Un beau rêve de Lune
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Un beau rêve de Lune , livre ebook

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Description

À Sérignan-du-Comtat, village de Provence, un soir de juin 2014... Lola et son frère Alessandro voient une fée et un lutin descendre d'un rayon de lune entré dans leur chambre. Leurs visiteurs du soir leur proposent un voyage sur la lune. Ils acceptent et partent avec eux sur le rayon lumineux qui rejoint le bel astre de la nuit... « La grotte était un lieu d'émerveillement, un endroit secret du monde des fées. La pluie cessa aussi brusquement que ce qu'elle avait commencé. Qu'à cela ne tînt ! Les jeunes terriens prirent le temps de la visiter. Les étoiles bondissantes les suivaient en exécutant des ballets et en ricochant contre les roches dorées. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 novembre 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342044546
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un beau rêve de Lune
Elie Couston
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Un beau rêve de Lune
 
 
 
 
Un
 
 
 
Le 13 juin 2014 peu avant 22 heures, dans une maison à la sortie du village de Sérignan-du-Comtat dans le Vaucluse…
Après avoir embrassé ses parents, Lola, âgée de neuf ans, monta à l’étage, entra dans sa chambre et referma la porte. En bas son beau-père Alex venait d’allumer une dernière cigarette en laissant la porte-fenêtre de la cuisine ouverte ; oui, Alex fumait, mais il faisait de sérieux efforts pour vaincre son addiction au tabac.
En ce beau soir de juin les fleurs du jardin diffusaient leurs belles senteurs, cela atténuait quelque peu celle qui empestait le rez-de-chaussée de la maison. Lola ouvrit la fenêtre de la chambre en évitant de faire du bruit, en effet sa mère É lodie avait couché son frère au bas des lits superposés depuis un bon moment. Alessandro, âgé de cinq ans, était un enfant très malade, l’on pouvait même craindre pour sa vie s’il n’y avait pas d’amélioration dans les deux jours. Lola avait entendu cela la veille au soir, lors d’une conversation entre ses parents et le médecin. Elle avait compris que la vie de son frère était très menacée par le mal qui l’avait touché. Élodie avait pleuré en entendant parler de la possible hospitalisation de son fils lors de la prochaine visite du médecin prévue le matin du 14 juin ; celui-ci avait dit à Alex qu’en fumant dans l’environnement familial la maladie d’Alessandro ne pouvait que s’aggraver. C’était un peu exagéré mais il y avait une part de vérité, il suffisait d’entendre tousser Alessandro pour penser qu’il disait vrai, car chaque quinte de toux de l’enfant, âpre et tendue, résonnait comme un chant de mort. Pour montrer au médecin qu’il faisait preuve de bonne volonté, Alex était parti au fond du jardin pour fumer sa dernière cigarette de la journée. Il fut un temps où il fumait un paquet et demi par jour, une quinzaine de cigarettes au travail et le reste chez lui. Il fumait moins d’un paquet désormais grâce à l’utilisation d’une cigarette électronique. Alex semblait lutter efficacement. Ses deux principales préoccupations étaient de s’arrêter de fumer une fois pour toutes, et la guérison d’Alessandro. Ceci dit, de par sa bonne éducation Alex avait des qualités humaines et des valeurs familiales véritables, il était près des enfants et de sa compagne, patient, toujours disponible, et les mots qu’il utilisait étaient d’un bon langage, rassurants et réconfortants pour les enfants, avec un peu de sévérité quand cela était utile, bref… Alex était un bon pédagogue, un bon garçon qui s’évadait dans la culture à ses heures libres en composant de la musique et en jouant de la guitare basse dans le groupe Rock « Downer », lequel était installé sur la terre quelque part en Provence, avec la musique et le chant dans les tripes et le cœur accroché aux étoiles.
Lola, qui s’était installée sur le bord de son lit, songeait aux mystérieux pouvoirs de la Lune… Elle était une incorrigible rêveuse, et ce soir de pleine lune elle le fut davantage. Le bel astre de la nuit, resplendissant et lumineux, l’attira une fois de plus dès qu’elle la fixa avec ses grands yeux noirs, et dire qu’elle y était habituée était un doux euphémisme. Ce soir-là la Lune était dans tous ses états, elle lui souriait, avait une belle expression et était très attentive à ses réactions, c’était la première fois qu’elle se manifestait ainsi. L’inattendu et l’heureux hasard montraient-ils le bout de leur nez ? Lola s’imaginait qu’il y avait une forme de magie sur la Lune, et que cette magie était capable de guérir son frère de sa maladie et Alex de son addiction au tabac. Il lui suffisait d’y croire très fortement sans se poser de questions, de fixer la pleine lune jusqu’à l’éblouissement, de lui adresser un message d’espoir avec des mots doux, des mots d’enfant, pour espérer voir le rêve se réaliser et se transformer en un formidable émerveillement. Donc, tout dépendait de l’inattendu, de la volonté d’un heureux hasard, de ce qui existait de bon en dessous des étoiles, sur la terre ou ailleurs. Et, jusqu’où cela devrait-il aller ? Jusqu’à s’envoler, partir à la rencontre de la Lune ? Et que se passerait-il là-haut ? Les rêves d’enfant sont des trésors remplis de mystères, ils sont riches de découvertes et de grandes émotions…
 
 
 
Deux
 
 
 
