A comme écho
318 pages
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A comme écho , livre ebook

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Description

Et si l'écho nous ramenait toujours la même histoire depuis le Jour Premier ? Encore en faudrait-il avoir les clés... Lola va s'acharner à en comprendre les signes en remontant les traces de Thy que rien ne la prédestinait, à première vue, à rencontrer.
Une enquête particulière qui donnera très vite un sens étrange à sa vie.

«... C’est à partir de cette dernière histoire que Thy finit par faire un mur mental autour de lui. Dans «l’ordinarité» des choses, il jouait son rôle, mais dans son espace intime, les éléments se déchaînaient mêlant le dégoût, la colère, une révolte violente et insidieuse contre les femmes...Toutes elles venaient se loger à la mauvaise place dans son existence, et monnayaient le bonheur éphémère qu’elles pouvaient lui donner, en échange d’une fin tragique, toujours la même, celle de l’abandon, de son abandon.(...) »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 avril 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332624338
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-62431-4

© Edilivre, 2014
La véritable histoire d’Eve
La vie ne s’annonçait pas ainsi pour Eve. Le dos appuyé contre le rocher, rêveuse et amère elle contemplait les feuilles du bougainvillier. La nature était si lisse, si égale à elle-même !
Des milliers de fois elle avait été sensible à sa beauté et à des moments de sa vie, son regard s’était porté différemment sur elle ; en vagues de bonheur, de violents désirs, en vagues d’espoir, d’espérance ; et cet après-midi en vagues de nostalgie d’une vie qui s’étirait dans un ennui interminable.
D’où lui venait cette impression de s’être enfermée elle-même dans un labyrinthe où son errance ne finirait plus ?
Avec regret elle s’imaginait sa vie plus que jamais sans tendresse, sans caresses, sans baisers fougueux, sans palpitations ni désirs. Ah non, elle sentait bien qu’au fond d’elle, ce magma était encore vivant, qu’il ne demandait qu’à s’épancher, mais elle n’en avait plus la force.
Elle avait perdu de vue la conduite de son propre destin.
Adam se mourrait de lassitude, loin de lui de croquer la pomme. Il imaginait et redoutait même son goût aigre de pourriture. Les vers qu’il imaginait grouillants de vie, terrés dans la pulpe tendre et fade lui faisaient horreur.
Il aurait fallu qu’Eve fût vraiment autre pour qu’il outrepassât son dégoût.
Adam ne voulait plus rien connaître de la vie ; ce qu’il savait d’elle lui suffisait, et ce n’était pas Eve telle qu’il la connaissait, qui allait le convaincre du contraire.
« Je suis persuadée qu’Adam n’est pas le seul être sur Terre. J’imagine… dans un ailleurs… j’ai certainement connu d’autres créatures que lui. Comment s’est-il trouvé à partager mon existence ? Comment me suis-je retrouvée lui être destinée un jour pour la vie ? Dans quelle mesure a-t-il des rêves comme moi, lui aussi ? S’imagine-il d’ailleurs autre chose de la vie, de cette vie ? »
Eve s’interrogeait.
Le serpent dans son arbre se demandait quant à lui, si le monde avait encore un sens, si le Créateur ne lui avait pas donné le rôle le plus ingrat qui fût.
« Il serait temps pour moi, de gagner ma retraite. Adam se fait trop vieux, Eve se fane au fil du temps. Il est clair que sa séduction déclinant, Adam ne mordra plus à l’hameçon.
Et puis moi, à rester dans cet arbre, que sais-je plus qu’eux de la vie ?
A vivre avec eux depuis si longtemps, moi aussi je suis devenu un membre vieillissant dans ce ménage à trois sur cette terre tropicale. Pourquoi prendre le risque de faire chasser de si tranquilles locataires ? »
Le Créateur de son côté était perplexe : il s’inquiétait de l’apathie d’Adam qui restait des heures à ne rien faire. Sa créature errait dans son jardin sans grand appétit. Eve son égale, avait fini par s’éloigner de lui et il la soupçonnait de traverser une grave déprime. Il devenait parfois incertain de son œuvre :
« Toutes ces créatures sont-elles réellement à la bonne place ? sont-elles intelligemment associées ? »
A voir la déprime d’Eve, il en venait à douter de son talent. Mais malheureusement, comment évaluer son génie sans référence à un autre être semblable, un autre génie créateur, ou à défaut, une sorte de comparse qui serait venu l’épauler dans son œuvre titanesque. ?… car il avouait, l’inspiration parfois lui manquait.
La preuve, son œuvre résistait mal au temps.
L’idée en elle-même était un beau pari. Imaginer un monde, quelle témérité ! mais l’œuvre sortie de la toile, prenait une réalité que le Créateur redoutait parfois.
« Adam si lourd convient de moins en moins à Eve qui rêve de légèreté, d’évasion ; à la limite il mangerait la pomme et elle serait délivrée ; elle pourrait voir du pays et rencontrer dans d’autres contrées peut-être, toutes les autres Eves exilées ! cela me rassurerait quelque part. Hélas ! au fond de moi, je sais bien qu’Adam n’en fera rien »…
Alors, parfois il se demandait s’il avait eu une sorte de pendant féminin, si le monde aurait été différent… curieuse question à vrai dire, mais pas si surprenante que cela…
Un monde au féminin avec certaines rondeurs, un Jardin entretenu de façon telle, que personne ni même le couple terrible d’Adam et Eve ne voudrait le quitter. Un monde de douceur et de sensualité sucrée qui toucherait tous les arbres environnants, si bien que la pomme ne représenterait une attraction pas plus particulière qu’une autre, mais si toutefois…
