Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall , livre ebook

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Date de parution

30 août 2011

Nombre de lectures

164

EAN13

9782820607614

Langue

Français

Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall
Edgar Allan Poe
1835
Collection « Les classiques YouScribe »
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ISBN 978-2-8206-0761-4
Avec un cœur plein de fantaisies délirantes
Dont je suis le capitaine,
Avec une lance de feu et un cheval d’air,
À travers l’immensité je voyage.
Chanson de Tom O’Bedlam [1] . D’après les nouvelles les plus récentes de Rotterdam, il paraît quecette ville est dans un singulier état d’effervescencephilosophique. En réalité, il s’y est produit des phénomènes d’ungenre si complètement inattendu, si entièrement nouveau, siabsolument en contradiction avec toutes les opinions reçues que jene doute pas qu’avant peu toute l’Europe ne soit sens dessusdessous, toute la physique en fermentation, et que la raison etl’astronomie ne se prennent aux cheveux. Il paraît que le… du moisde… (je ne me rappelle pas positivement la date), une foule immenseétait rassemblée, dans un but qui n’est pas spécifié, sur la grandeplace de la Bourse de la confortable ville de Rotterdam. La journéeétait singulièrement chaude pour la saison, il y avait à peine unsouffle d’air, et la foule n’était pas trop fâchée de se trouver detemps à autre aspergée d’une ondée amicale de quelques minutes, quis’épanchait des vastes masses de nuages blancs abondammentéparpillés à travers la voûte bleue du firmament. Toutefois, versmidi, il se manifesta dans l’assemblée une légère mais remarquableagitation, suivie du brouhaha de dix mille langues ; uneminute après, dix mille visages se tournèrent vers le ciel, dixmille pipes descendirent simultanément du coin de dix millebouches, et un cri, qui ne peut être comparé qu’au rugissement duNiagara, retentit longuement, hautement, furieusement, à traverstoute la cité et tous les environs de Rotterdam. L’origine de cevacarme devint bientôt suffisamment manifeste. On vit déboucher etentrer dans une des lacunes de l’étendue azurée, du fond d’une deces vastes masses de nuages, aux contours vigoureusement définis,un être étrange, hétérogène, d’une apparence solide, sisingulièrement configuré, si fantastiquement organisé que la foulede ces gros bourgeois qui le regardaient d’en bas, bouche béante,ne pouvait absolument y rien comprendre ni se lasser de l’admirer.Qu’est-ce que cela pouvait être ? Au nom de tous les diablesde Rotterdam, qu’est-ce que cela pouvait présager ? Personnene le savait, personne ne pouvait le deviner ; personne, – pasmême le bourgmestre Mynheer Superbus Von Underduk, – ne possédaitla plus légère donnée pour éclaircir ce mystère ; en sorteque, n’ayant rien de mieux à faire, tous les Rotterdamois, à unhomme près, remirent sérieusement leurs pipes dans le coin de leursbouches, et gardant toujours un œil braqué sur le phénomène, semirent à pousser leur fumée, firent une pause, se dandinèrent dedroite à gauche, et grognèrent significativement, – puis sedandinèrent de gauche à droite, grognèrent, firent une pause, etfinalement, se remirent à pousser leur fumée. Cependant, on voyaitdescendre, toujours plus bas vers la béate ville de Rotterdam,l’objet d’une si grande curiosité et la cause d’une si grossefumée. En quelques minutes, la chose arriva assez près pour qu’onpût la distinguer exactement. Cela semblait être, – oui !c’était indubitablement une espèce de ballon, mais jusqu’alors, àcoup sûr, Rotterdam n’avait pas vu de pareil ballon. Car qui – jevous le demande – a jamais entendu parler d’un ballon entièrementfabriqué avec des journaux crasseux ? Personne en Hollande,certainement ; et cependant, là, sous le nez même du peuple ouplutôt à quelque distance au-dessus de son nez, apparaissait lachose en question, la chose elle-même, faite – j’ai de bonnesautorités pour l’affirmer – avec cette même matière à laquellepersonne n’avait jamais pensé pour un pareil dessein. C’était uneénorme insulte au bon sens des bourgeois de Rotterdam. Quant à laforme du phénomène, elle