retentit, il lui souhaita une bonne nuit en lui caressant les naseaux.
 
À grandes enjambées, Xander rejoignit le bâtiment central, qui, en plus d’un corps principal imposant, comportait une aile. Il entra et accueillit la fraîcheur avec bonheur, car, bien que le soleil fût couché, les températures n’avaient pas encore baissé.
Dans le hall, il se lava les mains dans une large vasque, portée par l’un de ses congénères. Il marcha d’un pas rapide. Ses sandales de cuir crissaient sur le carrelage. Il rejoignit ainsi la file qui lui permettrait d’entrer au réfectoire.
 
La soupe servie chaque soir était toujours aussi insipide, trop diluée, trop salée. Il fallait avoir de la chance pour y trouver un morceau de viande ou de pomme de terre. Le dîner fut pris en silence. Seul un maladroit fit tomber son couvert sur le sol. Le bruit résonna sur les hauts plafonds, et quelques membres de la communauté sursautèrent. Le malheureux se confondit en excuses. Alors que sa pierre de lune prenait une lueur argentée, les pierres rouges s’éclairèrent aussi. Les Garants l’exhortèrent sèchement à se taire, le pauvre jeune homme commença à étouffer sous l’effet des pierres rouges censées bloquer ses mots. Finalement, il se fit sortir, sans pouvoir finir son bol. Xander ne le vit pas lorsqu’il rejoignit le dortoir commun.
Dans l’immense pièce, les épais matelas étaient soigneusement alignés à même le sol. Chacun prit rapidement place sur sa couche, car il fallait respecter le rythme immuable de ces journées qui se répétaient à chaque lever de soleil. La lumière fut éteinte, et les premiers ronflements ne tardèrent pas à se faire entendre.
Xander restait immobile, les yeux ouverts. Les draps le grattaient, mais il ne bougeait pas. Il écoutait. Il connaissait la respiration de chacun de ses voisins. Il attendait que les souffles s’apaisent, deviennent plus amples et profonds. Il aimait ce moment rien qu’à lui, où il se savait le seul encore éveillé. Une fois qu’il fut certain que les autres dormaient suffisamment profondément, Xander prit une longue inspiration, bloqua sa respiration, puis vida ses poumons d’un coup. Là, aucun Garant pour lui dire de ne pas faire de bruit ou quand s’endormir. Il se sentait libre. Un sourire sur les lèvres, il ferma les yeux et sombra, presque aussitôt, dans un lourd sommeil.
Chapitre II – Constantine
Comté de Brumes
 
La foule s’animait à chacun de ses sauts. Il faut dire que les toits étaient assez hauts par ici. Sauter au-dessus du vide la grisait. Elle avait l’art du spectacle, et son public fut réceptif lorsqu’une corniche se décrocha du bord d’un toit, manquant de l’entraîner dans sa chute.
Souple comme un chat, bien que souris en fuite, Constantine se rattrapa sans aucune difficulté. Elle regarda par-dessus son épaule : elle avait semé les gardes qui avaient tenté de la suivre sur les toits. Un sourire de contentement s’afficha sur ses lèvres, mais il s’effaça rapidement. Un bref regard vers le sol de la place du Bourgmestre lui suffit pour comprendre que la situation allait se corser. Les gardes qui la suivaient étaient plus endurants que leurs confrères. Plus inquiétant, leur rang grossissait : ils avaient rameuté des renforts.
 
C’est pas bon, ça , se dit-elle en reprenant sa course sur les toits.
Elle se rapprochait des vieux quartiers de Brumes. Ici, les ardoises étaient plus cassantes. Constantine allait devoir redoubler de vigilance. Elle ne diminua pas l’allure pour autant. Elle devait trouver une issue. Elle prit son élan pour sauter au-dessus d’une ruelle et atterrit sur le bâtiment d’en face, sous les acclamations des badauds qui suivaient son avancée avec enthousiasme. Voir une simple gamine, vêtue de guenilles, mettre en déroute les gardes, avait toujours eu pour les pauvres gens un petit goût de vengeance jouissive et gratuite. Ils n’en perdaient pas une miette.
Constantine restait concentrée. Elle devait repérer le chemin le plus direct et le moins risqué pour rejoindre le terrier. Elle grimpa donc sur le faîtage, et prit quelques secondes pou

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents