SIGNES DE FEU , livre ebook

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2010

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Depuis l'origine de la horde, le foyer est au centre de notre représentation du monde. Il est le point focal de la demeure... Image rassurante et chaleureuse du foyer à proximité duquel veille quelque vestale mystique... Une clarté un rien angoissante, cependant... Au-delà des clichés, le foyer est le point précis de l'imaginaire où le caractère confortable de la chaleur peut soudain s'inverser. On comprend que le discours métalittéraire en ait fait l'un des objets privilégiés et que le livre y a découvert ses capacités de rayonnement.
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Publié par

Date de parution

01 mars 2010

Nombre de lectures

85

EAN13

9782296227446

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

8 Mo


DanielCohen éditeur

www. editionsorizons.com
Universités /Domaine littéraire

Collection dirigée par Peter Schnyder

Conseillers scientifiqueJacs :quelineBel,Université du Littoral,Côte
d’Opale, Boulogne-sur-Mer•PeterAndré Bloch, Université de
HauteAlsace, Mulhouse•Jean Bollack, Paris•Jad Hatem,
UniversitéSaintJoseph,Beyrouth•Éric Marty, Université de Paris 7•Jean-Pierre
Thomas, Université York, Toronto, Ontario•Erika Tunner,Université
deParis12.

La collectionUniversités /Domaine littérairepoursuitlesbuts
suivants:favoriserlarechercheuniversitaire etacadémique de
qualité;valorisercetterecherche parlapublicationrégulière
d’ouvrages ;permettreàdes spécialistes, qu’ils soientchercheurs
reconnusoujeunesdocteurs, de développerleurspointsde
vue;mettreàportée de lamain dupublicintéressé de grandes
synthèses surdes thématiqueslittérairesgénérales.

Ellechercheàaccroîtrel’échange desidéesdansle domaine
de la critique littéraire;promouvoirla connaissance desécrivains
anciensetmodernes ;familiariserle public avecdesauteurspeu
connusoupasencoreconnus.

Lafinalité desadémarche estdecontribueràdynamiserla
réflexionsurleslittératureseuropéennesetainsitémoignerde
lavitalité dudomaine littéraire etde latransmission des savoirs.

ISBN :978-2-296-08746-0

©Orizons, diffusé etdistribué parL’Harmattan,2009

Signes de feu

Dans lamêmecollection

•Sousladirection dePETERSCHNYDER:
e
L’Homme-livre.Des hommes et des livres – de l’AntiquitéauXX
siècle,2007.
TempsetRoman.Évolutionsde latemporalité dansleroman
euroe
péen duXXsiècle,2007.
Métamorphosesdumythe.Réécrituresanciennesetmodernesdes
mythesantiques,2008.
•Sousladirection deTANIACOLLANIetdePETERSCHNYDER:
SeuilsetRites,Littérature etCulture,2009.
•Sousladirection d’ANNEBANDRY-SCUBBI:
Éducation –Culture –Littérature,2008.
•Sousladirection deLUCFRAISSE, deGILBERTSCHRENCKetde
MICHELSTANESCO†:
Tradition etmodernité enLittérature,2009.
•Sousladirection deGEORGESFRÉDÉRICMANCHE:
Désirsénigmatiques,Attirancescombattues,Répulsionsdouloureuses,
Dédainsfabriqués,2009.

•ANNEPROUTEAU,AlbertCamusoule présentimpérissable,2008.
•ROBERTOPOMA,Magie etguérison,2009.
•FRÉDÉRIQUETOUDOIRE-SURLAPIERRE–NICOLASSURLAPIERREEdvard
Munch –FrancisBacon, imagesducorps,2009.
•MICHELAROUIMI,ArthurRimbaudàlalumière deC.F.Ramuzet
d’HenryBosco,2009.
•FRANÇOISLABBÉ,Querelle dufrançaisà Berlinavantla Révolution
française,2009.
,
•GIANFRANCOSTROPPINI DEFOCARAL’amourchezVirgile:
LesBucoliques,2009.
•GRETAKOMUR-THILLOY:Presse écrite etdiscours rapporté,2009.

D’autres titres sonten préparation.

Sous ladirection
d’Éric Lysøe

Signesde feu

L’image dufoyerdanslalittérature,
lesartsetla culture

2009

Cetouvrage estpubliéavecleconcoursde l’ILLE
EA3437

Signes de feu
en guise d’introduction

«LesOulhamrfuyaientdanslanuitépouvantable.Fousdesouffrance et
de fatigue,toutleur semblait vain devantla calamitésuprême:leFeuétait
1
mort.Ilsl’élevaientdans troiscages, depuisl’origine de lahorde » …

