Le travail du genre à travers les échanges épistolaires des écrivains
280 pages
Français

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Le travail du genre à travers les échanges épistolaires des écrivains , livre ebook

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Description

Ces contributions étudient la correspondance d'auteurs comme genre spécifique, mêlant biographie et professionnalité, et comme lieu privilégié de la construction et de la déconstruction des genres littéraires et artistiques. Les contributions couvrent une période qui va de l'Antiquité au XXe siècle et traverse l'Europe des Lumières et le XIXe siècle réaliste et naturaliste.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2015
Nombre de lectures 25
EAN13 9782336390147
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
THYRSE
Collection du C.T.E.L.
Centre Trandisciplinaire d’Épistémologie de la Littérature
et des Arts vivants
de l’Université Nice Sophia Antipolis
*
Qu’est-ce qu’un thyrse ? nous explique Baudelaire : « [...] ce n’est qu’un bâton, un pur bâton, perche à houblon, tuteur de vigne, sec, dur et droit. Autour de ce bâton, dans des méandres capricieux, se jouent et folâtrent des tiges et des fleurs, celles-ci sinueuses et fuyardes, celles-là penchées comme des cloches ou des coupes renversées. Et une gloire étonnante jaillit de cette complexité de lignes et de couleurs, tendres ou éclatantes. Ne dirait-on pas que la ligne courbe et la spirale font leur cour à la ligne droite et dansant autour dans une muette adoration ? »
**********
numéros parus

1. DOMENECH Jacques [dir.], L’œuvre de Madame d’Épinay, écrivain-philosophe des Lumières , août 2010.
2. BONHOMME Béatrice, GANNIER Odile (dir.), La robe des choses , juillet 2012.
3. BONHOMME Béatrice, DI BENEDETTO Christine, TRIFFAUX Jean-Pierre [dir.], Babel revisitée vol. 1. L’intervalle d’une langue à l’autre, du texte à la scène , novembre 2012.
4. PÎRVU Maria Cristina, BONHOMME Béatrice, BARON Dumitra [dir.], Traversées poétiques des littératures et des langues , juillet 2013.
5. ZEENDER Marie-Noëlle [dir.], Le dandysme et ses représentations , février 2014.
6. ASSAËL Jacqueline [dir.], Euripide et l’imagination aérienne , mars 2015.
7. BONHOMME Béatrice, DEL REY Ghislaine, DI BENEDETTO Christine, IOOSS Filomena, TRIFFAUX Jean-Pierre [dir.], Babel aimée vol. 2. La choralité d’une performance à l’autre, du théâtre au carnaval , avril 2015.
Titre
Textes réunis par Nicole Biagioli et Marijn S. Kaplan



Le travail du genre
à travers les échanges épistolaires des écrivains

Épistolarité et généricité
Remerciements
Le Comité d’organisation du colloque souhaite remercier les partenaires institutionnels qui ont contribué par leur aide financière et logistique à cette manifestation et à sa publication, notamment l’Université Nice Sophia Antipolis, l’UFR Lettres, Arts et Sciences Humaines, le laboratoire CTEL, et la bibliothèque de l’UNS section lettres qui a organisé à cette occasion une exposition de correspondances d’écrivains appartenant à ses fonds.

