Modernité esthétique chez André Malraux
264 pages
Français

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Modernité esthétique chez André Malraux , livre ebook

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Description

Ecrivain prolifique, aventurier, historien de l'art, homme d'Etat, André Malraux fut un homme d'action au service de causes nobles. La réflexion sur l'art est la part essentielle de l'oeuvre de ce grand intellectuel fasciné par le "mystère de l'homme". Et particulièrement par la nature énigmatique du concept du primitif en histoire de l'art, qui irrigue l'ensemble de ses écrits. Trouver comment "la permanence de l'homme" s'accorde à l'idée de l'art "primitif", tel est le fil conducteur de ce livre.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2016
Nombre de lectures 7
EAN13 9782336400341
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Espaces Littéraires
Collection fondée par Maguy Albet
Dernières parutions

Hanétha VETE-CONGOLO (dir.), Léon-Gontran Damas : Une Négritude entière, 2015.
Naïma RACHDI, L’art de la nouvelle entre Occident et Orient, Guy de Maupassant et L’Égyptien Mahmûd Taymûr, Influence de la littérature française sur la littérature arabe moderne , 2015.
Augustin COLY, Duplications et variations dans le roman francophone contemporain , 2015.
Marie-Denis SHELTON, Eloge du séisme , 2015.
Marie-Antoinette BISSAY et Anis NOUAIRI, Lorand Gaspar et la matière-monde, 2015.
Thierry Jacques LAURENT, Le roman français au croisement de l’engagement et du désengagement, 2015.
Moussa COULIBALY et Damien BEDE, L’écriture fragmentaire dans les productions africaines contemporaines, 2015.
Jean Xavier BRAGER, De l’autre côté de l’amer, Représentations littéraires, visuelles et cinématographiques de l’identité pied-noir, 2015.
Isabelle CONSTANT, Le Robinson antillais. De Daniel Defoe à Patrick Chamoiseau , 2015.
Tiannan LIU, L’image de la Chine chez le passeur de culture François Cheng , 2015.
Jakeza LE LAY, Le Parnasse breton. Un modèle de revendication identitaire en Europe , 2015.
Servilien UKIZE, La pratique intertextuelle d’Alain Manbanckou. Le mythe du créateur libre , 2015.
Elena BALZAMO, « Je suis un vrai diable ». Dix essais sur Strindberg , 2014.
Fatima AHNOUCH, Littérature francophone du Maghreb. Imaginaire et représentations socioculturelles , 2014.
Céline BRICAIRE, Une histoire thématique de la littérature russe du XX e siècle. Cent ans de décomposition , 2014.
Elisabeth SCHULZ, Identité séfarade et littérature francophone au XX e siècle , 2014.
Titre
Yulia Kovatcheva





Modernité esthétique
chez André Malraux
Copyright

© L’HARMATTAN, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-75045-3
Dédicace

