Forget Belgovia
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Forget Belgovia , livre ebook

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Description

Alexandra, l’héroïne de cette histoire est semble-t-il atteinte d’une maladie rare.
Elle doit faire face, de ce fait, à d’innombrables épreuves médico-légales. Elle jette à cette occasion un regard désabusé sur les institutions de son pays et le monde médical en particulier. A la lumière de cette longue épreuve, elle fait le bilan de sa vie. Ce faisant, au-delà de ses expériences personnelles, elle nous adresse un message universel et intemporel, le portrait d’une époque et d’une société en déliquescence. C’est pourquoi une partie de cette histoire se déroule dans un pays imaginaire. Quoiqu’ inspirés parfois de situations réelles, les personnages volontairement caricaturés dans ces récits, sont eux aussi complètement imaginaires. Toute ressemblance avec des personnes ayant existé serait purement fortuite...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332571618
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Introduction et avertissement de l’auteur
Alexandra, l’héroïne de cette histoire est, semble-t-il atteinte d’une maladie rare.
Elle doit faire face, de ce fait, à d’innombrables épreuves médico-légales. Elle jette à cette occasion, un regard désabusé sur les institutions de son pays et le monde médical en particulier.
A la lumière de cette longue épreuve, elle fait le bilan de sa vie. Ce faisant, au-delà de ses expériences personnelles, elle nous adresse un message universel et intemporel, le portrait d’une époque et d’une société en déliquescence.
C’est pourquoi une partie de cette histoire se déroule dans un pays imaginaire.
Quoiqu’inspirés parfois de situations réelles, les personnages volontairement caricaturés dans ces récits, sont eux aussi complètement imaginaires. Toute ressemblance avec des personnes ayant existé serait purement fortuite…
Alexandra Montenegro
Une maladie rare…
Introduction
De la difficulté d’être malade, très malade, faible, très faible ; au point de ne pouvoir lire, tenir debout ou faire sa toilette et d’être – en même temps – l’objet de suspicions, d’interrogations et de dénégations de la réalité…
Comment gérer une telle faiblesse, comment accepter cet état de fin de vie et de surcroît faire face à cette hostilité ambiante ?
Je maintiens le contact avec quelques personnes compréhensives mais je ressens aussi le besoin de m’isoler, de me protéger, de préserver le peu d’énergies qui me restent…
Au lieu de la compréhension, de la bienveillance et du soutien auxquels j’aspire, je ne récolte que de la suspicion, de l’irritabilité et même de l’hostilité… Je n’ai plus de forces pour cela. Je n’ai plus de forces du tout : le début de l’année a été extrêmement dur pour moi : opération (biopsie sous anesthésie totale) solitude, dénégation administrative d’une invalidité pourtant évidente et reconnue, condamnation arbitraire en Justice de Paix, problèmes d’argent…
Mes proches nient ma maladie et ma faiblesse tout comme l’administration ; j’entends parler de cure thermale ! Je me fais apostropher avec des « tu es malade depuis toujours ! ».
L’ironie, c’est que c’est possible surtout s’il s’agit d’un défaut génétique : le temps n’arrange jamais ce type de déficiences découvertes tardivement…
Même si c’est acquis (on ne le sait pas pour le moment) c’est là depuis pas mal de temps et c’est bien cela le problème : mon corps a décliné au fil des infections récurrentes parfois graves qu’il a subies dans le passé… Et comme le défaut est toujours là, il continue à décliner. Les épreuves à l’effort en témoignent.
Je suis fatiguée de supporter tout cela. Comment peut-on imaginer qu’une personne dans cet état puisse faire des reconditionnements ou même travailler dans le sens classique du terme ? Comment ? Avec quelles forces ? Par quel miracle ? cela fait des années que je n’arrive plus à traduire plus de trois pages par jour sans épuisement total, que je n’arrive plus à donner une heure de cours ou à soutenir une marche de plus de un à deux kilomètres, à voir une exposition complète…
L’administration et mon entourage m’ôtent le peu de sérénité qu’il me reste encore.
Je devrais pouvoir me concentrer sur la possibilité de trouver un meilleur confort de vie ou une thérapie avant de faire face aux séquelles, chercher malgré tout à construire une existence plus adaptée à mon état mais non dépourvue de créativité…
Mon horloge, biologique, fait tic tac, tic tac  : il est plus que temps que je me trouve enfin ! Au lieu de cela, je vis un véritable calvaire : je n’ai même pas le droit de vivre ma maladie en paix !
Seul rayon de soleil, ô combien éphémère, dans ce tableau sombre : ce médecin, professeur, chercheur qui s’intéresse à mon cas…
Grâce à lui, au regard bienveillant qu’il m’a porté, je tente de renouer avec la personne que je suis vraiment, que je n’ai jamais cessé d’être… enfouie sous des tonnes de souffrances personnelles, d’errances privées et professionnelles… En vain, pour l’instant, car je suis privée par des faits extérieurs, de la sérénité indispensable pour y parvenir…
La maladie vous épure et vous met face à vous-même. Vous ne pouvez plus fuir, vous devez chercher à être authentique : c’est une question de survie.
Je remets donc ma vie en question, je me revois vingt ans plus tôt, trente ans plus tôt : c’est comme un nouveau départ, plus intérieur cette fois. Je tente de retrouver mon fil, mes fils d’Ariane, de ne faire qu’un avec l’enfant que j’étais… lorsque tout était possible et que les livres, les héros, la littérature, l’histoire, l’archéologie et le cinéma me faisaient rêver et entrevoir des univers infinis…
