Le Folklore bordelais et girondin
123 pages
Français

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Le Folklore bordelais et girondin , livre ebook

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Description

Ce livre est une réédition partielle d'un ouvrage remarquable publié à Bordeaux en 1887 sous le titre « Notice sur plusieurs coutumes, usages, préjugés, croyances, superstitions, médailles, prières, remèdes, dictons ». Le titre avait l'avantage de situer rapidement le contenu de l'ouvrage.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 avril 2014
Nombre de lectures 209
EAN13 9782365729413
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Camille De MENSIGNAC


Le Folklore Bordelais et Girondin







Avant-propos

La genèse de l’ouvrage que nous publions ici a débuté en 1884, avec François Daleau. François Daleau (1845-1927), grand propriétaire vigneron de la région bordelaise et conseiller municipal très impliqué de Bourg-sur-Gironde, fut un archéologue amateur et un savant autodidacte touche-à-tout. En 1875, il ouvrit dans sa commune les portes du musée Daleau, dans la propriété dite le « Chalet de l’Abbaye », afin de présenter au public savant les quelques vingt mille pièces de sa collection préhistorique. À Bordeaux même, Daleau fut vice-président de la Société anthropologique de Bordeaux et du Sud-Ouest, et membre éminent de la Société archéologique de la ville.
En tant qu’anthropologue, Daleau faisait partie des tenants de l’évolutionnisme, qui étudiaient de près, chez leurs contemporains et compatriotes ruraux, les superstitions, les remèdes, les jeux de mots, les outils – etc. – et les désignations de tout ceci en patois, afin d’y percevoir la survivance, sous forme évoluée, des croyances, des modes de vie et des techniques en usage depuis la Préhistoire. C’est ainsi qu’en 1884, donc, Daleau impliqua ses confrères de la Société archéologique de Bordeaux dans son projet de réaliser une telle étude pour le département girondin.
Ce département, englobé par la démarche de Daleau, est formé de ce qui était autrefois le cœur du duché d’Aquitaine, possession anglaise de 1271 à la fin de la guerre de Cent Ans, puis du duché de Guyenne, qui devint province d’Ancien Régime en 1561. Ayant pour capitale Bordeaux, essentiellement bâtie sur la rive gauche de la Garonne, le département s’ouvre du nord-ouest au sud-ouest sur les landes (Landes du Médoc, de Bordeaux, Haute-Lande-Girondine, ainsi qu’une partie de la Grande-Lande centrée sur Bazas), et du nord-est au sud-est sur le pays des grands crus d’Aquitaine (bande du Médoc viticole, Entre-Deux-Mers et Vignoble des Graves).
À l’effet de sillonner ce terroir, François Daleau prépara un questionnaire, qu’il distribua à chacun de ses collègues, tandis que d’autres exemplaires étaient remis aux curés et instituteurs du département. Muni de ce document, chacun pourrait enquêter auprès des paysans dans le secteur du département qu’il connaîtrait le mieux.
Le questionnaire se présentait essentiellement sous la forme d’un lexique de mots-clés, tels que « abeilles », « chouette », « Gargantua », « lune », « porte-bonheur », « sorciers », etc., avec les questions afférentes : par exemple, « que doit-on dire ou faire pour se protéger lorsqu’on croise un sorcier ? » Le document comportait aussi des entrées thématiques plus générales : les apparitions fantastiques, le diable, les dons particuliers à certaines personnes, les fées, les lutins, les monuments mégalithiques, les proverbes patois, les remèdes et les sortilèges. En guise de conclusion, enfin, le questionnaire tâchait de recueillir des dictons comparatifs à l’aide d’une liste alphabétique d’adjectifs ; par exemple, lorsque l’investigateur proposait l’adjectif « hardi », la personne interrogée pouvait lui répondre par le proverbe « hardi comme une chauve-souris ».
Ce questionnaire, que Daleau avait voulu aussi exhaustif que possible, n’eut que peu de retours, soit que les notables auxquels il fut envoyé n’eussent pas eu le loisir de l’utiliser, soit que les paysans eussent été réticents à s’ouvrir à des « messieurs » de la ville, ainsi que le supputa Daleau. Néanmoins, il se trouva quelqu’un, parmi les confrères de Daleau, qui non seulement parvint à obtenir des réponses, mais put aussi les récolter à lui seul à travers tout le département de la Gironde, devançant l’instigateur du projet lui-même et fournissant ainsi l’approche exhaustive qui manquait à Daleau. Celui-ci s’en ouvrit d’ailleurs dans une lettre le 25 novembre 1888 : « Un de mes confrères de la même société, M. Camille de Mensignac, sachant que je préparais ces dites notes, a pris les devants et a remis, avant moi, une notice sur les croyances, coutumes et usages qui vient de paraître dans le dernier bulletin de la Société d’Anthropologie de Bordeaux. »