était encore plus répréhensible, – cen’était guère qu’un gigantesque bonnet de fou tourné sens dessusdessous. Et cette similitude fut loin d’être amoindrie, quand, enl’inspectant de plus près, la foule vit un énorme gland pendu à lapointe, et autour du bord supérieur ou de la base du cône un rangde petits instruments qui ressemblaient à des clochettes de brebiset tintinnabulaient incessamment sur l’air de Betty Martin. Maisvoilà qui était encore plus violent : – suspendu par des rubansbleus au bout de la fantastique machine, se balançait, en manièrede nacelle, un immense chapeau de castor gris américain, à bordssuperlativement larges, à calotte hémisphérique, avec un ruban noiret une boucle d’argent. Chose assez remarquable toutefois, maintcitoyen de Rotterdam aurait juré qu’il connaissait déjà ce chapeau,et, en vérité, toute l’assemblée le regardait presque avec des yeuxfamiliers ; pendant que dame Grettel Pfaall poussait en levoyant une exclamation de joie et de surprise, et déclarait quec’était positivement le chapeau de son cher homme lui-même. Or,c’était une circonstance d’autant plus importante à noter quePfaall, avec ses trois compagnons, avait disparu de Rotterdam,depuis cinq ans environ, d’une manière soudaine et inexplicable,et, jusqu’au moment où commence ce récit, tous les efforts pourobtenir des renseignements sur eux avaient échoué. Il est vraiqu’on avait découvert récemment, dans une partie retirée de laville, à l’est, quelques ossements humains, mêlés à un amas dedécombres d’un aspect bizarre ; et quelques profanes avaientété jusqu’à supposer qu’un hideux meurtre avait dû être commis encet endroit, et que Hans Pfaall et ses camarades en avaient ététrès-probablement les victimes. Mais revenons à notre récit. Leballon (car c’en était un, décidément) était maintenant descendu àcent pieds du sol, et montrait distinctement à la foule lepersonnage qui l’habitait. Un singulier individu, en vérité. Il nepouvait guère avoir plus de deux pieds de haut. Mais sa taille,toute petite qu’elle était, ne l’aurait pas empêché de perdrel’équilibre, et de passer par-dessus le bord de sa toute petitenacelle, sans l’intervention d’un rebord circulaire qui lui montaitjusqu’à la poitrine, et se rattachait aux cordes du ballon. Lecorps du petit homme était volumineux au delà de toute proportion,et donnait à l’ensemble de son individu une apparence de rotonditésingulièrement absurde. De ses pieds, naturellement, on n’enpouvait rien voir. Ses mains étaient monstrueusement grosses, sescheveux, gris et rassemblés par derrière en une queue ; sonnez, prodigieusement long, crochu et empourpré ; ses yeux bienfendus, brillants et perçants, son menton et ses joues, – quoiqueridées par la vieillesse, – larges, boursouflés, doubles ;mais, sur les deux côtés de sa tête, il était impossibled’apercevoir le semblant d’une oreille. Ce drôle de petit monsieurétait habillé d’un paletot-sac de satin bleu de ciel et de culottescollantes assorties, serrées aux genoux par une boucle d’argent.Son gilet était d’une étoffe jaune et brillante ; un bonnet detaffetas blanc était gentiment posé sur le côté de sa tête ;et, pour compléter cet accoutrement, un foulard écarlate entouraitson cou, et, contourné en un nœud superlatif, laissait traîner sursa poitrine ses bouts prétentieusement longs. Étant descendu, commeje l’ai dit, à cent pieds environ du sol, le vieux petit monsieurfut soudainement saisi d’une agitation nerveuse, et parut peusoucieux de s’approcher davantage de la terre ferme. Il jeta doncune quantité de sable d’un sac de toile qu’il souleva àgrand-peine, et resta stationnaire pendant un instant. Ils’appliqua alors à extraire de la poche de son paletot, d’unemanière agitée et précipitée, un grand portefeuille de maroquin. Ille pesa soupçonneusement dans sa main, l’examina avec un aird’extrême surprise, comme évidemment étonné de son poids. Enfin, ill’ouvrit, en tira une énorme lettre scellée de cire rouge etsoigneusement entortillée de fil de même couleur, et la laissatomber juste aux pieds du bourgmestre Superbus Von Underduk. SonExcellence se baissa

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