Bourg La vie (Tome II)

Belamour O’Blady

Description

Pour avoir souffert des rigidités de sa société, de la mal vie, du calvaire de l'âge pubère jusqu'à verser dans la zoophilie et commettre l'inceste, Zizou prit la décision d'aller vivre sous des cieux tolérants tout en continuant ses études. A Bonn, en Allemagne, il connut le libre contact avec cette Autre, la Femme, frappée d'interdit dans son pays. Il eut le coup de foudre pour Annabella qui, comme Heidrich, un ami de Zizou, et tous les jeunes de leur génération ne connurent, de leur jeunesse, que l'embrigadement dans les organisations des "Jeunesses hitlériennes".
Par nostalgie, Zizou décida de retourner dans son pays. Le choc, au contact de son ancien milieu, fut traumatisant et démoralisant. Pour avoir caché à sa femme tous ses déboires, il dut chercher, dans l'ivresse des "amours contingents" une bouée de sauvetage pour s'épargner les affres de la dépression réactionnelle psychogène. Sa situation avait empiré avec les exactions sanguinaires des groupes armés islamiques qui finirent par le condamner à mort et à faire un enfer du logis, Bourg La Vie, construit pour mieux s'ancrer dans le pays. Il connut de nouveau l'exil en Allemagne où la résurrection soudaine d'un ancien amour, Linda, son Américaine de Bonn, aurait pu lui permettre de le rendre moins pénible, mais les terroristes en avaient décidé autrement.

Sujets

• Islam
• Littérature
• Fiction
• Actualité

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 19 novembre 2013
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782332610645
• Langue: Français

Extrait

Couverture
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intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-61062-1