S’il ne fut pas le maître d’œuvre de cette étude, c’est donc à Camille de Mensignac (1850-1926) que l’on doit l’essentiel de cet ouvrage. Tout d’abord administrateur de la Caisse d’épargne à Bordeaux, l’homme se passionna tôt pour l’archéologie et décida de s’y consacrer à temps plein. Alliant cette passion et son savoir-faire d’administrateur, il devint, toujours à Bordeaux, inspecteur à la Commission des Monuments historiques et des Travaux publics. En ce temps-là, en effet, Bordeaux connaissait une grande vague de travaux, dans le sillage des chantiers haussmanniens à Paris, et vit s’assainir ses quartiers et se percer ses principales artères. Il devint alors fréquent que les travaux missent à jour des vestiges archéologiques. Les travaux s’interrompaient en ce cas et, en précurseur de l’archéologie préventive, Camille de Mensignac, de par ses fonctions à la Commission, n’hésitait pas à descendre dans les excavations, en redingote et chapeau haut-de-forme, pour expertiser les découvertes, faisant œuvre autant de recherche que de préservation. C’est d’ailleurs à lui que la communauté scientifique dut de connaître le tracé des limites de la ville à l’époque gallo-romaine, lorsque Bordeaux s’appelait Burdigala. Devenu une personnalité incontournable de l’archéologie bordelaise, Camille de Mensignac fut nommé en 1882 conservateur du Musée archéologique de la ville, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1926. Disciple tout comme François Daleau de l’école évolutionniste, il publia en 1892 un traité tout à fait dans la veine de celle-ci, intitulé Recherches ethnographiques sur la salive et le crachat . En 1894, il devint président de la Société archéologique de Bordeaux, et était depuis sa fondation en 1884 membre de la Société d’anthropologie de Bordeaux et du Sud-Ouest.
En 1884, comme on l’a vu, il décida de s’impliquer grandement dans la contribution que lui demandait François Daleau dans la collecte des croyances, proverbes et chansons populaires girondins, se prenant de passion et allant presque jusqu’à se charger à lui seul du travail à travers tout le département. Pour avoir mené à bien cette tâche et gagné la confiance des paysans, il est très probable qu’il ait maîtrisé la langue traditionnelle parlée sur cette vaste aire de collecte, à savoir l’occitan gascon, avec ses variantes dialectales que sont le landais, le bazadais (parlé dans la Haute Lande, région de Bazas) et le bordelais (appelé « bordeluche » par ses locuteurs).
Ses recherches, qui donnèrent lieu au présent ouvrage, prirent la forme d’un exposé très détaillé de 250 pages, sur toutes les superstitions ayant trait à des sujets aussi divers que la femme, le mariage, les sorciers, etc., et complété de dictons et de chansons populaires, qui parut en premier lieu dans le Bulletin de la Société d’anthropologie de Bordeaux et du Sud-Ouest , tomes III et IV, 1888-1889, sous le titre fort long « Notice sur plusieurs coutumes, usages, préjugés, croyances, superstitions, médailles, prières, remèdes, dictons, proverbes, devinettes et chansons populaires du département de la Gironde ». En janvier 1889, le questionnaire de François Daleau, ainsi que des « Notes pour servir à l’étude des traditions, croyances et superstitions de la Gironde », de ce même chercheur, parurent à leur tour dans le Bulletin de la Société, afin d’être adjointes à la publication de Mensignac.
Ce sont ces travaux de Mensignac et de Daleau, dans le cadre de leur projet commun d’étude des croyances populaires de leur région, que nous avons réunis ici, en une réédition partielle des publications de 1888-1889 ; réédition partielle, mais à laquelle nous avons mêlé les addenda publiés en annexe par Mensignac.
En annexe de cet ouvrage, nous avons adjoint un lexique des superstitions, qui n’est autre que celui publié par François Daleau dans le Bulletin de janvier 1889, avec son questionnaire. Il ne s’agit toutefois pas du lexique intégré au questionnaire, mais de la première partie, intitulée « Ethnographie traditionnelle », des « Notes pour servir à l’étude des traditions, croyances et superstitions de la Gironde », que pour la commodité du lecteur nous avons rééditée dans un classement strictement alphabétique, et non par thèmes comme dans la version originale, ceux-ci s’avérant parfois fluctuants.

Pierre-Étienne MAREUSE


Introduction
Par C

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