L’ouverture de la fenêtre offrait à la vue de Lola un panorama céleste incomparable, les étoiles avaient leurs tenues de grand gala et la Lune affichait fièrement son royaume blanc. Le ciel étalait son charme tout en restant impénétrable, il s’abreuvait des mystères de la terre. Lola s’imprégna de tout ça, elle avait le temps. C’était une réaction d’enfant en éveil, une porte ouverte aux rêves qu’elle pouvait imaginer, où le plus beau était celui qui lui faisait sentir que là-haut pouvait exister une magie. Et si tout recommençait, si la magie justement…
Il y avait la branche d’un platane qui flirtait avec le bord de la fenêtre. Très accessible elle était assez résistante pour recevoir le poids d’un être humain. Lola s’y hasardait parfois avec l’espoir de toucher le visage étincelant de la Lune. Espoir vain et déçu à chaque fois, tout juste la satisfaction d’avoir au moins essayé.
Les rideaux flottaient sous un vent léger, ils semblaient lui montrer que de voler était la meilleure solution pour rendre visite à la Lune, ce qui serait osé et dangereux. Lola ne se découragea pas pour autant, elle grimpa sur la branche après avoir vérifié si Alessandro dormait après sa quatrième quinte de toux. Elle dérangea une nouvelle fois les oiseaux qui nichaient tout près, qui voletèrent aussitôt autour d’elle de leurs mouvements d’ailes réprobateurs. Elle fixa le bel astre de la nuit, pas comme dans la chambre, plutôt comme une enfant qui se sentait libre comme l’air, rebelle et l’esprit rempli de folles espérances, c’était comme cela à chaque fois qu’elle était sur la branche. Elle jugeait qu’elle était dans une position exceptionnelle, prête à décoller, ce qu’elle ne faisait jamais heureusement ; mais que c’eût été imprudent de passer à l’acte, avec la certitude de heurter le sol avec une grande force ! En dessous d’elle la trouée de la nuit masquait le jardin, elle était sombre comme le fond d’un puits. L’enfant, intelligente et sensée, décida d’attendre, elle espérait la venue d’un miracle ; elle ignorait une chose, que ce soir de pleine lune n’était pas comme les autres. Cela se sentait mais tout était inexplicable, totalement mystérieux.
Un nuage solitaire traversa le disque lunaire, ce qui brisa un instant le visage figé des cieux, en apparence seulement car les étoiles elles, dansaient de leurs mille feux. Lola leva le bras vers l’astre blanc, puis murmura :
— Lune, viens ! Approche-toi de moi ! Parle-moi ! Eh quoi, obéis !
Rien ne se passa pendant que le nuage finissait sa coupe rasoir sur le visage de l’astre ; que c’eût été surprenant de voir la Lune se pencher pour donner un baiser à une enfant capricieuse !
Lola, un peu confuse :
— Tu ne veux toujours pas me parler ? Je suis fâchée. Je ne veux plus te voir !
Elle essuya une larme de dépit, regagna sa chambre, s’installa sur la chaise du bureau d’écolier en tournant le dos à la fenêtre, puis veilla au repos de son frère. Elle attendit avec inquiétude la cinquième et inévitable quinte de toux d’Alessandro.
Alessandro ne dormait que d’un œil. Il avait l’habitude de voir sa sœur faire une incursion sur la branche de platane, causer à la Lune et revenir en râlant. Cela le faisait sourire, un sourire qui contrastait avec ces yeux cernés et la pâleur de son visage. C’était sa récréation de la nuit d’enfer qu’il vivait.
Il ouvrit les yeux et remua sur sa couche. Il savait que Lola était très contrariée et que c’était à cause de la Lune, et de lui aussi qui l’empêchait de dormir avec ses toux à répétition. Il ne sourit point dès l’instant, il était trop las.
— Ma sœur, tu dors pas, c’est pas bien…
— J’ai parlé à la Lune, lui répondit-elle, qu’est-ce qu’elle est belle ce soir !
— Dis, si je meurs tu crois que j’irai là-haut ? C’est là-bas le paradis ?
Lola sursauta.
— Tu dis des bêtises, tu ne vas pas mourir ! Oui, le paradis est au ciel.
— J’ai écouté en bas de l’escalier en me cachant derrière la porte. Maman a pleuré quand le docteur a dit que j’irai à l’hôpital. C’est à l’hôpital qu’on meurt ?
— Non idiot, on va à l’hôpital pour guérir. Tu as quitté la chambre pour espionner papa et maman. Ce n’est pas bien.
— C’est pas bien aussi de me cacher la vérité.
— Dors maintenant… dors mon frère ! Je t’aime.
La cinquième quinte de toux d’Alessandro arriva. Lola serra son frère contre elle ; quelques larmes coulèrent sur son visage, c’était dû à la peur de voir son frère s’éteindre à jamais.
Alessandro était épuisé après ça, il avait du mal à respirer. Il appuya sa tête contre l’épaule de sa sœur et dirigea son regard vers la fenêtre. Ses yeux mi-clos et abattus et ses joues rougies par la fièvre faisaient peine à voir. La plainte de Lola cessa. Il y eut un long silence, comme un moment d’éternité. Cela ne pouvait durer ainsi, il fallait que tout s’accélère, change subitement tandis qu’ils restaient unis. La pendule du salon sonna les vingt-deux heures, dix coups qui parurent des intrus en pénétrant le silence avec insolence ; Lola et son frère sursautèrent à peine. Une sorte de résignation se lisait dans leurs regards, une attente aussi, celle de la venue de l’i

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