Celtic Heart
146 pages
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Celtic Heart , livre ebook

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Description

Deux filles, deux âges différents, deux personnalités, deux destins ; en un mot deux histoires. Un seul point commun: la Bretagne, cette terre enchanteresse. L'une, Gwennaig suite à la mort de sa grand-mère, part à la poursuite du vent, à la recherche de la liberté, au milieu des légendes celtiques. L'autre, Nolwenn, se retrouve plongée dans une histoire de famille compliquée. Un élément la sauvera : l'Amour. Celui qu'elle cultive envers son grand-père, la mer et la musique. La relation spéciale qu'elles entretiennent avec l’océan unit ces deux bretonnes débordantes de vie. Accompagnez-les ! Suivez leurs chemins, leurs destins, le temps d’une histoire, d’une lecture. Peut-être plus ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 décembre 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332525383
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Victoria Domenech




Celtic Heart
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
www.edilivre.com
ISBN papier : 978-2-332-52537-6
EAN numérique : 978-2-334-99998-4
Dépôt légal : Décembre 2012
À Nolwenn Leroy
Nouvelle première Gwennaig
À la recherche du vent libre

Elle était comme perdue dans ses pensées. Son regard fixait l’horizon sans jamais réellement l’atteindre. Elle était assise sur un rocher, un parmi la multitude qui parsemait la plage. Il était tôt et pour seule compagnie ; le vent caressant son visage ; le bruissement des vagues qui s’écrasaient lentement, avec grâce et fierté, sur le sable mouillé. Le bruit des mouettes et au loin les cris de quelques marins qui s’élançaient en mer. Quiconque serait passé par là en ce moment précis se serait demandé : « Mais que fait cette enfant, seule, à l’aurore dans un monde qu’elle seule semble connaître ? » Elle avait l’habitude de venir ici tous les matins, alors que la plupart sommeillait encore profondément. Ce moment était pour elle comme hors du temps. Personne ne pouvait venir la déranger, personne ne pouvait la ramener à la réalité. La réalité qu’elle jugeait parfois trop dure, elle avait besoin de s’évader, de rêver… 
En ces moments elle se sentait libre, libre… Libre comme le vent, libre comme la mer, libre comme les mouettes. Personne ne devait prendre connaissance de ses escapades matinales. Elle aimait être ainsi, avoir une partie d’elle cachée, être mystérieuse. Chaque matin la même routine : Elle se levait, s’habillait dans le plus grand silence, attrapait son manteau, ouvrait la porte et la refermait avec prudence. Là, enfin, elle pouvait respirer. Toute l’angoisse qu’elle avait accumulée dans son petit corps s’évanouissait comme par enchantement. Elle prenait une grande bouffée d’air frais et esquissait un sourire. Le sourire de la liberté retrouvée. 
Elle courait ensuite jusqu’à la plage. Le vent fouettait son visage et ses pieds martelaient le sol. Arrivée là-bas elle s’asseyait sur un rocher, enlevait ses chaussures, enfouissait ses petits pieds nus dans le sable et contemplait la mer. Les minutes s’arrêtaient ; le soleil se levait, et elle s’envolait vers un autre univers. Au bout de quelques minutes, elle s’élançait vers la mer afin d’y tremper les mains et les pieds. Elle fermait les yeux appréciant l’odeur si particulière de l’iode. Puis elle se mettait à chanter. Sa voix, magnifique, céleste, se perdait dans le silence. Elle chantait de tout son cœur, de toute son âme des chansons si familières mais tellement magiques… Elles lui rappelaient ses origines ; c’étaient des chansons bretonnes. Un voile d’ombre passait sur son visage, il était l’heure, elle le sentait, elle le savait. Elle remettait ses chaussures et s’éloignait, le cœur lourd, de cet endroit chéri. Bientôt elle serait chez elle, déjeunerait, irait à l’école, dans ce monde tellement réel qui l’éloignerait de sa mer adorée. 
Elle n’avait guère plus de sept ans mais possédait déjà la maturité d’une adulte. Elle était mince et plutôt petite pour son âge. On aurait pu la croire chétive, fragile, mais elle possédait une force intérieure incroyable : le roc solitaire qui résiste à toute les tempêtes c’était elle. Elle se passionnait pour les contes, les légendes et l’univers marins. Elle avait le teint clair, de grands yeux bleu océan et de magnifiques cheveux d’un noir époustouflant qui ondulaient dans son dos. Ils n’étaient jamais attachés et lorsque sa mère essayait de les lui nouer contre son gré elle se débattait farouchement. Contrairement à la plupart des enfants de son âge elle parlait couramment le breton. Elle s’était passionnée très tôt pour cette magnifique langue et dès qu’elle sut lire, elle l’apprit seule grâce à un vieux livre qu’elle avait retrouvée sous le lit de ses parents. La solitude ne l’avait jamais embêtée au contraire. Son père avait quitté sa famille alors qu’elle n’avait que cinq ans. En apprenant la nouvelle elle n’avait pas pleuré comme la plupart des enfants l’aurait fait. Non, elle se disait simplement que s’il l’avait quitté c’est qu’il ne l’aimait pas. De ce fait elle n’avait nullement besoin de lui. Il n’en valait pas la peine. Elle pensait qu’elle devait aimer seulement les personnes qui l’aimaient en retour. Avait-elle raison, avait-elle tort ? Elle affectionnait sa famille mais n’éprouvait pas le besoin d’être tout le temps avec eux. Elle pouvait se promener partout dans le village et aux alentours sans avoir besoin d’un être pour la protéger. Elle était tellement débrouillarde et autonome… Elle s’appelait Gwennaig…
 

