Adage

Edwige

Description

Lysis Baumann ne voulait pas de cette mission d’infiltration chez les richissimes Randall. Elle n’a plus l’âge de jouer les jeunes espionnes et de mettre ses charmes en valeur. Aujourd’hui, elle a appris à apprécier son travail de bureaucrate, et surtout, elle est une femme mariée! Mais ça, John, le patron de la DST, son patron, le sait mieux que quiconque: son mari, c’est lui. Si habile stratège qu’elle a l’impression d’être une marionnette docile entre ses doigts. Un champion de la manipulation en tout genre. Et peut-être bien plus qu’elle ne le croit… Edwige le clame haut et fort: "L’enfer n’est pavé que de bonnes intentions". Et lorsque espions, mafieux, mari et femme règlent leurs comptes tous en même temps, cela donne une joyeuse apocalypse, un festival de paranoïa, aussi légers qu’une fusillade un beau jour de printemps. La preuve, l’amour et le second degré côtoient ici l’action et le suspense, composant un délicieux cocktail à consommer sans modération.

Informations

• Publié par: publibook
• Nombre de lectures: 5
• EAN13: 9782748352474
• Langue: Français

Extrait

Adage

Edwige Marter Adage

Publibook

Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : [phone] IDDN.FR.010.0114776.000.R.P.2010.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010

Un Je vérifie une dernière fois que les micros qui garnis- sent mon décolleté fonctionnent bien, en chuchotant pour qu’on m’envoie un signal. La camionnette des écoutes, stationnée devant la haie, un peu plus loin, me fait un ap- pel de phare discret pour bien me confirmer que tout mon dispositif est opérationnel. Rassurée, je m’engage sur le chemin de gravillons de la prestigieuse demeure où se déroule la réception de l’année. Tout le gratin devrait être là, ce soir. Prestige oblige. Il convient de bien se faire valoir lorsque l’on cô- toie les sphères les plus élevées de cette société. Les femmes sont magnifiques. Parées et fardées comme pour un défilé de mode. Elles veulent se montrer, en met- tre plein la vue, laisser leur éternelle empreinte luminescente dans l’Histoire. Fières et dominatrices, elles inspectent leur univers d’un œil possessif ! Pas une attitude, pas un geste équivoque n’échappe à leurs sagaces prunelles de rapaces surentraînés. Leurs matous, eux, semblent plus décontractés. Mais cela aussi fait partie de la mise en scène savante des grands prédateurs de notre ère. Ils s’avancent sous le feu des caméras, le nombril en avant, leur ego en bandoulière. Arrogants et fiers de leur rang social, de leurs privilèges, de leur femme-objet. Ce sont des conquérants de la vie. Des monstres sacrés des affaires. Ils ne sont pas seulement là pour le prestige. Il leur reste encore quelques contrats à négocier avant le dessert. Leur assurance en impose. Je descends de voiture avec la nette impression de ne pas être à ma place parmi ces convives élégants et raffinés.

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Un petit loufiat, tout de rouge vêtu, se précipite à ma rencontre avant même que j’aie eu le loisir de refermer la portière. Il est obséquieux et tend une main torve vers mes clés de voiture. Franchement, ça serait la mienne, jamais je ne la lui laisserais conduire. Mais puisqu’elle a été spécialement louée pour cette occasion, je lui tends le trousseau de clés avec un demi-sourire affable et mondain. Il s’incline bas et me souhaite une bonne soirée, du temps qu’il s’engouffre à l’intérieur de ma rutilante Audi noire, pour aller la stationner sur son emplacement dûment réservé. Une bonne soirée… C’est vite dit… Je plaque un sourire de circonstances sur mes lèvres, alors que j’avance dans l’entrée éclairée de mille feus. Seule. Alors que toutes les femmes que j’ai vues jusqu’à présent étaient accompagnées. Et même plutôt bien ac- compagnées. Par du lourd. Du costaud. Du riche homme d’affaire. De l’influent… Il aurait pu penser à ça, John. Et me coller un partenaire sur le coup là. D’autant qu’il n’aurait pas été de trop si jamais ma filature tourne mal ! Mais le patron a pensé qu’un homme m’empêcherait de trop flirter avec ma cible. Et comme il me l’a spécifié en- core pas plus tard qu’il y a dix minutes, il entend bien à ce que je colle à mon contrat comme un chewing-gum se cramponne à une basket. Je ne dois rien manquer de ses paroles. Même ses silences doivent être enregistrés. Il veut de la retransmission si fidèle qu’il aurait lui-même l’impression de respirer son parfum hors de prix. Les patrons sont tous les mêmes. Ils veulent tout sans jamais rien donner en retour. Comme s’il coulait de source que leurs employés soient prêts à se damner pour leur être agréable.

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