Baisers de cendres
136 pages
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Baisers de cendres , livre ebook

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Description

Les relations humaines sont essentielles au développement personnel. Nous avons tendance à vouloir ressembler aux gens avec qui nous passons le plus de notre temps. Ce comportement n’est pas volontaire, c’est un mimétisme, il est inconscient. Il s’adapte à notre entourage, c’est une preuve sociale. Nous voulons être acceptés par nos amis, mis en valeur par eux. Le moyen le plus simple de s’intégrer et de se sentir valorisé, pensons-nous, est de partager les mêmes passions et d’avoir les mêmes sujets de conversation.
Imaginez quel pourrait être le point de vue d’un explorateur, d’un ouvrier, d’un médecin, d’un prêtre, d’un trader, d’un pilote, d’un paysan, d’un artiste, etc.
Qu’y-a-t-il de commun entre un cocalero, un pêcheur de pélamides, une amazone et un torero? Chacune de ces personnes a sa propre vision du bonheur.
Si vous avez la chance d’avoir des amis venant d’ailleurs, issus de milieux différents, gardez-les et parlez souvent avec eux. Les différences de raisonnement que vous pourrez constater sont une source d’enrichissement inépuisable. Vous serez au cœur d’un cercle vertueux et d’une synergie d’idées exceptionnelles.
Les gens qui pensent différemment et vivent autrement ont souvent des comportements créatifs : ils rêvassent, regardent ce qui se trouve autour d’eux, travaillent aux heures qui les arrangent, passent du temps seuls, évitent les obstacles de la vie, recherchent de nouvelles expériences, tirent profit de leurs échecs, posent les bonnes questions, observent les gens, prennent des risques, s’expriment le plus souvent possible, consacrent du temps à la méditation, s’évadent par la pensée, perdent la notion du temps, s’entourent de beauté, relient les points, font bouger les choses, réalisent leurs vraies passions.
Peut-être êtes-vous de ceux-là ?

Informations

Publié par
Date de parution 13 décembre 2017
Nombre de lectures 13
EAN13 9782312056937
Langue Français

