Napoleon et Alexandre Ier (3/3) L alliance russe sous le premier Empire
379 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Napoleon et Alexandre Ier (3/3) L'alliance russe sous le premier Empire , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
379 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

pubOne.info thank you for your continued support and wish to present you this new edition. L'auteur et les editeurs declarent reserver leurs droits de reproduction et de traduction en France et dans tous les pays etrangers, y compris la Suede et la Norvege.

Informations

Publié par
Date de parution 27 septembre 2010
Nombre de lectures 0
EAN13 9782819925576
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

NAPOLÉON
ET
ALEXANDRE Ier
TOME TROISIÈME
L'auteur et les éditeurs déclarent réserver leursdroits de reproduction et de traduction en France et dans tous lespays étrangers, y compris la Suède et la Norvège.
Ce volume a été déposé au ministère de l'intérieur(section de la librairie) en janvier 1896.
DU MÊME AUTEUR:
Napoléon et Alexandre Ier. L'alliance russe sous lepremier Empire.
I. De Tilsit à Erfurt. 3e édition . Un volumein-8° avec portraits. Prix. 8 fr.
II. 1809. Le second mariage de Napoléon; Déclinde l'alliance. 3e édition . Un volume in-8°. Prix 8 fr.(Couronné deux fois par l'Académie française , grand prixGobert . )
Louis XV et Élisabeth de Russie. 2e édition. Unvolume in-8°. Prix. 8 Fr. (Couronné par l'Académiefrançaise , prix Bordin . )
Une Ambassade française en Orient sous Louis XV: La Mission du marquis de Villeneuve (1728-1741). 2eédition . Un volume in-8°. Prix. 8 fr.
PARIS. TYPOGRAPHIE DE E. PLON, NOURRIT ET Cie, 8,RUE GARANCIÈRE. — — 957.
NAPOLÉON
ET
ALEXANDRE Ier
L'ALLIANCE RUSSE SOUS LE PREMIER EMPIRE
III
LA RUPTURE
PAR
ALBERT VANDAL
OUVRAGE COURONNÉ DEUX FOIS PAR L'ACADÉMIEFRANÇAISE
GRAND PRIX GOBERT, 1893 ET 1894
PARIS
LIBRAIRIE PLON
E. PLON, NOURRIT et Cie, IMPRIMEURS-ÉDITEURS
RUE GARANCIÈRE, 10
1896
NAPOLÉON
ET
ALEXANDRE Ier
CHAPITRE PREMIER
LA RUSSIE SE PRÉPARE À ATTAQUER.
Sous le voile de l'alliance officiellementmaintenue, Alexandre Ier prépare contre Napoléon une campagneoffensive. — Son grief apparent. — Son grief réel. — Appel secretaux Varsoviens par l'intermédiaire du prince Adam Czartoryski;Alexandre veut restaurer la Pologne à son profit et se faire lelibérateur de l'Europe. — Encouragements qu'il puise dans lespectacle de l'oppression générale. — Aspect des différents États.— Le duché de Varsovie. — Misère dorée. — Napoléon a mis partoutcontre lui les intérêts matériels. — La Prusse: le Roi, le cabinet,les partis, l'armée, l'esprit public. — La Suède: débuts deBernadotte comme prince royal: traits caractéristiques. — Le Roi etles deux ministres dirigeants. — L'intérêt économique rapproche laSuède de l'Angleterre. — Situation sur le Danube: la paix desRusses avec la Porte paraît prochaine. — L'Autriche: l'Empereur,l'Impératrice, l'opinion publique, l'armée. — Puissance de lasociété. — La coalition des femmes. — Influence et prestige de lacolonie russe. — Metternich craint d'encourir la disgrâce dessalons. — L'empereur orthodoxe et les Slaves d'Autriche. —L'Allemagne française. — Le vice-empereur. — Rigueurs du blocus. —Exaspération croissante. — Réveil et progrès de l'esprit national.