Les aventures de Balthazar Fox (compilation de trois tomes)
200 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Les aventures de Balthazar Fox (compilation de trois tomes) , livre ebook

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200 pages
Français

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Description

Les Aventures de Balthazar Fox Balthazar Fox est un collégien tout à fait ordinaire, enfin... si l'on excepte la queue de renard qu'il a dans le bas du dos. Tout bascule le jour où il est projeté dans un monde parallèle peuplé d'animaux guerriers... Livré à lui-même, il doit se fier à Andoria, une renarde énigmatique, Ernst, un ours fonceur, et Vlad, un chacal inhospitalier. Aidé de ses nouveaux amis, Balthazar aura besoin de tout son courage pour faire face aux épreuves qui l'attendent. Car il apprend rapidement que son destin est lié à celui des deux mondes...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 novembre 2020
Nombre de lectures 3
EAN13 9782733891971
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Auzou, 2018 pour Balthazar Fox : L’héritier de l’entredeux mondes
© Auzou, 2018 pour Balthazar Fox : Le secret de l’entredeux mondes
© Auzou, 2019 pour Les aventures de Balthazar Fox
24-32, rue des Amandiers – 75020 Paris – France
Illustration de couverture : Karim Friha
Correction : Catherine Rigal, Maxime Gillio
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation strictement réservés pour tous les pays.
Loi n o  49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loin o  2011-525 du 17 mai 2011.
Dépôt légal : octobre 2019. Imprimé en Serbie.
Produit conçu et fabriqué sous système de management de la qualité certifié AFAQ ISO 9001.
 


 
 


 
 

AUZOU
 
1. L'héritier de l'entredeux mondes
1.
« Dispensé. »
Le médecin du collège leva un sourcil interrogatif.C’était la première fois qu’on lui remettait un documentcontresigné de la main d’un sénateur. Il dévisagea le garçondebout derrière son bureau sans masquer sa surprise.
Balthazar haussa les épaules par habitude. Ça avait toujours été ainsi. Il ne ferait l’objet d’aucune visite médicale,ni aujourd’hui ni plus tard. Alors il tourna les talons sansattendre et passa une main dans sa tignasse en bataille.
— Au revoir, m’sieur ! lança-t-il.
Le fils du sénateur Fox disparut bientôt dans les couloirs de son nouveau collège.
Balthazar avait sauté une classe depuis le début de sascolarité. Il avait treize ans, venait d’atterrir en troisième,et avait évité la rentrée, qui s’était déroulée une semaineplus tôt, à cause d’une petite tracasserie administrative liéeà son changement de collège. Le garçon ajusta son baggynoir en dévalant les escaliers. Il se fichait d’avoir l’allure d’un gnome plongé dans la culotte d’un ogre. La coupeultralarge du vêtement lui était très utile, tout comme ladispense médicale signée de la main de son père entre deuxdébats politiques sur l’avenir du pays. Il se mordit la lèvre.Depuis qu’il vivait seul avec son fils, le sénateur Fox s’étaitplongé corps et âme dans le travail. Cela leur accordait unconfort de vie indiscutable, mais les rares discussions qu’ilentamait avec Balthazar se limitaient à un simple « Toutva bien ? »
Balthazar avait essayé plusieurs fois de répondre autrechose que « oui ». Sans succès.
Il n’avait pas vu son père depuis quoi… cinq ou sixsemaines ? À y réfléchir, le quota de leurs entrevues trimestrielles était respecté.
Le collégien sauta au bas des quatre dernières marches.Une femme de ménage pestait au rez-de-chaussée en épongeant la porte d’une classe de SVT ciblée par un yaourtsorti en douce de la cantine. Ce qui détonnait clairementdans un établissement qualifié de huppé et fréquenté parles enfants d’une petite bourgeoisie du secteur. Mais, apparemment, le collège avait aussi droit à son lot d’ados révoltés…
— Hey, mec !
Trois garçons lookés comme des skateurs l’appelèrentdans un couloir transversal :
— Yo ! C’est toi le nouveau ? On va faire quelquestricks entre potes. Ça te dit de venir ?
— Sympa, répondit Balthazar, embarrassé, mais làj’vais pas pouvoir ! J’ai un max de trucs à faire…
— OK, OK, no problem  !
Balthazar salua les skateurs d’un signe de tête et repartit vers la sortie sans s’attarder davantage. Il marmonnaintérieurement : « Pfff ! J’allais tout de même pas leur dire :“Oh, désolé les gars, j’ai mon chauffeur qui m’attend !” »
Le collégien poursuivit sa réflexion en se tapotant lacuisse gauche…
 
