Le Poète maudit

Tania Dubeau-Gaudreault

Description

« Je n'ai plus rien à perdre, Même pas mon âme. À l'esprit d'aventure, je me laisse prendre Et j'ai toujours à la main la lame Par laquelle périt mon amour Que je ne puis aimer De jour en jour Qu'en en étant éloigné ! » Après avoir imploré, avec succès, Méphistophélès de ramener à la vie l'être aimé, Wilhem est insatisfait et devient dégoûté. Il finit par revenir sur son souhait et s'associe victorieusement avec l'un des sept princes de l'enfer pour former un terrible duo, synonyme du mal. En trois scènes lyriques et philosophiques, Tania Dubeau-Gaudreault ne se contente pas de transcrire un dialogue, mais elle démontre comment et pourquoi les âmes damnées réussissent tant. Elle décrit avec finesse les défauts de l'Humain, aborde des thèmes universels et les fléaux d'une société en déliquescence que nous connaissons trop...

Sujets

• Diable
• Humanité
• Classics
• Société
• Fiction
• Enfer
• Maladie
• Philosophie

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 04 juillet 2019
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342166880
• Langue: Français

Extrait

Le Poète maudit
Tania Dubeau-Gaudreault
Société des écrivains

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Le Poète maudit
 
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tania-dubeau-gaudreault.societedesecrivains.com
 
Scène 1
Wilhem, qui tente de se suicider, une morte à ses côtés .
 
Ce lit de crasse
Qui est mien
Et l’appétit vorace
Qui me tient
 
Jusqu’au plus profond des tripes,
La tentation
En moi vibre
Et l’appréciation
 
De cette chaire nue
Me laisse avec mes déviations,
Je tue la vertu,
L’expiation.
 
Entre ces cuisses amaigries
Et ces tripes pourrissantes
Avec joie je m’avilis
Dans l’horreur toute-puissante.
 
Puissent les ténèbres m’envahir
Prendre mon âme, déjà perdue
Dans la volupté : en finir
Avec ces rêves déchus
 
De poésie et de beauté
Et ces contrées merveilleuses.
Autant maintenant céder
Devant la mort impérieuse,
Plus de vices, plus de douleur,
La capricieuse m’endort.
Dans ses bras, d’une étrange verdeur,
Je me lave de tous mes torts.
Méphistophélès apparaît.
Méphistophélès
 
La mort n’a rien à expier,
Ta noirceur te retient
Entre mes griffes acérées,
Tu connaîtras ton destin.
 
Je vais pourtant te donner
Une chance qui vient à point,
Toi poète mal-aimé
Tu parviendras à tes fins.
Wilhem
 
Mais grand dieu, que voulez-vous ?
Puisque mon âme est déjà vôtre
Moi qui suis devenu fou,
En quoi ferais-je meilleur apôtre
 
Qu’en vous offrant ma vie
Qui vaut bien ce qu’elle vaut
Ou du moins le prix
De mes péchés et de mes maux ?
Méphistophélès
 
Vous pouvez m’en offrir plus,
Du moins, selon mes volontés,
Et je peux vous en donner plus
Que vous ne l’auriez espéré.
Wilhem
 
Mais que voulez-vous, à la fin ?
Que cette terrible ardeur
Qui...