À ma famille,
AVANT-PROPOS
Nous sommes énormément reconnaissants à Madame Yulia Kovatcheva de nous avoir donné une étude si profonde et accomplie concernant la fascination d’André Malraux tout au long de sa vie pour les formes artistiques d’époques lointaines, situées dans le temps et dans l’espace. Doué d’une vie multiforme qui s’est étendue entre 1901 et 1976, Malraux avait formulé son esthétique sur les arts « primitifs » dans des écrits divers, y compris ses essais philosophiques, ses traités sur l’art, ses discours officiels en tant que ministre de la culture en France (1958-1970), ainsi que dans ses romans. Lié d’amitié et partisan enthousiaste d’artistes comme Braque, Chagall, Picasso, il s’est passionné dès le début de leurs découvertes cubistes et abstraites qui, pour lui, ont capté l’essence de l’art de l’Afrique occidentale, un art dont il était devenu tellement épris.
Pourtant, la fascination de Malraux pour les arts dits « primitifs » est allée beaucoup plus loin que celle du “flâneur” de galerie ou de simple collectionneur. Obsédé dès sa jeunesse par les théories du philosophe allemand Oswald Spengler sur le déclin de la civilisation occidentale, Malraux semblait soutenir tout autant le principe que l’Occident glissait sur une pente dangereuse, une notion validée par deux guerres mondiales, toutes deux d’origine européenne. Malraux a trouvé dans l’art, en particulier dans son expression la plus « naïve” et brute », une force rédemptrice capable éventuellement de sauver l’humanité. Quoi qu’il en soit, l’art est resté pour lui une pierre de touche, donnant accès à l’éternel dans la mesure où il transcende la mort et perdure d’âge en âge. Mais chaque nouvelle génération est chargée de répondre de sa propre façon aux expressions picturales et plastiques du passé par ce qu’il a appelé « la métamorphose ». Pour des cultures différentes, certaines représentations artistiques antérieures, par exemple l’art égyptien, pourraient sembler impénétrables, et ces cultures resteraient aveugles, en quelque sorte, à leur puissance et à leur beauté. Paradoxalement, une tout autre forme artistique d’une culture bien différente pourrait, à l’occasion, leur “parler” directement, et cette nouvelle culture assimilerait par la suite les représentations de la civilisation disparue. Ce phénomène s’explique par le concept que Malraux a appelé « la permanence de l’homme ». Malgré l’état précaire de la condition humaine avec des guerres de plus en plus destructrices et le perfectionnement d’armes d’extermination totale, l’art s’est présenté comme peut-être notre dernier espoir de survie à travers les âges. Comme Malraux l’avait écrit si éloquemment dans son roman ultime, Les Noyers de l’Altenburg , « le plus grand mystère est que nous tirions de nous-mêmes des images assez puissantes pour nier notre néant ».
Madame Kovatcheva a tout le mérite de s’être immergée dans l’immense corpus des écrits critiques de Malraux sur l’art, où les idées sont parfois d’accès difficile tout comme sa pensée parfois elliptique et discursive. Au même temps, elle reste en contact direct avec ses romans, ce qui lui permet de formuler une thèse qui démontre profondément l’interaction des idées en jeu dans les deux genres et de réaffirmer un certain consensus parmi les critiques sur la continuité permanente dans l’oeuvre malrucienne, dans les romans comme dans ses écrits sur l’art. C’est en fin de compte, une continuité profonde dès ses premiers écrits jusqu’à sa dernière découverte, qui l’a tellement ébloui, des artistes de la communauté de Saint-Soleil en Haïti peu avant sa mort en 1976.

-- JOHN B. ROMEISER
INTRODUCTION
Une part originale et essentielle de l’œuvre de Malraux – la réflexion sur l’art – est plutôt une interrogation personnelle de la condition humaine et du destin. Le “primitif” est profondément lié à l’homme et à “l’âge fondamental” dont il est question dans L’Espoir , à “l’homme éternel” des Noyers de l’Altenburg , et à la condition humaine dans les romans et les écrits sur l’art de Malraux. C’est à travers les écrits sur l’art et l’œuvre romanesque qu’il faut reconstituer et expliquer le cheminement du “primitif.” L’art apparaît dès les premières lignes que Malraux écrit en 1920 et persiste dans tous ses ouvrages. L’analyse de l’écriture de Malraux sur l’art nègre qui a influencé sans doute les peintres cubistes sera un point crucial de mon étude. Découvrir et analyser ce qui se cache sous le mot énigmatique de “primitif” qui, selon Malraux, relie les peintres du XVI e siècle, ceux des cavernes et les sculpteurs océaniens, est le but essentiel de cette étude.
Mon but sera d’examiner et analyser les facettes multiples de la métamorphose dans le temps et l’espace du “primitif” dans l’œuvre de Malraux et de préciser le rôle de l’art primitif et sa relation avec “l’homme fondamental” et la permanence de l’homme. A la fin de la quête du “primitif” de Malraux, j’arriverai à la conclusion que le “primitif” ou le fondamental en chaque être humain est sa partie la plus haute que seulement l’art peut promouvoir.
C’est par le concept de la métamorphose, prédominant dans les œuvres et la pensée de Malraux, que l’auteur met l’accent sur l’influence des arts primitifs sur notre vision de l’art dans Le Musée Imaginaire . Dès 1922, Malraux précise un des points essentiels de sa méthode qui lui vaudra tant de remarques ironiques de critiques enfermés dans leur spécialité. Nous ne pensons que par comparaison, dit Malraux, et on connaît mieux l’art grec par l’opposition d’une statue grecque à une statue égyptienne que par l’étude de cent statues grecques. Et il écrit dans La Métamorphose des dieux où il évoque le besoin de comparaison et d’opposition en art pour révéler le rôle de l’art nègre sur les peintres modernes :
L’Europe a découvert l’art nègre lorsqu’elle a regardé des sculptures africaines entre Cézanne et Pi

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