Désir paradoxal
128 pages
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Désir paradoxal , livre ebook

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Description

Dans ce roman centré autour de la question de l'immigration, Mohamed Feraoun évoque son propre parcours de vie, jalonné de riches expériences. Né en Algérie, descendant direct d'un peuple opprimé qui a lutté pour recouvrer sa liberté, Kamel garde en mémoire le traumatisme de la période coloniale. Dans les années 90, la société algérienne est en pleine mutation et le jeune homme ambitieux rêve d'un avenir meilleur. Il s'investit beaucoup dans ses études et s'initie à l'engagement politique au sein de son groupe d'amis. Après avoir découvert l'amour, son désir d'émancipation le plonge dans un profond questionnement identitaire. Au fil d'intenses débats, il réfléchit aux rapports complexes envers sa propre culture et songe à l'exil. Accompagné de sa femme Kenza, il part s'installer au Québec. Mais l'unité du couple est mise à mal devant les difficultés que rencontre Kamel pour s'intégrer. Contrairement à sa femme, il ne parvient pas à s'adapter à son nouveau mode de vie. Il déplore les dérives entraînées par une compréhension faussée des discours religieux.


« Le challenge des autres n'est qu'une prédiction de notre futur, qu'il soit bon ou mauvais ».
Mohamed Feraoun







Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mars 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782334155045
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-15502-1

© Edilivre, 2017
J’écris, enfin !
J’écris, ma véri té.
J’écris, ma liber té.
J’écris, celui qui pl eure .
J’écris, celui qui a peur.
J’écris la pi tié.
J’écris l’ami tié.
Je parle souvent dans un même t on.
Je parle souvent du pard on.
Je parle à la place des autres.
Je parle la faim des autres.
Je parle de la souff rance.
Je parle de cette diffé rence.
J’écris en fin !
J’écris et j’écrirais jusqu’à ma fin.
Mohamed Feraoun
Désir Paradoxal

