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Description

Urgentiste du SAMU, Vincent se donne corps et âme à son métier, fidèle à sa devise "soigner et pas juger" Avec plus de force et de rage encore depuis que l’ami de toujours Moisché a été tué. Passionné de médecine et habité par le serment d’Hippocrate, son respect du secret médical est mis à mal le jour où deux inspecteurs des services généraux lui rendent une visite... Le récit est musclé tout comme l’armée de Tsahal à laquelle Vincent appartient et l’écriture rythme un roman d’action énergique et viril dont les rebondissements cachent en fait une histoire d’amitié et de fraternité peu commune. C’est une sorte de spleen qui enrobe le lecteur tout au long des péripéties digne d’un excellent polar jusqu’à l’électrochoc final.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 novembre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748370843
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Laurent Gourmelon
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
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Prologue
 
 
 
La mission a mal tourné, Moisché et moi sommes faits prisonniers par les troupes palestiniennes. Un mauvais repérage des lieux par nos services de renseignements, une taupe, nous ne le savons pas, mais toujours est-il que nous avons été pris.
Nous sommes ligotés, battus et emmenés dans une vieille bâtisse qui leur sert de prison et de lieu d’interrogatoire. Ils veulent avoir des renseignements, mais Moisché et moi ne dirons rien, ils pourront faire tout ce qu’ils veulent, rien ne franchira nos lèvres, à part des insultes, surtout de la part de Moisché.
Cela fait maintenant dix jours que nous sommes torturés plusieurs fois par jour, privés d’eau et de nourriture, jetés dans une cellule insalubre à même le sol, au milieu des déjections et des rats. Nous avons tout subi, la tête dans une bassine pour nous faire suffoquer, les coups, les matraques dans l’anus, l’électrocution, et bien pire encore.
Nous sommes torturés à tour de rôle, mais je sais que Moisché a plus souffert que moi, il est quasi inconscient à chaque retour de torture. Je le connais, il les a bravées, il n’a peur de rien. Il en paye le prix.
Moi non plus je n’ai pas peur, j’ai mal, ils m’ont brisé les deux poignets, j’ai faim et soif, mais par-dessus tout, j’enrage de ne pouvoir protéger mon frère. Mais quelque part au fond de moi j’entends la voix de mon grand-père qui me dit que je sortirai mon frère de là, je mourrai s’il le faut. Mourir ne me fait pas peur, je n’ai qu’un seul but, faire sortir Moisché de ce fourbi.
Le troisième jour, un rat s’approche de mon visage, Moisché est inconscient. Le rat est juste à côté de ma bouche, il croit que je suis mort et qu’il va pouvoir se régaler de ma chair. Il a mal vu, d’un coup sec de la mâchoire, je l’attrape, croque sa nuque qui la brise d’un coup. J’en avale une bouchée et un peu de sang pour m’hydrater. D’un mouvement de tête, j’envoie le cadavre du rat vers Moisché et lui ordonne de boire le sang et manger la chair. Il a besoin plus que moi de reprendre des forces. Il m’obéit sans broncher et murmure un merci. Il sait que je suis là pour le protéger.
 
Le dixième jour, les Palestiniens me ramènent dans la cellule, ils ne m’attachent que les poignets brisés, et jugent inutile cette fois-ci de me lier les chevilles. Erreur, je n’attendais que cela. Moisché est gisant proche de moi, mais encore en vie, il est solide.
Un des gardiens s’approche de moi, il se met à me pisser dessus. D’un mouvement brusque du bassin, je jette mes jambes vers le haut, lui enserre le cou entre mes chevilles et lui brise la nuque d’un coup bref et intense. Je suis passé en mode meurtrier, personne ne survivra, le goût du sang est dans ma bouche, je les tuerai tous et sortirai Moisché de là.
Le gardien s’écroule à mes pieds. Malgré la douleur dans les poignets, je parviens à prendre le trousseau de clefs accroché à sa ceinture, et me libère les mains. Aussitôt je me redresse et libère mon frère. Il est trop faible pour tenir debout. Moi aussi, mais la rage m’anime. Je le prends sur mes épaules et sors de la cellule.
Un second gardien est là, assis, fusil entre les genoux en train de lire un journal. Je dépose Moisché et me précipite sur lui, je lui assène un coup de boule tellement violent que son nez craque, et l’os du nez s’enfonce dans son cerveau, il meurt sur le coup sans un bruit.
Ils sont une demi-douzaine au rez-de-chaussée, juste au-dessus des cellules. Je monte l’escalier avec Moisché sur mes épaules. Arrivés en haut, un homme est là avec deux couteaux, et j’en vois un autre avec une mitraillette. Je n’ai pas le choix, je dois utiliser le premier comme bouclier pour éviter que les balles du second n’atteignent mon ami. Je fonce sur le premier et viens m’empaler volontairement sur ses couteaux qui viennent strier mes aisselles de plaies béantes. La douleur me fulgure, mais je ne pas lâche mon ami. L’autre tire, mais ses balles ne font que percuter son complice. Je fonce vers lui avec mon bouclier humain, Moisché sur une épaule pour me libérer un bras.
Je parviens à arracher un couteau, que je plante dans la gorge du tireur. Je récupère son arme, j’ai du mal à la tenir avec mon poignet en miettes.
Les quatre autres étaient dehors, ils sont alertés par les coups de feu. Ils n’ont pas le temps de tirer, je suis plus rapide, je suis alors un loup, je tire en hurlant, toutes mes balles font mouche. Ils prennent pour ce qu’ils ont fait à mon frère.
Il y a un peu d’eau et de pain, je force Moisché à boire, et trempe du pain dans l’eau pour lui glisser un peu de nourriture dans la bouche. J’avale quelques gorgées, il faut que j’aie des forces pour ramener mon ami chez nous.
 
