Cœurs et œufs de soleil
128 pages
Français

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Cœurs et œufs de soleil , livre ebook

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Description

Depuis la nuit des temps, nous aménageons des lieux dont la lumière est absente. Mais, dès l'ère des mégalithes, nous laissons pénétrer un rayon de soleil à l’intérieur à des dates soigneusement choisies : solstices ou équinoxes par exemple. Chaque année, à date fixe, un rayon de soleil passe par un orifice et vient éclairer l’intérieur, comme pour nous montrer quelque chose... Depuis l’ère gothique, le phénomène a évolué : le soleil n’éclaire plus un objet, mais dessine un œuf ou un cœur stylisés qui se métamorphosent de l’un en l’autre... Pourquoi cela ? C’est ce que cet ouvrage cherche à comprendre, d’abord en présentant quelques cas particuliers, puis en proposant des pistes de recherche aux développements parfois inattendus.

Ce thème est inédit en français, pourquoi ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 janvier 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414007998
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-00797-4

© Edilivre, 2017
Dédicace

A la Lumière, à la Vie, à l’Amour
Au Soleil et à la Lune
A ceux qui ont des yeux pour voir
A l’Humanité
« J’ai cherché dans les temples, les églises et les mosquées.
Mais c’est dans mon cœur que j’ai trouvé le divin.
Rûmî (1207–1273)
Introduction
Nous aimons tous le soleil mais, depuis toujours, nous aménageons des lieux particuliers dont il est volontairement absent. Sans parler des caveaux, qui ne font pas partie de notre propos, cela peut aller de la caverne ornée de la Préhistoire jusqu’à nos modernes sanctuaires.
Depuis près de mille ans, les bâtisseurs ont de plus en plus cherché à faire entrer la lumière et à la domestiquer par des verres teintés ou non. Aux massives églises préromanes ont peu à peu succédé des édifices privilégiant des verrières de plus en plus grandes, comme si trop de pénombre devenait une gêne.
Ce qui est moins connu c’est que, dès la construction des mégalithes, les hommes ont laissé pénétrer un rayon de soleil à l’intérieur, non pas en permanence mais à des dates soigneusement choisies : solstices ou équinoxes par exemple.
Chaque année, depuis des millénaires, à date fixe et ce jour-là seulement, un rayon de soleil passe par un orifice aménagé spécialement et vient éclairer une dalle, une gravure, une sculpture ou un pilier, comme pour délivrer un message à qui peut le voir…
Mais, depuis l’avènement de l’art gothique, le phénomène a évolué : aux mêmes dates qu’auparavant mais pendant plusieurs jours, à heures fixes, le soleil n’éclaire plus un objet mais dessine un œuf ou un cœur stylisés qui se métamorphosent de l’un en l’autre… De plus, ce n’est plus une ouverture classique qui le laisse passer mais un petit trou ; en effet, la place croissante prise par les vitraux ne permet plus de réserver une fenêtre même petite pour un éclairage annuel.
Pourquoi tout cela ? C’est ce que cet ouvrage cherche à comprendre, d’abord en présentant quelques cas particuliers et leurs variantes, puis en proposant des pistes de recherche aux développements parfois inattendus.
Etonnamment, ce thème est presqu’inédit dans notre langue, si ce n’est quelques pages locales sur internet. Il est beaucoup plus étudié outre-Atlantique où l’on peut trouver des publications universitaires en langue anglaise.
S’il était mieux connu, ce phénomène serait peut-être mieux préservé là où il existe car, malheureusement, il arrive qu’il cesse par négligence ou par ignorance.
Première partie De Chartres à Champtoceaux
Chapitre 1 Chartres
Chartres … ! Quel nom superbe qui déchire l’air comme une bannière claquant au vent… de l’Esprit ! Un mot de huit lettres, chiffre symbolique, qui n’a pourtant qu’une voyelle forte.
Quand on dit Chartres, tant de souvenirs nous reviennent que l’on croit avoir tout dit : le meilleur du Moyen-Age ; ses bâtisseurs géniaux ; ses arts roman et gothique combinés ; la symbolique des porches, des statues, des gargouilles ; les vitraux d’un bleu si unique qu’on le dit alchimique car on ne sait pas le reproduire ; le grand labyrinthe de la nef ; la crypte en fer à cheval, au centre inviolé ; le puits des Saints-Forts dont la margelle est ronde mais la base carrée et orientée vers les points cardinaux, comme celle de tout puits celtique ; le circuit d’eau souterrain, identifié par des sourciers ; Notre-Dame de sous-terre, Vierge noire dont l’original a été détruit… Sans oublier l’antique et mystérieuse forêt des Carnutes, ni la crypte celtique et ses douze grandes pierres, visitée au moins deux fois dans les siècles passés : à l’occasion d’un tremblement de terre, selon les archives notariales, puis en 1957 par un souterrain oublié. Cette crypte contiendrait un monument mégalithique très ancien, recouvert sans être détruit par les constructions successives qui ont précédé le monument actuel : tumulus ou cromlech transformé en crypte ? La profondeur du puits des Saints-Forts donne une idée de sa position sous la cathédrale : entre le niveau de l’eau et celui des restes des constructions antérieures à l’édifice actuel…
Dans cette longue liste, la préfecture d’Eure-et-Loir, ville de marchés et de pèlerinages, étape majeure des chemins de St-Jacques-de-Compostelle, surnommée capitale de la lumière et du parfum, est absente. Quoi d’étonnant ? Chartres est d’abord une cathédrale, phare de l’Occident, construite au treizième siècle !