© Edilivre, 2014
Citation

Quand le mal a toutes les audaces,
le bien doit avoir tout le courage.
André Chénier
Je n’ai jamais rien écrit qui ne se rattache
de près ou de loin à la terre où je suis né.
C’est à elle et à son malheur que vont
toutes mes pensées.
Albert Camus Prométhée aux enfers
Un écrivain doit se servir de toutes les vies
qu’il n’a pas vécues.
André Gide
Avant-propos
Pays tourmentés, destins plombés
L’être face à son destin.
Les jeunes et les femmes sont les victimes innocentes des bouleversements et des drames que connaissent leurs pays. Les frustrations et les souffrances sont leur lot quotidien. Zina, une jeune Naïli, fut contrainte d’offrir ses charmes, dans le cadre du tourisme sexuel, dès l’âge de quatorze ans après avoir subi plusieurs viols, d’abord du riche éleveur de moutons chez lequel elle travaillait comme bergère et ensuite des militaires chez lesquels elle était allée se plaindre.
Jacques Pinot, un jeune instituteur, nouvellement débarqué de France, s’était épris d’elle mais fut empêché de l’épouser par les autorités locales.
Le jeune Zizou a eu une enfance difficile, perturbée par la mort de son père sous la torture pendant la guerre d’Algérie et une puberté précoce qui lui faisait connaître les pires excès jusqu’à l’inceste. Avant comme après l’indépendance, l’indifférence des dirigeants au sort des jeunes, ainsi que les tabous et les interdits véhiculés par la société ne permirent pas à Zizou de vivre sa jeunesse. La mal-vie incita le jeune homme à quitter l’Algérie pour l’Europe pour joindre l’utile à l’agréable : continuer ses études et vivre sa jeunesse. C’est en Allemagne qu’il eut, dès le premier jour de son séjour, le coup de foudre pour Annabella, la patronne de l’hôtel, une belle Blonde, bien plus âgée que lui, une Réfugiée de Prusse Orientale qui fut séduite par sa jeunesse et son innocence. Leur affinité leur était venue de leur besoin commun de vivre, même à contre temps, une jeunesse que l’une comme l’autre, n’avaient pas pu vivre en son temps.
Comme Annabella, Karl Heidrich, un ami de Zizou, n’a pas, lui aussi, connu de jeunesse, pour avoir été embrigadé dans Les Jeunesses hitlériennes et guerroyé à Berlin, à l’âge de seize ans, contre les Rouges et, plus tard, dans les Djebel contre les « Fellagas » avant de déserter.
Mais voilà que le premier amour d’Annabella, un officier de la Wehrmacht, refait son apparition, autant soudaine qu’inattendue dans sa vie, alors qu’elle était convaincue de sa mort sur le front russe.
Dépité, Zizou se laissa convaincre par sa mère, qui cherchait à le faire revenir au bercail, d’épouser Lila, une adolescente de quatorze ans, obligée par son père de quitter l’école, de prendre le voile et d’épouser Zizou, contre son gré. Pour avoir refusé d’avoir la corde au cou, elle fit connaître à Zizou, au cours de la nuit de noce, la lutte acharnée de la chèvre de monsieur Seguin contre le loup.
Après le mariage d’Annabella avec son ancien amant, et la mort de Lila, Zizou se lança dans l’amour de consolation. Mais l’amour entre les deux anciens amants était bien plus fort que celui qu’ils connurent par ailleurs, chacun de son côté. En parallèle à son amour pour Annabella, maintenant mariée et lui devenu veuf, Zizou cherchait l’amour ersatz. Il le trouva en la personne de Linda, une Américaine qu’il connut à Ecole de Langues. Mais Linda qui, à la mort de sa mère, devint, à l’âge de 14 ans, la maîtresse de son père adoptif et ex-amant de sa mère, ne voulait pas quitter moins l’amant que le bienfaiteur.
Déçu, Zizou revint à son amour premier. Annabella, de son côté, pour s’être habituée à Zizou et à son amour jeune auprès duquel elle se sentait rajeunie, au point de faire des folies, trouva l’âge de son mari bien pesant sur le sien. Les deux amants décidèrent, tout en continuant à vivre chacun sa vie, elle auprès de son mari, et lui avec sa nouvelle conquête, une très belle élève de sa classe de français dont il en fit plus tard sa femme pour la vie. La jeune femme avait eu elle aussi une enfance difficile, orpheline de père qu’elle n’a jamais connu, un officier de la Wehrmacht, mort sur le Front russe. Mais malgré son amour pour sa future femme, Zizou ne put refuser, à Annabella, d’être le géniteur de l’enfant qu’elle désirait pour garder vivant le souvenir de son amant avant son retour au pays, non sans problèmes avec son mari.
Par amour et nostalgie, Zizou était rentré dans son pays malgré son intégration réussie et les avantages acquis dans son pays d’adoption. Au contact de son ancien milieu, ce fut le choc du retour pour avoir été confronté à des problèmes existentiels. Mais il ne voulait pas désespérer de son pays. Pour réussir sa réintégration et se réapproprier son ancienne identité, Zizou décida, en accord avec sa femme, de construire leur nid : Bourg La Vie. C’était une façon de se condamner à réussir sa vie dans son pays et d’enterrer toute velléité de retour en Allemagne.
Pour supporter le poids des problèmes et difficultés qu’il continuait à rencontrer depuis son retour, il crut bon de leur trouver un contrepoids dans l’amour-refuge, comme celui qu’il avait trouvé, en Allemagne, auprès d’Annabella. Cet amour-là, il ne pouvait pas l’avoir auprès de sa femme à qui il voulait cacher tous ses déboires et la tourmente qui déferlait sur son pays pour ne pas l’inquiéter et la voir le quitter. À défaut de cet amour-refuge auprès de sa femme, pour se décompresser en épanchant son cœur, Zizou voulait user des sensations nouvelles « des amours contingents » (S. de Beauvoir) comme dérivatifs, comme le font d’autres avec l’alcool et la drogue. Mais il n’avait pas compté avec le terrorisme islamique qui avait fini par avoir raison de son obstination à rester dans son pays. Le sort tragique vécu par leur voisine, et sa condamnation à mort par le GIA – Groupe Islamique Armé – finirent par le faire décider de quitter le pays en abandonnant tout, jusqu’à leur nid, Bourg La Vie, leur paradis, devenu leur enfer.
Mais même dans son pays d’adoption, le terrorisme islamique ne l’avait pas épargné. Il fut témoin, en direct, à la télévision, dans les attentats terroristes contre les Tours Jumelles, à New York, de la mort de Linda, sa Ricaine, dont l’amour avait refait surface, après une rencontre fortuite à Nürnberg. Il ressentit sa mort d’autant plus cruellement que son amour l’avait aidé, dans son exil forcé, à se libérer de ses états dépressifs nés de son incapacité à se réconcilier avec son destin.