Nous n’avons pas de temps à perdre, d’autres ennemis arriveront, armés, je ne pourrai pas tous les descendre. Nous devons fuir. Je reprends Moisché sur mes épaules et sors de la baraque. Je ne sais pas exactement où nous sommes, mais si je passe par la route qui se profile au loin, nous sommes sûrs de rencontrer des patrouilles palestiniennes. Alors que le désert est proche, nous passerons par là.
Moisché me supplie d’une voix faible de l’abandonner là, j’ai plus de chances de survie sans lui à porter tel un fardeau ! Hors de question, pour une fois c’est moi qui décide, et j’ai décidé de le porter jusqu’à la liberté ! Moisché comprend qu’il n’a rien à dire de plus, cette fois-ci je suis plus têtu que lui…
Les heures de marche se succèdent, sous la chaleur accablante, avec mon ami sur le dos, et la réserve d’eau a été avalée par mon ami.
Le soir, la température chute vertigineusement, alors je creuse un trou avec mes mains, en retenant des cris de douleurs à cause de mes poignets brisés, et y dépose Moisché en m’allongeant contre lui, pour conserver notre chaleur.
Nous nous nourrissons de scorpions, serpents, que je capture et tue avec le couteau que j’ai pris à l’ennemi.
Je marche tout en parlant à mon frère, il ne me répond pas, il respire tout juste. Alors je pense à Dieu, et à mon grand-père qui n’a jamais perdu sa dignité dans les camps de concentration. Je reste droit et fier, je tiendrai le coup jusqu’à ce que Moisché soit en sécurité. Je récite tout haut le « Shéma Israël », prière juive incontournable, cela me donne des forces.
Au bout de huit jours de marche, j’aperçois un cheik point au loin, des camarades Israéliens, je parviens à me traîner jusqu’eux et je sais que Moisché est sauvé. Je peux enfin m’écrouler inconscient mais heureux.
Moisché et moi serons soignés, et pourrons reprendre nos missions, mais j’ai franchi un cap, celui du goût du sang, celui de la colère, de la rage.
 
Vincent se réveille, en sueurs, il vient de faire de nouveau ce même cauchemar qui le hante parfois. La mort récente de son ami et frère Moisché n’y est pas étrangère. Il regarde sa montre, dans deux heures il va pouvoir reprendre ses fonctions au SAMU qui l’a formé.
Oui, il a repris ses fonctions au sein du SAMU qu’il a tant connu. Un retour inévitable vers sa passion originelle. Il ne se serait pas vu poursuivre toute une carrière dans un cabinet de médecine générale. Non que ce soit dévalorisant, mais ce n’est pas pour lui. Vincent est fait pour agir vite et bien. Surtout dans des conditions parfois extrêmes. Alors, c’en était presque inévitable, il devait revenir vers la médecine d’urgence. Surtout après ce qui vient de se passer, la mort de Moisché, son ami et demi-frère, il n’a plus la tête à renouveler des ordonnances. Il faut trouver sa place, Vincent la connaît, il a quitté l’urgence pour de mauvaises raisons, d’ailleurs, avec cette histoire, son épouse l’a quitté, et il doit batailler pour obtenir le droit de garde de son fils encore bébé.
Mais aussi, les gens parlent vite, il s’est fait une réputation qu’il ne souhaitait pas. Ses patients, pourtant satisfaits de lui, commençaient à le regarder d’un œil nouveau, pas forcément flatteur, plutôt inquisiteur et craintif.
Ce n’est pas une histoire d’argent, même avec les clients qui l’auraient quitté, il aurait toujours eu un chiffre d’affaires plus que raisonnable. Et il va moins gagner qu’en libéral. Mais son choix est fait, il pratiquera la médecine au sein de laquelle il se sent utile. Et cette médecine c’est l’urgence et le SAMU.
Un poste l’attendait, alors il a tout quitté le temps de régler les tracas administratifs auxquels il ne connaît rien.
Deux nouveaux combats l’attendent, celui de sauver des vies comme il a toujours su le faire avec une sorte de don, et celui de voir son fils le plus souvent possible. Pour le second point, son passé ne va pas l’aider hélas.
 
 
 
Chapitre 1
 
 
 
Il sort de la voiture, gyrophares encore allumés. Ou plutôt s’en éjecte littéralement. Celle-ci à peine stoppée, le moteur gronde encore.
Il se précipite, sac à la main. Les pompiers sont déjà sur les lieux. L’homme gît au sol, inconscient, du sang en nappe partout autour de lui. Le tableau n’est pas très beau à voir. Il n’y prête que peu d’attention. Il en a l’habitude.
L’infirmier l’a rejoint, et en silence, comme un ballet bien réglé, leur intervention peut commencer.
L’infirmier lui tend le matériel d’intubation. Il s’allonge, se mettant à hauteur de la tête ensanglantée de la victime. D’un geste précis, il introduit le laryngoscope dans la bouche écumante de sang. Il n’y voit rien, mais cela n’a pas d’importance. Le patient est intubé en quelques secondes. Il saisit le sparadrap que lui

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