Anin Yèoblè
464 pages
Français

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Anin Yèoblè , livre ebook

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Description

Un homme qui pensait être arrivé à la fin de sa vie, se rend compte, grâce à l’arrivée impromptue d’une jeune femme dans sa demeure, qu’il lui reste encore une dernière course à faire. Sa vie défile, ses regrets, ses erreurs mais aussi ses joies, dont sa mère et sa grande-tante Aby ont été les moteurs. Son amour pour une femme, ses illusions, ses souvenirs défilent dans sa mémoire tout au long de ces quelques jours en compagnie de cette femme qui est, elle aussi, à la recherche d’elle-même. Dans cette quête, elle fera vivre à la bourgade des péripéties truculentes. Pendant ces quelques jours, ce petit coin du monde sera le théâtre d'une histoire de la vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 mars 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332566935
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-56691-1

© Edilivre, 2014
Citations


« God alone Knows the future, but only an historian can alter the past »
Ambrose Bierce.
« Une providence parfaitement juste conduit l’univers. Nous voici donc forcés de le penser : le désordre qui nous scandalise ne peut être qu’apparent. Il serait réel si tout était fini pour l’individu après sa mort. Nous devons donc juger qu’il n’en n’est rien, que l’individu persiste après la destruction du corps et que l’injustice qui nous irrite dans cette vie est réparée après elle. “Plus je rentre en moi, plus je me consulte et plus je lis ces mots inscrits dans mon âme : sois juste et tu seras heureux.” Dès lors, c’est le triomphe même du méchant ici-bas qui impose cette conclusion : “Tout ne finit pas avec la vie.” Il y a une autre existence où la justice s’accomplit. »
Jean Jacques Rousseau.
« Un obosom est un esprit tutélaire doté de pouvoirs extranaturels. Pour les Asante, un obosom est un “enfant de Nyame”, le dieu suprême du panthéon akan, lié aux éléments liquides. Par exemple le ntoro Bosommuru est lié à la rivière muru (bosom-muru) en pays Akyem. La rivière on y revient encore et toujours, mon enfant. »
Grand-tante Aby, femme ashanti.
Remerciements


Merci à toute ma famille, à mes amies, et tout particulièrement à ma mère et à une reine : ma grand-mère Lucie.
Je remercie Monsieur Ganga pour sa disponibilité et sa gentillesse pendant le travail de relecture.
Mention spéciale à Papa Dadjé, Tata Titine, Tata Georgette et Akissi.
À mon grand-père François.
Au peuple Wê : Vous êtes encore là.
Anin Yèoblè _ Nous étions là


