Écritures au gré des vents
114 pages
Français

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Écritures au gré des vents , livre ebook

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Description

Une famille de hobereaux de la petite province d’Aunis est le fil conducteur de cette histoire. De la bataille de Bouvines à aujourd’hui, quelques épisodes des membres de la famille sont relatés : au fil des siècles, les Richebonne vivent sur leurs terres, partent à la guerre, voyagent, développent des velléités d’écriture...
Certains personnages apparus dans les quatre recueils de poésie déjà publiés reviennent dans cette saga familiale.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 janvier 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414002894
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-00287-0

© Edilivre, 2017
Œuvres déjà publiées chez Edilivre

Œuvres déjà publiées chez Edilivre :
Impromptus des matins d’hiver (2014)
Les Morceaux choisis de printemps (2015)
Belle passion de l’été (2015)
Vienne l’automne à pas de loup (2016)
Exergue

Et après le feu, un vent doux et léger .
(Premier livre des Rois 19,12)
Tout ce que l’inspiration a fait sortir de ma plume
Tout est parti d’une petite maison dans laquelle je passe quelques jours de temps à autre ! Le nom de Richebonne, mes lectures, mes rêves, le désir irrépressible d’écrire ont fait le reste.
Dans ces récits, les personnages sont fictifs alors que les faits historiques sont fidèlement retranscrits. Toutefois, il n’est pas impossible que des éléments autobiographiques se soient subrepticement glissés dans les personnages d’Antoine et d’Édouard ! Un récit en a appelé un autre par une sorte de correspondance ou de clin d’œil de l’histoire ou des sentiments. Mon dessein a été de rendre véridique l’ensemble pour un lecteur non averti et de gommer le caractère fictif. Je souhaite que le lecteur y croit vraiment !
Volontairement ou par le fait des nécessités, les récits ont été écrits dans des styles très différents selon l’humeur du moment, et l’ensemble peut paraître composé de bric et de broc ! Bien au contraire, j’ai cherché à donner une cohérence à l’ensemble par le jeu des références et des effets de miroir. Je souhaite que vous trouviez le même plaisir à lire ces lignes que j’ai eu à jouer avec les mots.
La traversée des siècles et des événements par une famille d’Aunis constitue la colonne vertébrale du livre. Le nom magique de Richebonne est le fil rouge qui relie tous les épisodes apparemment disparates. Le hasard de mes recherches sur internet m’a même permis de découvrir dans les généalogies dévoilées de réels sieurs et dames de Richebonne !
Le choix d’une famille de la petite noblesse m’a ouvert de nombreuses possibilités de fictions en m’appuyant sur les faits réels que ces familles ont connu à travers l’histoire.
Pardonnez-moi les descriptions trop précises, voire chirurgicales, de la topographie rochelaise ; j’ai seulement désiré que les Rochelais, et tous les amoureux de cette ville, retrouvent avec exactitude chacune de leur rue, chacune de leur place, chacun de leur quai et qu’à cette occasion, ils retrouvent leurs sentiments, leurs émotions, leurs souvenirs et leurs joies propres dans ces lieux qu’ils aiment tant à arpenter.
Vous l’aviez compris, j’aime cette petite maison et tout ce qui l’entoure et tout ce que l’inspiration a fait sortir de ma plume !
Avant-propos à l’imitation de Jean-Jacques Rousseau *
Je forme une entreprise qui eut de multiples exemples et dont l’exécution aura, sait-on jamais, de nombreux imitateurs. Je veux montrer à mes semblables une suite de contes et de récits dans toute la vérité des faits historiques et la fiction des personnages ; et cette suite ce sera le hasard de mes inspirations, de mes lectures, de mon goût de l’histoire, des mes différentes passions et de l’écriture spontanée au gré des vents.
Le jeu de l’écriture seul. Je sens mon cœur et je crois connaître, peut-être à tort, les passions humaines. Je suis fait comme tous ceux que j’ai vus ; j’ose croire être fait comme tous ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis tel que l’on m’a fait. Si la nature a bien ou mal fait de créer le moule dans lequel je suis devenu ce remplisseur de lignes, c’est ce dont on ne peut juger qu’après avoir lu ces contes et récits destinés à vous apporter le rêve, le plaisir et la distraction.
* Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions , livre premier
I Le trouvère de Richebonne
Ils savent bien les Tourangeaux, les Angevins,
ces jeunes gens qui, pour l’heure, sont fortunés et robustes,
que je suis emprisonné loin d’eux, en d’étrangères mains.
(Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, 1157-1199)
À vous, Amour, plus qu’à nulle autre personne
il est bien naturel que je me plaigne de ma douleur,
puisqu’il me faut partir au loin
et me séparer de ma fidèle compagne.
Car quand je l’aurai perdu, il ne me restera rien.
Et sachez bien, Amour, assurément :
si jamais quelqu’un mourut d’avoir le cœur brisé,
je ne lirai jamais plus ni vers ni lai.
(Le Châtelain de Coucy)
Le trouvère de Richebonne
