Dans les filets du passé
104 pages
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Dans les filets du passé , livre ebook

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Description

« Il rêvassait en revenant à la voiture encore sous le charme de cette incroyable soirée..... Oui, Sam s'en réjouissait : Buenos Aires laisse flotter un parfum d'aventure, d'histoire et de rêve sur un air de tango... ! » Pour son deuxième ouvrage, Isabelle Terzi laisse aller son imagination et nous emmène en voyage en conjuguant passé et présent sur un rythme de tango. Cette pure fiction romantique à souhait nous force cependant à des réflexions sur les conséquences parfois effrayantes que le passé peut avoir sur le présent. Les protagonistes d'aujourd'hui sauront-ils faire en sorte que le passé demeure le passé ou resteront-ils dans ses filets à tout jamais ? Une histoire qui pourrait toucher chacun d'entre nous.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 octobre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342056945
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dans les filets du passé
Isabelle Terzi
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Dans les filets du passé
 
Prologue
Elle était là, assise dans les confortables coussins d’un fauteuil de rotin, sur la terrasse qui surplombait la mer Méditerranée.
Le livre d’aventures qu’elle lisait n’avait pas suffi à détourner son esprit de son inquiétude et, à présent, elle tâchait de ne penser à rien pour seulement savourer ce que la demeure beige rosé de Beaulieu-sur-Mer lui offrait de sérénité, le bruit du léger ressac et les captivantes senteurs méditerranéennes du jardin environnant et, plus proches d'elle, celles que lui offraient le bosquet de lavande et les grands pins.
Elle se leva pour aller mettre un disque sur le gramophone installé devant la fenêtre du salon donnant sur la terrasse et la voix nasillarde de Billy Holiday l’accompagna jusqu’à la balustrade de la terrasse.
La vue était admirable sur le large et le Cap Ferrat et elle aima la légère et tiède brise de cette fin d’après-midi de printemps.
Le Baron Maxim Von Korlsberg la trouva ainsi à son arrivée, fine et longue silhouette blanche dans le soleil déclinant. Ses cheveux blonds brillant sur ses épaules.
Regardant toujours l’horizon, elle ne bougea pas lorsqu’elle le sentit s’approcher d’elle, lui laissant le plaisir de la surprendre. Elle savait que, sans un mot, il allait la prendre par la taille pour la serrer fort contre lui, soulèverait des mèches de ses cheveux pour déposer des baisers dans son cou.
— Max ! mais que fais-tu ? demanda-t-elle dans un rire naturel et communicatif.
Il l’avait prise dans ses bras et, pour seule réponse, rit avec elle lorsqu’il l’emporta dans leur chambre à l’étage.
* * *
 
Plus tard, restée seule, Eva s’attarda dans la chambre, prenant dans ses mains ou caressant certains objets précieux, ses vêtements, le flacon même de parfum qu’elle ne pourrait emporter dans ses bagages. Elle s’assit dans le fauteuil de sa grand-mère et, parcourant de ses yeux cet environnement qui lui était familier depuis l’enfance, laissa glisser ses larmes mélancoliques.
 
Lorsqu’elle redescendit quelques heures après, Eva avait revêtu une robe de soirée et ses plus beaux bijoux pour le dîner. Il fallait que cette soirée fût exceptionnelle. Elle l’était de toute façon. Mais elle voulait qu’elle reste pour eux un merveilleux souvenir. Eva voulait vivre une dernière fois un moment de cette vie qui allait disparaître. Un instant d’éternité qu’elle enfermerait dans sa mémoire, comme on enferme un objet précieux dans un coffre-fort.
 
Elle le ressortirait dans les moments difficiles, pour se réconforter… ou pour se faire du mal.
 
« Maxim le Magnifique », comme elle le surnommait pour elle-même, l’attendait, très grand et très élégant dans son smoking, près d’une table dressée sur la terrasse illuminée de bougies tandis qu’un tango de Carlos Gardel avait remplacé Billie Holiday sur le gramophone.
 
— Autant nous mettre déjà un peu dans l’ambiance ! lui lança-t-il.
 
Mais cela n’amusa pas Eva.
 
— Ma chérie, ne t’en fais pas, nous allons nous en sortir. Bien sûr, ce n’est jamais facile de tout quitter. D’abandonner sa famille, ses amies, son pays, sa vie tout simplement, et nous ne savons pas où nous allons atterrir et ce que nous allons trouver dans ce pays qui sera désormais le nôtre. Mais nous avons de la chance, j’ai la chance de pouvoir échapper à une mort certaine. De commencer une nouvelle vie. Et il faut faire vite. Cette opportunité ne se représentera pas. Et qui sait ? Rien n’est jamais définitif dans la vie ! Essaya de la consoler Maxim.
 
Elle savait qu’il avait raison, bien sûr. Qu’il n’y avait pas d’autres solutions. Ils devaient fuir et au plus vite.
 
— De toute façon, je suis déjà mort ! Ma chère femme a déclaré mon décès il y a un an pour toucher ma pension. Alors je ne vois pas comment je ressusciterais ? Dit-il, essayant de plaisanter.
 
Mais Eva savait que le cœur de Maxim aussi était lourd, car si sa femme ne lui manquait pas, penser que jamais il ne reverrait son fils, par contre, lui arrachait le cœur.
 
Malgré cela, il restait impassible. La force et la fierté du Baron Maxim Von Korlsberg étaient bien ce qui avait séduit Eva un jour de leur ancienne vie à Munich en 1942, il y avait déjà quatre ans. Elle avait alors à peine vingt ans et lui trente-trois.
 
