France - Amérique latine
307 pages
Français

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France - Amérique latine , livre ebook

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Description

Les communications rassemblées ici ont été présentées au Colloque international La France et la formation de la culture latino-américaine : thèmes, figures, événements. Si la diversité pluridisciplinaire des participants (allant de la philosophie à la linguistique, de la littérature comparée, française et latino-américaine à la théorie des images) assurait une visée multiforme, il est tout de même surprenant de constater qu'au lieu de s'en tenir aux multiples influences exercées par la France sur la culture latino-américaine, ils ont plutôt préféré orienter leurs approches sur des aspects clairement interculturels.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2007
Nombre de lectures 30
EAN13 9782296960268
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

FRANCE – AMÉRIQUE LATINE
Croisements de lettres et de voies
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan. com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-02471-7
EAN : 9782296024717

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Sous la direction de
Walter Bruno BERG et Lisa BLOCK de BEHAR


FRANCE – AMÉRIQUE LATINE
Croisements de lettres et de voies


Colloque International à l’Université de Fribourg
Allemagne
27 et 28 mai 2004


L’Harmattan
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
FRANCE

L’Harmattan Hongrie
Könyvesbolt
Kossuth L. u. 14-16
1053 Budapest

Espace L’Harmattan Kinshasa
Fac..des Sc. Sociales, Pol. et
Adm. ; BP243, KIN XI
Université de Kinshasa – RDC

L’Harmattan Italia
Via Degli Artisti, 15
10124 Torino
ITALIE

L’Harmattan Burkina Faso
1200 logements villa 96
12B2260
Ouagadougou 12
Espaces Littéraires
Collection dirigée par Maguy Albet