La voie de la nature te conduira à la grâce :
HNW ces mots sont pour toi.
Chapitre 1 La ligne de départ
Au sud-est des États-Unis, dans le Mississippi, une histoire est sur le point d’éclore. Elle prend sa source dans l’État du magnolia ou de l’hospitalité, si l’on en croit le slogan. Dans cette région du monde, commence une histoire de la vie. Elle se vit dans une petite bourgade oubliée, parmi tant d’autres. Cet endroit est traversé par la rivière Mississippi ; ce cours d’eau inlassable qui coule, quel que soit le temps. En ojibwé, langue originelle de la région, Mississippi peut être traduit, si l’on a l’esprit aventureux, par l’extraordinaire rivière : pour qu’elle le soit, des millions et des millions de particules doivent se toucher, parfois, s’entrechoquer et se soutenir. Il en résulte, ce magnifique spectacle que l’homme et la femme regardent sur la rive. Il remplit chaque artère d’une émotion indescriptible. C’est une rivière extraordinaire qui parcourt cet endroit du monde. Elle peut paraître semblable à tellement d’autres cours d’eau. Ce n’est pas le cas pour ceux qui ont su voir dans l’apparent cours ordinaire de ces molécules, l’extraordinaire. Celui qui ne se voit pas, à première vue, s’installe inévitablement dans le cœur.
Dans cet état, des millions et des millions de particules se côtoient. Nous allons entrer un peu comme par effraction dans la vie d’un de ses habitants : un vieil homme, Louis. Il se sent vieux. Il s’est posé comme un homme qui a terminé son parcours, qui attend de rejoindre enfin, l’immensément grand , sa mère à lui, son océan, son dernier périple. Là, un évènement lui rappelle que l’océan est encore loin. Peut-être qu’il advient pour éblouir une dernière fois le cours de sa vie. Souvent dans la plus banale journée se trouve un extraordinaire insoupçonné. Il doit encore vivre. Il doit encore vouloir sa vie ; alors un atome le choque, lui révèle le cours de son extraordinaire : magique !
C’est un cri. C’est un chant qui l’anime. Il court après des particules. Elles forment le corps et l’esprit d’une jeune femme. Elle vient de lui voler l’œuf que sa poule vient de pondre. Il était tranquillement assis sur son perron, quand il a entendu le caquètement d’une de ses poules, dans le poulailler situé derrière la maison.
À présent, oubliant de prendre sa canne, il se met à clopiner pour voir ce qui se passe. Il manque de tomber. La petite voleuse apparaît en courant. C’est comme s’il oublie d’un coup qu’il a mal à la jambe. Le voilà en train de courir à une petite allure, mais courir tout de même, sur la route sablonneuse.
– Rends-moi ça ! Reviens impolie !
À bout de souffle, il s’arrête. La jeune femme en fait de même. À cinquante mètres de lui, elle s’exclame :
– Impolie ? Vous n’avez pas mieux comme insulte ? J’aurais dit, chapardeuse ! Ça me va beaucoup mieux. Bon ! Merci pour tout !
Elle s’éloigne, avec l’œuf. Le vieux monsieur sait qu’il ne peut plus rien faire pour le récupérer. Il souffle un peu, se tient la hanche et repart en boitillant vers sa demeure. Arrivé sur le perron, il hausse les épaules :
– Il me reste l’essentiel, ma poule !
Le vieux monsieur rit. Sa dentition écornée par les années est bien visible. Personne pour la voir. La seule idée d’avoir sa poule tandis que la petite n’a qu’un œuf l’amuse. En ce début d’après-midi, il est heureux. Finalement, cet épisode lui a permis de tester à nouveau ses talents de sportif, même si le résultat n’est pas très convaincant. Il se dit qu’il a eu le mérite d’essayer de participer à l’agitation du monde. Après de longs jours d’hiver, cette petite lui a redonné le goût du printemps. Sans en avoir l’intention. Sans prévenir. Par effraction. Elle a insufflé de la vie. Il lui en est reconnaissant. Le large sourire qui se dessine lentement sur son visage en atteste, alors qu’il regarde dans la direction où la jeune femme a pris la fuite.
Chapitre 2 Je vais payer pour elle
Le lendemain. Pour la première fois, depuis cinq mois, Louis a décidé de partir en ville. Il va s’acheter un journal, mais pas n’importe lequel. Il frétille à l’idée de pouvoir attraper son petit bout de plaisir, matérialisé dans un magazine imprimé sur papier glacé. Depuis qu’il ne sort plus, c’est George, un jeune homme attaché à lui, qui lui apporte de la lecture. Sa pension étant peu élevée, il fait attention à ses dépenses. Le billet de cinq dollars, dans sa poche, tapisse un fond de bonheur qui se rallume dans son cœur. Il sifflote un peu sur le chemin. Karl, un voisin bien bâti, passe dans une camionnette blanche, en sens inverse. Il ralentit et l’interpelle :
– Dis donc, il va falloir jouer au loto aujourd’hui ! Tu as l’air drôlement en forme ! Cela fait plaisir. Où vas-tu, comme ça ?
Louis hausse les épaules. Sans s’arrêter, il répond :
– Occupe-toi de tes affaires !
Le conducteur rit. Il ajoute goguenard :
– Sacré Louis !
Sa voiture s’éloigne.
– Sacré Louis… On n’a pas élevé les cochons ensemble ! grommelle-t-il alors que Karl est déjà loin.
Arrivé dans le petit magasin, Mike, le gérant à la soixantaine, ventru, l’accueille chaleureusement. Louis le regarde à peine et se précipite sur son magazine. Son cœur se remplit de joie. Il tient un objet qui le ramène à l’époque des rêves, de l’espoir. Il touche le papier avec envie et un peu de crainte. Le bout de ses doigts frétille. Il ressent toute l’excitation qui parcourt tout son corps pour finir en plein cœur. Boum ! Louis sent son cœur battre. Pas seulement pour exister, mais pour vivre. Il fait bon à l’intérieur de soi, lorsqu’on est plein de ce sentiment. Il aimerait le tenir contre lui, mais réalise qu’il n’est pas seul. Il parcourt rapidement les pages, les yeux illuminés. Il contemple la photo du marathon de New York. Préférant s’en délecter tranquillement chez lui, il referme le magazine et se dirige vers la caisse. Au moment de payer, un homme apparaît avec une femme qu’il tient fermement par le bras gauche. Il est grand, blond et affiche une barbe de trois jours. C’est un ami du gérant. Ici, on l’appelle par son nom, Johnson. Louis se retourne et reconnaît la chapardeuse qui vient d’arrêter de se débattre, comprenant qu’elle use inutilement son énergie.
– Encore elle…
Son ton reflète un mélange de surprise, et de joie inavouée.
– Tu la connais ? demande le gérant.
Louis demande à savoir ce qu’on lui reproche. Le grand blond, desserrant à peine la mâchoire, répond :
– Cette furie a volé un livre sur l’étalage !
La jeune femme donne un coup entre les cuisses du monsieur, qui réagit à peine. Pour se venger, il resserre la pression sur son bras. Elle ne peut plus bouger, paralysée par la douleur.
– Je l’emmène au poste de police. Il n’y a rien de bon à en tirer.
La jeune femme a un petit sursaut en entendant le terme police, mais tente de se maîtriser et de ne rien laisser paraître. Ses yeux rencontrent ceux de Louis et semblent lancer un appel, une supplique : « S’il vous plaît ». Son cœur bat vite. Louis a déjà vu ce regard. Il a déjà senti cette intensité, traduisant le désir de s’en sortir, de trouver une porte de sortie, de ne pas se laisser enfermer ni retenir dans les remous des flots, malgré soi. La femme se bat en ce moment pour continuer à naviguer à travers les vagues et les courants contraires. Elle veut parcourir le chemin. Elle veut sortir du courant mortuaire. Ses yeux ont un instinct de vie. Ils lui disent tout. Louis sait ce qu’il doit faire. Tous les atomes de son corps le ressentent. Alors, ils le conduisent à agir, à s’entrechoquer avec les autres atomes de l’air, du vent, des corps et des esprits présents.
– Déjà, ce n’est pas une furie ! Je la connais. Laissez-la tranquille !
Le silence : puis Mike demande à la jeune femme si c’est vrai. Elle est soulagée. Chaque particule de son être l’est. Celle que l’on appelle furie hoche la tête pour aller dans le sens du monsieur. Lui aussi semble soulagé. Comme s’il craignait qu’elle refuse d’entrer dans son jeu et qu’elle fasse tout capoter, abusée par la rage qui se

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