93
pages
Français
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2022
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Ebook
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Publié par
Date de parution
20 avril 2022
Nombre de lectures
0
EAN13
9782924785317
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
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20 avril 2022
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EAN13
9782924785317
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Français
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De la même auteure
Aux Éditions Véritas Québe c :
Le Réveil ( Le Pays de la Terre perdue – tome I), 2013
L’Hiver ( Le Pays de la Terre perdue – tome II), 2013
La Mer ( Le Pays de la Terre perdue – tome III), 2014
Les Visiteurs ( Le Pays de la Terre perdue – tome IV), 2014
Le Retour ( Le Pays de la Terre perdue – tome V), 2015
Emmanuel ( Le Pays de la Terre perdue – tome VI), 2015
Des nouvelles du Pays de la Terre perdue , 2016
Aux Éditions Messagers des Étoile s :
Deux petites roses au ballet (texte du collectif Un bouquet de roses ), 2013
Le passeur – Fédération québécoise du loisir littérair e :
Le bouton à quatre trous , 2013
Aux Éditions du Déf i :
La vengeance d’Amélie (intrigue – novella ), 2017
La fuite d’Emma (intrigue – novella ), 2017
Le destin de Nancy (intrigue – novella ), 2017
Pot-pourri de voyages , 2018
Noémie et Maxime en Irlande, 1 – L’île d’Achill , 2018
Noémie et Maxime en Irlande, 2 – Le Connemara , 2019
Noémie et Maxime en Irlande, 3 – Dublin , 2020
Noémie et Maxime en Écosse , 2021
Dange r : Fentanyl , 2019
Meurtres en cascade , 2021
Les aventures de Lou, 1 – Nadine , 2020
Les aventures de Lou, 2 – La mer , 2021
Les aventures de Lou, 3 – Le feu , 2021
Aux Éditions Bôchagr i :
Je suis gai e ! (texte du collectif La fierté a une vill e ! ), 2017
Suzie Pelletier écrit également sur le We b :
www.lavieestbelle54.blogspot.ca
Éditeu r : Les Éditions du Défi 96, rue Daudelin Kirkland (Québec) H9J 2J6 www.editionsdudefi.com
Service de publication accompagnée BouquinBec
Illustration de la couvertur e : Maxime Bigras ( www.maximebigras.com ) Grille graphique et mise en page s : Marie Blanchard ( marieBdesign.com ) Révision linguistique et correction d’épreuve s : Magali Laurent Conversion numériqu e : Maryse Bédard
© Suzie Pelletier, 2022
ISBN version imprimé e : 978-2-924785-30-0 ISBN version numérique (ePub ) : 978-2-924785-31-7
Dépôt légal – 1 er trimestre 2022 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada
Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage est interdite. Une copie ou reproduction par quelque procédé que ce soit, photographie, microfilm, bande magnétique, disque ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 sur la protection des droits d’auteur.
Tous droits réservés
À David Khayat pour sa ténacité et son imagination.
Chapitre 1
Aberporth Beach, 27 octobre, 13 h 30
Isabelle Fournier ferme les yeux et laisse le vent d’automne jouer dans ses cheveux blonds. Elle adore vivre en nature. Ici, l’air salin et le bruit des vagues l’aident à retrouver l’ambiance des voyages et des vacances. Ça lui fait du bien. Ses dernières semaines de travail se sont avérées si intense s ! Elle expire lentement.
À leur départ du parc national du Pembrokeshire, situé dans le sud-ouest du pays de Galles, Isabelle et sa famille ont pris la route vers leur prochaine destinatio n : l’île d’Anglesey, à 250 kilomètres plus au nord. La région montagneuse qu’ils traversent, morcelée pendant des millions d’années par l’érosion et quelques glaciations, se laisse fouetter par les vents de la mer d’Irlande.
L’automne a sonné sur ce coin de la planète comme ailleurs dans le monde. Pourtant, le soleil brille et invite les randonneurs à porter leurs verres fumés.
Isabelle inspire profondément. Ses enfants, Noémie et Maxime, ont eu raison de suggérer cet arrêt à Aberporth, sur le bord de la baie de Cardigan. Alors que les jumeaux se dégourdissent les jambes en marchant sur le sable doré, elle s’assoit sur un banc de parc installé sur une butte, face à l’océan. Son mari, Simon, est parti à la recherche de café.
Isabelle observe cette petite baie encastrée entre deux immenses rocs foncés. Elle savoure particulièrement cet instant de détente. Elle sent que la tension accumulée dans son corps à cause de l’intensité de son travail commence enfin à baisser. Le vent qui siffle à ses oreilles la revigore. Elle appuie son dos confortablement sur le bois du banc qu’elle occupe, étire ses jambes devant elle et croise ses chevilles. Elle porte sa réflexion sur le boulot qu’elle accomplit en Europe.
L’architecte vient de terminer une phase importante de ses recherches. Elle et sa famille se trouvaient à Cardiff, la capitale du pays de Galles, depuis quelques semaines. Le quotidien d’Isabelle se résumait à de nombreuses rencontres avec des maîtres constructeurs, des représentants de compagnies de fabrication et des spécialistes en urbanisme. Elle a travaillé près de douze heures par jour, discutant avec des membres de la Faculté des sciences appliquées de Cardiff, mais aussi avec d’autres experts ailleurs en Europe, par vidéoconférence. Pour avancer plus vite, elle n’a pris aucun congé.