À mes amis(e) lecteurs et lectrices,
Depuis mon jeune âge, ma passion se traduit par la présence d’un petit objet que j’emprisonne entre mes doigts : un stylo, un crayon, peu importe, l’important c’est l’emporter avec moi afin de traduire tout ce qui m’entoure, par la complicité de quelques mots que j’en trouve au fond de mes pensées.
À travers cet objet, je me sens sécurisé, écouté et parfois libéré d’un éventuel mal à l’occasion. Donc, ça me soulage. J’ai toujours eu cette conviction, qu’un jour, il finisse par me répondre ou me parler, de ce dont j’en parle, de ce que j’en pense ou ce que j’en souffre.
C’est mon meilleur ami de tous les temps au point que mes parents ne cessaient de chercher après moi, pour me trouver, en train d’écrire, juste pour ce plaisir d’écrire !
J’ai toujours aimé m’assoir au coin de cette petite chambre, m’amuser à recopier mes leçons de la journée, comme si j’avais une punition à finir. Quand j’écris, je respire. Je vis ma liberté et parfois la liberté des autres.
Ce qui importe pour moi, l’air que je respire n’est pas polluant. Je prends bien soin de lui, quand il me demande de lui parler de certaines choses de la vie.
Je lui réponds par ma franchise, sans le trahir.
Cet air à besoin de moi comme j’en ai besoin de lui.
Pour cela, je lui dois ce vocabulaire adéquat, bien réfléchi ou bien pensé, peur de le décevoir un jour.
Je ne sais pas encore la véritable définition d’un écrivain, mise à part celle qu’on trouve au dictionnaire Larousse.
Ce que j’en sais écrivain que je suis, me ferais prendre la place de celui, qui veut parler de quelque chose, celui qui prône la paix, celui qui veut vivre, celui qui souffre, celui qui soulage, celui qui pardonne, celui qui aime, celui qui cherche à s’aimer enfin, celui qui aime tout le monde, même s’il n’est pas aimé par tout le monde !
Mohamed Feraoun
Dédicace
À,
Dalila Derridj
Qui m’a encouragé et partagé, de jour comme de nuit, ce modeste ouvrage.
(Merci Dali !)
Mes enfants, mes frères, mes cousins(e), mes amis(e),
Je vous dédie mon troisième ouvrage.
À l’époque on disait
« … Quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus de misère et commenceront les beaux jours, mais nous serons morts, mon frère. »
(Issue de la chanson québécoise de Raymond Lévesque en 1958, exprimant son chagrin à propos de la guerre d’Algérie).
Aujourd’hui
On est tous hantés par cette naïveté d’y croire non seulement à ces destinations prospères, mais aussi au jugement de ceux qui nous entrainent vers ces quotidiens incertains.
Mohamed Feraoun
Mon école… (Je parle de ma génération)
On est à la fin des années60, toutes les écoles algériennes étaient au chevet des instituteurs fraîchement formés par la langue de Voltaire.
Le système scolaire en ce temps ressemblait à un héritage forcé, sans que la population, y compris ces instituteurs, se doutât du devenir de cette langue du colonialisme, suite aux grands bouleversements sociopolitiques.
Façon d’assimiler, la fin d’une mésaventure, qui a duré plus d’un siècle.
La politique tenait bon en ce temps par de divers slogans bien hostiles aux effets néfastes de cette mésaventure chèrement débarrassée, qui reste à ce jour gravée à jamais, non seulement dans les mémoires de nos rares vétérans, mais aussi dans les annales de formations de nos futurs historiens.
Oui, c’était la belle école !
On se souvient de cette plume à l’encre de chine, on se souvient de nos cahiers mensuels ou cahiers de compositions, nul n’a le droit de le tacher.
Pour nous, c’est un document important, c’était notre véritable passeport, dont on avait besoin, en classe supérieure.
Qui n’a pas oublié les diverses séances de morales, que nous réservaient nos parents au moment opportun (généralement au souper), mettant cette école aux avants de toute réussite, argumentée par ce besoin matériel qu’ils leur fissent défaut au temps du colonialisme.
Cette école prenait alors une véritable place de choix pour nos parents qui prônaient ce futur prospère, loin de toutes idées contraires pouvant remettre en cause cet avenir, dont on croyait éternellement.
Pour nous, l’école symbolisait la fierté familiale, mais aussi cet espoir de servir nos parents dans le futur, sorte de service rendu, ce qui est du ressort de notre culture, pour devenir enfin, un héritage culturel qu’on devrait transmettre aux futures générations.
Mon école me donnait toujours cette ambition de servir ceux qui m’ont servi. Pour nous, les exilés représentaient la solution extrême pour des familles cherchant une place plus confortable, face au quotidien difficilement arraché.
L’émigration, symbolisée parfois, les conséquences ou les risques dus à un éventuel échec scolaire, preuve de ces ouvriers exilés ou installés cupidement en France.
Il fallait donc tout faire, pour réussir nos études, faute de se retrouver aux abords du mépris.
Maintenant, tout le monde se dit, oh ! la belle école, que s’est-il passé depuis ?
Dans notre époque, la grève n’existait pas, notre enseignant ne nous parlait jamais de son regret, le seul regret qu’il avait, juste les mauvais résultats obtenus par certains élèves.
Je me souviens de cette dame d’origine française, elle portait des lunettes, ses récompenses faisaient toujours la une à la récréation, façon de nous encourager à apprendre nos tables de multiplication (en ce temps, la calculatrice n’existait pas en classe). On n’oubliera jamais cette belle voiture de la dame (2 CV) démarrant en grande pompe à la fin des classes.
Elle s’arrêta, près de moi, le sourire au visage, elle me disait :
– Alors, tu es curieux ?
Je ne comprenais pas ce qu’elle voulait dire, tout le monde se moquait de moi comme si je bravais un interdit, d’être trop rapproché de sa voiture, moi qui voulais juste lui dire :
– Est-ce que demain tu vas revenir ?
Oui, j’apprenais chaque jour un mot nouveau, l’école est devenue un lieu presque magique.
Ce pressentiment d’infériorité nous donna ainsi cette jalousie de devenir un jour les tenants de tous les savoirs. On parlait de tout, sauf de cette histoire bien cachée au fond des blessures qui restent à ce jour un vrai mystère qui n’a pas encore rendu toutes ses vérités.
Je me souviens de cette journée de classe, la madame est absente, la majorité avait ce sentiment d’inquiétude envers cette dame qu’on voyait chaque matin.
On se demandait alors, que va-t-il se passer maintenant ?
Voilà mon père Idir, qui rentre en classe !
Parlant de cette école de mon père, je contemplai cette carte géographique accrochée au fond de la classe, voyant fièrement notre grande nation parmi les autres. Je me suis retourné vers ce regard souriant, cette belle chemise bleu ciel, cravatée en bleu nuit, rappelant tout de suite cette randonnée, que nous faisions ensemble (chez Chréa). Une entreprise de confection de chemise, près de mon école d’Altairac à Maison carrée.
Oh ! Oui, cette faveur d’être reçu par le chef d’entreprise, façon de remercier l’école du quartier, le bruit de machinerie m’empêchait vraiment de comprendre de quoi ils parlaient. J’étais parfois curieux et surtout épater de me retrouver dans un lieu très différent de mon école, du moment qu’on est obligé de parler fort pour se faire entendre.
Contrairement aux autres, cette nouvelle entrée, je l’ai trouvée affectueuse, au point que ces remerciements du patron à l’égard de mon père me revenaient en tête, suite à l’attention qu’il portait aux enfants du quartier.
Son sourire nous donna alors, cette envie d’y participer au rôle du personnage, une façon pour mes camarades de fêter la venue de notre directeur.
On se sentait vraiment aux abords d’un évènement important, en entendit certains éclats de rire, preuve de certaines plaisanteries qu’il faisait à l’égard de certains travaux suspendus au plafond de notre salle de classe. Chacun de nous désignait son œuvre, accompagné d’applaudissements. C’était vraiment amusant, cette entrée de mon père.
Sans s’en rendre compte, parmi les petits poissons qu’on suspendait au plafond, l’un d’eux, le plus beau, prenait une attention particulière, du moment que les dés sont déjà jetés. Le cours commence par ce petit poisson jaune comme le soleil, en passant par ce bulletin météorologique de la journée, pour en arriver aux jardins fleurissants aboutissant à cette fleur de tournesol, origine de ce miel fabriqué par les abeilles.
La majorité de mes camarades levaient la main sauf moi, bien pris par une timidité qui me ronger du pied à la tête, j’avais peur qu’il me fasse des remarques.
Oh ! Mon ami me sursaute !
– Ton père te regarde, vite ouvre ton cahier ! C’est le silence absolu.
On entendait uniquement ses pas. Façon de vérifier le matériel de chacun de nous.
Entre-temps, un autre ami me faisait signe, me disant :
– Ne parle pas à ton père ! Façon de se corriger, il me lança alors cette belle image, que je cherchais, depuis.
Franchement, j’étais pris par cette imagination me retrouvant analogiquement enfermé dans cette idée de fruit produit par l’abeille l’assimilant ainsi à nos instituteurs représentant un des fruits d’une grande abeille qu’on appelait colonialisme.
C’était c

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