Praesidia
196 pages
Français

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Description

Pour éviter que se renouvellent les épidémies et les guerres passées, les humains se plient aux règles édictées par le gouvernement et ne sortent plus de chez eux. Les interactions sociales ne se font plus que par écrans interposés.
Mira Mason, jeune informaticienne indisciplinée, a du mal à se soumettre à ces exigences. Son existence tranquille vole en éclat à l’arrivée d’un renardeau et d’un robot renégat pour lesquels elle se prend d’affection. En les abritant chez elle, elle va prendre conscience des dysfonctionnements du système. Ils sont nombreux. Que cachent-ils ? Que va-t-elle découvrir ? Jusqu’où cela la mènera-t-elle ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 avril 2023
Nombre de lectures 5
EAN13 9782492966286
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières >PR0L0GU3 >CH4P1TR3 #1 >CH4P1TR3 #2 >CH4P1TR3 #3 >CH4P1TR3 #4 >CH4P1TR3 #5 >CH4P1TR3 #6 >CH4P1TR3 #7 >CH4P1TR3 #8 >CH4P1TR3 #9 >CH4P1TR3 #10 >CH4P1TR3 #11 >CH4P1TR3 #12 >CH4P1TR3 #13 >CH4P1TR3 #14 >CH4P1TR3 #15 >CH4P1TR3 #16 >CH4P1TR3 #17 >CH4P1TR3 #18 >CH4P1TR3 #19 >CH4P1TR3 #20 >CH4P1TR3 #21 >CH4P1TR3 #22 >CH4P1TR3 #23 >CH4P1TR3 #24 >CH4P1TR3 #25 >CH4P1TR3 #26 CH4P1TR3 #27 >CH4P1TR3 #28 >CH4P1TR3 #29 >CH4P1TR3 #30 >CH4P1TR3 #31 >CH4P1TR3 #32 >CH4P1TR3 #33 >CH4P1TR3 #34 >CH4P1TR3 #35 >CH4P1TR3 #36 >CH4P1TR3 #37 >CH4P1TR3 #38 >CH4P1TR3 #39 >CH4P1TR3 #40 >CH4P1TR3 #41 >CH4P1TR3 #42 >CH4P1TR3 #43 >CH4P1TR3 #44 >CH4P1TR3 #45 >CH4P1TR3 #46 >ÉP1L0GU3 Remerciements

 
 
Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur 
Winston Churchill
 
 
 
Praesidium  : Mot latin qui signifie littéralement protection ou défense.
Son pluriel en français est praesidia .
 
 
 
Je me souviens de cette longue discussion à propos des choix de l’humanité, après que tu aies lu un de mes romans.
Tu m’en avais livré ton analyse, tout en piochant allégrement dans mon seau de pop-corn.
J’aime me dire que tu aurais adoré Praesidia .
 
À Alain, qui pédale au milieu des étoiles.
0 h 10 6,13 s
59°14’53,2"
 
