D’une vie à l’autre
164 pages
Français

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D’une vie à l’autre , livre ebook

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Description

À travers le parcours exemplaire d'une femme sur le chemin de l'exil, Nathalie Steuri se penche sur une question d'une brûlante actualité. Originaire d'Afrique centrale, Malia ressent la nécessité d'émigrer en Europe. Pleine de doutes et d'espoirs, avide de connaissances, cette battante travaille avec acharnement pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille restée au pays. Il lui faut comprendre les modes de vie différents du sien, apprendre à s'intégrer et surtout accepter que la réalité ne corresponde pas toujours à ses rêves. L'auteur prône les vertus émancipatrices de l'éducation, considérant que l'instruction ouvre des portes de l'égalité. Nous découvrons les différentes étapes de son courageux cheminement, depuis les raisons qui ont motivé son départ, jusqu'à sa formation de thérapeute spécialisée dans les médecines alternatives. Avec sérénité, elle nous invite à tirer les leçons des erreurs passées pour profiter du moment présent et mettre en avant les qualités plutôt que les défauts, dans un état de pleine conscience.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 octobre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414020423
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-02040-9

© Edilivre, 2017
Exergue

« Dans la vie, on a toujours le choix : aimer ou détester, assumer ou fuir, avouer ou mentir, être soi-même ou faire semblant. »
Nelson Mandela
Introduction
« Le savoir est le pouvoir le plus noble », tel était la devise d’un professionnel de santé qui rêvait d’instruction et de grandes études dans une ancienne colonie allemande, anglaise et française. Il aurait souhaité avoir de grands diplômes mais, le salaire de catéchiste de son père (chef de village), ne lui permettait pas de le soutenir dans ce projet. Il a dû se résoudre à apprendre un métier, se marier et fonder une famille. Mais, il ne s’est pas avoué vaincu ; il s’est promis de soutenir et d’encourager sa progéniture à réaliser ce rêve qui lui était inaccessible. Pour ce faire, il a donné le meilleur de lui-même dans la scolarisation de ses enfants. Et, quand il a rendu l’âme, ceux-ci ont progressé sur ce chemin qu’il avait tracé.
Ce livre aborde le sujet d’une famille modeste, dont le rêve est celui de s’enrichir de connaissances nouvelles. C’est l’itinéraire d’une brave jeune femme, qui est arrivée en Europe avec l’aide de ses amis, et a pu construire une vie normale. Avec la crise économique qui a frappé son pays, la seule issue pour elle et pour de nombreux jeunes était de partir. Or, l’arrivée en occident est toujours liée à un nouvel apprentissage des us et coutumes du pays d’accueil. Dans un premier temps, l’émigré est émerveillé, mais la réalité le sort rapidement de cet émerveillement. Il doit se mettre au travail non seulement pour vivre, mais aussi aider sa famille qui compte sur lui.
En réalité, pour les émigrés, tout est nouveau : non seulement les lieux, mais également les hommes, et surtout leurs manières. Au départ, le nouveau venu ne comprend pas tout, c’est pour cela qu’il est prioritaire pour lui de tout apprendre. Ce sont les différentes étapes de ce nouvel apprentissage qui ont inspiré l’auteure de ce livre. Partant du rêve de ses parents, elle retrace les différentes étapes qui ont ponctué sa vie faite de changements. Non seulement au niveau professionnel, mais également au niveau personnel. Le vieil adage dit que la vie est un long fleuve tranquille ; mais il se trouve que ce n’est pas toujours le cas.
Certaines étapes sont si compliquées qu’on en ressort métamorphosé. La vie d’Ange 1 , puisqu’il est question d’elle, a basculé avec la crise économique dans son pays d’origine. Il faut dire qu’elle a eu beaucoup de chance parce qu’elle a réussi à tirer son épingle du jeu, alors qu’elle ne disposait pas de grands moyens financiers. Elle venait d’une famille modeste qui ne pouvait pas envoyer ses enfants en Europe. De toutes les manières, son père avait d’autres défis à relever… Heureusement pour elle, les Dieux étaient au rendez-vous ; elle y a cru, tellement fort que son rêve est devenu réalité.
1 . Prénom fictif
1 Ndong, l’infirmier-chef de Kyé-Ossi
Kyé-Ossi se situe à la frontière entre trois pays respectifs : le Cameroun, le Gabon et la Guinée-Equatoriale. Au départ, c’était un grand village d’une centaine d’habitants. Au préalable, il appartenait à la Guinée-Equatoriale avant de devenir un village camerounais. On y trouve actuellement plus d’habitants venus de l’ouest du pays que d’autochtones. Cette bourgade est devenue une petite ville où se passe tout genre de trafics ; l’argent y circule à flot. Les habitants ont de la famille de part et d’autre : au Gabon comme en Guinée équatoriale. Kyé-Ossi disposait de son propre dispensaire ; ce qui n’était pas courant dans cette contrée de la vallée. Ndong y travaillait comme infirmier-chef.
Le plus amusant, c’est qu’il est courant d’entendre dire que les autochtones de ce village ont plus d’une carte d’identité ! Mais en réalité, ils ont le droit de circuler dans la sous-région avec la carte d’identité de leur pays, jusqu’à la première ville après la frontière. En réalité, les colons qui ont tracé les frontières n’ont pas tenu compte des appartenances ethniques. En se contentant de délimiter les territoires géographiques, ils ont séparé des familles. C’est ainsi qu’on trouve les mêmes tribus de part et d’autre ; que ce soit au Gabon, en Guinée-Equatorial ou au Cameroun. Lorsqu’un Essa-Ndone 2 du Cameroun arrive dans un village d’Essadone du Gabon ou de la Guinée-Equatoriale, il est chez lui.
