CONTES ET LEGENDES DU JAPON
225 pages
Français

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CONTES ET LEGENDES DU JAPON , livre ebook

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Description

Ce florilège de mythes, de contes et de légendes permet de pénétrer dans l’univers poétique de l’Empire du Soleil Levant. Les uns nous traitent de sujets fondamentaux telles que l’origine du Japon et de ses dieux, des temples et des fêtes, tandis que d’autres s’intéressent aux questions plus futiles : pourquoi la langouste est pliée en deux, la méduse est molle et la tortue a des marques… A la fin du livre, dans la postface, l’auteur cherche à répondre à la question que se poseront nombre de lecteurs : quelle est la spécificité du conte japonais…

Informations

Publié par
Nombre de lectures 106
EAN13 9782373800036
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0038€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La ancée du dragon
Jadis, une certaine année, il n’avait pas plu du tout. Les paysans étaient extrêmement ennuyés. Les petites pousses de riz avaient à peine commencé de croître. Pas d’eau. Pas moyen de sarcler. Les paysans de chaque village priaient les dieux, pour obtenir de l’eau. En vain. Ils devenaient malades d’inquiétude. Dans un certain village vivait un paysan, nom-mé Tokubei, qui avait une jolie lle. Il avait prié pour avoir de la pluie, mais rien à faire. Pas une goutte. Il s’avisa de se tourner vers le dieu dragon Ryûjin et lui dit : – Si vous daignez nous octroyer la pluie, je vous offre ma lle unique. Il pria de toute son âme. Alors, une chose bizarre se produisit. Soudain, le ciel se couvrit de nuages noirs, le tonnerre tonnagorogoro ! La pluie se mit à tomber.
L’auteur de ces traductions, Maurice Coyaud, directeur de recherches au CNRS, a publié quatre anthologies bilin-gues de poésie : japonaise, chinoise, thaï et coréenne. Il a édité en outre quinze volumes de contes qu’il a traduit du chinois, japonais, thaï, coréen, vietnamien et tagalog.
ISBN 978–2–910272-77-7
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Aux origines du mondeContes et légendes  Japon du Japon
Aux origines du monde Flies France
Dans la même collection :
Contes et légendes de France Contes et légendes du Japon Contes des peuples de la Chine Contes et légendes de Flandre Contes et légendes de Centre-Asie Contes et récits des Mayas Contes et légendes du Maroc Contes et mythes de Birmanie Contes et légendes de Turquie Contes et légendes de Suède Contes et légendes de Corée Contes et légendes du Congo Contes et légendes des Comores Contes et légendes d’Allemagne, de Suisse et d’Autriche Contes et histoires pygmées Contes et légendes de Russie Contes et traditions d’Algérie Contes et légendes des Inuit Contes et légendes d’Italie Contes et légendes du Burkina-Faso Contes des Juifs de Tunisie Contes et légendes des Philippines Contes et légendes des Balkans Contes et légendes de Tunisie Contes et légendes de Thaïlande Contes et légendes d’Ukraine Contes et légendes de Kabylie Contes et légendes tziganes Contes et légendes du Vietnam Histoires du roi Salomon Contes et légendes de Madagascar
Aux origines du monde Contes et légendes du Japon
Réunis et traduits par Maurice Coyaud Illustrations de Susanne Strassmann Quatrième édition, revue et augmentée
Flies France
Collection dirigée par Galina KABAKOVA
Relecture : Anna STROEVA
Conception graphique : Susanne STRASSMANN
© Flies France, 2012 ISBN 978–2–910272-77-7
Note liminaire
Contes. En japonais, « conte » se ditmu-kashi-banashi« récits » (banashi) de « jadis » (mukashi). Mais il existe un autre mot,minwa« paroles du peuple », qui peut se traduire par « conte ». Ce concept deminwa englobe en fait « contes et légendes ». Par ailleurs, il existe un mot spécique pour « légendes » : den-setsu« paroles transmises ». Enn, pour « conte », on a encoreotogi-banashi, « un mot tombé en désuétude ». Sources. Les sources de ce recueil sont principalement : Nihon no minwa, Tokyo, éditions Mi-raisha, 40 volumes publiés dans les an-nées 1965 à 1972. Ce recueil forme déjà la source principale de mon anthologie intitu-lée180 contes populaires du Japon, publiée en 1974, avec une préface d’Etiemble, chez Maisonneuve et Larose (épuisée), et reprise, sous une forme différente, aux éditions Pour l’Analyse du Folklore (P.A.F.) sous le titrePoé-sies et contes du Japon; Nihon no minwa, Tokyo, Kadokawa, 1975, 12 vol. ; Nihon no mukashibanashi, Tokyo, Iwa-nami, 1952, 3 vol., nombreuses rééditions, dont celle de 1973 (sous la direction de Seki Keigo) ; Nihon no mukashibanashi, hyaku-sen, réunis par Inada Kôji, Tokyo, 1972 (62 contes traduits dans mon recueilContes, devinettes et proverbes du Japon, P.A.F., 1984). Les autres sources sont indiquées dans les notes. Style de traduction. On traduira de fa-çon variée et nonchalante, sans exclure par -fois des termes vulgaires. Les contes ne sont
