Godsend
208 pages
Français

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Godsend , livre ebook

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Description

Ce roman est une histoire de choix. De ceux qui détermineront pour toujours ce que sera votre vie. Ceux faits par amour, par désespoir ou par dépit. Chaque personnage y sera confronté. Un nourrisson abandonné dans une poubelle en pleine rue. Voilà le début de l’histoire et la première question : et vous, que feriez-vous ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 septembre 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332811226
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-81120-2

© Edilivre, 2014
Citation


« Mieux vaut mourir incompris
que passer sa vie à s’expliquer. »
William Shakespeare
A la mémoire de Raymondo et François.
Godsend
 
 
« Merde comment tu veux que je paye ton putain de loyer ? ! Je ne bosse plus depuis deux mois. Je suis enceinte jusqu’à la gorge ! Quel client veut encore me sauter tu crois ? ! »
« Je m’en tape de tes excuses ! T’as des mains, une bouche, non ? ! Débrouille-toi ! Mais si tu ne me files pas mille huit cent dollars à la fin du mois, je te fous dehors ! »
La situation de Debbie était loin d’être rose. Prostituée depuis ses seize ans pour subvenir aux besoins d’une mère alcoolique, d’un père violent et deux petits frères, elle avait plié bagages à dix-neuf ans pour suivre un musicien raté rencontré dans le métro, qui lui avait promis une vie de star. Un rêve de courte durée lorsque celui-ci se fit égorger dans une station pour les vingt dollars qu’il avait su tirer de la journée. Incapable de rentrer chez ses parents, Debbie était retournée sur les trottoirs du quartier de Bayview dans les bas fonds de San Francisco avant de rencontrer Tara, une droguée notoire avec qui elle partageait un appartement de 35m2 à six cent dollars le mois. La drogue, l’alcool, le tapin et les avortements à répétition étaient devenus ses seules activités. Debbie alluma un joint et saisit un fond de verre de vodka.
« Putain de merde. »
Tara entra. Elle lança son vieux sac à main défraichi sur le fauteuil et enleva ses guêpières noires.
« J’en peux plus ! Ben, t’en fais une tête. » lança-t-elle en regardant Debbie fixement.
Debbie était une jolie fille. De longs cheveux blonds, des yeux verts, un mètre soixante-douze, vingt-deux ans et enceinte de plus de huit mois. Sa grossesse n’avait en rien altéré ses superbes courbes. Si ce n’est son ventre bien sûr et ses seins.
« Ouais, Gary est passé. On est dans la merde. Il veut les trois mois de retard pour la fin du mois ou on se retrouve la gueule dehors ! T’as fait combien aujourd’hui ? »
Tara n’avait pas l’air particulièrement inquiète. Sûrement à cause des saletés qu’elle avait fumées et bues dans la journée.
« Trois passes et deux pipes mais j’avais besoin d’un remontant. Il me reste cent-quarante dollars. »
Debbie se tint le ventre et poussa un gémissement.
« Qu’est ce que t’as ? »
« Rien c’est sûrement le chili de ce midi qui me ballonne ! Cent quarante dollars ? T’as bradé tes prix ou quoi ? ! A ce prix là, je ne vois pas comment on va trouver mille huit cent dollars ! »
Tara attrapa le joint de Debbie et prit une lampée de vodka à la bouteille.
« Putain t’es culottée ! T’en fous pas une depuis que t’as ton polichinelle dans le tiroir et tu me fais la leçon ? »
« Tu sais très bien que j’avais pas prévu que ça se passe comme ça. »
Debbie en colère tenait toujours son ventre en grimaçant.
« Ben c’est ça, t’as trop regardé Pretty Woman ma fille. Si t’avais senti plus tôt qu’il allait se barrer, t’aurais encore pu te débarrasser de ça ! »
Tara reprit une gorgée tandis que Debbie se tordait de douleurs.
« Je vais me coucher, on verra ça demain. »
Tara tituba jusqu’à la chambre avant de s’affaler sur le lit. Le salon et la chambre n’étaient séparés que par un rideau. La propreté des draps laissait d’ailleurs à désirer. Les différents vêtements sales et les paires de chaussures qui jonchaient le sol autour du lit, dégageaient une odeur de vieux fromage. Debbie tenta de se lever mais tomba lourdement à genoux sur le sol. Les jambes mouillées, elle comprit tout de suite qu’elle venait de perdre les eaux. Elle hurla.
« Oh non ! Tara ! Taraaa ! »
Sa colocataire leva légèrement la tête et grommela.
« Quoi encore ? »
« Vite va chercher Gary, je vais accoucher ! »
Tara dessoûla en quelques secondes. La jupe presque remontée à la taille, les bas filés et pieds nus, elle se mit à dévaler les escaliers jusqu’à l’étage du dessous. Elle frappa lourdement au numéro 12 sans s’arrêter jusqu’à ce que la porte s’ouvre. Gary était un homme d’une soixantaine d’années aux cheveux gras, semi-longs et grisonnants et sentant l’huile de friture. Il portait un vieux survêtement recouvert de tâches et un T-shirt des Ramones trop court pour cacher son ventre gonflé de quarante ans de bière.
« Si c’est pour payer ton loyer en nature ça ne marche plus ! »
Tara bredouilla.
« Non, c’est Debbie, elle va l’avoir ! »
« Ouais, ouais, elle va l’avoir. Elle m’a déjà dit ça le mois dernier ! Elle a intérêt à l’avoir pour la fin du mois ou je vous fais déguerpir ! »