Si toutefois, celle-ci avait été croquée, qu’aurait imaginé ce Créateur féminin comme châtiment ?
Assurément pas le même ! Il aurait certainement banni ses enfants pour un temps donné, et ils seraient rentrés à la maison passé le courroux du génie, car le Créateur féminin aurait fini par s’ennuyer de l’absence de sa progéniture…
Le temps passait, et le Créateur voulait absolument résoudre la destinée de ses créatures. Lui-même n’avait jamais ressenti le vide d’une autre moitié. Il se sentait pleinement entier, habité par une personnalité pressante, puissante et dominatrice parfois.
Aussi, ce couple boiteux que semblait devenir Adam et Eve, commençait sérieusement à l’irriter. Il voyait toujours Adam mourir d’ennui par son inactivité, et Eve toujours se morfondre de son indifférence.
Alors, le serpent un jour, changea d’avis à l’idée soudaine de renouveler l’Histoire ; et tenta une fois de plus la créature, pour la propulser dans l’autre dimension.
De son côté, le Créateur après la même analyse, accepta de laisser tomber son monde une fois encore au hasard de la décision humaine.
C’est pour cela qu’un jour, Eve revint s’asseoir près du pommier. Avec l’accord implicite du serpent dressé au bas du tronc, la fixant de ses yeux glacés, elle releva le défi : elle cueillit la pomme la plus mûre à sa portée, et la mangea toute entière.
Ce jour-là, elle ne partagea pas, et dédaigna de la tendre à Adam, peu préoccupé d’ailleurs de savoir ce qu’elle faisait.
Elle franchit ainsi la frontière interdite du Jardin, une fois de plus.
* * *
Cette Eve là n’était pas la première à manger la pomme. La précédente l’avait partagée avec son compagnon ; mal lui en avait pris, il lui avait reproché ce geste de générosité.
Le Créateur quant à lui, offensé, avait renié sa progéniture et l’avait propulsée dans la seconde dimension de la planète. Et de colère et de dépit, il avait revu sa copie et s’était remis à l’ouvrage en créant un nouveau couple plus conforme à ses désirs.
Mais voilà avec l’existence du serpent qui était la faille de son œuvre, Eve se retrouvait toujours à être tentée. Mais malgré tout, le Créateur ne pouvait se résoudre à éliminer cet animal tentateur qu’il affectionnait tant, et en lequel il trouvait un certain équilibre… Finalement à chaque fois, son œuvre prenait la même voie fatale.
Et ce fut pour toutes ces raisons que lorsque Eve arriva dans le monde, elle ne fut pas seule : d’autres Eves exilées habitaient sur les terres, et se retrouvaient elles aussi bannies de ce paradis dont elles ne gardaient aucun souvenir.
Et systématiquement, le Créateur irrité libérait totalement sa toile : en faisant disparaître Eve, il se débarrassait aussi de son compagnon qui se retrouvait libre de rechercher lui aussi sa moitié idéale.
Sur Terre, tant d’Adams et d’Eves compliquaient la tâche des retrouvailles, et se tromper se produisait fréquemment. Le serpent se culpabilisait et se mêlait alors de l’entreprise. Et en voulant aider, par maladresse, il envenimait souvent la situation tentant l’un ou l’autre, pour paradoxalement provoquer l’assemblage hâtif d’une Eve et d’un Adam qui n’auraient jamais dû se rencontrer.
* * *
Lola était-elle une Eve des temps modernes ? Elle avait jeté son dévolu sur Jim qui devait lui appartenir dans un autre monde.
Cette peau qui collait si bien à la sienne, ce corps qu’elle vivait comme une sorte de prolongement du sien, et ce désir lancinant qui les habitait à chaque fois qu’ils se retrouvaient l’un l’autre, face à face.
Mais alors, que faisait Jim avec Myriam ? Certainement un mauvais pressenti du serpent qui leur avait tendu un peu précipitamment, l’alliance empoisonnée.
Ainsi, il s’était retrouvé marié à vingt et un ans à cette jeune Eve qui ne lui correspondait en aucune façon, et ce parce qu’il se lassait d’errer seul sur Terre avec ce désir de s’enterrer dans un petit coin, avec une créature douce et aimante.
Il eut la créature, mais pas forcément les sentiments escomptés avec.
Lola quant à elle, avait trouvé dans Henri une sorte d’amoureux particulier qui savait jouer de son corps et de son expérience du monde… jusqu’à ce qu’il s’éloignât d’elle alors que Lola n’avait pas abandonné l’idée chevaleresque et romantique, d’un Adam au grand corps chaud qui la transporterait sans cesse, dans des délires extravagants.
Alors, quand Lola rencontra Jim à la terrasse d’un café, le désir passa par là, et pour une fois le serpent ne fit pas d’erreur. Jim aima Lola à la première caresse, Lola se rendit maîtresse de Jim dès la première jouissance… et le reste… Le reste fit qu’ils se trouvèrent des envies multiples de toutes sortes.
Créatures abandonnées, Lola et Jim d’un pacte commun, prirent le même chemin dans cette dimension de la planète.
Le café était fort…
« Le café est fort ! »
C’était le vingt décembre. Lola était libre, elle sortit et respira l’air du grand large… les pieds écrasant le sable de Boucan, elle fixa Jim qui n’était pas loin et qui se laissait caresser infidèlement par le soleil. Là dans la tasse qu’elle serrait dans sa main, elle se dit que ce serait logique que l’eau sombre, amère et brûlante qu’elle tenait entre ses mains, retournât à la mer.
Une bleue pour un noir ou le contraire pourquoi pas ?
Ce caf

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