Ce que l’on sait peu car il faut l’avoir vu, c’est que ce haut-lieu a, tous les ans, rendez-vous avec le soleil. Un auteur, au siècle dernier, faisait état d’un rayon qui dessinait, au solstice d’été, un œuf sur les dalles puis un cœur sur un pilier, et qui finissait sa course sur un clou au centre du labyrinthe… C’était une invitation à constater par soi-même car, bien souvent, tout ou partie de ce qui est écrit dans les livres est incomplet ou inexact : de nombreux auteurs écrivent ce qui leur a été rapporté ou ce qu’ils ont lu, sans pouvoir le vérifier.
Pour mémoire, nous emploierons ici l’expression « œufs de soleil » car les « œufs de lumière » sont des pièces d’orfèvrerie : des coquilles d’œufs magnifiquement ciselées mais qui n’ont rien à voir avec notre sujet, sauf si la symbolique s’en mêle… Le terme d’œuf est approché car la forme que prend la tache solaire au sol ou contre un mur est tantôt ovoïde, tantôt franchement ovale, tantôt presque ronde, comme un œil-de-bœuf au théâtre ; cela dépend de l’angle entre le rayon et les obstacles plans qui l’arrêtent.
Première surprise, le phénomène chartrain ne se manifeste pas seulement le jour du solstice d’été, il se renouvelle plusieurs jours de suite, avant et après cette date. A partir de midi, le soleil traverse un point particulier des fenêtres sud les plus hautes de la nef principale pour venir dessiner un œuf de soleil sur les dalles de la nef latérale opposée, côté nord.
Autre surprise, ce n’est pas un œuf unique que l’on peut observer mais un par travée et donc un par verrière haute ! Comme le soleil tourne, chaque rayon vient ensuite balayer chacun des piliers qui bordent ce côté de la nef. Leur section particulière métamorphose l’image des œufs en cœurs stylisés qui ne durent qu’un instant car les rayons retournent rapidement dessiner d’autres œufs sur le sol…
Le phénomène se termine en réunion : tous les œufs se positionnent sur le labyrinthe, débarrassé de ses chaises pour l’occasion. Mais là, pas de cible cloutée, ils arrivent tout simplement dans cet espace, avant de s’éteindre lentement. Il est toutefois exact que, autrefois, une plaque métallique était fixée en son centre.
Curieusement, les pèlerins qui parcourent le labyrinthe s’abstiennent pendant la durée de ce spectacle cosmique.
C’est le 24 juin à midi et ce jour-là seulement qu’un clou est atteint par un rayon. Observé dans un silence profond par des visiteurs fidèles à ce rendez-vous particulier, le phénomène est plus récent que celui des cœurs et des œufs. Il a été créé au dix-neuvième siècle par un responsable historiquement connu de la cathédrale, mais à un autre endroit de l’édifice. Une lentille disposée astucieusement dans une fenêtre basse du transept crée une petite tache solaire qui se déplace sur les dalles et qui, le 24 juin seulement, vient éclairer un clou planté tout exprès dans une dalle du sol (à condition que des plaisantins ne s’efforcent pas de l’intercepter car cela arrive parfois).
Les autres jours, c’est-à-dire la veille ou le lendemain, le rayon balaye les dalles sans jamais atteindre le clou. Le créateur de ce phénomène particulier a probablement voulu mettre en valeur la St Jean d’été, date majeure du calendrier actuel, bien connue des herboristes.
Pensait-il également à la St Jean-Baptiste ? Ou voulait-il rappeler que la première chartreuse a été installée un 24 juin, au XI ème siècle ? Cependant, le monastère tire son nom du massif de la Grande Chartreuse, où il a été établi, et non de la ville de Chartres. Seule une étymologie celtique commune pourrait expliquer la ressemblance de ce nom avec celui de la cathédrale, plus jeune de près de deux siècles.
Mais pourquoi une lentille ? Parce que le rayon de soleil est plus fin et plus précis, notamment en ce qui concerne les jours et les heures où l’on veut qu’il se manifeste, mais aussi parce qu’il peut être problématique de laisser un trou dans une verrière, sauf si le trou est plus fin qu’une goutte d’eau de pluie. Cela dit, avec un petit trou ou une lentille, le même phénomène de chambre obscure peut se produire dès que la différence de clarté est suffisante entre l’intérieur et l’extérieur d’une pièce ; le rayon de lumière projette sur le mur qui fait écran une image inversée de ce qui se trouve à l’extérieur, juste en face de l’orifice. En l’occurrence, il s’agit ici de l’image du soleil. C’est le principe de base des premières « caméras ».
Cependant, ces derniers temps, les verrières aménagées pour le phénomène chartrain étaient en restauration, empêchant le spectacle du soleil dans la nef. Elles ont été remises en place en août 2016… Faudra-t-il réécrire ce chapitre au passé ? Rendez-vous en juin 2017, pour voir si les trous ont été respectés… A défaut, il ne resterait que le rayon du 24 juin…
Chapitre 2 Lyon et Nantes
Cela dit, ce type de rendez-vous solaire n’existe pas seulement à Chartres. Il a été observé, par hasard et par l’auteur, dans trois autres sanctuaires français. Aucune littérature ne semble exister ou être disponible à leur sujet, pour le moment, sauf peut-être sur internet ou dans quelques publications locales.
C’est tout d’abord à Lyon , dans la vieille église Saint Nizier, que le phénomène a été remarqué. Quoi de plus

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