« Mais non pas le loyer ! Le gosse ! Merde grouille-toi, faut l’amener à l’hosto tout de suite ! »
Gary était paniqué mais se reprit.
« Tu rigoles ? ! Mais chuis pas le père qu’elle se démerde ! »
Tara l’empoigna par le T-shirt.
« Ecoute-moi, plus tôt elle sort ce truc de son ventre, plus tôt elle reprend le boulot et plus tôt t’es payé ! »
Gary la regarda bêtement quelques secondes avant de comprendre.
« Ok, je mets mes chaussures et j’arrive. » Il enfila une vieille paire de baskets trouées qui avaient dus être blanches un jour.
Le San Francisco General Hospital se trouvait relativement loin du quartier de Bayview. Il fallait rejoindre Bayshore Fairway pour y arriver au plus vite. La circulation pour un vendredi soir était plutôt fluide. Tara se tenait à l’arrière de la voiture. Debbie était allongée tête sur ses genoux et gémissait. Vu la manière de conduire de Gary, on pouvait se demander s’il avait acheté son permis. La voiture s’engagea dans l’allée face aux urgences de l’hôpital. Gary débarqua les filles en hurlant après une civière. Tara n’avait pas pensé à remettre ses bottes et suivait la civière jusqu’aux urgences où l’infirmière l’arrêta.
« Nous nous occupons d’elle maintenant. Vous pouvez vous rendre à l’accueil pour remplir les documents d’admission. »
Tara totalement perdue, n’avait peut être pas pensé à ses chaussures mais bien au sac à main de Debbie. A l’accueil, la salle d’attente était bien remplie. Tous les regards se tournèrent vers elle. En effet, elle portait un top rouge qui laissait apparaitre ses seins libres dessous, une jupe noire particulièrement courte et des porte-jarretelles. Son maquillage avait coulé et malgré sa beauté, elle ressemblait à un raton laveur. Ses longs cheveux bruns mal peignés attachés par une pince rose. Elle attendait depuis près de vingt minutes lorsque vint son tour. La dame de l’accueil lui fournit un formulaire et la pria de retourner à sa place le compléter. En panique, Tara l’inonda de questions.
« Veuillez retourner à votre place et revenir dès que le formulaire sera rempli. »
« Mais c’est pas pour moi. Je sais pas comment remplir votre truc mais j’ai tous les papiers de mon amie. »
Elle se mit à vider le sac de Debbie sur le comptoir La réceptionniste ne put cacher son étonnement lorsqu’elle vit tomber un nombre incroyable de maquillage, de paquets de cigarettes et de préservatifs.
« Voilà sa carte d’identité, sa carte de sécurité sociale et … »
« Madame, veuillez me ranger tout ça et reprendre votre place ! »
Le ton en disait long. Tara s’exécuta.
« Putain ça fait mal ! Faites-moi une piqure merde ! »
Debbie pieds à l’étrier, était à deux doigts, sans jeu de mots, d’accoucher.
« Je suis désolée madame, mais le bébé est presque là, la péridurale n’est plus possible » précisa la sage femme.
Le docteur entra dans la pièce.
« Bonjour mademoiselle, je suis le docteur Parker. »
« Aaaah retire-moi ce truc, ça fait trop mal ! » hurlait Debbie.
« Allons-y. »
La sage femme posa ses mains sur le ventre de Debbie.
« Quand je vous le dis, vous poussez le plus fort possible. Allez-y, poussez ! »
Debbie en sueur poussa de toutes ses forces en hurlant.
« Je ne peux pas c’est trop dur ! »
« On recommence, allez y ! Je vois la tête. Poussez ! »
Le bébé était là. Un cri de soulagement emplit Debbie. Par contre, une inquiétude put se lire sur le visage du docteur. Aucun cri. La sage femme porta le bébé sur la table à quelques mètres. Après deux minutes, le bébé poussa ses premiers cris fébriles. L’infirmière lava le petit et revint poser l’enfant sur la poitrine de sa mère en la félicitant pour ce beau petit garçon.
« Il est encore sale, retirez le ! »
L’infirmière s’exécuta sans broncher. C’était un très beau bébé.
Debbie était installée dans une chambre où elle tentait de se reposer lorsque Tara entra.
« Ça va ma belle ? »
Debbie fit la moue.
« Putain de merde, c’est horrible ! »
Tara sourit
« Et il est où le petit monstre ? »
Tara eut à peine fini sa phrase qu’une autre infirmière entra dans la chambre.
« Et voici votre petit garçon, madame. Il est en parfaite santé. Il pèse 3kg100 et mesure 52cm. Il est temps de le nourrir. »
Elle le déposa sur le ventre de Debbie et le mit au sein.
« Je suis obligée de faire ça ? On peut pas lui donner un biberon ? ! »
Le petit ne perdit pas de temps pour saisir le téton.
« Aie ! »
Tara riait tandis que l’infirmière serrait les mâchoires.
« Vous avez pensé à un prénom ? » dit-elle pour détendre l’atmosphère.
« Pas vraiment eu le temps mais vu ce qu’il me fait endurer depuis deux heures, je l’appellerais bien poison ! »
L’infirmière sortit, agacée. Tara s’approcha du lit pour observer le petit.
« Ben dis donc, il a une bonne bouille. T’as pensé à ce que tu allais faire maintenant ? »
Debbie poussa un soupir.
« J’en sais rien ! J’en voulais pas moi de ce truc. Je pensais juste pouvoir tenir ce millionnaire et avoir une meilleure vie. Me v’là au point de départ mais avec un boulet supplémentaire. Faut que je bosse, j’ai pas le temps de m’en occuper ! »
Le petit tétai

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