>PR0L0GU3
 
Je m’appelle Mira Mason, j’ai 23 ans, et je suis informaticienne, plutôt douée, je peux l’affirmer sans fausse modestie.
Il y a encore peu de temps, je vivais dans le bloc 19, allée 973A, maison X87 de l’abri du Colorado. Je sais aujourd’hui que mon bloc est situé à quelques kilomètres au sud de l’ancienne ville de Colorado Springs, et que les abris s’interrompent à l’ouest sur plusieurs centaines de kilomètres, presque jusqu’à la frontière de l’Utah. Je l’ai appris à la dure, perdue dans ces immensités. J’ai traversé les montagnes, et j’ai failli y laisser ma peau. J’ai également traversé les déserts arides du Nevada, pour finir par rejoindre les côtes californiennes, et goûter le sel marin sur moi.
J’imagine que ça ne vous évoque pas grand-chose, qui que vous soyez. Dites-vous bien que si vous lisez ceci, c’est que vous êtes déjà un cran au-dessus de l’écrasante majorité des habitants des abris, cela devrait vous consoler. Pour avoir accès à ces mots, il vous a fallu contourner les obstacles que j’ai sciemment déposés sur votre chemin, aidée par mon fidèle ami Lewis. Il vous a fallu décortiquer des énigmes et vous retourner le cerveau pour comprendre comment ouvrir ce fichier.
Félicitations ! Vous faites désormais partie de la poignée de personnes dans le monde à pouvoir prendre connaissance de mon histoire. Je ne sais pas qui vous êtes, de quel endroit vous êtes originaire, si vous êtes une femme ou un homme, quel âge vous avez. Je ne connais pas votre degré de tolérance envers les récits extravagants.
Peut-être allez-vous lire, puis refermer le fichier en secouant la tête, une expression incrédule sur le visage. Peut-être allez-vous rire un bon coup en pensant que je possède une imagination débordante. Peut-être allez-vous me dénoncer, certains que mon esprit nécessite un recadrage immédiat.
Si c’est le cas, comprenez bien que cela ne servirait à rien. J’ai quitté la maison qui m’était attribuée depuis longtemps, et je ne suis pas assez idiote pour vous annoncer à l’avance où je me rends. Personne ne me retrouvera jamais, sauf si je le décide.
Je suis suffisamment futée pour ne pas me laisser atteindre, et prendre les précautions qui s’imposent. Grâce à Lewis, chacune de mes entrées ici rebondit dans des serveurs innombrables, jusqu’à entièrement brouiller les pistes. Le vieil Internet est ma cachette, mon allié, je le maîtrise à la perfection.
Contentez-vous donc d’oublier tout ceci, et reprenez le cours de vos petites vies misérables et sans intérêt, sans passion. Dommage que vos compétences et vos capacités informatiques ne vous aient pas plus ouvert l’esprit.
Les autres, qui vous laisserez titiller, bienvenue. Je vais essayer de tout vous raconter par le menu, sans fard, aussi honnêtement que je le pourrai. Pardonnez-moi par avance si mon récit vous semble parfois redondant, je me doute qu’une grande partie vous est déjà connue. Mais c’est plus facile pour moi de m’y retrouver si je n’omets rien.
Je posterai un ajout à ce fichier tous les soirs sans faute. Ou Lewis s’en chargera pour moi. Sans nouvelles pendant plus d’une semaine, considérez que je suis morte, et retournez à vos occupations habituelles, après un bref hommage silencieux.
Quand vous serez en possession de tous les éléments, si vous me croyez, et si vous désirez emprunter la même voie que la mienne, vous serez les bienvenus. Recrutez vos amis, vos voisins, encouragez les personnes en qui vous avez confiance à nous rejoindre.
Laissez-moi un signe, un moyen de vous identifier. Ne cherchez pas à me pister, c’est moi qui vous trouverai, une fois certaine de votre sincérité.
D’autres l’ont déjà fait, notre nombre augmente chaque jour, l’avenir est en marche.
>CH4P1TR3 #1
 