Ils dînèrent en parlant de tout et de rien et Maxim essaya d’égailler l’atmosphère en lui racontant quelques anecdotes de sa vie militaire. Eva l’écoutait, toujours admirative, mettant de côté la peur qui la rongeait pour savourer de tout son être cette ambiance extrêmement romantique grâce à la musique et les dizaines de bougies.
 
Et puis, se trouver dans cette maison qu’Eva adorait ne faisait que rajouter à ce précieux moment.
 
Elle avait hérité de ce petit manoir que sa grand-mère avait fait construire en 1889 au milieu d’un immense parc. Cette demeure avait été baptisée « La Rose des Vents » en raison de la légère brise maritime qui circulait dans le parc et de la multitude de variétés de roses que sa grand-mère y avait plantées.
 
Elle et Max y avaient séjourné maintes fois, savourant tous les deux la beauté et la quiétude de cet endroit. Ils pouvaient rester incognitos une fois dans ce domaine d’où l’on avait la possibilité de descendre par un petit sentier jusqu’à la plage qui n’était autrement accessible que par la mer.

Sa grand-mère avait voulu suivre l’exemple de Léopold II, Roi des Belges, amoureux de la Riviera, et particulièrement du Cap Saint Jean depuis de nombreuses années, bien avant même son accession au trône en 1865. Il y fit construire deux merveilleux domaines, dont celui très connu de la Léopolda. Lui et sa famille n’étaient cependant pas les seuls personnages illustres à venir passer les saisons hivernales de Cannes à Menton. On pouvait compter d’autres « grands noms » sur la Riviera comme l’impératrice Eugénie, le prince de Galles, le Grand-Duc Pierre de Russie, Gustave Eiffel et des magnats, tels que Sir Thomas Lipton (du thé), Singer (de la machine à coudre), le richissime commendatore Florio (du Marsala…), et tant d’autres. Ceux-ci quittaient leurs pays parfois brumeux et froids pour venir s’enthousiasmer de la beauté des sites, la clémence du climat, la fidélité du soleil mais aussi, du fabuleux bleu de la mer Méditerranée. Ainsi l’on pouvait admirer dès cette période, de fin 19 e et début 20 e  siècle, de somptueux yachts ou voiliers voguant sur cette mer dont on comparait la couleur si spécifique au précieux saphir et longeant les côtes de la Riviera.
 
Cette époque sur la Côte d’Azur fut la concentration aristocratique sans doute la plus prestigieuse du monde.
 
La grand-mère d’Eva, elle-même comtesse et proche de Léopold II, avait choisi Beaulieu-sur-Mer, ancien hameau de Villefranche-sur-mer, qui devint commune en 1891. Les aménagements de routes et de la Compagnie des Eaux qui construisit un énorme réservoir d’eau au Cap Ferrat, peu après 1880, permirent l’édification des toutes premières et rares villas.
* * *
Une fois leur dîner terminé, Maxim redevint plus grave et entreprit de lui expliquer ce qui allait se passer dès le lendemain matin très tôt.
 
À la première heure en effet, leurs passeports et visas en poche, ils rouleraient en voiture pour aller rejoindre le point d’embarquement de Gênes. De là, le bateau les mènerait jusqu’en Espagne pour traverser le Détroit de Gibraltar, puis l’océan Atlantique et, enfin, l’Amérique du Sud si Dieu le voulait ainsi.
 
Il fit lever Eva de sa chaise en la prenant par la main et la serra fort dans ses bras.
 
Il était temps d’aller se coucher et de prendre autant de repos que possible. Les prochaines journées longues et incertaines qu’ils s’apprêtaient à vivre, s’avéreraient éprouvantes.
 
Main dans la main, ils passèrent devant les légers bagages entreposés dans le hall d’entrée. C’était tout ce qu’ils emporteraient de leur ancienne vie. Une vie qui était déjà derrière eux.
Chapitre 1
Sam n’avait pas eu vraiment de temps pour préparer ce voyage mais il n’avait pas pu refuser de rendre service à Franck, son meilleur ami, qui, trois jours avant son départ, se retrouvait immobilisé suite à un accident, heureusement et toutefois sans gravité. Pourtant, il savait par expérience qu’un voyage réussi est un voyage bien préparé et le professionnel qu’il était le savait encore plus que quiconque.
 
Reporter-photographe, Sam sillonnait une partie de la planète afin de saisir dans son objectif l’insaisissable, grâce à son œil expert et surtout artistique. À seulement vingt-huit ans, son professionnalisme avait d’ailleurs été déjà plusieurs fois récompensé par ses pairs, notamment en 1998, il avait alors à peine 22 ans.
 
Ce qui le mettait un peu mal à l’aise aujourd’hui, c’est qu’il ne connaissait pas vraiment l’Argentine et encore moins le Polo sur lequel l’ami qu’il remplaçait devait réaliser un reportage. C’était donc dans l’urgence de la situation qu’il avait accepté cette mission.
 
Sam, lui, son truc c’était l’Afrique. Il était devenu un des référents en matière de reportages animaliers dans ce pays.
 
Enfin, au moins allait-il pouvoir découvrir Buenos Aires et ses environs durant la saison idéale là-bas. L’automne s’installait en Europe, ou plus précisément en France où il vivait, ce qui correspondait au printemps argentin. Les températures seraient donc douces et sans trop d’humidité. Et s’il en avait le temps et l’occasion, il s’aventure

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