En attendant l autobus
77 pages
Français

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En attendant l'autobus , livre ebook

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Description

Onze nouvelles de genres divers pour ceux et celles qui veulent « meubler » agréablement l’attente. Les récits sont volontairement très différents afin de permettre à chacun de lire en fonction de l’humeur du jour... de s’évader de la grisaille quotidienne... de ressentir des émotions singulières... de s’identifier à l’un des personnages... Deux tables des matières : l’une, classique, par titre, l’autre, « guide de navigation », par genre... sans se prendre au sérieux... car l’ouvrage se veut avant tout divertissant.

Informations

Publié par
Date de parution 24 novembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029001796
Langue Français

Extrait

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En attendant l’autobus

­
Douce Humber
En attendant l’autobus*
Histoires à lire debout




* le train, le métro, l’avion…


Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
© Les Éditions Chapitre.com, 2014
ISBN : 979-10-290-0179-6
Avant-Propos
Sans doute vous est-il arrivé de prendre les transports collectifs ou d’aller consulter un spécialiste. Ces deux activités ont en commun l’attente.
Même si, contrairement à ce que disait Alphonse Allais, « le meilleur moyen d’avoir son train » n’est peut-être pas de « rater le précédent », il n’y a qu’une alternative : arriver suffisamment tôt ou courir très vite. La deuxième solution étant plus aléatoire que la première !
Quant aux rendez-vous chez les spécialistes, la politesse nous impose d’arriver quelques minutes en avance, parfois un bon quart d’heure puisque leurs cabinets sont invariablement sis dans des zones dépourvues de parkings. Sans oublier que la coutume veut qu’ils nous donnent rendez-vous systématiquement une demi-heure avant de nous prendre en consultation.
Assis dans la salle d’attente nous tentons de nous intéresser aux tabloïds vieux de plusieurs mois ou nous nous ennuyons ferme. Il est impossible de plonger dans un roman alambiqué à cause des voisins de chaises qui se font des confidences à voix haute et de l’état de veille qui s’installe. Chaque ouverture de porte nous fait sursauter… des fois que ce serait notre tour ! Mais ce n’est qu’un patient de plus qui vient rejoindre la stabulation.
Debout sous l’abribus, ou près du repère, sur le quai du métro, puis dans le véhicule bondé, quel qu’il soit, l’attente n’est pas plus agréable. À droite, un adolescent et une ménagère pianotent sur leur téléphone portable ou leur tablette, qui pour expédier des sms à ses copains, qui pour jouer à Candy Crush ou tout autre jeu qui trompe l’ennui… pour ceux qui aiment. À gauche, un jeune homme semble perdu dans sa musique, coupé du monde, les écouteurs ancrés au fond des pavillons auriculaires.
La majorité, tout autour, fait grise mine et s’ennuie elle aussi. Pour les usagers du métro, il n’y a même pas la possibilité de regarder le paysage ou de fumer pour se donner une contenance. Non, non, la majorité est condamnée à vivre ces moments dans la morosité et le déplaisir.
Cet ouvrage, sans prétention, vise à combler ces moments où la vacuité individuelle le dispute à l’encombrement environnemental.
Les nouvelles sont des textes relativement courts. L’action y est donc rapide, condensée. Sur papier ou sur tablette, ce sont des histoires à lire debout.
Comme l’humeur de chacun peut changer en fonction des jours, les textes sont très différents dans le contenu et dans le style.
Les lecteurs aventureux choisiront au hasard tandis que ceux qui aiment l’ordre commenceront par la première et marqueront soigneusement leur page pour ne pas perdre un mot, une virgule. Enfin, sans être brouillon, le lecteur « affectif » pourra s’aider des tables des matières pour choisir soit en fonction du titre soit en fonction du genre !
Vous pouvez aussi réagir en ligne soit sur le compte de l’éditeur, soit sur celui de l’auteur. Vous avez raison, comme l’auteur c’est moi, Douce Humber, j’aurai plaisir à vous retrouver sur mon compte web.
En attendant, je vous propose de partager mes divagations cérébrales…
Que l’attente vous soit douce !