— Sociétés secrètes. — Autres foyers d'agitation. — Alexandre faitprendre des renseignements sur l'état des esprits en Italie. — LaFrance: splendeur et malaise. — Crise économique. — Fidélité desmasses à l'Empereur. — L'imagination populaire reste possédée delui et esclave de son prestige. — Les classes moyennes et élevéesse détachent. — Conspiration latente. — L'Espagne. — L'Angleterre.— Alexandre médite de consommer son rapprochement économique avecnos ennemis. — Réponse de Czartoryski par voies mystérieuses. —Objections du prince; ses méfiances. — Garanties réclamées etquestions posées. — Seconde lettre d'Alexandre. — Il promet à laPologne autonomie et régime constitutionnel. — Il faitl'énumération détaillée de ses forces. — Raisonnements qu'ilemploie pour convaincre et séduire les Polonais. — Condition àlaquelle il subordonne son entrée en campagne. — Efforts pourgagner ou neutraliser l'Autriche. — La diplomatie secrèted'Alexandre Ier. — Il offre à l'Autriche la Valachie et la moitiéde la Moldavie en échange de la Galicie. — Tentatives auprès de laPrusse et de la Suède. — Travail en Allemagne. — Tchernitchef àParis. — Galanterie et espionnage. — Le Tsar accrédite un envoyéspécial auprès de Talleyrand. — Autre branche de la correspondancesecrète. — Affaire Jomini. — Projet de former en Russie un corpsd'émigrés allemands. — Ensemble de manoeuvres. — Rapportsd'Alexandre avec le duc de Vicence. — Il donne le change à cetambassadeur sur ses desseins et ses armements. — Comment ilaccueille l'annexion des villes hanséatiques et la saisie del'Oldenbourg. — Le canal de la Baltique projeté par l'Empereur. —Alexandre affirme et répète qu'il n'attaquera jamais. — Langage dessalons. — L'ambassade russe en France. — Occupationsextra-diplomatiques du prince Kourakine. — Cet ambassadeur maintenuà son poste en raison de sa nullité. — Protestation officielle ausujet de l'Oldenbourg. — Coalition d'influences hostiles autourd'Alexandre. — Continuité du plan poursuivi par nos ennemis àtravers toute la période de la Révolution et de l'Empire: ils nerenoncent jamais à l'espoir de renverser intégralement la puissancefrançaise et de tout reprendre.
I
Au commencement de 1811, Alexandre Ier se disposaità marcher contre Napoléon sans avoir dénoncé l'alliance quiunissait officiellement leurs destinées. Pour préparer cettesurprise, il s'autorisait d'un grief et d'une présomption. Le griefétait précis, patent, brutal: c'était l'incorporation à l'empirefrançais de l'Oldenbourg, apanage d'un prince étroitement apparentéà la maison de Russie. Cette spoliation sans excuse, témérité ouinadvertance de despote, donnait droit au Tsar d'ouvrir leshostilités, mais n'eût pas suffi à l'y résoudre. Il se laissaitemporter à la guerre par la persuasion où il était que Napoléon,ayant créé et agrandi le duché de Varsovie, voulait en faire unePologne nouvelle, qui attirerait à soi les provinces échues à laRussie lors du triple partage et finirait par désagréger cetempire. Là était le motif inavoué, la blessure intime, l'objetprofond du litige: «La véritable cause qui engage deux hommes à secouper la gorge, écrivait Joseph de Maistre, n'est presque jamaiscelle qu'on laisse voir 1. »
Note 1: (retour) Oeuvres complètes , XI,513.