Déjà parus

Michèle RACLOT (dir), Catherine Paysan, une marginalité flamboyante, 2006
Bernard FAGUET, L’ange et la bête, 2006.
Alain COUPRIE, Marquise ou la « déhanchée » de Racine, 2006.
Bouazza BENACHIR, Le souci de l’autre , 2006.
Amina EL FASSI, Jacques Brel : lyrisme et ironie, 2006.
Gisèle PIERRA, Le corps, la voix, le texte. Arts du langage en langue étrangère , 2006.
Donat RÜTIMANN, Alberto Giacometti. Écrire la déchirure, 2006.
Augustin GIOVANNONI, Ecritures de l’exil , 2006.
François BEAL, Vialatte, l’intemporel , 2006.
Marcel BOURDETTE-DONON, Raymond Queneau, cet obscur objet du désir , 2006.
M.C. BALCON, Lire Jean-Pierre FAYE , 2005.
Luc DELISSE, Le feu central , 2005.
Hédi KHELIL, Jean Genet : Arabes, Noirs et Palestiniens dans son œuvre , 2005.
Bérénice BONHOMME, Claude Simon, l’écriture cinématographique, 2005.
Sébastien LE POTVIN, Lettres maliennes. Figures et configurations de l’activité littéraire au Mali , 2005.
Jean GOLDZINK, A la recherche du libertinage , 2005.
Corinne PASQUA, Simone Weil, biographie imaginaire, 2005.
Catherine SPENCER, À corps perdus. Théâtre, désir, représentation , 2005.
Valère STARASELSKI, Aragon. La liaison délibérée. Faits et Textes (édition revue et augmentée), 2005.
Médoune GUEYE, Aminata Sow Fall, oralité et société dans l’œuvre romanesque , 2005.
Youmna CHARARA (textes présentés et annotés par), Fictions coloniales du XVIII e siècle. Ziméo, Lettres africaines, Adonis, ou le bon nègre, anecdote coloniale, 2005.
Préface
Toutes les communications réunies dans ce volume ont été présentées lors du Colloque International La France et la formation de la culture latino-américaine : thèmes, figures, événements qui s’est déroulé du 27 au 28 mai 2004 à l’université de Fribourg en Brisgovie (Allemagne). Si la diversité pluridisciplinaire des participants – allant de la philosophie jusqu’à la linguistique, en passant par des spécialisations en littérature comparée, française ou latino-américaine – garantissait, dès l’abord, une visée multiforme sur les objets en question, il est quand même surprenant de constater que la majorité des participants, au lieu de s’en tenir aux termes mêmes proposés par le titre du Colloque et d’étudier, partant, les multiples influences exercées par la France sur la culture latino-américaine, ont plutôt préféré consacrer leurs études à des aspects clairement interculturels. Ceci nous a amenés à choisir un nouveau titre qui renonce à tout dessein unilatéral. En effet, France – Amérique latine : Croisements de lettres et de voies propose une réversibilité entre deux mondes qui ne veulent se poser comme étrangers.
Il est bien connu que les relations complexes entre les cultures ne s’établissent pas selon des lois simplement mécaniques – conformément, disons, aux effets de challenge and response. À l’origine de toute conformation nouvelle de cultures – conséquence justement des relations interculturelles –, il y a toujours des processus épistémologiques, des deux côtés, bien entendu. Pour décrire ces processus, nous proposons – avec le linguiste Ludwig Jäger – les termes corrélatifs de « transcription » et de « scripte ». En effet, tout acte de production de « sémantique culturelle » suppose toujours – selon Jäger – une corrélation entre « scripte » et « transcription ». L’appropriation sémantique d’un phénomène culturel – à savoir, la transcription – n’est autre que la transformation d’un « préscripte » quelconque en « scripte », c’est-à-dire, en un phénomène soumis expressément au processus de compréhension qu’est la transcription {1} . Voilà le point décisif de l’argumentation : comme la corrélation entre « scripte » et « transcription » est inhérente à tout processus de « sémantisation culturelle » et que, par conséquent, elle doit être considérée comme une donnée « universelle », il s’ensuit que les différences entre le « faux » et le « vrai », en matière culturelle, vont s’esquiver.
C’est dans ce sens que Jacques Rancière, dès la conférence inaugurale, se met au cœur de la problématique en proposant l’expression heureuse de « mésentente » pour caractériser le champ toujours conflictuel des relations de Jorge Luis Borges avec la littérature française. Le cas exemplaire de cette mésentente serait la visée de Borges sur Flaubert (et, par la suite, sur Proust) qui n’est autre qu’un « renversement strict de ce qui a été le programme de Flaubert », à savoir, « la page coulée dans le marbre opposée à l’évanescence’pohétique’du rêve ou aux projections de la lanterne magique dans une chambre d’enfant ». Rancière découvre dans le va-et-vient entre lectures et lecteurs une strate supplémentaire dans les ruines circulaires, condition d’une écriture qui ne réfuterait aucunement la possibilité que Borges soit lui aussi un précurseur de Flaubert.
« Pour moi, les grandes villes ont été toujours des femmes », a dit Julio Cortázar, l’autre grand Argentin sujet de la conférence de Julio Ortega. « Buenos Aires est en quelque sorte la femme de ma vie, celle qui reste, en dépit de tout… Paris est la grande amante » {2} , ou même « el fuego central » [le feu central], expression qui apparaît dans le roman Rayuela. Le Paris de Rayuela , ce n’est donc pas la capitale des discours dominants, c’est, en l’occurrence, un lieu de cristallisation de la passion, de « l’immédiateté de la subjectivité » (ibid.) et de la recherche poétique. Celle-ci se réalisera, d’un bout à l’autre de Rayuela , selon les paramètres du jeu.
« Le passé est à venir » – voilà une belle formule pour désigner le mélange inextricable d’attraction et de répulsion, d’affirmation et de subversion qui caractérise le mouvement moderniste brésilien et ses relations avec la France. Bien que les auteurs des deux communications consacrées à cette thématique (K. Alfons Knauth et Tania Franco Carvalhal) s’efforcent visiblement de rester fidèles aux implications du titre du colloque – « La France a été, en effet, un’facteur différentiateur’de tout premier ordre pour la formation de l’identité brésilienne et son indépendance culturelle », affirme Knauth sans hésiter –, il faut avouer quand même que la fameuse « translatio imperii et studii depuis les Empires de l’Orient vers les Empires de l’Occident […] s’est quelque peu embrouillée avec la découverte et la conquête de l’Amérique par l’Europe et l’indépendance de l’Amérique qui a suivi ». Or, les effets de cette transcription historique se font sentir par une transformation sémantique singulière : ce qui était considéré en Europe comme une fuite vers l’extérieur – la formule rimbaldienne « il faut arriver à l’inconnu » fut bel et bien la devise de toute une génération d’avant-gardistes –,

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