Dehors, la pluie tombait à un rythme régulier, commeelle le faisait depuis maintenant six mois. Un phénomèneétonnant qui avait dopé les audiences des chaînes météolocales. Les journaux télévisés commençaient à s’inquiéterde ce changement de climat, mais ils ne faisaient qu’annoncer une prolongation du mauvais temps en essayant dene pas alarmer les foules.
— Monsieur voudra rentrer directement ?
Balthazar s’engouffra à l’arrière d’une limousine noire.La voiture l’attendait deux pâtés de maisons plus loin,selon sa consigne pour ne pas attirer l’attention.
— Oui, merci, Ruppert ! souffla-t-il du bout des lèvres.
Le chauffeur et majordome du sénateur eut un signe detête compréhensif. Balthazar estimait son âge à un demi-siècle au moins, et l’homme n’avait visiblement pas étéembauché pour ses talents de communication. Les questions s’arrêtèrent donc avant même d’avoir commencé.Le chauffeur démarra et le ronronnement du moteur futbientôt le seul bruit à envahir l’habitacle.
Balthazar poussa son sac sur le côté. Il se pencha et fitruisseler les dernières gouttes de pluie de ses habits jusqu’àla banquette en cuir pour ouvrir la porte d’un minifrigoet attraper un soda. Il examina son reflet dans la vitreopacifiée. Le fils du sénateur Fox avait les traits du visageplutôt fins, comme dessinés à la plume. Mais la couleurde l’encre utilisée était orange, ce qui l’obligeait à exhiberun bataillon de taches de rousseur. Un trait hérité de samère dont Balthazar se serait volontiers passé pour avoirsubi toutes les mauvaises blagues sur les roux quand il étaiten primaire. Il songea alors avec une soudaine amertumequ’après cette nouvelle visite médicale évitée il lui étaitmaintenant interdit de participer aux prochaines épreuvessportives intercollèges. En clair, Balthazar voyait s’échapper une belle occasion de s’intégrer.
— Super ! pensa-t-il tout haut d’un ton blasé.
— Monsieur ?
— Non, rien, Ruppert, rien…
Balthazar fit la moue en fixant sa vitre martelée parune brusque averse. De toute manière, son père veilleraità le changer d’établissement l’année prochaine, commeil le faisait tous les ans. Comment garder ses potes dansces conditions ? Il aurait tant aimé avoir un meilleur amicomme dans les sitcoms américaines qu’il regardait parfois.Et en ce qui concernait les filles, n’en parlons pas ! L’année dernière, Balthazar s’était plutôt rapproché de Sally.Ils avaient pas mal de points communs, peut-être mêmequ’ils commençaient à tomber amoureux, et BAM ! changement de collège ! Aucune discussion possible avec sonpère : merci, au revoir… Next !
 
La limousine dépassa un portail en fer forgé. Le véhicule s’arrêta devant le perron d’une imposante bâtisse. Balthazar n’attendit pas l’ouverture de sa portière comme levoulait l’usage protocolaire. Il se précipita droit dans l’escalier de l’entrée. La porte de sa chambre claqua avant queRuppert et son visage de cocker triste ne soient descendusdu véhicule.
Le chauffeur ne s’inquiéta pas plus des états d’âme dugarçon. Sa mission était remplie et la marchandise livréeà bon port. Pour le reste, le gamin saurait se débrouillerseul. Il y avait fort à parier qu’il dînerait dans sa chambre, comme toujours. À son tour, Ruppert disparut avec laferme intention de faire une halte en cuisine.
À l’étage, les chambres pouvaient toutes accueillir despistes de bowling sans qu’on s’y sente à l’étroit. Celle deBalthazar ressemblait davantage à la suite d’un hôtel de luxequ’à une chambre d’adolescent. Il suffisait d’en regarder lesmurs dépourvus de touches personnelles pour confirmercette impression. La triple épaisseur de moquette blanches’écrasa sous le poids du sac lâché mollement par son propriétaire. Deux cahiers et un livre de maths en profitèrentpour s’évader au sol. Ils furent rejoints par une paire debaskets expérimentant les lois de la pesanteur. Balthazarposa son soda sur le bureau en verre immaculé, près d’unephoto encadrée. Le collégien soupira. L’absence d’unemère, un vaste sujet qui méritait des années de psychanalyse. La

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