Air du temps
80 pages
Français

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Air du temps , livre ebook

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Description

« Libérée de tout manichéisme, l’écriture de Chantal Sayegh-Dursus est empreinte de contrastes, tantôt d’une palette de couleurs pastel, tantôt de teintes gris clair-gris foncé, jamais en noir et blanc.

Charlie enchaîné a eu le plaisir de pré-publier la majorité des textes du présent recueil. Ils ont apporté une véritable fraîcheur littéraire à ce site à vocation satirique. Les voici à présent réunis dans cet ouvrage cohérent, qui ne saura pas laisser son lecteur indifférent. »

Jérôme Champavère, fondateur et animateur du site Charlie enchaîné

Les dix-huit textes incitent à la réflexion, ils n’affirment ou n’imposent aucun parti-pris, et dépeignent parfois des points controversés de l’actualité.

Certains récits, bien que fictifs, nous renvoient vers un avenir probable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 décembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332667472
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-66745-8

© Edilivre, 2014
Bibliographie
Patchwork de vies « Collection l’Imaginable » Editeur Le Chasseur Abstrait (janvier 2012)
Membre de l’association Lélia de l’Isle Adam (recueils de nouvelles collectifs)
Membre de Rencontres Européennes-Europoésie et de la Mel (Maison des écrivains et de la littérature).
Chantal Sayegh-Dursus participe également aux différents Salons littéraires et au Printemps des poètes d’Ile de France.
Préface
BIENVENUE dans un monde étrange, où la réalité et la fiction se croisent, s’entrechoquent, se confondent parfois. Ce monde, c’est peut-être le nôtre, celui de demain, celui d’hier, celui d’aujourd’hui. Il est dans l’air du temps.
L’atmosphère qui se dégage des nouvelles de Chantal Sayegh-Dursus évoque bien sûr 1984, de George Orwell, mais plus irrésistiblement encore celle du Meilleur des mondes, d’Aldous Huxley. Ce roman d’anticipation, qui décrit une société hyper-hiérarchisée, aseptisée et artificialisée, publié pour la première fois en 1932, demeure plus que jamais d’actualité.
Au sortir de la seconde guerre mondiale, en préface d’une réédition de son ouvrage, Huxley écrivait :
« À tout bien considérer, il semble que l’Utopie soit beaucoup plus proche de nous que quiconque ne l’eût pu imaginer, il y a seulement quinze ans. À cette époque, je l’avais lancée à six cents ans dans l’avenir. Aujourd’hui, il semble pratiquement possible que cette horreur puisse s’être abattue sur nous dans le délai d’un siècle. (…) En vérité, (…) nous n’avons le choix qu’entre deux solutions :
ou bien un certain nombre de totalitarismes nationaux, militarisés, ayant comme racine la terreur de la bombe atomique, et comme conséquence la destruction de la civilisation (ou, si la guerre est limitée, la perpétuation du militarisme) ; ou bien un seul totalitarisme supranational, suscité par le chaos social résultant du progrès technologique rapide en général et de la révolution atomique en particulier, et se développant, sous le besoin du rendement et de la stabilité, pour prendre la forme de la tyrannie-providence. »
Les périls de notre siècle ne se nomment plus seulement Hiroshima, Nagasaki et Tchernobyl, mais aussi OGM, nanotechnologies, 11 septembre ou encore Facebook… Doit-on pour autant n’envisager l’avenir que par son côté obscur ?
Libérée de tout manichéisme, l’écriture de Chantal Sayegh-Dursus est empreinte de contrastes, tantôt d’une palette de couleurs pastel, tantôt de teintes gris clair-gris foncé, jamais en noir et blanc. Si les constats sont souvent amers, douloureux parfois, un optimisme réjouissant point çà et là :
« Les semences non génétiquement modifiées ressurgissaient, partout, en cette terre nouvelle et allaient permettre de nourrir la multitude. La reconstruction allait pouvoir commencer. Les énergies renouvelables s’imposèrent. » (Reprogrammation)
« La solidarité remplaçait désormais la défaillance des États à pourvoir au bien-être de chacun. Et ce fut la fin de la civilisation des gadgets et du développement effréné. La société postindustrielle était enfin née. » (Dilemme)
Charlie enchaîné a eu le plaisir de pré-publier la majorité des textes du présent recueil. Ils ont apporté une véritable fraîcheur littéraire à ce site à vocation satirique. Les voici à présent réunis dans cet ouvrage cohérent, qui ne saura pas laisser son lecteur indifférent.
Jérôme Champavère, fondateur et animateur du site Charlie enchaîné.
Les ratiboiseurs
Les taxes et les impôts avaient encore augmenté. L’Euro qui devait être la pierre angulaire d’une fédération économique, fiscale et politique européenne n’avait contribué en fait qu’à l’appauvrissement général.
Cela s’était fait imperceptiblement, car le prix des biens d’équipements et d’habillement avaient décru pendant cette même période de manière spectaculaire. Donc beaucoup avaient d’abord cru que leur niveau de vie s’était notoirement amélioré. Mais cet équilibre précaire fut acquis au prix de la délocalisation du tissu industriel local vers les pays les plus pauvres, s’accompagnant de saignées drastiques dans le domaine social. Puis, forts de ces coûts minima de main d'œuvre obtenus ailleurs, des affairistes exigèrent que ceux-ci soient également appliqués au territoire national.
C’est alors qu’apparurent les ratiboiseurs. Ils se manifestèrent tout d’abord dans la fonction publique. Le capital forestier national ne fut pas épargné, ni la santé, et encore moins les hôpitaux… La crise n'était-elle pas un excellent prétexte ? L'on décida de taxer la bière, l'alcool des pauvres et des chômeurs. Suivrait sans doute le ticket de loto de deux euros qu'ils misaient chaque semaine à leur troquet favori. Ces derniers fermaient d'ailleurs par centaines. Mais ne fallait-il pas relancer l'emploi ? Les retraités qui payaient à taux plein leur mutuelle fiscalement non déductible, et aidaient bon an mal an leurs enfants, chômeurs dès cinquante ans et par ricochet leurs petits enfants, furent désormais désignés comme des nantis, et lourdement imposés. Mais ne fallait-il pas encore une fois contribuer à la relance de la consommation ? Les avantages sociaux des travailleurs furent considérés comme des privilèges exorbitants, d’un autre siècle. Et nombreux furent ceux qui vinrent même à prétendre que seul le Code du Travail était responsable de la crise et de la non compétitivité de l’économie. Ainsi, les stages à moins de deux mois d’activité augmentèrent de façon spectaculaire, puisqu’ils n’étaient pas payés. Et l’on vit même, dans l’indifférence générale, un reportage, où un employeur, possédant deux magasins, ne régler que six salariés sur les vingt-huit en poste, en...

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