elles sontles troisphrases surlesquelles s’ouvreLaGuerre du feu,cet
T
étonnant récitépique danslequelRosnyaîné imagine l’aventure que dut
être pournoslointainsancêtresl’apprentissage de
l’élémentigné.Àl’instantoùcommence leroman, lesOulhamrnesaventpasencore faire jaillir
lamoindre flambée.Àlafaveurd’un orage, ilsont récoltéavecdifficulté
quelquesbrindillesembrasées, et, depuis, entretiennent religieusementce
foyer tombé duciel.Etc’estce feu-là,trinité mystérieuserépartie entrois
cages, pleine de force etcependant si faible, quivientdes’éteindre.Il faudra
toutle dévouement,toute laruse, l’intelligence, laforce physique des trois
héros–autantdire de l’humanitétoutentière – pourqu’ànouveaulesflammes
pétillentdanslanuiteffrayante, promesse d’avenir, pourlatribu régénérée…
Depuisl’origine de lahorde, le foyerestaucentre de
notrereprésentation dumonde.Comme pourmieuxmarquerd’ailleurs sonrapport secretavec
lecœur, l’anglaisle nommehearth, le néerlandaishaardoul’allemandHerd
…Il estle pointfocal de lademeure, l’endroitoùles travailleurs, jusqu’aux
plushumbles, goûtentauplaisirde lalecture, oùl’onreprend desforcesaprès
avoirluttécontre lapluie oulevent,retrouvant, prèsdesdoucesflammes, des
familiers,représentésparfoispar unseulanimal decompagnie:unchien, ou
plus souvent unchat. –Home sweet home, imagerassurante etchaleureuse
dufoyerqueBaudelaire inverse dansle premier«Spleen »:
«Monchat surlecarreaucherchant une litière

1.

J-H Rosny,La Guerre du feu(1909), éd.Éric Lysøe,Arles,Actes sud, «Babel »,1994,
p.13.

8

Éric Lysøe

Agitesans repos son corpsmaigre etgaleux[…].
Lebourdonse lamente, etla bûche enfumée
Accompagne en faussetla pendule enrhumée
Cependantqu’enun jeuplein desalesparfums,
Héritage fatal d’unevieille hydropique,
Lebeau valetdecoeuretladame de pique
2
Causent sinistrementde leursamoursdéfunts» .
Levrai foyer, le foyermythique, ou si l’on préfère, lestéréotype dufoyerest
évidemmentauxantipodesdecelui que peintici l’auteurdesFleurs du mal:
unchat y ronronnevoluptueusement, la bûchey rougeoie, laflammeycrépite
tandisque danslesilence paisiblerésonne letic-tacrégulierde l’horloge.À
proximitéveille quelquevestale mystique, quelque mèreattentionnée,
nourricière etchaleureuse:rien de fulgurantni d’étincelantdonc, plutôtladouce
et vague lueurduclair-obscur, plutôtlatendresse de la courbe que laforce
acérée du rayon.Comme danscette étonnanteVierge à l’enfantdumaître de
3
Flémalle (voir Ill.1a), oùle pare-feuderrière latête deMarie décritcomme
uneauréole etdessineainsiuncercle danslequelsetrouventparfaitement
circonscritsle globe nourricierdu sein droitetlesdeux visagesangéliques:
le nourrisson et sa céleste mère (voir Ill.1b).

2

3

.

.

Ill.1aetb–Maître de la Flémalle,Vierge à l’enfant devant un pare-feu,1430,
huilesurbois,63x49cm,Londres,NationalGallery.

CharlesBaudelaire,Œuvres complètes, éd.MarcelA.Ruff,Paris,Seuil,
«L’Intégrale »,1968, p.85.
Vierge à l’enfant devant un pare-feu,1430, huilesurbois,63x49cm,Londres,National
Gallery.

Introduction

9

Si maternelsoit-il parfois, le foyeroù triomphe laformecirculaire n’exclut
pascependant tout sentimentd’angoisse.Lesfresquesde la chapelleSixtine
4
le montrentàl’évidence: àobserverleSacrifice deNoé(voirIll.2), on ne
peutquevérifieràquel pointle feu setrouve liéàlapuissancesidérante du
5
sacré,aupouvoirdupère .ChezDomenicoGhirlandaio, laflamme devient
même l’expression de lapuissancecéleste, manifestée enSaintFrançoisfaisant
6
jaillirl’Esprit saintaupied du sultan (voirIll.4).Mais l’élémentigné peut
égalementoutrepasserlesproportionsordinairesque luiassigne le foyer,
devenir symbole de l’activité humaine,uneactivité qui ne permetplusde
distinguerce quirelève de l’artetde lafête dece quirelève de l’artillerie et
7
de laguerre (voirIll.5).Le portraitd’Arcimboldo,avecsescanonset ses
8
mortiers, ditcette intempérance fondamentale qui habite le feu(voirIll.6),
ce déséquilibre desforcesqui en faitbiensouventl’expression de l’hybris,
lamanifestation dudémoniaque.Aussi,toutcommecelle dudiable, il existe
9
unetristesse dufeu(voirIll.7).Maiscelle-cise mesure parfoisàl’aune de la
tendresse.Ce n’estpaspour rien queLuciferestporteurde lumière, divinité
prométhéennesansdoute maisaussibiensûr secrètementamoureuse:son
nomse diten greco phosphoros, etc’estl’épithète que l’onattribueà Vénus.

4.
5.
6.

7

.

8.

9

Ill.2–Michel-Ange,LeSacrifice deNoé,1509,
fresque,170x260cm,Vatican,ChapelleSixtine.

Michel-Ange,Le Sacr

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