L’ancrage au féminin de l’œuvre de Bernard B. Dadié , livre ebook

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L’ancrage au féminin de l’œuvre de Bernard B. Dadié
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Date de parution

01 janvier 2019

Nombre de lectures

25

EAN13

9782372231466

Langue

Français

PARCOURS II
L’ancrage au féminin de l’œuvre de Bernard B. Dadié
À partir d’une communication faite au Colloque de l’Ascad : «Bernard Dadié, aujourd’hui et demain », tenu à Abidjan du 22 au 23 septembre 2016.
CIV3146
Nicole VINCILEONI,Abidjan, août 2016.
À RosaAssamala Koutoua Kablan Binlin-Dadié
S
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M
M
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RE
Avant-propos ..................................................................................................................7
I. La force du lien.......................................................................................................9
II. Car au début il y eut de multiples blessures…................ 15
III. Prison des corps ; prison des mots.........................................21
IV. Prison et renaissance...............................................................................29
V. Des interdits à une libération par la femme...................63
7* -FT QJŨHFT EF M"NPVS  &SPT PV $VQJEPO........................79
VII. Ici, à chaque heure, se construit la vie............................ 105
AVANT-PROPOS
Nous développerons notre propos en respectant le mouvement de l’œuvre, les processus par lesquels le « thème » imposé par la lecture en continu, nait, se propage, ricoche d’un texte à l’autre, se répond et s’élargit dans la pluralité des genres dans lesquels le poète a choisi de s’exprimer. Un « thème », jamais isolé, qui lié, assemblé à d’autres, conscients ou inconscients, consti-tue un système organisé : une architecture thématique. Une architecture née de l’activité mentale de l’auteur, de son travail d’écriture, autant que de l’activité mentale du lecteur.
La prison, une date clé dans la vie et la production de l’écrivain, en est le point de départ. La prison, réalité physique et morale ou métaphore, lieu de l’atrophie et de l’abrutissement de l’être, antithèse du sein maternel, peut y être lu comme cette cellule de la descente en soi où naissent les doutes, les interrogations, qui contribuent à forger une personnalité hors du commun. Un lieu où s’ouvre le regard intérieur de la connaissance de soi et des autres ; celui des recommencements et de la ren-contre avec la bien-aimée, Assamala, Emma. La rencontre TXL IRXUQLUD — Oŵ FULYDLQ OHV EULQV OHV SOXV VROLGHV GX ƅO rouge qui le guidera dans le périlleux voyage de l’écriture et de la vie.
I. La force du lien
/D IHPPH  PqUH ¿DQFpH pSRXVH DPDQWH FD-PDUDGH GH FRPEDW SUpVHQWH RX DEVHQWH pYRTXpH IDQWDVPpH PpWDSKRULVpH K\SRVWDVLpH SDU VD SUpVHQFH GLVFUqWH RX DI¿UPpH FRQWULEXH j GRQQHU VHV WRQDOLWpV SDUWLFXOLqUHV j OD IRUPH G¶DXWR¿FWLRQ ELRJUDSKLTXH TX¶RQ SHUoRLW GDQV O¶°XYUH GH QRWUH 1 pFULYDLQ  $XGHOj GH VRQ U{OH P\WKLTXH G¶pWHUQHO IpPLQLQ FHWWH SUpVHQFH YpKLFXOH XQH SDUW LQGpQLDEOH 2 GH OD IRUFH PRWULFH GX SURMHW OLWWpUDLUH PDLV DXVVL 3 SROLWLTXH HW KXPDLQ.
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1 L’auteur est le pivot de son œuvre. Il n’en n’est pas le biographe. 6¶LO V¶LQVSLUH GH VD YLH F¶HVW HQ OD VW\OLVDQW 6XUWRXW LO OD © ¿FWLRQQD-lise » en la généralisant. Nous l’avons déjà esquissé dans un essai antérieur, intitulé : « De la ville à la citée désirée » 2 Les lecteurs soucieux de statistiques trouveront, dans la seule œuvre poétique, plus d’un tiers d’entre les poèmes faisant explicitement ou implicitement référence à la femme, avec un pic dans le recueil : La Ronde des Jours, Seghers, Paris, 1956 3 Le Carnet de prison de l’écrivain (années 1949 à1950) publié seu-lement en 1981, Abidjan, CEDA, comporte plus de 31 références aux femmes militantes du Rassemblement Démocratique Africain. Nous en donnerons la liste plus avant dans l’analyse.
9
L’ancrage au féminin de l’œuvre de Bernard Binlin Dadié
4 O¶RQ QDvW HW R O¶RQ PHXUW ª HW FHOOH TXL UHIXVDQW OHV UHWRXUV QRVWDOJLTXHV H[SXOVH j O¶LQVWDU GX WUDYDLO GH OD SDUWXULHQWH OD FUpDWXUH SXLV O¶DFFRPSDJQH YHUV VRQ H[LVWHQFH YHUV FH GHVWLQ GRQWLQ ¿QH, elle VHUD VHXOH FRPSWDEOH 8Q FRXSOH GH IRUFHV TXL VH IRQG HW VH FRQIRQG DYHF FHOXL TXL HQYDKLW O¶pFUL-WXUH GDQV VD WRWDOLWp HQ IDLVDQW GDQV OH GRXEOH PRXYHPHQW GH OD GXUpH FRQÀXHU OH SDVVp« Cinq siècles/de voyages et d’enrichissement/de mort 5 et de résurrection […] » HW O¶DYHQLU« Homme du Saint-Esprit […] je suis la nuit des promesses 6 […] »GDQV XQ SUpVHQW HW XQ IXWXU UDLVRQQDEOH-PHQW DFFHVVLEOHV 5DYLYp SDU OD SDWHUQLWp « Dans tes yeux si clairs/ [enfant]/ je lis les rêves des 7 hommes » LO VH PXH HQ XQ DSSHO DX[ KRPPHV j WRXV OHV KRPPHV SRXU XQH UHQFRQWUH GHV F°XUV  « Revoici le vieux pèlerin/qui depuis l’aube court le monde/pour ramasser les miettes de rires et de 8 rêves […] ».
'DQV FHWWH pFULWXUH OHV MHX[ GH OD PpPRLUH TXL FKHUFKH j UHFRQVWUXLUH OH SDVVp OH EHVRLQ G¶pFKDSSHU DX TXR-WLGLHQ ODLVVHQW HQWUHYRLU GHV IDLOOHV GHV EOHVVXUHV XQH DEVHQFH GLI¿FLOHPHQW FLFDWULVpHV 7RXWHV IDLOOHV
4 Citation de « A contravida » du romancier uruguayen Roa Bastos. 5 Cf. « Retour au Foyer », 24 août 66, dans Hommes de tous les Continents , Présence africaine, Paris, 1967 6 Ibidem 7 Cf. « Dans tes yeux », À un enfant, dans La Ronde des Jours 8 Cf. « Retour au Foyer », Hommes de tous les Continents
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