Annie la Vagabonde
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Annie la Vagabonde , livre ebook

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Description

À 63 ans, Annie se retrouve brusquement à la rue. Des problèmes financiers, une famille qui l’ignore et un propriétaire qui l’expulse, tout va très vite. Alors, vêtue de son manteau en fausse fourrure qui lui vaudra rapidement le surnom d’« Annie la comtesse », elle erre sur le trottoir, désemparée, effrayée et surtout très seule. Mais, si les mauvaises surprises sont toujours possibles, la solidarité n’est pas un vain mot chez les SDF. Ainsi, « Martine Tape qu’une fois » la prend sous son aile, lui expliquant quelques règles indispensables pour survivre dans ce milieu difficile et surtout en lui donnant deux précieuses adresses : un foyer de jour où se réfugier et un autre du soir pour y dormir. Les belles rencontres se multiplient. Tel « l’Aristo ». Un homme mystérieux qui, l’ayant sorti d’un mauvais pas, lui fait un étrange cadeau : un joli pendentif doré. Et surtout la directrice du foyer, Cassandra. Celle-ci remarque rapidement la douceur et la générosité d’Annie, et va l’aider à remonter la pente, se reconstruire, et enfin trouver sa voie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414236312
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-23629-9

© Edilivre, 2018
Annie la Vagabonde
 
Comme tous les soirs depuis trois semaines maintenant, Annie s’était installée à sa place attitrée en bout de table pour ne gêner personne, et pouvoir partir subrepticement afin d’éviter les quémandeurs, ceux qui sollicitaient de façon abusive et quotidiennement un euro ou deux…… deux ou trois cigarettes ! Auguste « dit Gugus » lui avait fait comprendre qu’elle avait été trop généreuse, trop laxiste depuis le début et qu’avec son manteau de vison même synthétique, elle avait hérité à juste titre du surnom de « comtesse » ! et que c’était comme si elle s’était collée une étiquette sur le front : « Demandez, vous obtiendrez »
Gugus l’avait mise en garde contre les voleurs à la tire. Ne rien mettre de valeur dans ses poches, de donner son argent à la directrice du refuge où elle passait ses nuits afin qu’elle le dépose en lieu sûr. D’avoir dans la poche de son jean par exemple sa carte d’identité et un peu de monnaie quand même.
Ce soir la salle à manger du foyer était pleine à craquer… alors, à chaque fois que quelqu’un avait fini de manger, une autre personne prenait sa place. etc. C’était un foyer de jour qu’elle connaissait depuis quelques semaines. On y était comme chez soi. On se faisait son petit café, et pour ceux qui le voulaient il y avait des jeux de sociétés. Mais ce foyer fermait à vingt heures comme tous les foyers de jour. Après, il fallait galérer pour trouver un refuge pour ne pas dormir dehors quand il faisait froid. L’été, c’était différent. Le long de la Garonne, il y avait des petits espaces herbacés ou sablonneux sur lesquels il faisait bon dormir à la belle étoile.
Pour passer l’hiver elle avait l’adresse d’un refuge dans lequel elle trouvait toujours un lit pour dormir. A l’issue d’une quinzaine de jours passés dans le refuge, constatant qu’Annie était une personne sans histoire, sur laquelle les autres résidents cherchaient à s’appuyer, dotant certaines d’un morceau de savonnette, partageant une bouteille d’eau de Cologne avec une ou deux autres, prêtant avec plaisir un livre, offrant quelques friandises quand elle avait travaillé dans les cuisines des restos pour faire la plonge ou dans les champs, elle était généreuse !… La directrice du refuge lui avait promis de lui libérer un tout petit studio où elle serait tranquille et autonome. Nadège « la vorace » parce qu’elle mangeait comme dix lui avait montré le sien. Une pièce principale d’une douzaine de mètres carrés avec un lit d’une personne une petite table de nuit. Et ce qui passait pour être un grand luxe auprès de quasiment tous les indigents, le coin toilette avec une douche, un lavabo une glace au-dessus et un petit meuble situé en hauteur pour y ranger les produits de toilette. Et le WC séparé de la salle de bain ! Pour elle c’était Versailles. Nadège en avait hérité après le départ de Carole dit « la bâtarde » car elle clamait à qui voulait l’entendre, voire même arrêtant les gens sur le trottoir pour leur lancer au visage, de sa voix avinée qu’elle n’avait pas de parent, que sa mère s’était fait engrosser par son petit ami, et que celui-ci s’était fait la belle quand il avait apprit pour sa petite copine. La mère de Carole, Régine ayant été chassée de chez elle par ses parents s’était retrouvée sans ressources, sans point de chute… Elle n’avait que dix sept ans. C’est un homme de plus de quarante ans qui avait pris soin de Régine. L’avait emmenée à la maternité pour les visites de contrôle, et quand elle avait accouché de Carole, l’avait libérée prétextant son jeune âge, lui souhaitant de trouver un homme jeune. La mère de Carole désirait que sa fille ait une vie plus agréable que la sienne, elle avait donc décidé de la faire adopter. La famille d’accueil qui se présenta eut l’heur de plaire à Régine ainsi fut adoptée Carole. L’assistante sociale lui avait fait signer des papiers comme quoi elle renonçait à sa fille. Malheureusement, Carole reproduisit le même schéma que sa mère, elle ne voulu pas rester chez ses parents adoptifs arguant que celui qui se prétendait être son père adoptif avait voulu la violer à maintes reprises, c’est ce qu’elle avoua