Goulag Land
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Description

Cet essai au ton caustique et rempli d’humour décrit sans aménité l’univers de travail d’une Directrice Générale d’une commune communiste de 9000 habitants située en Bretagne profonde. L’ambiance d’une collectivité territoriale où règnent gabegie, ineptie, sottise, violence, sectarisme, fainéantise, incompétence et surtout népotisme grandissant, y est passée au lance-flamme…

Informations

Publié par
Date de parution 03 février 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312006154
Langue Français

Extrait

Goulag Land
Lily Avery

Goulag Land
Les tribulations d’une fonctionnaire dans une villecommuniste
LES ÉDITIONS DU NET
70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
A mes enfantschéris, A mon collègue Jean-Claude B…
© Les Éditions du Net 2012
ISBN : 978-2-312-00615-4
Avertissement
Touteressemblance avec des individus de sexe masculin ou féminin voire autre, ayantexisté ou existant toujours et sévissant encore n’est ni pure coïncidence, nifortuite, ni accidentelle, ni pas faite exprès, ni le fruit du hasard, ni lafaute à pas de chance… Et, si certains se reconnaissent, c’est normal, c’estvolontaire et c’est surtout bien fait !
Oups, il s’agitd’une boutade, bien évidemment : toute ressemblance avec une personneexistant est purement fortuite…
Préface
Nous sommes en 2000après J. C. Le mur de Berlin est tombé en 1989. Toute la Gaule a étédébarrassée du communisme.
Toute ?Non !
Un village peupléd’irréductibles gaulois résiste encore et toujours…
Et la vie n’est pasfacile dans ce camp retranché pour les garnisons de fonctionnaires dont je faispartie…
Nous sommes à Tri-fouillis-les-Oies , petite ville de 7 200 habitantsà l’ouest de la France, en Bretagne profonde.
L’histoire se situeà la mairie.
Abraracourcix est le chef de latribu. Majestueux, courageux, ombrageux, le vieux guerrier est respecté par seshommes et craint par ses ennemis…
Falbala, l’héroïnede ces aventures, petite guerrière à l’esprit malin, à l’intelligence vive aété nommée Directrice Générale de cette jolie petite ville.
Toutes les missionspérilleuses lui sont confiées sans hésitation. Falbala tire sa force surhumainede la potion magique « Bonne Humeur » et de sa capacité à rester zen(quoique… parfois).
Comme disait ma grand-mère… « Ne quitte pas untordu pour un bossu… »
Fonctionnaired’État depuis quelques années déjà, j’ai entamé depuis deux ans un véritableparcours du combattant pour obtenir ma mutation afin de me rapprocher de mesenfants en bas âge et de mon conjoint résidant en Bretagne. J’ai essuyéplusieurs refus de la CAP, en français Commission Administrative Paritaire. Cetorganisme paritaire, comme son nom l’indique, composé à part égale defonctionnaires et de représentants syndicaux a pouvoir de décision suprême surl’avenir ou le non-avenir des couples de « célibatairesgéographiques » forts nombreux en région parisienne.
Depuis mon arrivéesur le marché de la mutation, j’ai joué de malchance, car la déconcentration,autre terme barbare interne à notre noble Administration, sévit et a abouti àune restructuration des missions des uns et des autres. Ce qui signifie enclair et sans décodeur : une réduction des effectifs en administrationcentrale et par effet de ricochet en province.
Je m’étais pourtantdéplacée et le Préfet qui avait été mon supérieur hiérarchique direct auMinistère a réitéré ses courriers pour me réclamer à corps et à cris eninsistant sur mes compétences !
Nenni, lescompétences ne sont pas prises en compte par l’inhumaine CAP au cœur de pierre.
Ce qu’il faut avanttout pour avoir une chance de voir son dossier examiné, c’est posséder la cartedu bon syndicat et ensuite, seule la situation familiale est, parait-il, priseen compte ! La mienne ne semble pas encore assez précaire nidramatique ! Ma fi lle , vient juste d’êtrehospitalisée pour anorexie mais cela n’est pas encore assez grave aux yeux dela cruelle et insensible Administration d’État et des puissantssyndicats !
Je ne baisse pasles bras et je me dis, qu’après tout, je ne suis pas mariée avecl’administration. J’ai déjà fait mes preuves dans le privé et je n’hésiteraipas à recommencer ! J’en ai assez de devoir mendier le droit de vivreauprès de ma famille ! Sitôt décidé, sitôt fait, j’adresse ma lettre dedémission à Monsieur le Ministre qui la rejette sans autre forme de procès etme demande de monter un dossier très complexe qui doit être examiné encommission… Je trouve la procédure un peu lourde pour un divorce à l’amiablemais je m’y plie tout en ayant en parallèle obtenu des assurances pour redémarrerune carrière dans le secteur privé !
Je pensaisnaïvement que ma démission n’était qu’une formalité administrative compte tenudu nombre de chômeurs et autres inconscients rêvant de « mettre un pieddans l’administration »… Eh bien pas du tout !
À ma grandesurprise, un nouveau refus émanant cette fois de la commission de déontologiedu Ministère de la Fonction Publique, m’est adressé. Il y est précisé monengagement à travailler 10 ans pour le compte de l’Administration avec un grandA, je vous prie. Au cas où je l’aurais oublié, il m’est rappelé que j’ai signépour en chier lors de ma sortie de l’IRA, encore un sigle qui nomme l’école descadres de l’Administration d’État et non pas l’Irish Republican Army , l’organisation paramilitaire luttant contre laprésence des britanniques en Irlande !