S’est ajoutée une demande de son directeur de projet de l’Université Laval, à Québec. Isabelle a dû préparer une présentation de deux heures qui s’intitulait « Les énergies vertes et l’architectur e ». Le souvenir de l’évènement qui a eu lieu la veille la fait sourire. Elle s’attendait à s’adresser à quelques collègues québécois. Quand elle s’est connectée à distance, elle s’est retrouvée devant un groupe d’au moins soixante personnes qui se trouvait dans un auditorium.
Lorsque son directeur a commencé son introduction, Isabelle a constaté qu’il utilisait un micro pour que tous les participants l’entendent bien. Elle a vite compris que trois professeurs de l’Université d’Illinois, deux architectes de la Californie et d’autres à Toronto, Halifax et Vancouver s’étaient greffés à l’évènement en vidéoconférence. Tous avaient lu le rapport préliminaire qu’elle avait produit le mois précédent et voulaient absolument en parler avec elle.
Elle en a conclu que le sujet de sa recherche intéressait autant les professionnels de l’Amérique du Nord que ceux de l’Europe. La discussion a finalement duré plus de quatre heures. Comme Isabelle affichait des signes de fatigue, son tuteur a terminé l’appel à dix-sept heures, heure de Montréal, soit vingt-trois heures à Cardiff. Il a invité les participants à acheminer leurs questions et leurs suggestions directement à Isabelle.
Assise sur le banc, elle regarde la splendeur de la mer illuminée par le soleil d’automne. Une rafale la secoue soudainement. Elle ferme les yeux un instant pour éviter que des grains de sable s’y logent, puis elle les rouvre pour s’assurer que ses enfants sont toujours dans son champ de vision. Satisfaite, elle retourne à sa réflexion.
La veille, avant de se coucher, elle a dû désactiver le signal sonore de son téléphone qui l’avise de la réception de messages. Depuis la fin de sa conférence, ceux-ci rentrent à raison d’une dizaine à l’heur e ! Certains comprennent plusieurs pages. Isabelle est étonnée de l’effet de sa recherche sur les universitaires, les professionnels en architecture et les spécialistes en protection de l’environnement. Toutefois, elle se sent très fière d’avoir accepté cette étude si importante.
Elle se souvient de sa réaction quand elle a réalisé que cet emploi lui ferait passer une année en Europe et qu’elle ne verrait sa famille qu’une semaine tous les deux ou trois mois. Elle a failli refuser. Heureusement, son mari Simon lui a présenté une solution fort intéressante. Le professeur d’histoire au cégep a proposé de prendre une année sabbatique pour voyager avec elle et leurs enfants. En contrepartie, il est devenu l’enseignant des adolescents dès septembre dernier pour leur permettre de terminer leur troisième année de secondaire au cours du périple.
Isabelle frotte ses bras avec ses mains. En ce 27 octobre, au pays de Galles, le thermomètre grimpe à peine au-delà de dix degrés Celsius. Cette température s’avère assez régulière ici, d’une année à l’autre. Ça ne ressemble pas à la météo du Québec, qui peut varier beaucoup à l’approche du 1 er novembre. D’ailleurs, on peut passer l’Halloween sous la pluie battante ou dans la chaleur de l’été indien. À quelques occasions, Noémie et Maxime ont dû enfiler leurs vêtements d’hiver sous leur costume, tant il faisait froid. Ces souvenirs lui font apprécier la douceur que la nature galloise lui offre aujourd’hui.
Elle regarde ses jumeaux de quatorze ans marcher côte à côte sur la plage longue d’une cinquantaine de mètres. Ils sont habillés chaudement pour résister aux rafales qui viennent du large. Noémie a attaché sa crinière rousse et frisée qu’elle a héritée de son père. Maxime quant à lui garde ses cheveux blonds courts. La jeune fille avance lentement, les deux mains dans les poches de son manteau. Celui de son jumeau est ouvert et flotte au vent. Isabelle le sait moins frileux que sa sœur.
Alors qu’ils poursuivent leur marche, le gros rocher qui se trouve à quelques mètres d’Isabelle lui bloque la vue. Aussitôt, elle se lève, effectue un pas vers la plage et vérifie où sont rendus Noémie et Maxime. Puis elle s’assoit à nouveau sur le banc.
Pourquoi s’inquiète-t-elle toujours quand ses adolescents de quatorze ans s’éloignent d’elle ou de Simo n ? Ne lui montrent-ils pas chaque jour à quel point ils deviennent responsable s ? Elle soupire. La réponse est plus qu’évident e ! Elle voyage avec sa famille depuis début juillet, et les jumeaux ont réussi à se placer quatre fois en situation dangereuse.
Elle se rappelle douloureusement les trois disparitions de Noémie et Maxime en Irlande. D’abord, ils sont restés captifs dans une grotte à cause de la marée montante, sur l’île d’Achill, dans l’ouest du comté de Mayo. Moins d’une semaine après, Maxime s’est fait kidnapper par la Confrérie des pirates modernes, dans le Connemara. Quelque temps plus tard, les adolescents ont franchi la porte secrète d’un musée et se sont retrouvés prisonniers des égouts de Dublin 1 .
Isabelle frotte son visage avec ses mains pour chasser son inconfort. Les aventures de Noémie et Maxime en Irlande se sont bien terminées, c’est vrai,