Au fil de l eau ou nos petits bonheurs d une rive à l autre
136 pages
Français

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Au fil de l'eau ou nos petits bonheurs d'une rive à l'autre , livre ebook

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Description

La brève est comme l’éphémère, elle ne dure pas. Comme le rond dans l’eau qui meurt sur le rivage, la brève se perd au fil de l’eau. D’une rive à l’autre, par crainte de voir la brève ne porter aucun bagage, ce livre est le modeste recueil d’histoires courtes illustrées de dessins.
Ces récits sont parés d’humour, de gaieté et d’un brin de malice. Ils plairont aux amoureux de la nature et de situations fortuites.
Contrairement à la brève de bistrot qui se veut leste, celles recueillies au fil de l’eau aiment la retenue, la poésie, sans pour autant manquer de caractère.
Certains récits vous paraîtront exagérés ! Attention, la réalité dépasse souvent la fiction.
C’est un livre pour les promeneurs du bord de l’eau et pêcheurs de tout poil, de tout âge, de sept à... Et plus.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 novembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332559616
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-55959-3

© Edilivre, 2014
Les rivières sont des chemins qui marchent et qui emportent où l’on veut aller.
Blaise PASCAL
Avant-propos
L’anecdote ne trouve sa consécration que devant un auditoire.
Elle est d’autant plus grande, quand elle est contée devant un parterre de connaisseurs.
Mon ambition, modeste, est de donner quelques menus plaisirs aux lecteurs ; surtout à ceux qu’un gros bouquin répugne, par de brefs récits et quelques dessins simplistes.
Le déluge
La pluie tombait sans discontinuité depuis une semaine, en ce début du mois de Novembre. Le leitmotiv de tous ceux qui poussaient la porte de l’hôtel-restaurant était :
Quel déluge !
Ernest désœuvré avait établi ses quartiers dans la petite salle du Moulin du Plain. Il ne manquait pas à chaque nouveau venu de faire part de son érudition.
– Ernest : Vous évoquez sans doute le déluge de Noé pour quelques gouttes !
– Le nouveau venu : Oui approximativement.
– Ernest : Je vais vous dire, (un doigt relevant le bord de sa casquette pour se donner de l’importance,) que devant le cataclysme consistant en une précipitation continue de pluie submergeant la surface de la terre ; Noé avait un meilleur moral que vous. Il prit énergiquement les affaires en mains.
– Le nouveau venu : Ah, bon !
– Ernest : A mon avis, il mit en coupe claire une forêt de résineux de par ici, pour construire l’Arche. Je vous assure que l’Arche pour loger tout ce monde est plus grande qu’un bateau du lac de « Gnève ». Comme il n’y avait rien à voir, il ne fit aucune fenêtre. Noé se doutait bien aussi qu’il n’y aurait rien à faire, sinon attendre que les eaux baissent.
– Le nouveau venu amusé : Combien de temps ?
Ernest ayant un trou de mémoire : Euh ! Disons un certain temps.

– Le nouveau venu amusé : En sorte, c’est comme l’histoire du fût du canon !
– Ernest : Bref, il fit entrer pêle-mêle tous les animaux par paire. Pour être plus précis par couple ; je souligne ici de vrais couples, c’est-à-dire un mâle et une femelle. Pour conserver le genre humain, il embarqua sa femme, les femmes de ses fils. Les fils par obligation, d’après ce que disent les mauvaises langues de l’époque.
– Le nouveau venu amusé : je vois que monsieur à une interprétation très libérale de la Genèse !– Ernest : Je vous l’accorde. Il devait y avoir un beau méli-mélo en fond de cale. Ceci m’autorise de penser que tout ce beau monde préparait l’avenir.
– Le nouveau venu un peu moqueur : De plus en plus fort et libertin avec ça !
– Ernest : Les eaux baissèrent enfin. L’Arche fut à « pied sec ». Pour libérer les rescapés, Noé découpa un passage dans la coque avec une scie égoïne.
La légende dit, que les martins-pêcheurs, d’avant le déluge avaient un plumage gris et terne. Grâce à leur vol rapide, le plus direct que l’on connaisse, les oiseaux foncent dans le trou de lumière. Ils auraient volé si haut, que leur dos auraient pris la couleur de l’arc-en-ciel géant présent et le ventre aurait été brûlé par le soleil.
– Le nouveau venu : Belle légende ! Mais elle me semble un peu bricolée par vos soins ; Non ?
– Ernest : Vous pourrez vérifier à loisirs mes dires, lors d’une promenade au bord de l’eau.
Vous ne pourrez pas faire la différence entre le mâle et la femelle, même plumage irisé ; le plus beau dans notre région. Pour compléter le portrait de l’oiseau, je vous assure que le martin-pêcheur est un oiseau fascinant à bien d’autres raisons.
Par exemple son plongeon en piqué. Pour éviter le problème de la réfraction de la lumière, n’ayant pas de lunettes polarisées, le martin-pêcheur plonge à la verticale de la proie.
Son nid ! Ah, oui son nid monsieur !
– Ernest interrogateur : Vous avez déjà vu un nid de martins-pêcheurs ?
– Le nouveau venu : Non, c’est peut être comme le nid du coucou ?
– Ernest : Quelle lacune ! Le martin-pêcheur est un oiseau doublement « mi-gratteur ». Il creuse un terrier en grattant dans la berge avec son bec. Il rejette la terre avec ses pattes. La cavité est conséquente ; elle peut être d’un mètre et le trou gros comme le bras. L’oiseau est aussi un.
migrateur partiel. Malgré sa parenté d’oiseaux de régions tropicales et subtropicales, par les couleurs, il passe parfois l’hiver à se « les geler » chez nous.
– Le nouveau venu : Eh bien, j’ai bien fait de venir ce jour au Moulin du Plain. Par contre, je me passerai de votre aide pour rédiger mon sermon pour la messe de dimanche prochain à Goumois.
– Ernest : Euh ! Monsieur l’abbé, bée ! Monsieur le curé, excusez moi, mon but premier est de passer de l’information. Vous savez bien que la Genèse pour le bas peuple, comme pour moi, c’est de l’hébreu. D’ailleurs, le déluge n’a pas si bien réussi que cela, puisqu’il reste sur la terre les hommes.