La ruée vers l’or noir du Gabon a eu pour conséquence : l’exode des jeunes de la région de Kyé-Ossi vers le Gabon. Ils y allaient pour faire de petits boulots allant de la femme de ménage ou taximan, à la vendeuse de vivres dans les marchés… Ange est allée deux fois à Libreville ; elle a trouvé que c’était une belle ville. Avec sa plage du bord de mer, au cœur de la ville ; cette capitale offre un paysage de carte postale. Ndong n’a pas trouvé nécessaire de s’y rendre, même comme touriste. Parlant de ceux qui y allaient, pour chercher du travail, il disait qu’il valait mieux être manœuvre chez soi que ministre à l’étranger. Il avait sans doute raison dans une certaine mesure. Quand on est dans son pays, « on a tous les droits ». C’est une façon de parler, juste pour dire qu’on n’est pas montré du doigt ; on n’est pas traité d’« étranger ».
Bek, le jeune oncle et meilleur ami d’Ange, a fait l’expérience d’aller travailler à Libreville. Tout allait bien jusqu’au jour où il a été traité de tous les noms d’oiseaux. Il était mal dans sa peau s’est rendu compte qu’il ne pourra réellement s’épanouir que chez lui. C’est dans ces conditions qu’il a décidé de rentrer au bercail. L’idée de savoir qu’il était devenu un « sale camair » l’indisposait. Une fois de retour, il a posé ses valises à Douala et s’y est établi pour n’en repartir qu’à sa retraite. Mais tout le monde n’a pas la chance de revenir au bercail et de trouver un travail convenable…
Ndong, l’infirmier chef (et son aide-soignant) faisait tout ce qui était humainement possible pour soigner les populations du village et celles des régions avoisinantes. Sa maison était à deux pas du dispensaire, de telle manière que les personnes qui arrivaient tard le soir ou dans la nuit, pouvaient facilement mettre la main sur lui. Il consacrait sa vie à son métier et il était d’ailleurs devenu un excellent infirmier-accoucheur. Il soignait des plaies de tout genre, y compris la petite chirurgie. Un jour, il s’était blessé au pied gauche et avait cousu lui-même cette blessure sans avoir au préalable anesthésié le site. Ce qui lui a valu une nuit blanche, avec ce que cela suppose comme douleur.
Au dispensaire, il a effectué de nombreux accouchements ; certains d’entre eux étaient très compliqués pour un infirmier sans spécialisation en matière d’accouchements. Quand elle était jeune, Ange se souvient des cas dont il parlait ; des bébés avec le cordon ombilical autour du cou, ceux qui s’engageaient par les pieds ou qui laissaient d’abord sortir un bras ou une jambe… C’était des exploits pour lui qui n’avait pas bénéficié d’une formation d’homme sage-femme. Il a tout appris sur le tas et s’en sortait plutôt bien. Il était fier de lui et ne regrettait pas d’avoir quitté son village pour remplacer son père à la tête de la chefferie.
Professionnel au grand cœur, Ndong aimait son travail. Son vœu était de faire de grandes études mais, son père était chef de village et n’avait qu’un salaire de catéchiste ; par conséquent, il ne pouvait pas payer sa scolarité. Etant le fils aîné, il a compris qu’il ne pouvait pas prétendre faire de longues études et avoir accès à l’Uni. C’était pourtant son rêve, il n’a malheureusement pas pu le réaliser. Mais il n’en voulait pas à son père. Convaincu que l’ignorance est la pire des maladies, il s’est fait une promesse en secret, celle de permettre à sa progéniture d’accéder à l’Uni, de telle manière que son rêve devienne réalité.
Travailler seul dans ce dispensaire de Kyé-Ossi était difficile. Ndong a donc pris l’initiative d’engager un jeune du village (pepa Nomo), pour l’aider dans les soins. Il lui a appris le travail d’aide-soignant ; au départ, il le rémunérait de sa poche. Après un certain temps, il lui a permis d’être fonctionnaire avec un statut légal. C’était mieux pour lui d’avoir une personne pour l’assister dans les soins. Il est important de savoir que dans le contexte des dispensaires ou des hôpitaux publiques africains en général, et camerounais en particulier, l’aide-soignant qui, en occident, est un professionnel de la santé qui aide le patient dans ses soins de base (tels que la toilette ou la douche), est ici, d’une manière générale, un membre de la famille du patient (mère, épouse, tante ou sœur ; il arrive parfois, mais rarement, qu’un homme joue ce rôle).
L’aide-soignant professionnel est plutôt un assistant-infirmier, son rôle n’est pas d’aider les patients dans les soins de base. Il participe plutôt aux soins techniques comme les injections de toutes sortes, les pansements et autres soins techniques, qu’il apprend de l’infirmier. Pepa Nomo est devenu le collaborateur et ami de Ndong dans ce village à la frontière des trois pays.
Dans cette région, il est capital pour les hommes d’avoir des enfants de sexe masculin. Cette préférence remonte à la nuit des temps, à l’époque où le nombre de femmes et d’enfants faisait partie de la richesse d’un homme. Donc, plus tu avais de femmes et d’enfants, plus tu étais riche. Ceci parce que tout ce monde constituait une main d’œuvre bon marché dans les cacaoyères et caféières. Donc, si les hommes préfèrent avoir des garçons, c’est parce qu’ils peuvent compter sur ceux-ci. Ils seront toujours présents, même après leur mariage, alors que la fille est appe

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