Notre gratitude va aussi à Danielle Pastor sans qui ce présent ouvrage n’aurait pas pu voir le jour.
*
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-74025-6
Avant-propos
La correspondance littéraire, un seuil
Cette publication n’aurait jamais vu le jour sans les deux ouvrages qui en ont été les éléments déclencheurs : Naissance de l’écrivain 1 et L’épistolaire ou la pensée nomade 2 . Dans le premier, en effet, est décrite l’émergence de la profession littéraire à l’âge classique, dans l’autre le rôle joué par la correspondance dans l’entrée en littérature de certains auteurs.
Les lettres d’écrivains, du moment qu’elles ont pour sujet l’activité littéraire de leurs auteurs, font partie, à l’instar des préfaces, postfaces, réponses publiques, du paratexte dont Genette dit qu’il accompagne le texte : « pour le présenter, au sens habituel de ce verbe, mais aussi en son sens le plus fort, pour le rendre présent 3 », et qu’il répartit ensuite en fonction de sa proximité spatiale entre le péritexte qui partage le même lieu que le texte, et l’épitexte, situé à l’extérieur 4 . Indépendantes du texte dont il leur arrive de parler, les lettres font partie de l’épitexte. Elles n’intègrent le péritexte que comme citations dans les notes des éditions savantes. Pour autant, elles constituent un « seuil » particulièrement riche et motivant pour le lecteur parce qu’elles donnent accès non seulement à l’œuvre mais à l’auteur, et qu’elles relèvent de l’épitexte privé.
Genette rappelle que la tendance des écrivains à parler de leur production à leurs destinataires s’est accentuée au XIX e siècle. Il souligne le tournant que représente la publication posthume de la correspondance de Balzac, en 1876, parce qu’elle révèle l’intérêt que le public porte désormais aux coulisses de la création littéraire et institutionnalise en quelque sorte la fonction de la correspondance comme adjuvant de la lecture critique. Deux traits spécifient à ses yeux la correspondance littéraire parmi les genres paratextuels : elle accompagne toutes les étapes de la « fabrique du texte », et donne accès non seulement aux textes publiés mais aussi aux textes avortés, ou aux simples idées. Mais le point sur lequel il insiste le plus est celui de son énonciation. Elle relève de l’épitexte privé – et ce, même si elle est dès l’origine conçue pour être ensuite publiée – grâce à « la présence interposée, entre l’auteur et l’éventuel public, d’un destinataire premier [...], qui n’est pas perçu comme un simple médiateur ou relais fonctionnellement transparent, une “non-personne” médiatique, mais bien comme un destinataire à part entière, à qui l’auteur s’adresse pour lui-même 5 ». C’est cette épaisseur et cette présence du destinateur et du destinataire qui incitent le lecteur à se projeter dans la situation et rend la lettre si proche du roman.
Il assiste à un échange dans lequel il n’est pas impliqué et qui lui permet de disposer sur les problématiques littéraires abordées, d’un point de vue polyphonique et dynamique, qui vient heureusement contrebalancer celui, monologual et assertif, de la critique. En faisant remonter des œuvres finies aux échanges qui leur ont donné naissance, la lecture des correspondances d’auteurs livre de la littérature une image à la fois plus professionnelle et plus intime (mais aussi parfois plus impitoyable) que celle à laquelle le public est accoutumé. Elle désacralise le mythe de l’écrivain solitaire, en révélant les tractations, souvent triviales, qui sous-tendent l’activité artistique. Et en montrant que les auteurs sont accessibles autrement que par la seule lecture des œuvres, elle a donné et donne encore aux débutants le courage de s’ouvrir de leurs projets à leurs aînés, intégrant de facto la communauté littéraire.
Généricité et généticité
Les critiques ont toujours fait appel à la correspondance des auteurs pour éclairer le processus de création. En 2006-2007, l’Association Interdisciplinaire de Recherches sur l’Épistolaire (AIRE) et l’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM) ont organisé à Paris 3 un séminaire coordonné par Françoise Leriche et Alain Pagès intitulé Genèse et correspondances .
Ce séminaire a contribué à faire passer la correspondance d’auteurs du statut de preuve dans la justification du discours critique à celui d’adjuvant ou d’opposant du projet créatif, descriptible par la génétique textuelle dès lors qu’elle est rapprochée des autres pièces de la fabrique littéraire tels que avant-projets, fiches, brouillons, épreuves, états du texte.
Le colloque 6 dont le présent ouvrage présente les contributions, revues et actualisées par leurs auteurs, a eu pour objectif de développer, à côté de la problématique de la généticité explorée par la critique génétique, celle de la généricité. Les intervenants ont été invités à se focaliser sur ce qui dans les échanges épistolaires, concerne non pas les étapes de la création, mais l’interprétation des choix d’écriture en termes d’horizons d’attente des lecteurs et de positionnements littéraires des auteurs.
L’accent a été mis davantage sur les représentations et les jugements sur l’œuvre avant, pendant et après sa création, que sur l’historique de la création. Sans négliger la comparaison avec les avant-textes, la mise en réseau s’est faite plutôt avec les péri-textes et les méta-textes : essais critiques, arts poétiques, préfaces.
La correspondance offre l’avantage de pouvoir observer l̵

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