De toutes les manières possibles de m’amener là où j’en suis, c’est la plus improbable du monde qui s’est produite : l’irruption inattendue d’un renardeau orphelin dans mon jardin, un après-midi d’août.
Installée à mon poste de travail dans le salon, comme à l’accoutumée, je jonglais sans difficulté aucune entre les quatre ordinateurs et les neuf écrans qui rythmaient mon quotidien. Une panne de réseau dans le bloc 4 m’avait maintenue en alerte toute la matinée, je n’avais même pas pris le temps de déjeuner, concentrée sur la tâche à accomplir.
Les choses étaient peu à peu rentrées dans l’ordre en début d’après-midi, revenant progressivement à la normale, allée par allée, maison par maison. Je ne pourrai jamais décrire avec exactitude le sentiment de satisfaction qui m’envahit chaque fois que je répare un tronçon de réseau, ou que je viens à bout d’un problème épineux de programmation.
Sur l’écran le plus à gauche, je regardais les points rouges des abris repasser au vert l’un après l’autre. Une trop longue posture penchée, crispée, me provoquait une fichue douleur aux cervicales, et je décidai de m’accorder une pause bien méritée, avant de reprendre le cours de mes activités. L’urgence de la situation m’avait monopolisée, et je n’avais pu accomplir les obligations basiques quotidiennes d’entretien.
Pour expliquer simplement mon travail, il faut s’imaginer un robot ménager. Tous les jours, il va aspirer, épousseter, frotter, astiquer… Si un jour on laisse échapper une soupière pleine qui éclate sur le sol en répandant son contenu, le robot devra illico gérer ce fâcheux incident, pour éviter que l’on glisse dans la soupe, au risque de se briser un membre. Il s’emploiera à éponger le liquide, ramasser les tessons de porcelaine, essuyer les projections sur les murs, passer la serpillière sur le carrelage, avant de s’estimer satisfait.
Mais, évidemment, la poussière et la saleté dans les autres pièces n’auront pas disparu pour autant. D’ailleurs, elles paraîtront d’autant plus visibles que le carrelage de la cuisine étincèlera.
Mon travail, c’était ça. Sauf qu’au lieu de poussière et de soupe, je m’occupais de programmes informatiques et de réseaux. Je faisais en sorte que tout fonctionne au mieux dans les blocs dont j’avais la charge, et je réglais les problèmes, quelle qu’en soit la gravité. Par contre, contrairement au robot infatigable, j’avais parfois des coups de mou après un incident un peu éprouvant. Aussi, personne ne me tenait rigueur de laisser tomber l’entretien courant dans ces conditions. Mais on ne se refait pas, je déteste ne pas aller jusqu’au bout des choses.
Ce jour précis, je me rendis dans la cuisine, attrapai un cookie à la noix de coco que je me mis à grignoter pendant que la bouilloire chauffait pour le thé. L’esprit occupé par un nettoyage complet des serveurs que je comptais effectuer à partir du lendemain, je regardai distraitement par la fenêtre. Il faisait très chaud, et toutes les issues étaient soigneusement closes pour ne pas laisser la chaleur estivale pénétrer dans la maison.
Malgré leurs puissants ventilateurs, mes ordinateurs craignent les températures trop élevées, et j’étais obligée de me calfeutrer, la climatisation poussée au maximum. À la saison froide, c’était l’inverse. Au final, je vivais tous mes étés à grelotter, couverte d’un épais gilet de laine, et mes hivers en tee-shirt.
Je devinai plus que je n’entendis le bruit des robots livreurs au bout de la rue. Réglés comme du papier à musique, ils passaient tous les après-midis dans les maisons pour fournir les habitants en nourriture fraîche. Je décidai de patienter jusqu’à leur arrivée, avant de retourner à mon travail. Les livreurs n’étaient pas mon modèle préféré de robots, loin de là. De fonction purement pratique, aucun effort n’avait été fourni pour leur donner apparence humaine. Ce n’étaient que des pavés de métal, pourvus de deux fourches pour soulever des caisses, et d’un bras articulé terminé par une pince, leur permettant de porter des sacs. Un autre cube, sans cou, pouvant pivoter à 360°, leur faisait office de tête.
Ils pouvaient pénétrer dans les maisons comme bon leur semblait, et nous n’étions pas autorisés à leur en refuser l’accès. Toute tentative d’obstruction entraînait une alarme, et les sanctions ne manquaient pas de suivre. Enfin, en théorie, parce que dans la réalité, personne ne se donnait jamais la peine de transgresser la règle. Qu’on soit assis sur les toilettes ou tout nu au sortir de la douche, les livreurs livraient, imperturbables.
Si l’on n’avait rien commandé pour le jour même, ils pouvaient quand même entrer, sans y être invités, pour prendre connaissance d’une éventuelle demande pour le lendemain. Une habitude parfois très agaçante. Je savais qu’en tant que robots, ils étaient dépourvus d’âme et de sentiments, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que l’annonce de l’absence de commande les déstabilisait. J’avais l’im

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