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Description
Informations
Publié par | Les Éditions du Net |
Date de parution | 24 mai 2016 |
Nombre de lectures | 12 |
EAN13 | 9782312043913 |
Langue | Français |
Extrait
Ce corps intime
Pôl Kraly
Ce corps intime
Essai humoristique
LES ÉDITIONS DU NET 126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2016 ISBN : 978-2-312-04391-3
La femme en épouse de l’homme dans son choix d’aimer.
Pôl Kraly
Sommes -nous génétiquement compatibles ?
Je me souviens, comme aurait écrit le grand Georges Perec, de ces premiers vers extraits du poème d’Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre :
Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux - Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
Qui étaient ces Peaux - Rouges que Rimbaud avait pris pour cibles, les ayant cloués aux poteaux de couleurs ? La question reste entière. Ce sont peut-être des hommes et des femmes ou bien ses rêves à lui, perdus dans la folle errance, la fulgurance de ce bateau ivre , descendant ces fleuves impassibles pour se jeter dans les mers tumultueuses où fermentaient ses pensées les plus mystérieuses. Qu’est-ce qu’il y a de plus mystérieux chez l’homme et la femme, si ce n’est leur corps. Corps que l’on hérite de son père et de sa mère. Patrimoine cellulaire et génétique qui fait la fierté du genre humain. Corps peint, sculpté, vénéré, et porté aux nues.
Quand je voyais ce que Michel-Ange avait fait de son Apollon, où des millions de paires d’yeux s’étaient usées à en percer le mystère, sans y déceler le moindre élément susceptible de nous informer sur cette « cartographie » anatomique, sur cette perfection qui troublait et qui laissait pantois ce visiteur incongru, parfois naïf. Nous étions pris au piège par la magie qu’engendrait ce spectacle inouï. J’aurais aimé que la belle Aphrodite me dévoile un peu plus d’elle-même. La femme ne cache-t-elle pas plus de secrets que bien des Apollons réunis ?
Son corps avait cette force de vous envoûter. Il vous attirait comme un aimant pour mieux vous capturer et vous faire abdiquer sous l’effet des seuls effluves émanant de la plus complexe des anatomies de l’espèce humaine. Et que dire de l’esprit de la femme ? Je donnerais tout l’argent du monde pour entrer dans ce cerveau énigmatique et étrange, pour y déceler une des questions qui me taraudent : pourquoi les femmes veulent-elles donner le jour à des bébés ? À cette question bien précise, et à d’autres aussi, je tenterai de répondre. J’ai ma petite idée, mais je vous en ferai part ultérieurement.
Et si maintenant on faisait « le saut de l’amour » à l’intérieur de ce corps, d’une manière poétique…
Le Saut de l’amour dans le corps de l’autre
Ce que je voyais de ce corps (corps de la femme) était translucide. Constellation d’étoiles éclatées parmi les cellules, un big-bang anatomique, physiologique, biologique ; horloge interne à multiples fonctions, ordinateur de bord, circonvolution à géométrie variable, pulsomètre, fournaise à sentiments, sucres lents, sons ultraviolets, secousses à répétition… J’y voyais aussi du sang, un sang rouge vif comme le vin, qui vous monte à la tête et vous fait perdre connaissance. Ce sang nous accompagnait dans les artères et nous faisait visiter toutes les cavités secrètes et inexplorées de ce corps.
– J’aimerais vous parler.
– Qui êtes-vous ?
– Moi, monsieur, je suis l’interviewer.
– Alors, posez votre question.
– Allons-nous « plonger » dans ce corps ?
– Bien sûr. On y va !
– Merci.
J’entrai par le vagin, voie naturelle par excellence, avec la complicité d’un spermatozoïde ami, comme si j’étais un poisson de la mythologie. Il fallait atteindre plus vite que les autres le système ovulaire de ce corps, quitte à mettre « ma vie » en danger. Après une course effrénée, j’arrivai à bout de souffle, vainqueur.