Alerte Rouge
80 pages
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Alerte Rouge , livre ebook

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Description

La vallée des Contamines-Montjoie.
Une très violente tempête en Novembre.
La solitude, la peur, le froid implacable.
Deux hommes au bout d’eux-mêmes.
Survivre pour Vivre.
S’éveiller...


Photo de couverture : Les Pierres Blanches, près du Col du Joly, Haut de la vallée des Contamines-Montjoie

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juillet 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414354405
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-35441-2

© Edilivre, 2019
Chapitre 1 Appréhension
Vite ! Alors que la benne s’élevait rapidement de la Gorge vers l’Étape, laissant le village des Contamines derrière lui, Alain ne pouvait s’empêcher d’avoir ce sentiment d’urgence grandir en lui. Il était à peine 16 heures ; rentré depuis une demi-heure à peine dans l’appartement qu’il louait pour une quinzaine de jours au Baptieu, il avait découvert le petit mot griffonné à la hâte par Valentin, son filleul : « J’étouffe, parti prendre l’air là-haut, retour à la dernière benne. Bises. »
Parti ? Envolé, alors que ce matin, lorsqu’il lui avait proposé de l’emmener découvrir sa balade fétiche vers les chalets de Miage en passant par le Truc, il avait décliné l’invitation.
— J’ai besoin de réfléchir au calme, seul, tranquille, tu sais bien ; et après cette mauvaise nuit, j’ai besoin de récupérer…
Il n’avait pas insisté.
L’avant-veille, il l’avait récupéré le soir de son arrivée à la gare du Fayet sous Saint-Gervais, 20 minutes de trajet vers les Contamines pendant lesquelles ils avaient peu parlé. Valentin l’avait appelé la veille, il savait que son parrain se mettait au vert quelques jours en montagne.
Son couple à lui battait de l’aile et sérieusement ; Sophie et lui étaient ensemble depuis trois ans. Tous les deux à peine âgés de trente ans, investis, pour elle dans une carrière professionnelle d’enseignante, lui, enchaînant des CDD à la sortie de son école de commerce, ils se prenaient la tête de plus en plus souvent sur les projets de couple.
À cette pensée, Valentin s’agita sur son siège : Sophie l’énervait sérieusement avec ses envies de bébé, d’être parents. Lui, aimait leur vie faite d’imprévus, de sexe quand l’envie leur en prenait, de soirées entre amis à pas d’heure et elle avait envie de renoncer à tout ça ? Les gosses qui vous réveillent à pas d’heure justement, l’étreinte coupée net parce qu’un bébé pleurait à côté et qu’il fallait aller voir ? Les soirées passées à parler couches au lieu de refaire le monde ? Très peu pour lui !
Il regarda à nouveau la route qui montait. On avait quitté Saint-Gervais et la route, après quelques cassis bien sentis, montait résolument vers le fond de la vallée ; un vrai trou perdu ! Il adorait son parrain, mais c’était un taiseux, un peu secret aussi ; bon, il était là pour quelques jours en fait. Sophie, à leur dernière dispute, lui avait dit qu’elle avait besoin de réfléchir… seule… Valentin venait de terminer un CDD, il pouvait prendre quelques jours ; ne sachant que faire, il avait appelé Alain sans plus réfléchir.
Il avait décroché à la deuxième sonnerie.
— Salut Filleul, ça fait un bail !
— Oui justement, Parrain, tu es aux Contamines actuellement, non ? Est-ce que je pourrais te voir un petit peu ?
— Un peu mon neveu ! Je plaisante, oui bien sûr, Valentin, c’est plus qu’un grand plaisir. Tu arrives quand ?
— Demain soir par le train de 19 h 30.
— OK ? J’y serai, à bientôt !
Pas bavard, le Parrain, 3 minutes au téléphone et on bat les records de durée.
Valentin coula un regard vers Alain à sa gauche. Divorcé, la soixantaine encore sportive, Alain conduisait souple sans excès, les cheveux blanchis, le nez au profil droit, un peu voûté mais les mains fermes sur le volant, il dégageait un je-ne-sais-quoi de rassurant et fragile à la fois. Ils arrivèrent aux Contamines, traversèrent le village complètement vide.
On était début Novembre, un Vendredi soir. Surtout, c’était la fin des vacances scolaires et la toute fin de saison : le village allait s’endormir jusqu’à mi-décembre et reprendrait vie avec l’approche des vacances de Noël et le ski. Station de moyenne montagne, la vallée, par son relief, présentait l’avantage de bien conserver la neige en hiver. Précieux quand cette neige se faisait de plus en plus rare. Autrefois, à cette saison, elle était déjà aux portes du village, voire déjà en couche épaisse jusqu’à Saint-Gervais, 400 mètres plus bas. Aujourd’hui, comme maintenant, les pentes restaient avec de l’herbe grise, parfois jusqu’à Noël ; ou alors elle allait et venait, couvrant les pistes mi-novembre, faisant croire que, cette fois, l’hiver, le vrai, était là, et puis suivait une semaine de foehn. Tout fondait alors à grande allure et l’automne revenait jusqu’en haut du mont Joly qui faisait pièce à droite de la vallée.
