Béline Orozoï
164 pages
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Béline Orozoï , livre ebook

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Description

Le futur est souvent possible à imaginer à partir de l’analyse du présent et des tendances des évolutions. Nous savons tous, par exemple, qu’avec la montée régulière du niveau de la mer, des îles et des terres vont être noyées. Les habitants concernés ont, pour certains, commencé à se préparer à de nouveaux futurs.
Pour Béline et beaucoup d’autres personnes comme elle, il en va de même à propos de son futur économique. Il lui faut prendre en main son pouvoir d’achat de retraitée, c'est-à-dire inventer sa troisième vie de trente ans au moins. C’est un projet très sérieux dans un environnement de plus en plus pressant.
Si vous prenez le temps de faire le chemin avec elle, vous verrez se dessiner des lignes de force que vous confirmerez à l’infini.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 août 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332601797
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-60177-3

© Edilivre, 2013
Dédicace


A vous, Yveline, Françoise, Raymond, Géraldine, Jehan, Marie-Joëlle, Marion, Jacky, merci pour votre aide généreuse. Si ce projet arrive à séduire nombre de personnes, vous pourrez vous dire que vous y êtes pour une part significative dans le succès.
Avril 2013
Préambule
L’Europe vieillit. La France un peu moins rapidement que bien d’autres pays. Mais qu’importe. La vie s’allonge régulièrement. Du moins l’affirme-t-on officiellement. Bientôt,… demain, les citoyens en âge de s’investir dans la vie professionnelle seront beaucoup moins nombreux que les enfants, les adolescents, les étudiants et les retraités réunis. Si rien ne change, ils devront assurer la vie économique de tous. Plus nous considérons la situation qui s’installe inéluctablement, plus nous constatons que nous allons vers l’impossible. Il va bien falloir que les étudiants et nombre de retraités aillent pour les uns et retournent pour les autres, travailler… dans un monde qui n’en propose pas assez pour l’instant. C’est un vrai défi qui se présente à nous tous… Imaginez un instant la France avec un, deux, trois, … millions de nouveaux pauvres ! Toute la société s’en trouverait profondément déstabilisée.
Béline le perçoit. Elle veut en découdre, préparer l’avenir le plus vite. Le sien bien sûr, mais aussi celui de milliers d’autres personnes parce que tous ces destins sont interdépendants.
Béline Orozoï