– Monsieur le curé : Oh, oh ! Il ya une grosse révision à faire.
– Ernest : Ne niez pas monsieur le curé, que dans cette affaire de flotte, il reste que l’aspect négatif de l’événement. Nombreuses sont les personnes qui disent : Après moi le déluge ; c’est-à-dire rien du tout. Non ?
– Monsieur le curé : je vois que monsieur fait de l’esprit, plutôt du mauvais esprit. Dans ces conditions, je m’invite à votre partie de pêche, quand les eaux seront clémentes. Tout en pêchant, j’aurai l’occasion de réactualiser votre éducation religieuse. J’espère aussi améliorer mon ordinaire d’un brochet par exemple. Brochet que vous ferez un plaisir d’attraper pour moi, car je ne suis pas pêcheur, bien entendu à la ligne.
– Ernest : Euh ! D’accord monsieur le curé pour une séance de catéchisme, mais à la volonté de Dieu pour les « grands becs » !
Une semaine plus tard, le Doubs a regagné son lit. Le cours de catéchisme du bord de l’eau est fixé après la messe ordinaire du matin. Bien que l’heure matinale soit propice pour espérer prendre un brochet, Ernest ronchonnait plus qu’à l’accoutumée :
– Bon sang, dans quelle situation je me suis fourré ! J’aurais dû surveiller mes propos. Il est vrai, que c’était quand même plus facile « dansletemps » ! La soutane, c’était comme le képi du gendarme, un signe distinctif nettement perçu. Maintenant comment pouvons-nous différencier le curé, de l’instituteur et du « péquin moyen » !
Quelle histoire !
Ernest a armé deux lignes de goujons malingres. Il n’a pas su pêcher les petits chevennes et les petites rousses appropriées avec cette couleur chocolat de l’eau. L’animation des lignes n’est pas fameuse, car les bouchons sont de véritables petites bonbonnes. Les goujons après avoir « ramé » quelque temps sont épuisés.
Monsieur le curé arrive tout sourire. Vêtu d’une veste canadienne de laine aux larges carreaux rouge, liseré blanc-bleu. La tête est coiffée d’un bonnet de ski lilas, agrémenté d’un chamois orange. Il a visiblement forcé sur l’effet vestimentaire.
Ernest est complètement décontenancé. Après les banalités d’usage, monsieur le curé s’intéresse aux lignes et aux bouchons complètement statiques.
– Ernest : Avec cette crue, je n’ai pas su attraper des vifs convenables ; j’ai donc acheté des goujons, mais ils ne « pètent pas le feu.
A ce moment, un cri très strident caractéristique du martin-pêcheur « tchiii » 1 se fit entendre. Monsieur le curé, Ernest, virent passer l’oiseau, tel un Mirage 2000 au ras du plan d’eau. Au deuxième passage notre martin-pêcheur se transforma en avion à atterrissage vertical ; vous savez celui des anglais. Après avoir fait un rapide « point fixe » en vol stationnaire, il longea à la verticale d’un bouchon ; tue le goujon. En raison du poids de l’olive lestant anormalement le poisson, le martin-pêcheur émergea sans sa prise.
La scène rendit hilare monsieur le curé.
Ernest avec ses goujons servant de garde-manger est nettement moins fringant que l’autre jour.
Il suggéra à monsieur le curé, que la petite salle du Moulin du Plain, serait mieux appropriée pour la révision.
A ce moment là, il se mit à pleuvoir des « cordes ». Une vraie pluie de déluge !
P.S Depuis ils sont devenus amis. Ernest tient de moins en moins de propos blasphématoires, néanmoins, il garde une interprétation très personnalisée des textes religieux.
Monsieur le curé a parfois de la part d’Ernest quelques poissons, mais il ne fait pas de pêchés de gourmandise, car Ernest est plus assidu au Moulin de Plain, qu’aux rives du Doubs.


1 . Au printemps et en automne, pour repousser les intrus, le cri est plus agressif : Chri-ti-tit.
Querelles de voisinage
Dans un charmant village en bordure de la rivière Doubs, deux voisins se détestent.
On peut aimer son prochain et haïr son voisin. Ceci n’est pas incompatible, cela se vérifie tous les jours. La présence bucolique de la rivière, les forêts proches, les grasses prairies, devraient arrondir les angles et adoucir les propos.
Non, rien n’y fait !
L’un a des poules, avec le coq. L’autre a des dindes, sans le dindon ; mais elles n’ont pas besoin de celui-là pour faire du boucan. Donc pour une question de volaille, nos deux voisins ruraux se rentrent souvent dans les plumes.
Ah ! Si seulement ces deux là pouvaient aller...

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