Hélas, ces tentatives sont sans cesse remises en cause par ma triste réalité quotidienne.
Je me lève le matin, la tête toujours pleine de justifications à fournir, de courriers à faire ; il ne faut surtout pas oublier tel document, telle facture, je dois appeler, demander, quémander, me justifier, attendre sans cesse… la fixation… les visites de contrôle, fournir des dossiers encore et encore… Comment souffler ? Comment se reposer le corps et l’esprit dans ces conditions de torture morale constante ?
Les factures pleuvent et les entrées sont rares et précaires surtout ; j’ai une épée de Damoclès suspendue au dessus de ma tête depuis que le médecin de contrôle de l’O.N.L a suspendu mon incapacité temporaire de 33 pour cent, moi qui suis reconnue à 66 pour cent par la S.G des Personnes Handicapées…
Je vis en effet en Belgovie ou plutôt dans ce qui en reste, un pays surréaliste, un dédale administratif où règnent en maîtres absolus quelques Cerbères, au dessus des Lois et à la solde de l’Etat, balayant tout sur leur passage, les décisions des autres administrations, les certificats de leurs collègues, les faits avérés et… la vie des petites gens.
Dans ce pays, avoir une maladie chronique invalidante est un délit plus grave que le meurtre à en juger de par le traitement infligé aux malheureux handicapés qui réclament leurs droits.
Je croyais vivre libre dans un pays démocratique, garant des droits élémentaires de tout citoyen : je tombe de haut ! Je n’ai pour seul et unique droit que d’accepter les décisions arbitraires de l’administration et de me taire : le Tribunal ne me menace-t-il pas de condamnation pour comportement outrageux et téméraire, simplement par ce que je n’ai pas accepté de me faire insulter cyniquement par l’experte nommée par lui ?
Me voilà pieds et poings liés de surcroît car on ne peut abandonner une procédure judiciaire en cours au Tribunal du Travail, sous peine de remboursement de mois, souvent d’années (comme c’est mon cas) d’allocations pour cause de force majeure (concédées par l’ONL de manière provisoire, en attendant la fin de la procédure judiciaire) si on se déclare malade une prochaine fois ! Avec exclusion du chômage s’il-vous-plaît ! Et cela ne concerne bien entendu que la très grande majorité des chômeurs coupables d’être malades qui ne sont pas millionnaires !
Si je ne l’avais pas lue cette clause, dépêchée par le syndicat qui m’avait envoyée à l’abattoir en me faisant signer une renonciation, je croirais rêver ! Arbeit macht frei ! Ja ! Quelle belle DEMOCRATIE en vérité !!!
En réalité, les soi-disant experts du Tribunal et autres ne sont là – la plupart du temps – que pour décourager les malades, les tourner en dérision, minimiser leurs plaintes, relativiser, ridiculiser leur maladie et les débouter d’office : une véritable mascarade mais un vrai massacre aussi car toutes les personnes ainsi moquées ne sont pas de mauvaise foi malheureusement !
Il ne faut donc jamais affronter ces fonctionnaires de l’Etat, sans être accompagné, sinon vous diront les syndicats il y a peut-être eu crime mais il n’y a pas de témoin…
Comme toujours lorsque je me réveille de la torpeur de la maladie chronique, je gagne en lucidité et je me rends compte que des années lumière me séparent de la personne qui travaille sur mes cellules notamment…
Je me suis toujours voulue libre, affranchie du costume social ou d’un titre quelconque ; je n’ai jamais porté sur les gens un jugement influencé par leur condition sociale ou par les apparences.
Je n’ai jamais rien fait par calcul mais par passion, sans autre but que la connaissance ou le dépassement de soi… Je me rends compte tardivement que la réciproque est rarement vraie !
Peu de personnes sont capables de vous apprécier pour ce que vous êtes, non pour ce que vous représentez… et moi je représente si peu sur le plan social : je ne suis plus toute jeune, je ne suis pas riche, je ne suis pas titrée, je n’exerce pas un métier prestigieux… De plus, je suis une personne souffrant d’une maladie chronique invalidante, endettée…
Qui pourrait s’intéresser à moi étant donné ma condition ?
C’est la première fois que je me pose la question et que je me retrouve à la place de ces personnages de romans classiques, au ban de la société des hommes, au Moyen-Age…
Contrairement à mes jours, mes nuits sont peuplées de rêves avec Michel, toujours jeune, bienveillant, souriant. J’ignore ce que ça peut vouloir dire, je n’ai aucune nouvelle de lui.
Ces rêves sont agréables, je me sens bien. Peut-être devrais-je insister pour en savoir plus ? Mon inconscient me parle… Pour l’instant, je ne comprends pas ce qu’il me dit… Le Temps apportera la réponse.
Je me demande pourquoi toutes mes amours sont impossibles…
Pourquoi ma vie n’a-t-elle pas suivi un cours naturel ? Je n’aurai jamais connu une vie de famille, de couple, un travail épanouissant et stable… J’ai parfois entrevu le Bonheur avec Michel mais lorsque je le serrais dans mes bras, je savais pertinemment que l’instant d’après il m’échapperait car la personne que j’aimais était ainsi ; en fuite perpétuelle…
Lorsque la maladie me laisse un peu de répit, je sombre d’abord dans une agitation fébrile et stérile : le temps perdu ? Que faire ? Je me mets à planifier des sorties, j’élabore des projets… avant de succomber à une mélancolie paralysan

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