 
En rentrant de l’école son goûter l’attendait. Le plus souvent elle mangeait des tartines avec du chocolat ou des galettes au beurre ; mais quelques fois sa mère lui faisait des crêpes, un far breton ou un délicieux kouign aman. Quoi qu’il en soit elle repartait dès qu’elle l’avait fini. Elle faisait un bisou à sa mère puis partait en courant en lui criant « Je vais à la plage, ne t’inquiète pas je serai sage » ou « Je vais faire un tour au village, ne t’inquiète pas je serai de retour pour le dîner ». Sa mère la regardait s’éloigner par la fenêtre. Son inquiétude ne la quittait pas, elle était si jeune pour se promener ainsi toute seule. Elle essayait de ne pas songer à toutes les choses qui pourraient lui arriver. Bien sûr elle avait bien essayé de dissuader sa fille, mais rien n’y faisait, elle n’écoutait pas. Lorsqu’elle lui disait non, elle trouvait toujours un moyen pour s’échapper, alors à quoi bon lui interdire… De plus elle semblait si heureuse de ses promenades. Elle se rassurait en se disant qu’au village tout le monde connaissait sa fille. Elle se disait qu’ils étaient un peu tous comme une grande famille et elle espérait qu’au besoin, ils la protégeraient. 
À  la plage Gwennaig faisait toutes sortes d’activités, c’était un peu comme sa deuxième maison. Elle lisait parfois durant de nombreuses heures ; elle écrivait de petites histoires ; des poèmes et des chansons ; elle regardait les gens s’activer, elle écoutait leurs discussions, elle rêvait… 
Au village elle explorait toutes les ruelles en trottinant, saluait les commerçants en breton, nourrissait les oiseaux, aidait ceux qui en avaient besoin, buvait de l’eau à la fontaine, s’asseyait à même le sol, imaginait un autre monde, concevait l’avenir… Tout le monde souriait en la voyant passer, elle était tellement mignonne et possédait un caractère si particulier. C’était un peu l’enfant du village.
 

 
Gwennaig sortit de chez elle et marcha vers la plage. Aujourd’hui elle ne courait pas, son petit visage d’habitude si gai était grave. Elle marchait tout droit, fixait un point et n’en détournait pas le regard. Elle se demandait pourquoi le monde était ainsi et pas autrement, elle se sentait particulière. Encore aujourd’hui elle n’avait pas compris ses camarades. Elle trouvait leurs discussions mortellement ennuyeuses et tellement immatures… A l’école tout le monde l’appréciait mais personnes n’était réellement son ami. Elle était certes sympathique mais personne ne parvenait à la comprendre. De plus, elle passait le plus clair de son temps dans ses pensées. Cette incompréhension de la part des autres ne l’embêtait pas mais l’étonnait. Elle réfléchissait sérieusement à ce sujet, mais dès que ses pieds touchèrent le sable doré toutes ses préoccupations s’envolèrent. Elle s’assit sur un rocher et sortit une feuille. Elle regarda les vagues comme pour s’en inspirer et son stylo effleura la feuille y gravant ces mots :
Fabuleux paysages Irréels rivages  Nacres et coquillages Intrigants naufrages… Sable, galets et ricochets Terre enchanteresse Epistème de richesse  Rare est son unique beauté  Et tous ses enfants émerveillés
Elle lut ces quelques vers à voix haute, creusa un trou, posa sa feuille dans le sable, l’entoura de coquillages, la relut une dernière fois, puis la recouvrit. Elle avait l’habitude d’enfouir ainsi ses textes tels des trésors. Ainsi personne d’autre ne pouvait les lire et ils se trouvaient au plus près de cette terre tant aimée. Elle avait un peu l’impression que ses textes faisaient partie de sa Bretagne… Elle se remémora la chanson qu’elle avait composée la veille et la chantonna dans sa tête :
Parfois on peut se sentir rejeté,  Par une certaine société Une façon de penser, de s’exprimer 
On se sent par moment si différent On se perçoit particulier Ecrasé par notre singularité Poussé par notre créativité Renforcé par notre personnalité 
Il ne faut pas écouter les jugements des autres Etre soi-même rien d’autre Suivre ses rêves sans aucune trêve Persévérer, persévérer Pour y arriver Trouver le chemin de sa destinée 
Les questions se bousculent dans nos têtes Rien ne nous arrête Un soupir, un sourire Qui cache notre tristesse Notre profonde détresse 
Une larme peut contenir tant de sentiments Simples ou complexes, tous différents Rires ou tourments Une vie mis en suspens Bonheur ou malheur Milles émotions d’un cœur Un espoir sauveur Peut nous relever Et nous inviter A persévérer Ne jamais oublier notre passé
Il ne faut pas écouter les jugements des autres Etre soi-même rien d’autre Suivre ses rêves sans aucune trêve Persévérer, persévérer
Le soleil commençait à se coucher, il était temps de rentrer. Elle respira une dernière fois cet air de la mer, ramassa un coquillage, puis s’éloigna en courant. Le lendemain elle marchait d’un pas décidé vers l’école, le cartable sur le dos et les cheveux au vent. Elle chantait dans sa tête afin de ne point attirer l’attention des passants. Soudain une voiture traînant un van la dépassa rapidement. Tiens ! Un cheval arriverait-il dans les environs ? Curieuse, elle se mit à courir à perdre haleine derrière le van. Il se mit à pleuvoir, les gouttes de pluie lui frappaient le visage, ses yeux lui piquaient, de l’eau rentrait dans ses chaussures mais elle continuait à courir avec toute la détermination de l’enfance. Malgré toute son énergie il lui fut impossible de le suivre très

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