Adeline dans l'eau , livre ebook

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D’Adeline à Adeline, des histoires de femmes, de désirs subis ou destructeurs, d’hommes assassins et profiteurs… De l’une à l’autre, entre France de l’Ancien Régime et antipodes, d’Adèle à Adelphie, de filles dociles en corps violés, de femmes faciles en amantes soumises, une succession de portraits qui dessinent, dans le secret des motifs et des résonances, une généalogie obscure, qui énoncent la perpétuation d’une malédiction dont les tragiques figures sont le sexuel, le divin, le féminin, le diabolique… Des histoires d’eau, qui porte une filiation intime, souterraine et ténébreuse, inaugurée par cette religieuse suicidée, réprouvée car mystérieusement tombée enceinte. Une quasi mystique jetée d’un pont, créature des limbes et des tréfonds, à jamais éloignée du paradis. Organisé selon le modèle des variations, le nouvel opus de Dominique Viseux poursuit, sous une forme qui dévoile toute la fatalité de la répétition, une exploration de l’histoire de la femme et de sa sexualité, déjà commencée avec "Les Gorges de l’enfer"… Plus tragique que ce dernier, "Adeline dans l’eau" use ainsi de notes noires, voire lugubres, pour développer le sort d’héroïnes promises aux limbes et aux vases. Jouant sur des contrastes appuyés et grinçants, maniant aussi bien le pieux que le païen, l’innocent que le sulfureux, un roman taillé au cordeau, hypnotique, étonnant, dérangeant, qui dit la dépossession de la femme d’elle-même.
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Nombre de lectures

21

EAN13

9782748358704

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Adeline dans l’eau
Dominique Viseux Adeline dans l’eau
Publibook
Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook : http://www.publibook.com Ce texte publié par les Éditions Publibook est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Éditions Publibook 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55 IDDN.FR.010.0114736.000.R.P.2010.030.40000 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010
Si tu achètes un esclave hébreu, il te servira durant six années ; à la septième, il sortira libre sans rien te donner. (Exode; 21. 2)
I Adeline Delahague naquit le huit septembre mille sept cent trente-sept, jour de la Nativité de Notre-Dame. Son père, Maurice Delahague, occupait une fonction honorable dans l’intendance de la Maison royale, et sa mère, couturière, effectuait de constantes allées et venues entre Paris et Versailles. Adeline fut confiée à une nourrice qui l’éleva jusqu’à l’âge de cinq ans, avant d’être mise en pension chez les Filles de l’Ordre de la Trinité où elle reçut une éducation convenable. Ses parents veillèrent à ce qu’elle ne manquât de rien et surent se montrer généreux envers le couvent qui l’accueillait, afin que leur fille fût traitée et instruite avec les meilleurs égards. Ils lui rendirent des visites régulières durant lesquelles ils la comblaient de confiseries et de nouvelles robes confectionnées dans l’atelier maternel, l’interrogeaient sur ce qu’elle avait récemment appris et la promenaient quelquefois, lorsque le temps le permettait, jusqu’aux berges de la Seine. Adeline était une enfant chétive et pâle, qui ne montrait aucun empressement à vivre. Sans être malheureuse ou languissante, elle partageait rarement les jeux de ses compagnes souvent plus âgées qu’elle, ne cherchait pas à se distraire et pouvait demeurer à rêver des heures entières sans s’occuper. Les religieuses Mathurines, qui avaient la charge de son éducation, s’attachèrent à cette nature affable et peu encline à se confier, comme on s’attache à un objet précieux dont on ignore le prix ; la plus vieille d’entre elles, sœur Marguerite, l’aima beaucoup. Ce fut cette dernière qui lui apprit à lire, à écrire, à coudre et à
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broder de vieux vêtements que l’Ordre destinait aux pauvres. Durant ces occupations ordinaires, la religieuse sondait le caractère énigmatique de la jeune pensionnaire sans pouvoir véritablement percer le secret de ses silences, de ses sourires soudains et furtifs, de cette manière qu’elle avait parfois de fixer avec insistance une sœur qui travaillait dans l’entourage, de soutenir un regard, sans insolence mais par une sorte de curiosité irréfléchie. Adeline, en vérité, s’éveillait très lentement aux réalités, et cette lenteur avait en soi quelque chose de prudent, d’opiniâtre, de progressif dans sa façon d’appréhender le monde tout en gardant par devers lui les plus grandes distances. Ses jeux étaient secrets et solitaires. Avec sœur Marguerite, elle confectionnait des poupées de chiffon, et dans le jardinet enclos par les bâtisses du couvent, elle traçait au sol d’imaginaires et somptueuses demeures fermées par des murailles en disposant en ligne des cailloux et des bâtons. Elle n’aimait pas que ses compagnes vinssent la déranger dans ses rêveries intimes et s’il advenait qu’une intruse s’immisçât, elle les abandonnait aussitôt et s’occupait autrement. Adeline ne marquait pas ostensiblement sa méfiance vis-à-vis d’autrui, mais pratiquait, sans jamais se départir de sa douceur, un art discret de l’esquive, ce qui la rendait insaisissable et excitait l’envie de la saisir. Les conséquences de cette attitude pouvaient la flatter ou l’ennuyer. Adeline, au fil des années, se sentait comme la dépositaire d’une vérité qui naissait en elle, se formait, prenait corps, et que d’instinct elle protégeait. Le calme de la pension, les lectures religieuses et les pieuses réflexions de ses éducatrices favorisaient cette éclosion : le monde l’aurait contrariée. Le monde, d’ailleurs, l’inquiétait. ses parents que l’image imprécise affairées, lointaines propriétaires de corps, de son vêtement, de son app
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L’enfant n’avait de de personnes très  son nom, de son arence en somme –
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