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1
Charmaine
C onfortablement installée sur le divan, Nina racontait son histoire.
Deux yeux attentifs fixaient le joli visage de la jeune femme. Deux oreilles complaisantes écoutaient la voix douce et mélodieuse.
« C’était il y a un peu plus d’un an… un jeudi pas comme les autres… »
Nina poussa un soupir, marqua une pause, puis reprit calmement :
« Depuis quelques mois, j’occupais un poste que je briguais depuis longtemps. Ce travail dans une société de création m’avait été vanté par Louise, ma meilleure amie.
Elle y était secrétaire. Lors de nos fréquentes rencontres, elle me racontait pêle-mêle, mais toujours avec enthousiasme, la bonne ambiance, le travail intéressant soumis au secret, les collègues adorables, les noms fantaisistes des services destinés à cacher les sujets d’étude, les discussions autour de la machine à café, le tutoiement de rigueur pour tous.
Elle en pinçait un peu pour Richard, le patron, la cinquantaine fringante, séduisant et charmant.
Pour tous, il est Rick. Il est gentil, et il aime les jolies femmes… d’ailleurs elles le lui rendent bien.
Elles sont nombreuses, les employées, à être jolies, chacune dans leur style.
Il y a aussi des garçons… presque tous informaticiens de haut niveau. Il faut dire qu’ici, on élabore des stratégies de promotion pour des produits du monde entier. Distances et frontières s’effacent avec le Web !
J’étais désormais habituée à mes fonctions.
Je suis hôtesse d’accueil et en tant que telle je suis chargée de recevoir les visiteurs, les clients. Tout ne pouvant se faire par le truchement des fibres optiques ou des ondes, il en vient de très loin parfois.
Ma faculté à apprendre les langues, ma gentillesse naturelle et ma nature avenante ont sûrement pesé lors de l’entretien d’embauche, du moins, je me plais à le supposer.
J’ai obtenu mes diplômes avec une mention pour l’anglais et l’allemand. Mais mon goût pour l’opéra et les contacts humains m’ont apporté des atouts supplémentaires. Ainsi, j’ai appris l’italien en écoutant du chant lyrique, en lisant les livrets de mes opéras préférés. Et comme depuis toujours j’aime le cinéma et les dessins animés japonais comme Princesse Mononoké ou le Château Ambulant j’avais quinze ans quand je me suis mise au japonais… juste comme ça, pour pouvoir les regarder en V . O .
Je le fais régulièrement pour les autres films, grâce aux DVD . C’est un bon exercice quand je n’ai personne avec qui parler. Ça me permet aussi d’apprendre des expressions que l’on ne trouve pas dans les manuels.
Internet, qui réduit les distances et compacte les fuseaux horaires, les réseaux sociaux et les jobs d’été ont fait le reste.
Même si je ne les maîtrise pas toutes, je me débrouille plutôt bien dans quelques langues utiles pour mon travail.
Je n’ai pas beaucoup de mérite je crois. J’aime la musique des langues et par-dessus tout j’aime communiquer avec mes semblables… surtout s’ils sont différents.
La salle où j’évolue ressemble plus à une cafétéria ou à un salon qu’à un bureau. Il y a bien le comptoir d’accueil… noir, classe, classique. Mais c’est surtout l’espace où les fauteuils confortables le disputent aux tables basses qui rend ce lieu exceptionnel. Un autre comptoir, de bois blond celui-là, abrite machine à café, bouilloire, réfrigérateur, mini cave et placards où sont rangés la vaisselle et des victuailles…
Nos hôtes sont importants c’est pourquoi nous nous en occupons avec le sérieux du à leur statut de client mais aussi avec chaleur et cordialité.
Il est parfois indispensable d’organiser leur attente pour qu’elle soit vécue comme positive.
Ça c’est mon job ! Je l’ai bien compris.
Aux dires de mon patron je m’en sors plutôt bien. Preuve en est que les clients m’abordent toujours avec le sourire et ont pris l’habitude de m’apporter qui des chocolats (que je partage), qui des fleurs, qui un bibelot représentatif de sa région, de son pays. J’en ai maintenant toute une étagère, sorte de musée évolutif. La patron l’a faite installer bien en vue, « parce que, dit-il, cela prouve que les clients aiment venir jusqu’à nous ! » Il est vrai qu’en qualité d’hôtesse d’accueil, je passe beaucoup de temps à discuter avec eux, de tout et de rien, pendant que dans les autres services on frémit, on s’active pour peaufiner les dossiers à leur présenter.
Je suis devenue un véritable office du tourisme depuis que je travaille ici.
Comme ils viennent généralement pour plusieurs jours, j’organise souvent des visites de la capitale. Je conseille nos visiteurs en fonction de ce que je sais ou découvre d’eux. C’est venu comme ça, un peu par hasard.
Un jour j’ai utilisé le temps d’attente pour aider des japonais à planifier au

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