Deux hommes et deux femmes des pompes funèbres descendent lentement le cercueil du fourgon. Ils le posent sur un chariot roulant, en aluminium, dehors, à cinq mètres de la porte du funérarium.
Béline s’avance. Elle recouvre avec soin le cercueil d’un grand tissu écru parfaitement coupé pour tomber verticalement aux quatre coins du parallélépipède de sapin. Meilleur marché dans le domaine du cercueil s’est avéré introuvable. Même les modèles en carton fabriqués par une société du Gard étaient plus onéreux, transport compris bien sûr. Le souhait de Maren et Béline était donc respecté. Ils étaient d’accord sur le fait que si l’un ou l’autre venait à disparaître il n’y aurait aucune place pour donner de l’apparence sociale dans la cérémonie d’enterrement. Tout devait être au plus simple, matériellement.
Le drap déplié par Béline avait été imprimé de telle manière que tout un chacun puisse lire facilement, à trois mètres de distance, les messages imprimés dessus.
Sur le dessus, une maxime : « Tout faire, chaque jour pour que la vie soit intéressante à parcourir », et un constat : « je suis mort d’une très longue maladie contractée à l’insu de mon plein gré : la Vie ».
Toujours, sur le dessus, au centre, une photo de Maren à l’âge de la cinquantaine.
Sur le côté gauche : Deux listes de lieux. La première est celle de tous les lieux où il a, et où ils ont habité plusieurs années au moins. La seconde correspond à tous les pays et régions que Maren et Béline ont visités.
Sur le côté droit une très longue liste de prénoms sensée rappeler tous les gens qu’il a et qu’ils ont appréciés, voir aimés.
Correspondant à la tête du défunt, tous les mondes de savoirs dans lesquels il avait été immergé à un moment ou à un autre et une déclaration : « Le diplôme, sans l’expérience et le savoir être, vaut qu’ores. L’expérience et la sagesse, même sans le diplôme, sont d’or ».
Correspondant aux pieds : Les prénoms des enfants (de sang et par alliance) et petits enfants. Et un texte : « Ne me cherchez pas ici, ou là, ou au ciel, tout est fini ».
Parce que Maren et Béline sont depuis tant d’années convaincus que la vie ne dure qu’une fois, très tôt, Maren s’était inventé des métiers qui répondaient le plus possible à son désir de vie intéressante. Même difficile, sa vie devait être intéressante au moins pour lui, au moins pour eux.
Il proposait, entre autres, depuis plus de dix ans maintenant, à des chefs d’entreprise, fondateurs ou/et propriétaires de leur affaire, un entretien annuel d’évaluation parfaitement adaptés à leurs ambitions. Autrement dit, avec son aide, les chefs d’entreprise intéressés par la démarche, exprimaient clairement les valeurs humaines auxquelles ils étaient le plus attachés et définissaient les objectifs professionnels et humanistes annuels qu’ils voulaient atteindre. Pour mesurer le degré d’atteinte de ces objectifs, les deux partis se mettaient d’accord sur des critères de mesures concrets. C’est ainsi que l’on pouvait trouver des évaluations sur la prise en compte de la pérennisation de l’entreprise. Des critères comme la pratique d’une hygiène de vie (activité physique ; surveillance du poids ; prises de temps de congés pour se ressourcer ;…), la participation à des séminaires de formation sur les technologies nouvelles, les évolutions des circuits commerciaux, l’art du management, etc… Tout y passait ! La Recherche et développements de l’entreprise pour faire en sorte que l’entreprise soit toujours en phase avec les marchés qu’elle servait.
La Commercialisation à l’export dans un maximum de pays pour mieux supporter les chutes brutales de certains marchés…témoins la Yougoslavie, la Lybie, la Tunisie, l’Egypte, la Syrie, la Grèce, Chypre,…
La formation des personnels pour les tenir constamment au bon niveau de compétences et au bon niveau d’employabilité.
L’identification et la formation de personnels prêts à faire face au besoin de relève soudaine (accident ; maladie grave ;…) ou progressive du Dirigeant.
La maîtrise des prévisions de charge de travail pour investir pertinemment.
L’ambition sociale. C'est-à-dire la prise en compte de la sérénité de ses personnels. Tous, de par leur niveau de rémunération, devaient être en capacité de se loger, se nourrir, s’habiller, s’assurer, au moins frugalement. Le SMIC n’était donc pas le point de référence.
Le partage équilibré de la réussite. A ce titre, nombre de chefs d’entreprise considéraient comme raisonnable que l’écart maximum entre le plus grand et le plus petit salaire devait être de l’ordre de 10-12 fois.
Le succès était au rendez-vous. Il avait observé fréquemment que des chefs d’entreprise étaient pris par la solitude du pouvoir. Cela leur était trop souvent pesant. Personne pour contester, contre argumenter leurs décisions de manière indépendante. Personne pour les encourager, célébrer avec eux les bonnes décisions, les bons plans tactiques, les bons choix stratégiques.
En achetant cette prestation, dont le coût trimestriel équivalait à un mois du plus petit salaire de l’entreprise quelque soit le temps passé en échanges, le chef d’entreprise avait l’expression objective de qui il était et faisait, momentanément, un pied de nez à la solitude qu’il vivait au quotidien. Dans le même temps, il s’affranchissait de son besoin de reconnaissance des autres. Il conservait son indépendance affective, son objectivité. Il était plus à même de prendre, dans les bons délais, les décisions les plus difficiles notamment celles qui touchaient ses collaborateurs.
Maren était passionné par son activité. Toujours en tension intellectuelle. Toujours en projet. Assurément chiant à vivre au quotidien… Béline, à tout prendre, préférait ce type de personnalité à bien d’autres, plus calmes certes, mais sans relief suffisant, trop plan plan à son goût.
Béline se saisit du violon qu’elle a apporté et commence à jouer devant le cercueil. Elle a les yeux fermés. On la devine ailleurs. La mélodie est libre. Sa silhouette accompagne les vivacités de l’archet. Grands déliés et déliés détachés sont à la manœuvre. Elle laisse à penser qu’elle est un skieur de haut niveau qui, avant de s’élancer sur la piste, visualise chaque partie du parcours qu’il va devoir faire le plus parfaitement possible. Elle évoque, à coup sûr, toutes les périodes importantes de la vie que Maren et elle ont eu ensemble… L’université, le début de la vie familiale en colocation, le déménagement vers le sud ouest de la Métropole puis le sud, puis le centre, puis les pays de la Loire. La naissance de chaque enfant. Les voyages… les évolutions professionnelles et… l’accident mortel bien évidemment inattendu… un étouffement inconnu d’eux jusqu’alors : la formation d’un œdème fulgurant causé par une allergie au céleri. Il s’est étouffé en quelques minutes seulement. Ce fut complètement fou !
Jusqu’à aujourd’hui, personne ne savait qu’elle jouait d’un instrument de musique. Toute l’assistance est bouche bée… baignée dans l’émotion la plus totale.
Il fait beau. La ville tout autour s’active comme elle sait le faire un jour ordinaire.
A la fin de son long récit musical, elle pose le violon et son archet sur le cercueil. Elle fait signe au maître de cérémonie pour qu’on emporte le cercueil vers la crémation, sans un mot.
Elle invite du regard ses enfants et petits enfants à la suivre. Sur la gauche, sur la pelouse, un grand portrait de Maren, d’un mètre carré cinquante au moins, avait été installé. Elle se dirige vers lui et se tient debout à droite tout en invitant d’un geste toute l’assistance à venir la rejoindre autour de l’immense photo. Beaucoup hésitent. Certains restent à l’écart. D’autres s’en vont considérant que se faire prendre en photo auprès de celle du défunt est complètement indécent. Quelques minutes plus tard, le groupe formé est fixé par l’appareil manipulé par l’un des huissiers des Pompes Funèbres. Ainsi, pour les années à venir, pour la mémoire collective, pour la richesse des souvenirs, ce cliché précieusement gardé, même par ceux qui sont surpris, voir même choqués au premier abord, les rendra convaincus que l’idée est de grand intérêt. Avoir les moyens de revoir ses racines aide à l’équilibre perso

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