Au Moyen Âge, les îles du golfe des Pictons étaient nombreuses. Sur chacune d’entre elles, un village, un château, un monastère telle l’abbaye cistercienne de la Grâce-Notre-Dame fondée par Richard Cœur de Lion en 1191 sur l’île de Charron.
L’île voisine de Richebonne abritait un modeste logis seigneurial au donjon carré et dépourvu de courtines en raison du caractère insulaire du domaine. Son seigneur, Jehan de Richebonne, ancien écuyer de son oncle maternel, avait hérité de cette terre avant d’être armé chevalier à la bataille de Bouvines, en 1214, par le roi Philippe Auguste, heureux d’avoir retrouvé la plupart de ses terres au détriment du roi d’Angleterre Jean sans Terre, malheureusement débarqué à La Rochelle pour subir la défaite de La Roche-aux-Moines. Parmi ses enfants, le chevalier de Richebonne avait une fille, Marie, si belle qu’elle faisait tourner la tête des petits nobliaux de la contrée.
Étant donné la petite noblesse et la faible fortune du seigneur de céans, les trouvères ne passaient pas pour égayer la vie monotone du logis.
La période était troublée, ponctuée de batailles incessantes entre les souverains anglais et français. Et les peuples vivaient et souffraient au rythme des guerres.
Édouard de Winchester, jeune trouvère, chanteur et musicien, jongleur selon le terme approprié de l’époque, était né à l’ombre de la cathédrale de cette bonne ville qui fut la première capitale de l’Angleterre. À cette époque où les patronymes n’étaient pas encore établis, Édouard portait tout simplement le nom de sa ville de naissance, de son origine géographique. Venu très tôt en France, il avait été l’élève d’un compagnon du Châtelain de Coucy et s’était émancipé depuis peu pour passer de cour en cour avec sa petite troupe.
Lors d’un séjour en 1220 à la cour d’Alix, duchesse de Bretagne, Édouard resta quelques mois auprès de la jeune souveraine et de son mari, Pierre de Dreux, régent du duché, puis il décida de traverser la Loire à Nantes pour s’aventurer dans cette partie du Poitou qui embrasse l’océan ; avec sa troupe, ils voyagèrent de marais en marais, se perdirent au milieu du bocage cachant avec effronterie de petites parcelles secrètes derrière des haies où les oiseaux avaient élu domicile.
En cet automne, dans des gîtes de fortune, Édouard appréciait les soirées douces et les nuits enchanteresses du Poitou maritime en admirant la beauté de la voûte étoilée ; les constellations semblaient lui parler et l’envie folle de les étreindre comme des amies chères lui traversa plusieurs fois l’esprit. Il pensait partager des émotions avec la Grande Ourse, Orion ou Cassiopée qui donnaient l’impression de veiller sur ses nuits.
Lors de ces longues soirées au cours desquelles il ne savait pas où le conduirait ce chemin d’errance, Édouard s’interrogeait sur sa vie de pérégrinations et se réjouissait des dons qu’il avait reçus pour composer les douces mélodies qui accompagnaient ses lais et ses vers. Sa plus grande peine aurait été de perdre ce souffle enivrant de l’inspiration qui conduisait sa vie. Telle la barge rousse, l’infatigable voyageuse qui allait jusqu’aux extrémités de la Terre, Édouard désirait continuer à écrire et à composer jusqu’aux extrémités de ses émotions.
Après de longs jours d’errance, Édouard fut arrêté par la masse d’eau du golfe des Pictons ; aux siècles suivants irait y couler la Sèvre niortaise, petit fleuve boueux, sujet aux caprices de la marée qui remonterait son eau salée loin dans les terres ; et le cours d’eau à venir dessinerait de nombreux méandres comme un refus de se jeter dans l’immense océan.
Les oiseaux s’en donnaient à cœur joie et volaient à perdre le souffle dans ces bourrasques maritimes : l’avocette élégante côtoyait l’oie cendrée et rivalisait de vitesse avec le bécasseau maubèche et la barge à queue noire.
Certaines îles du golfe étaient devenues des presqu’îles et la navigation était périlleuse pour celui qui ne connaissait pas la région. Édouard et sa troupe embarquèrent sur une frêle embarcation et se retrouvèrent sur la grève de l’île de Richebonne, allongée et comme cherchant à rejoindre la terre ferme de la presqu’île voisine de Marans. En effet, le golfe s’asséchait progressivement et les îles se rejoignaient au milieu des marais.
Jehan de Richebonne accueillit courtoisement le trouvère et ses compagnons et s’enquit avec bienveillance des conditions du voyage. Le modeste logis du seigneur de l’île hébergea la petite troupe qui, dès le deuxième soir après s’être reposée de leur périple poitevin, donna une représentation de son répertoire allant de Richard Cœur de Lion au Châtelain de Coucy et de Jean Bodel à Blondel de Nesles, les trouvères des trente dernières années. Édouard chantait et jouait, accompagné par plusieurs musiciens et de jeunes garçons lançant et rattrapant avec adresse des balles.
À la première vue de Marie, le cœur d’Édouard n’avait fait qu’un bond mais il savait bien qu’une histoire d’amour était totalement impossible entre une fille de seigneur et un obscur saltimbanque, même talentueux et élève des plus grands trouvères.
Le soir de cet unique spectacle, Marie était assise entre son père et sa mère en habit de parade, ses cheveux nattés avec soin et partiellement couvert de la touaille, ce morceau de tissus aux plis savamment drapés, el

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