Sans doute, ce serait rétrécir la grande querelleque de l'enfermer dans les limites de l'État varsovien: elle étaitpartout et embrassait l'Europe. Le développement monstrueux de lapuissance française, le progrès d'une frontière mobile qui sedéplaçait et avançait sans cesse, la saisie récente de la Hollandeet des villes hanséatiques, l'allongement du territoire d'empirejusqu'au seuil de la Baltique, l'esclavage imposé à la Prusse, lesexigences croissantes du blocus continental, dénotaient un pland'universel asservissement contre lequel Alexandre se sentait tenude réagir; mais le duché de Varsovie était l'avant-garde dans leNord de cette France en marche continue, la tête de colonne, lapointe acérée qui effleurait le flanc de la Russie et menaçait dele déchirer. À ce contact torturant, Alexandre avait fini parperdre patience: il se jetait au péril pour n'avoir plus àl'attendre, prétendait restaurer à son profit la Pologne de peurque Napoléon ne la refît contre lui, et c'était dans ce but qu'ilvenait d'offrir très secrètement aux Varsoviens, à l'insu de sonchancelier et par l'intermédiaire du prince Adam Czartoryski, detransformer leur étroit duché en royaume uni à son empire, s'ilsvoulaient se joindre aux deux cent mille Russes qu'il avaitsilencieusement rassemblés et s'élancer avec eux à la délivrance del'Europe.
Dans les semaines qui suivirent cet appelmystérieux, sa pensée mûrit et se précisa: toutes ses démarches,tous ses mouvements se fondèrent sur l'hypothèse d'une guerreoffensive. Certes, l'audace était grande de s'attaquer auconquérant qui avait brisé cinq coalitions, et qui, débarrassédepuis deux ans de toutes guerres continentales hormis celled'Espagne, semblait pour la première fois s'affermir et s'installerdans sa toute-puissance. Mais cette guerre d'Espagne, implacable etvengeresse, absorbait la majeure partie de ses forces: elle l'avaitobligé à dégarnir l'Allemagne. Là, l'empereur Alexandre nerencontrera devant lui que quarante-six mille Français d'abord,soixante mille ensuite. Napoléon, il est vrai, semble n'avoir qu'unsigne à faire pour que trente mille Saxons, trente mille Bavarois,vingt mille Wurtembergeois, quinze mille Westphaliens «et autrestroupes allemandes 2» se joignent à ses Français: de tous lespoints de l'horizon, d'autres corps viendront à la rescousse;depuis l'Elbe jusqu'au Tage, depuis la mer du Nord jusqu'à la merIonienne, l'Empereur dispose de toutes les armées régulières etprélève sur chaque peuple un tribut de soldats. Cependant, lorsqueAlexandre regarde à la base de cette puissance sans précédent dansl'histoire, lorsque sa vue plonge dans les dessous de l'Europe enapparence immobilisée et soumise, il discerne en beaucoup de lieuxun mécontentement qui s'exaspère, une disposition à la révolte quilui promet des alliés; à considérer successivement les États quis'échelonnent depuis ses frontières jusqu'à l'Atlantique, il sedécouvre partout des motifs d'entreprendre et d'oser.
Note 2: (retour) Note des forces qui peuvent setrouver en présence , jointe par Alexandre à sa lettre au princeAdam. Mémoires de Czartoryski , II, 254.
En face de lui, à portée de sa main, le duché deVarsovie s'offre d'abord; c'est là que doit s'amorcer l'entrepriseet s'appliquer le levier; c'est là aussi que se rencontre leprincipal obstacle. Non qu'il s'agisse de difficultés matérielleset militaires. Les deux cent mille Russes n'ont qu'un pas à fairepour enlever de vive force le duché et écraser ses cinquante millesoldats. Les places de la Vistule ne sont que d'archaïquesforteresses, sans défense contre l'artillerie moderne. Dantzick, ilest vrai, soutient et flanque le duché, mais Napoléon a réduit lagarnison de cette place à quinze cents Français, détachement laissédans le Nord en sentinelle perdue. Cependant, la résistance dugrand-duché, si courte qu'on la suppose, ralentirait l'invasion,détruirait l'effet moral qu'Alexandre attend d'une descenteinopinée en Allemagne. Il importe que l'obstacle s'abaisse delui-même, par un soudain coup de théâtre; que les Varsoviensviennent à la Russie librement, impétueusement, et donnent à nosautres vassaux le signal de la révolte.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents