Au nom du diable | Nouvelle lesbienne
145 pages
Français

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Au nom du diable | Nouvelle lesbienne , livre ebook

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Description

Envoyée dans un internat à cause de ses mauvaises notes, la vie de Camden est bouleversée. Entre son attirance pour sa camarade de chambre Lauren et la disparition de l’ancienne meilleure amie de celle-ci, sa nouvelle vie n’est pas de tout repos. Leurs amies Stéphanie et Aileen qui cachent mal leur relation révèlent le côté peu accueillant de l’école, de ses élèves et... de sa direction ! Des rumeurs courent sur la directrice du lycée, et lorsque Stéphanie disparait, ses amies se jettent à sa recherche, malgré le danger évident de la situation...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 février 2018
Nombre de lectures 20
EAN13 9780244368272
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Au nom du Diable
 
 
Axelle Asfosh
Copyright © 201 8 Homoromance éditions
ISBN-13: 978-1983952968
ISBN-10: 1983952966
 
Table des matières
 
1 – Premiers pas
2 - Lauren, Lauren, Lauren…
3 - Les rumeurs ne sortent jamais de nulle part
4 - Un petit peu d’amour…
5 - …suivi d’une vengeance
6 - Légère amnésie
7 - Les conséquences
8 - Dix-sept ans
9 - L’étang
10 - Derniers pas
11 - Épilogue

 
 
 
 