Alain coupa le moteur, ils étaient arrivés dans ce bout de route qui se terminait, longeant un torrent à main gauche. Quelques chalets avaient été construits là, protégés à gauche du mont Joly par des ressauts forestiers ; ils regardaient vers le fond de la vallée, du côté du col du Bonhomme, et un peu plus sur la gauche sur les dômes de Miage, points culminants du val Montjoie, et coiffés de glaciers. Dans la nuit étoilée, les montagnes luisaient doucement, leurs sommets à peine enneigés et les glaciers que l’on devinait, pour un œil aguerri, encore en glace vive.
— Bienvenue chez moi ! lui dit Alain.
Valentin et lui s’engagèrent dans l’escalier, propre, tout simple, un peu dans son jus ! L’appartement était fonctionnel, les murs couverts de bois, qui avaient patiné avec le temps, prenant une teinte marron foncé. L’éclairage, un peu chiche, était rehaussé par des halogènes qu’Alain avait amenés.
Pendant le repas, Valentin lui expliqua ses soucis. Alain l’écoutait attentivement.
— Les réponses sont en toi, Valentin ; il y a des choses que tu veux voir et un certain nombre que tu ne veux pas… Mais il est tard et la journée a été longue pour nous deux. Demain je t’emmènerai en haut de la vallée vers le col du Joly. Rassure-toi, on prendra les œufs, et là-haut, c’est tout facile !
Valentin n’avait pas insisté, la fatigue lui pesait plus qu’il ne se l’avouait et les disputes avec Sophie lui avaient pompé son énergie. La marche, ça n’était pas trop son truc, mais il allait chez son parrain, féru de montagne et de randonnée ; fallait se douter qu’il ne pourrait pas rester facilement à se dorer la pilule sur la terrasse d’un café !
Le lendemain, un soleil inhabituellement chaud illuminait la vallée.
— Pff ! Valentin, tu as vu ce temps ? La météo dit que ça va se gâter dans les jours à venir, mais en attendant on va en profiter ! (Alain le dévisagea de la tête aux pieds.) Tu es parti avec quoi ?
— Ben, pas grand-chose en fait…
— Pff… Chemise en coton, même pas un gros pull, et le jean moulant, c’est bon pour la ville, mais en montagne, ça frotte, partout, et en plus c’est pas bon pour les parties !
Alain lui fit un grand clin d’œil.
— Parrain…
— Ah tu sais ce que je pense : l’humour, l’amour et le sexe font partie des meilleurs moments de la vie, ce serait dommage de s’en priver !
— Oui, bon, répondit Valentin qui n’avait pas envie de s’engager sur un terrain qui l’amenait trop près des questions sur les enfants. Tu me proposes quoi comme vêtements ?
— Eh bien, répondit Alain, dont le regard un peu égrillard était redevenu sérieux, j’ai là une chemise de trappeur, un bon gros pull de laine épaisse, et en pantalon, un velours côtelé… Bon OK, je sais que ça fait un peu rétro, mais là-haut, à 2 000 mètres, même s’il fait anormalement chaud, on n’est pas en plein été et tu seras content de l’avoir, et puis on ne va pas rencontrer grand monde…
Avec un soupir, Valentin prit les habits que lui proposait Alain.
— Bon, il te faut aussi des lunettes de soleil, tu n’en as pas, n’est-ce pas ?
Valentin lui fit non de la tête.
— Et puis des vraies chaussures, mais là, je n’ai pas ta pointure ici, il faudra aller en acheter. Mais bon, pour aujourd’hui c’est vraiment du chemin facile, tes tennis, et vu le temps, ça passera ! En route. On mangera un morceau là-haut,
Alain prit quand même un sac à dos.
— Ça sert à quoi ? lui demanda Valentin.
— Vieux réflexe de randonnée : même pour une balade, un coupe-vent, une gourde, un bonnet, 2-3 provisions, ça peut toujours servir, et puis je me sens un peu à poil en montagne sans sac à dos.
— C’est toi qui vois ! Moi, le portable, ça ira très bien !
Le téléférique était à 200 m de là. Arrivés à l’Etape, ils sortirent de la cabine pour aller vers le deuxième tronçon. Alain remarqua à nouveau la femme présente à côté des bennes, la cinquantaine en jean et polaire bleue, la poitrine visiblement généreuse, des cheveux mi-longs bruns, des jambes que l’on devinait fermes. Elle lui adressa un petit salut amical.
— C’est bien la deuxième fois que l’on se voit, non ?
— Euh oui, lui répondit Alain qui se sentait rougir un peu. Je vous présente Valentin, mon filleul, venu ici quelques jours pour prendre l’air avec son vieux parrain.
— Vieux est de trop… Monsieur ? Valentin Bis ?
— Ah euh non, moi c’est Alain, et vous ?
— Nathalie, pour vous servir, dit-elle avec un regard amusé.
— Bon, on monte ? dit Valentin. On a déjà loupé une benne, là !
— Oui tu as raison, répondit Alain. Nathalie, à un de ces jours.
— Bonne journée à tous les deux !
La benne les emporta vers les hauteurs de la vallée. Derrière eux, s’étendait la vallée des Contamines avec au loin à l’horizon le mont Buet, plus près, la chaîne des Aravis, à leur gauche le mont Joly, massif, mais de moins en moins imposant au fur et à mesure, et puis à droite, le massif du mont Blanc, dans toute sa splendeur avec les dômes de Miage, resplendissants, l’aiguille de Bionassay, impressionnante avec sa face triangulaire culminant à 4 000 mètres, et puis le mont Blanc par-derrière.
Valentin regardait le soleil, le ciel bleu et ce décor, un temps imprégné par la grandeur du...

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