à l’assistante sociale, elle avait alors dix ans. Et quand celle-ci lui signifia qu’il faudrait qu’elle retourne dans un foyer d’accueil, elle accepta. Mais carole n’était pas stable, à 15 ans, elle fugua en pleine nuit quittant le foyer qui l’avait hébergée, puis rencontra un jour sur un trottoir un homme de cinquante ans qui s’occupa un peu d’elle, lui redonna un peu de cette confiance qui lui manquait. Carole n’avait jamais eu la sensation de faire partie d’une famille… À l’âge de dix-neuf ans, quand son homme reçu un coup de couteau mortel en plein dos, pour une sombre histoire de drogue, laissant derrière elle les dangers de la rue, elle trouva un foyer qui voulut bien l’accueillir un soir, puis considérant que l’ambiance de ce foyer était ce qu’il lui fallait pour reprendre confiance en elle, elle demanda à la directrice si elle pouvait rester quitte à faire un peu de ménage au foyer, et parallèlement chercha un travail. Elle n’avait pas de compétences particulières mais ne demandait qu’à apprendre. La directrice l’aida dans ses démarches. Carole qui souhaitait devenir coiffeuse chercha dans les pages « emplois » des journaux, se déplaçant même jusque dans les salons de coiffure. Sa détermination avait payé ! La directrice d’un salon de coiffure voulut bien prendre en charge Carole pour une période d’essai d’un mois en lui expliquant ce qu’elle attendait d’elle. Ayant noté les coordonnées de Carole, elle lui signifia qu’elle souhaitait la voir le lendemain matin à huit heures, prête à travailler et lui donna cinquante euros, une avance sur sa paye pour pouvoir s’acheter quelques vêtements neufs. La jeune fille était aux anges. Pour un peu, elle aurait embrassé sa future patronne mais songea que ce serait mal vu.
Fabiola une des deux coiffeuses eut un petit rire en coin… Tu vas avoir l’air maligne si ta protégée ne se présente pas demain, ni après demain… Tu en seras quitte pour cinquante euros.
Tu sais que je fonctionne beaucoup au feeling… Je la sens cette fille, il y avait de la détermination dans sa voix, dans ses attitudes. Je suis prête à parier cinquante euros avec toi que demain, elle sera là à huit heures.
C’est extraordinaire que tu paries ainsi sur cette Carole !! Je vais en profiter pour demander une augmentation, tu as gagné au Loto ??.
Non, tu sais très bien que je suis une grande sensible, il y a quelque chose de chouette qui se dégage de cette fille… Je sais ça me perdra, bref ! aller zou au boulot ! Qui vivra verra !!
Madame Levasseur Cassandra directrice du foyer mit sa main sur l’épaule d’Annie ce qui eut pour conséquence de la sortir de ses songes. Et oui, brave Carole ! Elle en avait fait du chemin depuis. Elle venait de temps à autre voir ses anciennes compagnes d’infortune, avec à leur égard toujours un petit mot d’encouragement.
Coucou Annie, excuse-moi si je t’ai arrachée à tes rêves… Tu pensais à quoi ?…
Je pensais reprit Annie à ceux et celles qui s’en sont sortis, qui ont retrouvé une famille, un travail et qui ont retrouvé un peu de bonheur… C’est bien à ça que nous travaillons dans les foyers !! Les remettre sur le bon chemin en espérant que tout se passe pour le mieux… qu’ils se servent des pierres que d’autres auront laissées sur leur passage pour en faire plutôt un pont, qu’un mur. Que les problèmes du passé leur servent à avancer et persévérer dans le présent pour se construire un avenir où l’amour, l’amitié et la compassion auront leurs places.
– Toujours tes vieux cauchemars qui viennent te perturber ?
– Toi Cassandra qui me connais bien maintenant, ça fait combien de temps que je suis dans ce foyer ?
– Ça va faire trois ans que tu t’es arrachée à l’attraction de la rue et que tu as emménagé dans le petit studio ! Tu regrettes ?
– De temps en temps ! J’y ai rencontré des gens formidables tu sais. Mais maintenant que tu m’as donné la responsabilité de la crèche pour les enfants des filles mères en attendant qu’on leur trouve un petit appartement, j’ai vraiment l’impression d’avoir trouvé ma place et d’être réellement utile Et puis tous ces petits bouts de choux sont adorables. Mais là aussi… oh tu vas dire que je vois des problèmes partout : la crèche est trop petite ou alors il faudrait que les mères qui ont un travail régulier puissent inscrire leurs bambins dans des crèches en ville.
– Tu penses que ces femmes dans la mesure où elles ont un travail pourraient déposer un dossier chez une assistante sociale pour bénéficier d’un appartement dans le social et d’une place dans une crèche pour leur bambin.
Moi personnellement, je crois à ce projet. Je vais faire un support où seront écrites ces notes et je l’enverrai dans les… combien on a exactement de foyers pour femmes seules ?
Annie toi qui est proche de ces filles celles qui te font une confiance aveugle, crois tu que dans ce foyer il y ai un trafic de stupéfiants ? Moi je n’en vois pas. Mais on se méfie plus de moi que de toi… Tu es beaucoup plus proche de toutes ces filles.
– Des substances psychotropes chez nous ? Je ne pense vraiment pas. Il y a bien eu le cas de Bernadette seize ans qui a été prise en flagrant délit de consommation de cannabis… Elle avait même fait pousser dans un pot quelques plans, qu’elle avait mis au soleil sur le rebord de la fenêtre de son studio. C’était à la limite du comique… cette gamine était complètement naïve. Je lui ai expliqué que ce qu’elle mettait en évidence c’était illégal. Il a fallu que je lui explique qu’on ne lu

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