1 – Premiers pas
 
 
Le paysage défilait à travers la fenêtre entrouverte et l’air s’engouffrait dans la cabine de la voiture en rafales assourdissantes. Je regardais par-delà la vitre, perdue dans mes pensées qui planaient bien au-dessus des cyprès et des montagnes que je pouvais apercevoir. La scène était magnifique, quasiment à couper le souffle, mais ce qui m’empêchait surtout de respirer étaient mes valises dans le coffre et le sourire jovial de mes parents, assis à l’avant. Je pouvais les voir dans le rétroviseur et cela, bien plus que la vitesse à laquelle était lancée la voiture, me donnait envie de vomir.
Ma sœur avait été forcée de faire le trajet avec nous et je sentais son regard peser sur le côté gauche de mon visage. Je n’osais pas tourner la tête, je ne voulais pas que l’on se parle, c’était bien assez dur comme ça. Bien sûr, cette chipie n’allait pas me manquer, mais moi, c’était certain. C’est toujours comme ça avec les petites sœurs, non ? La grande s’en fiche, et la petite aime d’un amour déraisonné. D’un côté, ne plus l’avoir dans les pattes allait me faire un bien fou, mais elle n’était malheureusement pas la seule personne que je laissais derrière moi. Mes amis allaient terriblement me manquer. Mon petit-ami, Tim, également. Enfin, ex petit-ami, puisque j’avais cassé la veille. Les relations à distance n’étaient pas vraiment mon truc et puis Tim n’aurait jamais attendu quatre mois pour me revoir. Le connaissant, à la première fête arrosée, il aurait couché avec une fille et m’aurait suppliée de le pardonner. Je ne voulais pas être trompée, et je ne voulais pas non plus lui faire subir l’humiliation des excuses.
Je sentis Eléonore s’agiter à côté de moi. Elle fouillait dans le sac à main orange fluo qu’elle s’était acheté pour faire « comme les grandes ». Du coin de l’œil, je vis qu’elle en sortait une enveloppe blanche un peu froissée, dont l’un des coins était corné. Elle la tourna et la retourna entre ses doigts, l’air d’hésiter. Ses ongles, peints en rose bonbon, s’appuyèrent contre le papier comme pour le déchirer. Je haussai les sourcils, risquant de me trahir, mais elle ne me regardait pas. Elle avait l’air d’être réellement préoccupée. Je reportai mon attention sur le paysage, me disant que, de toute manière, ce n’était pas mes affaires. Nous passions maintenant à travers une grande ville avec des panneaux à guirlandes électriques, des jardins fleuris et des pâtés de maisons très classes. Les rues étaient propres, les murs également. Je me demandai si nous n’étions pas passés dans un autre pays. A priori non, puisque les écriteaux que je parvenais à décrypter étaient toujours rédigés en français, avec le petit drapeau national en haut à droite. J’étais impressionnée par les reliefs soignés et la propreté des monuments qui s’élevaient à quelques centaines de mètres de la route. Le soleil couchant embrassait les formes et faisait éclater leur beauté sous mes yeux ébahis.
Peut-être avais-je tout imaginé puisque je me réveillai en sursaut lors d’un coup de volant un peu trop brusque de la part de mon père. Il klaxonna tandis que je m’étirai comme je le pouvais. Je croisai le regard de ma sœur, toujours sagement assise à mes côtés. Son teint rosé d’enfant me rappelait les anciennes photos de moi à l’école primaire. Dieu merci, j’avais appris à Eléonore à choisir elle-même ses vêtements, ça évitait à notre mère de l’habiller comme un torchon – ce que j’avais subi jusqu’à ce que j’entre au collège.
Ses cheveux blonds glissèrent de son épaule alors qu’elle tournait la tête pour mieux me faire face.
— Oh, t’es réveillée, Camden.
Je hochai la tête. Elle était la seule à toujours m’appeler par mon prénom. Généralement, les gens optaient pour « Cammie » ou « Cam ». Je préférais largement les surnoms. Sinon mes professeurs un peu vieux-jeu m’appelaient « mademoiselle Heavel ». S’ils n’étaient pas vieux-jeu, alors ils ne m’appelaient tout simplement pas. Oh, et lorsque mes parents étaient en colère, ce n’était plus « Cammie » mais « Camden Hanna Heavel ». Ri-di-cule.
— Tiens.
La voix d’Eléonore était timide. Elle me tendit l’enveloppe que j’avais aperçue avant de m’endormir. Je posai mes doigts dessus, mais elle la tint encore une seconde avant de la lâcher d’un air grave. Je haussai les sourcils. Son attitude m’intriguait. D’ordinaire, elle n’était pas le moins du monde timide et elle était assez impulsive, complètement à l’opposé de son attitude actuelle, donc, mais peu importait. Je lui souris en rangeant l’enveloppe dans ma poche, la pliant en deux au passage.
— Je l’ouvrirai lorsque je serai là-bas, d’accord ?
Elle fit « oui » avec la tête et elle parut tout d’un coup être libérée d’un poids énorme. Rassurée, elle fredonna avec insouciance les paroles de la chanson qui passait à la radio. Je faillis rire mais je me contentai de sourire avec affection. D’accord, elle allait un peu me manquer. Un tout petit peu.
Dehors, une grande forêt courait à côté de la route. Lorsqu’elle se fit moins dense, elle céda la place à des prés verdoyants. Un chemin de graviers blancs montait vers une espèce de château moderne. Mon père ralentit et s’y engagea. Une boule me remplit le ventre. Nous y étions. Ce foutu internat s’étalait sous mes yeux, tout ça était donc bien réel. Les pneus crissèrent sur les graviers et la voiture s’arrêta devant la cour qui surplombait l’entrée. Des rangées de haies l’encadraient. La voiture était rangée près de l’une d’entre elles, sur la gauche. On sortit en silence et je sautillai sur place pour me dégourdir les jambes : nous venions de passer quatre heures enfermés dans l’automobile, mes muscles étaient atrophiés.
Mon père ouvrit le coffre et en sortit les valises qu’il posa sur le sol avec fracas. L’air dégageait un parfum d’herbes fraîchement coupées et de fleurs tout juste écloses. Mon père portait la valise la plus lourde tandis que j’attrapais la seconde et le suivais en silence. Une dame d’un âge mûr, vêtue d’une longue robe grise et d’une veste de tailleur pastel, nous attendait devant les escaliers qui menaient à l’entrée. Lorsqu’on s’avança dans la cour, elle descendit les marches pour venir à notre rencontre. Des filles en uniforme scolaire parlaient avec animation en se rendant aux jardins, où elles étaient apparemment autorisées à s’allonger dans l’herbe pour discuter. D’autres étaient simplement assises sur les bancs et je les entendais rire de là où j’étais.
Ce qui semblait être la directrice serra la main de mes parents avec un air chaleureux, puis la mienne. Elle sentait la cannelle et ses cheveux bouclés lui tombaient sur les épaules. Elle discuta quelques instants avec mes parents mais je ne parvins pas à être attentive à ce qu’elle disait. Allaient-ils réellement me laisser là ? Comme une réponse à ma question silencieuse, mon père me mit une main sur l’épaule et me dit :
— Si tu as des bonnes notes, tu pourras faire ta terminale chez nous. Sinon, eh bien… Tu finiras ta scolarité ici. On se revoit dans quatre mois.
— Prends soin de toi, me glissa ma mère en embrassant mon front.
Ma sœur s’abstint de parler mais les larmes brillaient dans ses yeux. Cela me faisait mal de la voir ainsi. Elle avait beau être la personne la plus énervante que je connaisse, elle n’en était pas moins ma petite sœur. Je me penchai vers elle.
— À la prochaine, ma grande. N’oublie pas de m’écrire.
Elle afficha un sourire plus que sincère et me sauta dans les bras. Lorsque son corps d’enfant quitta le mien ma famille tourna les talons. Ils étaient à peine montés dans la voiture que j’entendis le moteur vrombir avec impatience. La directrice me sourit tristement, son regard joint au mien.
— Tu vas te plaire, ici. Il faut juste que tu t’habitues à ta nouvelle maison.
— Merci, dis-je.
— On va monter ça dans ta chambre, d’accord ?
Je hochai la tête et pris en main la plus grosse des deux valises tandis qu’elle soulevait la seconde. On monta des escaliers de marbre qui se trouvaient à droite dans le hall. Mes talons claquaient contre les marches.
— L’escalier de droite, c’est pour les chambres. Celui de gauche, c’est pour les salles de classes. Les salles du rez-de-chaussée sont réservées à la détente et tu verras plus tard un escalier qui descend, c’est celui pour la cantine.
J’écoutais attentivement ce qu’elle me disait. J’étais la seule élève à atterrir ici en plein milieu de l’année et ce n’était pas vraiment la meilleure sensation qui soit. J’avais peur de me perdre ou de ne pas être acceptée par les autres. J’avais peur d’un peu tout et de pas grand-chose, surtout de rester ici une seconde année.
Les décorations et l’endroit étaient somptueux mais c’était un peu trop « ringard » de mon point de vue. J’espérais que les cours ne soient pas comme dans les années quatre-vingt-dix, à l’image de leur bâtiment.
La directrice s’arrêta au deuxième étage et traversa le couloir. Elle ouvrit une porte qui menait dans une espèce de petit couloir où deux autres portes se faisaient face. Elle toqua à celle de gauche et entra.
Trois filles relevèrent la tête, apparemment surprises que la directrice se trouve dans leur chambre. Deux se levèrent et s’éclipsèrent par une pièce intermédiaire aux deux chambres. J’y jetai un rapide coup d’œil avant qu’elles ne ferment le battant ; c’était la salle de bains. La dernière fille resta assise sur son lit et nous dévisagea comme si nous débarquions de Jupiter. La directrice posa ma valise à côté d’un deuxième lit, en-dessous de l’une des fenêtres,

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