Extrait

Baisers de cendres
Etienne Palle
Baisers de cendres
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2017
ISBN : 978-2-312-05693-7
Aux vivants…
« Prendre une bonne nouvelle n’est jamais perdre son temps. »
( Sophocle )
Avant -propos
Les relations humaines sont essentielles au développement personnel. Nous avons toujours tendance à imiter les gens avec qui nous passons le plus de temps . Ce comportement n’est pas volontaire, il est inconscient. Il s’adapte à notre entourage, c’est une preuve sociale . Nous voulons être acceptés par nos amis, mis en valeur par eux.
Le moyen le plus simple de s’intégrer et de se sentir valorisé, pensons-nous, est de partager les mêmes passions et d’avoir les mêmes sujets de conversation que les personnes que nous côtoyons le plus souvent.
Nous croyons progresser avec les êtres qui nous sont les plus chers mais en réalité nous nous enfermons dans une façon de penser monotone et fermons notre esprit.
Certains estiment que pour progresser, il ne faut côtoyer que des gens intelligents et cultivés, des gens qui réussissent. Bien entendu, c’est un bon conseil mais il n’est pas suffisant.
Toutes les personnes avec qui nous discutons ont des points de vue et des idées sur le monde qui nous entoure. En général, plus ces personnes sont différentes plus leurs points de vue le sont aussi.
Imaginez quel pourrait être le point de vue d’un ingénieur, d’une comédienne, d’un ouvrier, d’un médecin, d’un trader, d’une étudiante, d’un artiste, etc. Chacune de ces personnes aura sa propre vision du bonheur.
Plus le milieu socioprofessionnel dans lequel évolue une personne sera différent du vôtre, plus il y aura de probabilité que son point de vue diffère aussi du vôtre.
Si vous avez la chance d’avoir des amis issus de milieux différents alors gardez-les et discutez le plus possible avec eux. Les différences de raisonnement que vous pourrez constater seront une source d’enrichissement inépuisable.
Vous serez au cœur d’un cercle vertueux et d’une synergie d’idées exceptionnelles.
Vous pourrez construire votre vision en fonction des interactions que vous aurez avec ces personnes. Automatiquement , vous serez plus nuancés, plus réfléchis, plus riches que la plupart des gens.
Les gens qui pensent différemment des autres ont souvent des comportements créatifs : ils rêvassent, regardent tout ce qui se trouve autour d’eux, travaillent aux heures qui les arrangent, passent du temps seuls, contournent les obstacles de la vie, recherchent de nouvelles expériences, tirent profit de leurs échecs, posent les bonnes questions, observent les gens, prennent des risques, s’expriment le plus souvent possible, consacrent du temps à la méditation, s’évadent par la pensée, perdent la notion du temps, s’entourent de beauté, relient les points, font bouger les choses, réalisent leurs vraies passions.
Peut-être êtes-vous de ceux-là ?
Dispensaire
« Le Paradis n’est peut-être qu’un genre d’ hospice , quand plus personne ne peut vous accueillir sur terre. »
( Umberto Eco )
« Nous querellons les malheureux pour nous dispenser de les plaindre. »
( Pensées et Maximes de Luc de Clapiers , marquis de Vauvenargues )
Mahima est ouvrière textile à Sivaganga. Officiellement, tout va bien chez Nataraja Industry. Ici, les filles sont heureuses, proclame l’un des dirigeants de l’entreprise. Située non loin de Madurai, ville textile du sud de l’Inde, dans l’État du Tamil Nadu, l’usine Nataraja emploie 5000 ouvriers, dont 90 % de filles, qui travaillent dans ce qu’il faut bien appeler une usine prison.
L’entreprise met en pratique dans ses usines le système « Sumangali », littéralement femme mariée en hindi. Apparu il y a une dizaine d’années au Tamil Nadu, ce système consiste à fournir, pendant trois ans, des emplois d’ouvrières du textile à de jeunes filles non mariées des zones rurales les plus pauvres. Au terme des trois ans, les filles reçoivent de 500 à 800 euros, pour payer leur dot sans laquelle elles ne trouveraient pas à se marier.
Chez Nataraja Industry , toutes les jeunes filles sont enfermées 24 heures sur 24 dans l’usine ceinte de hauts murs. Elles y dorment dans des chambres , entassées à 12 dans 10 m² avec pour tout mobilier une paillasse à même le sol et un petit casier, et bien sûr des barreaux aux fenêtres. Les sorties se résument à huit jours tous les six mois pour retourner dans leur famille. Officiellement , leur salaire est de 2,90 euros par jour. Mais leur employeur trouve toujours le moyen de leur en prélever un peu pour la nourriture, les uniformes etc.
Alors évidemment, avec de telles conceptions du respect des droits de l’homme, et de la femme surtout, il ne faut pas s’attendre à des miracles au niveau hygiène et sécurité. Les filles travaillent dans un vacarme assourdissant sans bouchon d’oreilles, sans masque pour éviter de respirer les particules de coton flottant dans l’atmosphère, sans formation pour apprendre à se servir des machines-outils qui vous découpent les doigts aussi vite que le tissu, etc.
Pour 5 000 personnes, vivant quasiment toutes à plein temps dans cette usine-prison, il y a en tout et pour tout quatre lits à l’infirmerie, un médecin et deux infirmières.
Nombreuses sont les filles qui ne tiennent pas les trois ans, ne reçoivent donc pas leur dot, qui plus est tombent malades (boules de coton dans les poumons, anémie, asthme, saignements chroniques…), ou restent handicapées à vie (doigts coupés, graves déformations des doigts, des genoux…).
Autant dire des filles impossible à marier, et vouées à rester esclaves ou parias toute leur vie.
Mais Nataraja Industry n’a que faire de ces désaffections, d’abord parce que cela lui permet d’économiser la dot promise, ensuite parce que l’entreprise ne manque pas de candidates.
Mahima a vingt-deux ans, c’est une jolie jeune femme. Son visage est gracieux, son charme et sa beauté naturelle n’ont d’égale que son ardeur au travail. Entrée à l’usine de Sivaganga à l’âge de seize ans, elle y a rencontré son futur mari. Chaque matin vers six heures, avant de se rendre à l’usine, elle dépose sa petite Jaya de treize mois chez sa mère. Son mari Nithya , récemment promu cadre de premier échelon, est devenu responsable de l’atelier où travaille Mahima .
Grâce à sa nouvelle situation, il a pu lui acheter une Tata d’occasion et veille à ce qu’elle et sa fille ne manquent de rien.
Un soir, Mahima, après avoir récupéré sa fille chez sa mère, comme chaque jour, reprend le bus pour rentrer chez elle. La journée a été harassante. Elle a pris sa pause pour déjeuner avec Nithya. On les voit tous les deux partout ensemble, ils sont soudés, se tiennent les coudes dans cet univers infernal.
La route est sinueuse et longue. Le bus, un vieux Leyland des années cinquante, peine à monter la côte. Après être parvenu au sommet du col de Madurai, il redescend vers les rives du fleuve Vaigai. Il y a à peu près quinze kilomètres entre l’usine et la demeure de la famille Shandilya.
Ils habitent une vieille villa coloniale mal entretenue que Nithya retape à ses heures perdues. Il l’a achetée pour trois fois rien à l’occasion d’une vente publique et malgré son état délabré, Nithya est fier d’en être l’heureux propriétaire.
Mahima prend son mal en patience, Jaya s’est endormie dans ses bras, lorsque le bus stoppe brutalement. Un tronc d’arbre barre la route. Bientôt des hommes enrubannés surgissent dans le bus machette à la main. Ils recherchent un homme de taille moyenne, petite moustache, la quarantaine, originaire du Kerala , qui expliquent-ils, a agressé plusieurs jeunes femmes membres de leurs familles, de familles d’amis ou de voisins. Ils se sont regroupés en une espèce de milice de village qui quadrille la région à sa recherche.
Mahima songe un instant avec effroi que Nithya correspond au signalement. Il est originaire du Kerala et son apparence physique ressemble au portrait-robot qui est fait.
Ils contrôlent tous les passagers du bus, quand vient son tour, Mahima se lève et leur demande comment il se fait qu’ils aient un portrait aussi précis. Ils répondent qu’une des femmes agressées le connait, il travaille à l’usine Nataraja.
Mahima blêmit et faillit perdre connaissance. Une fois rassise, les assaillants repartis, le bus reprend sa route et cinq minutes plus tard dépose Mahima à l’arrêt près de chez elle. Elle doit encore prendre un chemin creux et marcher dix minutes. Les idées

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