Waou , la claque !
Une autreperspective s’offre à moi : la Fonction Publique Territoriale. Je me jetteà corps perdu dans cette voie ! Je multiplie les entretiens d’embaucheavec tantôt des cabinets de recrutements, tantôt des jurys de recrutementslocaux qui me demandent de me déplacer jusqu’à huit fois – c’est mon record –pour un même poste !
Enfin, le courriertant attendu m’est adressé : youpi ! Youpi ! J’ai décroché unposte de DRH, euh pardon de Directrice des Ressources Humaines dans la plusgrande collectivité du département !
Ma joie est decourte durée car la fameuse CAP susnommée du Ministère, obligatoirementconsultée, refuse, ce que l’on appelle dans notre jargon administratif mondétachement, au prétexte que l’administration centrale supprimerait 66 % d’unposte budgétaire à l’administration centrale pour tout départ d’unfonctionnaire vers une collectivité territoriale… bla … bla … bla …
Situationkafkaïenne ! Je ne baisse pas le pavillon et mes deux enfants sur les brasje monte un siège devant le bureau du Ministre !
Ma présence etcelle de mes deux marmots en ces lieux, où tout est feutré, dénote quelque peu…
Afin de ne pas« faire de vagues », je suis immédiatement reçue par un conseillertechnique qui essaie dans un premier temps de m’expliquer avec de jolis motsbien tournés qu’il n’existe aucune solution à ma situation inextricable !
Mon fils et mafille commencent à pleurer et moi, sereine, j’explique que je ne quitterai pasce bureau si aucune solution ne m’est proposée !
Notre bel énarqueest quelque peu ennuyé car après s’être écouté parler, il pensait m’avoirconvaincue ! Je l’indispose sacrément. Il n’avait pas prévu ma pugnacité !Il fi nit par m’accorder une dérogation exceptionnellede deux mois pour tenter à nouveau ma chance auprès des collectivitéslocales !
Une infime lueurd’espoir ! Je ne puis évidemment rattraper le poste de DRH qui a étépourvu entre temps mais fonce et décroche une douzaine d’entretiens auprès dequelques collectivités territoriales bretonnes dans ce laps de temps sursitairesi généreusement accordé.
Finalement le glasde la victoire sonne, trois réponses positives vont se suivre au cours de lamême semaine. Je saisis bien évidemment la première chance qui seprésente : un poste de Directeur Général à la mairie de Tri-fouillis-les-Oies !
Je saute dejoie ! Je vais enfin retrouver ma famille !
Je ne vais, hélas,pas tarder à déchanter car je vais débarquer sur une autre planète !
Je suis pourl’instant assez remontée contre les méandres compliqués de l’administrationd’État mais je vais regretter très vite son cadre rigoureux ! Il y a aumoins un cadre dans la Fonction Publique d’État !
Bienvenue à la Maison des fous
Il me suffit dequelques jours pour comprendre que j’intègre une autre dimension et que je suisparachutée à « hospital coucou » !
Mon arrivée estconcomitante à celle du nouveau directeur des services techniques, Jean-BaptisteCarré, homme vif, intelligent, travailleur, honnête et bourré d’humour.
Lors de notre potcommun d’accueil – car à Tri-fouillis-Les-Oies toutcommence et tout finit autour du « verre de l’amitié » comme ilsaiment le répéter en toutes circonstances –, Abraracourcix ,notre Big Boss nous explique fort maladroitement, etce, en présence de quelques agents et surtout en présence de l’ancien DirecteurGénéral et de l’ancien Directeur des Services Techniques, que ces derniers sontà présent rétrogradés sous nos ordres respectifs mais bien sûr avec leurconsentement respectif et même à leur demande… Selon le Boss, nos futursprédécesseurs trouvaient leurs missions bien trop pesantes notamment cellerelative au management, les agents étant devenus ingérables. Nos deux zéros…euh héros ne parvenaient plus à encadrer le personnel qui a pris le pouvoir etqui a plongé la Mairie dans une sorte d’anarcho-syndicalisme. En effet, lanature ayant horreur du vide, le syndicat a pris la place des managersabsents !
Pendant ce longdiscours, les deux « has been » ne pipent mots et baissent docilementla tête comme s’ils contemplaient leurs chaussures. Je me sens pourtant observée.Mon regard croise par inadvertance le leur et… leurs yeux lancent deséclairs !
En ce qui meconcerne, je parviendrai toujours à éviter leurs flèches empoisonnées et leurscoups de poignard dans le dos. Je parviendrai même avec un peu de temps, del’empathie et beaucoup de diplomatie à les « adopter »… La finde l’histoire sera beaucoup plus dramatique pour Jean-Baptiste…
Pour l’heure, jesuis en pleine découverte d’un monde nouveau, complètement désorganisé et lemot est faible. En clair : c’est un joyeux bordel consenti par tous.
Avec acharnement,volonté, conviction, foi, et surtout avec beaucoup d’inconscience, je me jetteà corps perdu dans cette mission impossible.
J’obtiens parfoisquelques avancées, quelques satisfactions. J’y perds surtout mon énergie etbeaucoup de plumes.
Pendant plusieursannées je vais m’attacher à réorganiser ce joyeux désordre.
Lors de monarrivée, j’ai tout de suite capté l’ambiance et ce que j’ai pu prendre pour duponctuel le premier jour n’est que de l’habituel !
En me présentantquelques jours pl

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