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pas nécessairement racontés dans la langue d’un Perrault japonais. Transcription. La transcription utilisée est la plus courante, celle de Hepburn. Pour le lecteur français, il faut savoir quechse lit à l’anglaise, et se prononcetch. Lerreprésente unrroulé à un seul battement, et s’entend souvent comme unl. Leese prononceé. Le ureprésente assez souvent ce qu’on écritouen français.
La plupart des contes rassemblés ici indiquent l’origine de tel ou tel phénomène naturel, animal, végétal, ou de telle ou telle coutume. Le dernier chapitre est composé de contes parmi les plus couramment contés dans les diverses provinces du Japon.
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La mer, les astres, le pays et le calendrier
1. Mortier soufant du sel
Jadis, quelque part, vivaient deux frères. L’aîné se fait devancer par son cadet pour le mariage. Le cadet, plus malin, est le premier à prendre femme. Le couple loge dans une ca-bane proche de la maison principale. L’hiver vient. Le couple a du mal à trouver à manger. C’est la n de l’année. Le coffre à riz est au niveau le plus bas. Le cadet va demander du riz au noble aîné, qui refuse en disant : – Vas-en demander à ta femme, et chasse le cadet. Celui-ci s’en va en montagne, tout triste, shioshio. Il parvient à un col, rencontre un vieillard à barbe blanche, occupé à ramasser du bois mort : – Toi, où diriges-tu tes pas ? – Ce soir, c’est la n de l’an. Je n’ai même pas de riz à offrir à Toshigami (le dieu de la n de l’an). J’erre par ici, à bout de ressources. – C’est ennuyeux. Tiens, prends ça ! Le vieux lui donne unmanjû, pâté de blé, et ajoute : – Va dans le sanctuaire du dieu de la fo-rêt que tu vois là, derrière le temple. Il y a là un trou avec des nains. Ils auront très envie de ton pâté. Donne-le-leur. Échange-le, non pas contre de l’or, mais contre un mortier à roue (hiki usu) que l’on entraîne avec une
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cordelette. Le cadet remercie, va derrière le temple, selon les instructions du vieillard. Là, en effet, il trouve un trou, y pénètre. La grotte est pleine de nains qui s’agitent,gayagaya, avec animation, s’affairant avec des brins de paille. Ils s’extasient devant la taille et la force du cadet, découvrent le pâté : – Tu as là une chose merveilleuse, donne-la-nous ! Ils placent de l’or devant le cadet, qui le refuse, et demande plutôt le mortierhiki usu, qui n’a pas son égal. L’échange se fait. Le cadet sort du trou. Il entend une voix de moustique crier : – À l’assassin ! Il s’aperçoit qu’un nain est coincé entre deux de ses dents, l’extrait avec force excuses de cette position désagréable, le remet dans la grotte, s’en va, rencontre le vieux du col : – Ah bien ! ah bien ! Tu as pris le mortier. Si tu le tournes vers la droite, tout ce que tu désires apparaîtra en abondance. Pour arrê-ter le ot, tourne-le vers la gauche. Le cadet, tout heureux, rentre à la mai-son. Son épouse l’interroge : – As-tu obtenu de ton noble frère quelque chose pour le réveillon ? Le mari répond : – D’abord, étale un beau coussin ! Il étale le mortier sur le coussin et dit : – Riz, sors ! en faisant tourner le moulin vers la droite. Un, deux boisseaux de riz sortent avec ce bruit :nishin nishin !Alors, il dit : – Saumons, sortez ! Deux, trois saumons sortent du mortier. Les époux passent le réveillon dans l’abon-
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dance. À l’aube du Nouvel An, le cadet, regar -dant autour de lui, se dit : – Je suis devenu riche ! À la place de la masure où il gîte, il veut une belle maison. Il dit : – Maison, apparais ! en tournant le mor-tier vers la droite. Une superbe demeure surgit, avec cinq pièces et trois autres chambres, et de plus sept chevaux apparaissent. Il crie encore : – Gâteaux, sortez ! Saké, sors ! Tout cela s’amoncelle. Parents et proches rappliquent, s’extasient : – Cela, c’est étonnant ! L’aîné devient pâle de jalousie. – Ce salaud de cadet ! Que se passe-t-il ? Bizarre, bizarre ! Il ouvre de grands yeux, épie. Quand le cadet et sa femme sont endormis, il va déro-ber le mortier, et avec, vole divers gâteaux. Il s’enfuit jusqu’au bord de la mer avec son butin, monte sur une nacelle qui était amarrée là, démarre, fonce vers le large, pense, à l’aide du mortier, devenir fabuleuse-ment riche. Après avoir dévoré tant de sucre-ries, il a envie de quelque chose de salé. Alors il crie : – Sel, sors ! en tirant la cordelette du mortier. Du sel sort en quantité. Mais le gredin ignore comment arrêter le mortier. Le sel en sort toujours, envahit la na-celle. Celle-ci coule, sombre ; le sel continue toujours de jaillir du mortier. C’est pourquoi de nos jours la mer est salée.
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